Les plus belles dictions françaises

Je propose, dans ce fil, de réunir quelques témoignages autour des plus belles dictions du français. En tant que locuteurs (et pour la plupart 'natifs'), on est souvent plus sensible à la belle reproduction (voire exaltation !) de notre langue.

Je suggère de laisser de côté le critère de la compétence vocale pour regarder un peu quelles sont les dictions qui vous enthousiasment.

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Suggestion de critères simples pour nourrir le débat :

Il y a à mon sens quatre critères à réunir (détail et exemples ici si besoin) :

1) L'articulation / intelligibilité. Le fait de rendre les sons clairement (il ne faut donc pas trop "couvrir" et "sombrer". (On risque avoir beaucoup de formats légers, mélodistes et baroqueux dans la liste.)

2) L'accentuation. Le fait de mettre des accents au bon endroit dans le mot et dans la phrase, de façon éventuellement expressive.

3) L'aperture des voyelles. Le fait de produire des sons vocaliques exacts (en principe, on n'aura personne dans ce fil qui ne respecte pas cela).

4) L'accent. On peut avoir toutes les autres qualités, et conserver un petit quelque chose de sa langue d'origine (ce n'est absolument pas gênant d'ailleurs) : ce qu'on appelle l'accent.

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Liste :

Je commence avec une liste très courte, afin de rester aux plus hauts critères d'exigence. On élargira petit à petit.

Je citerai peu d'interprètes anciens, parce que malgré leur articulation exceptionnelle, assez peu ont une accentuation expressive très mobile.


A. La sainte Trinité

Valérie Millot (soprano lyrique)
Le plus beau français chanté à mon avis. Limpide, doux, des [r] uvulaires (et non roulés) d'une élégance prodigieuse, ils me bouleversent à eux seuls.

Jules Bastin (basse à la française)
Ce type est l'incarnation même du français à mon sens. Outre qu'on ne pourrait faire plus clair, il a une mobilité expressive espiègle qui sied idéalement à notre langue. Inégalé.
Alain Vernhes s'en rapproche vocalement et verbalement, même s'il n'a pas poussé ces qualités au même degré.

Jérôme Corréas (baryton central)
Lui, c'est plutôt l'incarnation de la Poésie. Il tord les mots comme il veut, il crée le sens qu'il veut quand il veut. Rien qu'avec le son, sans le voir, on peut deviner mille choses. Je conseille d'écouter la prière de Phinée au roi dans Persée de LULLY, ce n'est même pas imaginable ce qu'il trace en quelques mots.


B. Les Princes de sang

Ghyslaine Raphanel (soprano colorature)
Un français frémissant, fruité, qui fond dans la bouche.

Cécile Perrin, Nathalie Manfrino (sopranos lyrico-dramatiques)
Malgré une voix qui peut sonner un peu grosse, aux premiers allègements, Nathalie Manfrino est d'une vérité bouleversante. Et Cécile Perrin atteint quasiment les degrés de finesse de Jérôme Corréas lorsqu'elle n'utilise pas son mécanisme très particulier d'émission du haut de la tessiture.

Gérard Théruel (baryton-Martin)

Andrée Esposito (soprano lyrique)
Des qualités assez semblables, avec un rien moins de relief dans les consonnes et plus de rondeur. Magnifique.

Denise Scharley (mezzo grave)
En toute circonstance une expression formidable, très prenante.

Yann Beuron. Frédéric Antoun. Roberto Alagna. Richard Leech. (ténors)
Dans deux genres très différents (l'un mixé pour les deux premiers, l'autre avec la large voix), un français d'une clarté extraordinaire, le moindre détail d'articulation est audible... et comme ce sont des artistes engagés, on ne peut que se régaler du résultat.
Dans une catégorie similaire, Cyril Auvity et William Burden (un peu d'accent) sont assez délicieux, quoique pas au même degré.

Gérard Théruel. Bruno Laplante. Jacques Herbillon. (barytons)
Ici aussi, la clarté est sans grande concurrence (des mélodistes !), mais toujours assortie d'une véritable implication expressive et des accentuations personnelles.
On peut entendre de très belles choses chez Nicolas Rivenq, un vrai diseur aussi, mais qui n'a pas ce degré de clarté.
Je voudrais citer aussi Mathieu Lécroart, un cas étonnant : son français est magnifique, mais articulé un tout petit peu en arrière, ce qui fait que contrairement à Alagna par exemple, on entend tout, mais il faut un peu de concentration.


C. Peut mieux faire mais déjà extraordinaire

Blandine Staskiewicz (mezzo central)
Moins de clarté dans l'articulation, mais une grande stature tragique dans la façon de porter le mot.

Anna Caterina Antonacci (grand mezzo aigu)
Dans ses bons jours (dans ce que j'ai écouté, ça se limite à peu près à Cassandre et Carmen), elle peut avoir une morsure très originale des mots. Même s'il reste un tout petit peu d'accent, c'est très excitant sur le plan de l'expression.

Guillemette Laurens (mezzo central)
L'articulation est très perfectible (et elle a même de l'accent alors qu'elle est française ), en revanche, lorsque je l'ai entendue sur scène, elle découpe le vers classique avec une qualité (le soin des liaisons !) assez exceptionnelle, et on la comprend très bien. C'est pourquoi je le cite.


Accessit : l'expression verbale sans la clarté, la clarté sans l'expression
Dans le second cas, on peut citer à peu près tous les interprètes d'avant 1970. Dont certains tout de même (Michel Dens, Ernest Blanc, Alain Vanzo, Renée Doria, Andréa Guiot) phrasent remarquablement le français.

Dans le premier, je voudrais distinguer deux interprètes étrangères capables d'une très grande précision dans les intentions, et qui l'ont prouvé en particulier en Mélisande, à savoir Angelika Kirchschlager (le français est même la langue où sa voix est la plus belle) et
Magdalena Kožená.

Mais on ne peut pas dire, dans l'absolu, qu'il s'agisse là des plus belles dictions françaises.


Je vous laisse rebondir et compléter, contester, etc.

Moi j'aime beaucoup le français avec un peu d'accent. Et j'aime aussi des choses qui ne respectent pas ces critères : je trouve Boris Christoff superlatif en Méphisto, je vénère Callas dans Carmen, j'aime beaucoup l'accent français de Raimondi...

Il y a quelques manques dans ta liste (qui est bien moderno-centrée je trouve) dont Massard, d'Oustrac...et je ne suis pas d'accord sur le fait que Blanc ou Vanzo soient inexpressifs.

Je n'ai pas grand chose à rajouter à ce que j'ai dit.

Mais je souligne comme d'habitude la qualité de tes posts, et celui-ci est trés intéressant.

- Leech dans les princes du sang ? Oui pourquoi pas mais étrangement son Faust (Plasson/91) m'a laissée sur ma faim . Par contre Verhnes mérite sans conteste d'être dans ta première catégorie.

- J'aime pas Alagna mais par contre je le mettrai sans hésiter dans ta première catégorie; c'est une qualité que je lui reconnais volontiers d'avoir une diction parfaite.

- Je suis un peu surprise de voir que tu ne cites pas Manfrino, Van Dam, Saelens, Frémeau entre autres artistes dont la diction est pourtant remarquable.

- Vanzo avait une diction excellente et son Vincent (Mireille; Plasson/79) est à ce niveau exceptionnel AMHA.

Je rejoins Guillaume sur la qualité et l'intérêt de ton post

Et moi je sollicite l'ajout de Régine C. dans la catégorie C (voire B).

Oui Crespin en catégorie C voire dans la catégorie accessit tant la diction dépend de la motivation de la dame. J'ai un CD des Nuits d'été ou elle m'a terriblement déçue alors que ce cycle mérite un traitement meilleur que celui qu'elle lui a réservé (mais c'est purement personnel là )

Je pensais en effet plutôt à sa Didon et à ses rôles comiques.

Guillaume a écrit:

Moi j'aime beaucoup le français avec un peu d'accent. Et j'aime aussi des choses qui ne respectent pas ces critères : je trouve Boris Christoff superlatif en Méphisto, je vénère Callas dans Carmen, j'aime beaucoup l'accent français de Raimondi...

Ce sont de grandes incarnations, mais elles ne répondent pas à l'objet de ce fil qui s'attache à la diction du français. De la même façon que si on demandait les plus grands techniciennes en Traviata, je ne citerais pas Mireille Delunsch malgré toute mon admiration.

Citation :

Il y a quelques manques dans ta liste (qui est bien moderno-centrée je trouve) dont Massard, d'Oustrac...et je ne suis pas d'accord sur le fait que Blanc ou Vanzo soient inexpressifs.

J'ai prévenu et expliqué pourquoi elle comportait beaucoup de chanteurs relativement récents.

Massard, D'Oustrac, c'est très bien, très clair, très expressif... mais je n'y trouve pas l'ivresse du français en tant que tel, comme on peut la trouver dans les catégories A et B.

Bertram a écrit:

Je pensais en effet plutôt à sa Didon et à ses rôles comiques.

En allemand, je l'aurais mise. En français, c'est effectivement relâché. A choisir dans le même type de son, Grancher et Sarroca font mieux, je trouve.

Mais effectivement, sa Cassandre entre sans problème en catégorie B.

Bertram a écrit:

Je pensais en effet plutôt à sa Didon et à ses rôles comiques.

Ah d'accord; je ne la connais pas dans ces rôles. Il me semble me souvenir que c'était pas mal du tout aussi dans Le dialogue des Carmélites

calbo a écrit:

- Leech dans les princes du sang ? Oui pourquoi pas mais étrangement son Faust (Plasson/91) m'a laissée sur ma faim .

Je trouve qu'il a une incisivité qui met très bien en relief les beautés de la langue.

Citation :

- Je suis un peu surprise de voir que tu ne cites pas Manfrino, Van Dam, Saelens, Frémeau entre autres artistes dont la diction est pourtant remarquable.

Oui, on ne peut pas tous les citer. Van Dam et Frémeau, je n'ai pas l'émotion du français d'une façon particulière, même si la diction est irréprochable. Mon intitulé est vraiment les plus belles dictions, donc je me permets de vouloir du luxe.

Je pourrais même limiter ma liste à Millot, Bastin, Corréas, Raphanel et fermer là.

Saelens entrerait parfaitement en catégorie B effectivement.

Et Manfrino, tu as raison, en français elle me bouleverse. J'aurais dû citer Cécile Perrin aussi, qui dès qu'elle allège chante le français comme personne. Je vais les ajouter.

Citation :

- Vanzo avait une diction excellente et son Vincent (Mireille; Plasson/79) est à ce niveau exceptionnel AMHA.

Oui, français parfait, mais même chose, c'est un ensemble qui me plaît et pas spécialement le français. Mais c'est difficile de différencier tout tout le temps, c'est vrai...

Citation :

Je rejoins Guillaume sur la qualité et l'intérêt de ton post

Merci à tous les deux.

Je comprends bien mais à viser trop haut on risque vite de se retrouver à tourner en rond

calbo a écrit:

Je comprends bien mais à viser trop haut on risque vite de se retrouver à tourner en rond

Non, parce que chacun a son avis. Ma liste est MA liste, chacun a le droit de soutenir la sienne - j'ai réagi en justifiant parce que c'était formulé sous la forme "il faudrait ajouter". Moi je prendrais volontiers vos listes entières, ce peut être très utile au néophyte qui n'aime pas le français écorné, en plus.

Si j'avais dû mettre tout ceux qui ont un bon français, je pouvais déjà placer tous les interprètes entre 1940 et 1970 et à peu près tous les baroqueux.

DavidLeMarrec a écrit:

calbo a écrit:

- Leech dans les princes du sang ? Oui pourquoi pas mais étrangement son Faust (Plasson/91) m'a laissée sur ma faim .

Je trouve qu'il a une incisivité qui met très bien en relief les beautés de la langue.

Pourquoi pas mais y a mieux quand même. J'en reviens à Faust, même avec une voix très abîmée Alagna est quand même très supérieur à Leech.

Citation :

Saelens entrerait parfaitement en catégorie B effectivement.

Nous sommes d'accord sur ce point

Citation :

Et Manfrino, tu as raison, en français elle me bouleverse. J'aurais dû citer Cécile Perrin aussi, qui dès qu'elle allège chante le français comme personne.

J'avais beaucoup aimé son récital au CD consacré aux compositeurs français du XIXe siècle, la recherche qu'elle a faite et le travail fourni avec le chef en font un petit bijou. Par contre je ne connais pas Perrin, tu as des exemples d'enregistrements qui pourraient me donner une petite idée de ce que ça donne?

calbo a écrit:

Pourquoi pas mais y a mieux quand même. J'en reviens à Faust, même avec une voix très abîmée Alagna est quand même très supérieur à Leech.

Je m'incline.

Citation :

J'avais beaucoup aimé son récital au CD consacré aux compositeurs français du XIXe siècle, la recherche qu'elle a faite et le travail fourni avec le chef en font un petit bijou.

Tout à fait d'accord sur ce disque. Et sa Roxane de Cyrano est de la même farine.

Citation :

Par contre je ne connais pas Perrin, tu as des exemples d'enregistrements qui pourraient me donner une petite idée de ce que ça donne?

Il y a son Fernand Cortez ou son Freischütz en français (avec Penin à chaque fois), mais ce n'est pas vraiment à sa gloire par rapport à ce qu'elle peut faire. Elle utilise très tôt dans l'aigu une sorte de voix de flageolet (alors que c'est une voix ample), ça crie un peu de ce fait.
Mais dans le médium, lorsqu'elle chante de la mélodie ou Yvette Guilbert, c'est stupéfiant.
Je ne crois pas qu'il y ait de disque de ce genre avec elle.

J'ajouterais volontiers aussi, en catégorie accessit Dagmar Šašková, remarquable dans la mélodie de cour.

Voir ici :
http://in-taverna.com/Intavfr/sons.html . J'ai assisté au concert, c'était gigantesque.

D'accord pour le A...

Je pense aussi à Chauvet, Jobin et Thill qui sont aussi excellents.

N.B. Ce classement ne reflète pas pour autant mes préférences pour les prises de rôle... certains seraient plus haut, d'autres plus bas!!

Moander a écrit:

Je pense aussi à Chauvet, Jobin et Thill qui sont aussi excellents.

Jobin, ça dépend quand même de la date, parce qu'à la fin... Noré, aussi c'est pas mal.

On pourrait citer aussi Mallabrera.

Mais le pompon dans la vieille école, pour moi, c'est Paul Franz.

Marc Mauillon !

J'ajouterais Catherine Dubosc et Véronique Gens quelque part dans les catégories énoncées. Pas vous ?
Et Gedda ?

J'aime beaucoup la diction de Jean-Paul Fouchécourt.

Et Michel Dens ???
Au moins catégorie B franchement !

Pas un mot de George Thill ?

Cololi a écrit:

Et Michel Dens ???
Au moins catégorie B franchement !

Pas un mot de George Thill ?

Pour Dens regarde dans les accessits mon petit. Il serait inexpressif au même titre que Vanzo

C'est terrible, les glottophiles

Hippolyte a écrit:

Et Gedda ?

Naturellement, mais David s'est limité aux chanteurs récents (quoique Bastin... )

J'ai toujours été fasciné par le chant de cet russo-suédois, assez peu apprécié, je crois, sur ce forum.
Il y a parfois une touche d'affectation dans son expression mais il reste, à mon avis, un José et un Faust (les deux!) inégalé.

Tiens, tu n'aimes pas Van Dam David ?

Apparemment

Toxic a écrit:

Hippolyte a écrit:

Et Gedda ?

Naturellement, mais David s'est limité aux chanteurs récents (quoique Bastin... )

Les voyelles quand même ne sont pas vraiment adéquates... mais cela reste excellent!!

Elvira a écrit:

Tiens, tu n'aimes pas Van Dam David ?

Van Dam, même si j'aime beaucoup ce chanteur, au niveau de la diction c'est correct sans être en soi tout à fait enthousiasmant.

Par contre je trouve que d'Oustrac, avec ses maniérismes plus ou moins forcés (que j'apprécie beaucoup) donne énormément de relief au français.

Delunsch aussi, même si ce n'est pas la langue où je la préfèrerais, et même s'il y a de temps en temps de problèmes de clarté, il y a quelque chose qui se passe, beaucoup d'énergie dans la diction.

AMHA Delunsch passe direct dans les accessits. Quand elle sera moins fofolle sur le plan scénique on arrivera peut-être comprendre quelque chose à ce qu'elle chante

Wolferl a écrit:

Elvira a écrit:

Tiens, tu n'aimes pas Van Dam David ?

Van Dam, même si j'aime beaucoup ce chanteur, au niveau de la diction c'est correct sans être en soi tout à fait enthousiasmant.

Tu t'appelles David maintenant ?

Pardoooooooon, c'est une blaaague.

Nous Je suis déjà démasqué depuis belle lurette.

Il serait peut-être plus fructueux de constituer votre liste chacun, non, pour ceux qui nous lisent ?

Parce que vous formulez souvent comme s'il fallait ajouter, mais vous n'aimez pas forcément tous ceux que je cite, et moi je ne suis pas d'accord avec ceux qu'on me demande d'ajouter.

Par exemple, j'ai réécouté Dens récemment et j'avais trouvé la diction très claire, mais pas forcément émouvante en tant que telle. C'est pourquoi il n'y a que peu d'anciens chanteurs, parce que leurs accentuations ne sont pas spécialement expressive, le détail de leur élocution n'est pas spécialement émouvant. (Ecoutez Millot ou Raphanel pour voir ce que je veux dire, si besoin. On trouve au besoin des extraits en tapant "Valérie Millot" ou "Ballade des enfants de la nuit" sur CSS.)

Pour Delunsch, sa diction peut émouvoir, mais enfin, elle est quand même très loin d'être "belle" (il faudrait déjà qu'on puisse définir ce qu'elle dit, qui est quand même un peu le préalable dans l'affaire ).

Le pompon, c'est Gedda tout de même : apertures totalement fantaisistes (et très laides), accentuation correcte mais un peu gauche, accent audible. Certes, c'est bien articulé.
Si vous voulez citer des étrangers, parlez-moi d'Allen, de Keenlyside, de Milnes, de Crook, de Padmore... pas de Gedda !


Autrement dit : je cite ceux que je me déplacerais voir s'ils faisaient du théâtre. (Sur la foi de leur voix chantée bien sûr, puisqu'on parle de chanteurs.)
Van Dam, outre qu'il a une piètre voix déclamée, c'est quand même pas un relief verbal tel que... La diction est excellente, mais ce n'est pas une des "plus belles" ou "plus expressives".

Elvira a écrit:

Wolferl a écrit:

Elvira a écrit:

Tiens, tu n'aimes pas Van Dam David ?

Van Dam, même si j'aime beaucoup ce chanteur, au niveau de la diction c'est correct sans être en soi tout à fait enthousiasmant.

Tu t'appelles David maintenant ?

Mince, je me suis pas déconnecté. C'est malcommode, ces comptes multiples.

Tu veux que je le récrive sous mon pseudo ?

Un exemple de diction que j'aime bien :

/watch?v=-tZDfbV3UDo



C'est absolument clair et limpide, par contre, ça manque peut-être un peu de sensualité. (en même temps, lorsqu'on regarde la mise en scène... )

Elvira a écrit:

Un exemple de diction que j'aime bien :

/watch?v=-tZDfbV3UDo



C'est absolument clair et limpide, par contre, ça manque peut-être un peu de sensualité. (en même temps, lorsqu'on regarde la mise en scène... )

J'ai hésité à cité Balleys effectivement, mais c'est surtout en Nicklausse qu'elle atteint ce niveau, ce n'est pas pareil dans les Nuits d'Eté ou la Didon de Desmarest.

Vernet, je ne lui donnerais quand même pas la palme, à tort sans doute, parce que la voix fait écran (c'est du beau français, c'est vrai).

Par contre, ça, c'est extra :

/watch?v=fepL7ez06ew&feature=related

(Von Otter / D'Oustrac)

Je réponds ici, faute de mieux dirais je, à David pour ne pas partir en HS dans un autre fil.

Oui Pour Uria Monzon, la diction est vraiment pas terrible mais c'était déjà comme ça à ses débuts et ça a même empiré je trouve . Il y a pire cependant : Adriana Domata qui fut la pire Micaela de tout les temps avec une diction moche comme tout et une technique franchement épouvantable

Que pensez vous de la diction française de Jessye Norman? Je connais son interprétation des Nuits d'été, sa Mort de Cléopâtre (moins bien au niveau diction que pour le précédent enregistrement), sa Cassandre pour le moment est globalement tout à fait satisfaisante en terme de diction, son Hélène d'Offenbach que je ne connais que par extraits est convenable au niveau de la diction.
Les Américaines généralement ont une diction française tout à fait satisfaisante.

Les anglophones qui parlent si rarement français sont généralement excellents en français chanté (et les italiens si polyglottes de véritables catastrophes en langues étrangères lyriques).

Après, Norman, la couleur du français est correcte, mais l'articulation, comme dans les autres langues, est quand même presseuse. On plutôt, c'est articulé tellement en arrière et tellement voyellisé qu'on a du mal à distinguer les mots. Avec livret, ça passe très bien, sans, c'est difficile.

Mais pour le relief de la langue, on repassera, quand même, tu en conviendras

Dans la catégories anglophone, Tomlinson m'a beaucoup épaté niveau diction française en Golaud.

DavidLeMarrec a écrit:

Après, Norman, la couleur du français est correcte, mais l'articulation, comme dans les autres langues, est quand même presseuse. On plutôt, c'est articulé tellement en arrière et tellement voyellisé qu'on a du mal à distinguer les mots. Avec livret, ça passe très bien, sans, c'est difficile.

Mais pour le relief de la langue, on repassera, quand même, tu en conviendras

Elle donne du relief aux mots dans sa Cassandre. Je crois que même si je ne mettais pas les sous-titres, j'arriverais globalement à bien la comprendre. C'est vrai qu'on entend mieux les voyelles effectivement.
Que pensez vous du français de Renée Fleming? Elle parle cette langue et c'est beaucoup mieux que son italien chanté (cf sa dernière Armida dont je n'ai pas encore parlé). Ce n'est pas un hasard si elle est considérée comme une des grandes interprètes de Massenet actuellement.

aurele a écrit:

Elle donne du relief aux mots dans sa Cassandre.

Mouais. Il y a des intentions très convaincantes, mais ça passe plus dans le phrasé musical que dans les mots, à mon avis.

Citation :

Je crois que même si je ne mettais pas les sous-titres, j'arriverais globalement à bien la comprendre.

Citation :

C'est vrai qu'on entend mieux les voyelles effectivement.

... et qu'elles ne sont pas très différenciées, d'ailleurs.

Citation :

Que pensez vous du français de Renée Fleming? Elle parle cette langue et c'est beaucoup mieux que son italien chanté (cf sa dernière Armida dont je n'ai pas encore parlé). Ce n'est pas un hasard si elle est considérée comme une des grandes interprètes de Massenet actuellement.

Son français est bon, un peu maniéré avec quelques voyelles bizarres, mais très bien accentué et assez expressif.

DavidLeMarrec a écrit:

Son français est bon, un peu maniéré avec quelques voyelles bizarres, mais très bien accentué et assez expressif.

Je connais pour le moment 4 interprètes du rôle de Manon en entier et quelques autres par extraits. Celles que je connais en entier dans ce rôle sont Sills (merveilleuse), Fleming, Netrebko et Dessay. Fleming et Sills sont mes deux Manon préférées. Netrebko malheureusement est desservie par sa diction catastrophique (version Berlin Barenboim qui est parue en DVD et que je n'ai pas achetée car je n'avais pas du tout était convaincu quand c'était passé sur Arte).

Guillaume a écrit:

je souligne comme d'habitude la qualité de tes posts, et celui-ci est trés intéressant.

Mais oui, une fois de plus.
Pour moi, l'avantage de celui-ci est de me faire écouter une musique que je tiens (encore ?) en piètre estime, celle des compositeurs français de "grrrands" opéras: Auber, Ambroise Thomas, Gounod, Saint-Saens, Meyerbeer et même Massenet.
Ma culture traverse un désert entre la Côte-Saint-André et Saint-Germain-en-Laye. (mais j'ai des lacunes dans mon ignorance grâce surtout à Jésus Etcheverry)
A chacun son mauvais goût. A chacun ses snobismes.
Pour moi la diction c'est Maurane, Panzera etc. (font ils partie des inexpressifs?)
Donc, grâce à vous David, je découvre Valérie Millot et Ghyslaine Raphanel. Encore merci!

vieille cire a écrit:

"grrrands" opéras: Auber, Ambroise Thomas, Gounod, Saint-Saens, Meyerbeer et même Massenet.

Auber, et pour une large part Saint-Saëns et Massenet, échappent à ce qualificatif.

Citation :

Pour moi la diction c'est Maurane, Panzera etc. (font ils partie des inexpressifs?)

Oh, certes pas. Maurane incarne très bien le côté un peu sage qu'il y a à l'époque avec des dictions d'une clarté admirable (pas vraiment de parti pris interprétatifs), mais ce n'est pas neutre non plus. Panzéra, j'ai pensé à le mettre, mais pour des raisons de sensibilité personnelle, il ne m'émeut pas autant que ceux que j'ai cités. On pourrait ajouter aussi Vanni-Marcoux (et Paul Franz que je crois avoir déjà cité dans ce fil), parmi les glorieux anciens.

Citation :

Donc, grâce à vous David, je découvre Valérie Millot et Ghyslaine Raphanel.

J'en suis ravi. Avec quelles impressions ?
Elles n'ont pas été très en cour malheureusement (pour la première, voix peu projetée, donc peu de succès, pour la seconde, plutôt un manque de chance, créneau occupé par d'autres pourtant moins intéressantes à mon avis).

Bon je peux pas m'empêcher d'intervenir...

Elvira a écrit:

Par contre, ça, c'est extra :

/watch?v=fepL7ez06ew&feature=related

(Von Otter / D'Oustrac)

Les graves de Von Otter...


Personne de cite Lott, je sais que David la trouve sans distinction dans Poulenc, mais pour moi elle entre direct dans mon palmarès de diction pour la mélodie et l'opérette
Par contre D'Oustrac non, très grande comédienne, mais pour moi la voix reste un peu engorgée et la diction très perfectible. Ceci dit je l'adore quand même

Lott, diction parfaite, ce français propret sans couleurs.

Non !

J'en étais sûr

Citation :

Donc, grâce à vous David, je découvre Valérie Millot et Ghyslaine Raphanel.

Citation :

J'en suis ravi. Avec quelles impressions ? .

Je trouve la diction aussi parfaite que vous la décrivez (les "r"!) tant qu'il est possible à la chanteuse de le faire.
Par exemple je comprends parfaitement : "je veux vivre dans ce rêve qui m'enivre"
mais si les monosyllabes suivants sont incompréhensibles, c'est par la faute du musicien, la pauvre Ghyslaine n'y est pour rien. (de la provoc ? moi ?)
En revanche, Valérie Millot dans Ravel, alors là, oui, quel plaisir! !

vieille cire a écrit:

Citation :

Donc, grâce à vous David, je découvre Valérie Millot et Ghyslaine Raphanel.

Citation :

J'en suis ravi. Avec quelles impressions ? .

Je trouve la diction aussi parfaite que vous la décrivez (les "r"!) tant qu'il est possible à la chanteuse de le faire.
Par exemple je comprends parfaitement : "je veux vivre dans ce rêve qui m'enivre"
mais si les monosyllabes suivants sont incompréhensibles, c'est par la faute du musicien, la pauvre Ghyslaine n'y est pour rien. (de la provoc ? moi ?)
En revanche, Valérie Millot dans Ravel, alors là, oui, quel plaisir! !

Oui, forcément, dans les rôles de colorature, le haut du spectre ne peut pas être aussi détaillé, surtout sur le vif, sans pouvoir alléger en face d'un micro et d'un potentiomètre.

C'est dans Boïeldieu, Meyerbeer et Auber qu'elle m'a le plus impressionné (son Gounod est superbe, mais comme tu le dis... le musicie lui impose...).