Wagner - Ring - Keilberth

De toute façon il vaut mieux écouter Keilberth 53 dans ce volet (et au moins on ne risque rien quand Mödl est là...).

52 est en revanche préférable à mon avis dans Rheingold et Siegfried (sauf le duo final); pour le Crépuscule c'est plus discutable (53 sans hésiter pour la scène de Waltraute et la fin, mais sinon il y a tout de même Lorenz — et Mödl en 3e Norne et Gutrune...).

Golisande a écrit:

De toute façon il vaut mieux écouter Keilberth 53 dans ce volet (et au moins on ne risque rien quand Mödl est là...).

De ne pas avoir tout à fait les bonnes notes, quand même.

Oh, pas tant que ça... Et c'est tellement beau...

Golisande a écrit:

Bon, et sinon le début (au moins) de War es so schmählich est identique – aux irrégularités de vibrato, reprises de souffle et bruits parasites près – dans les versions Keilberth 52 (j'ai testé deux éditions différentes) et Krauss (Orfeo)...

Voilà au moins à quoi peut servir de re-re-comparer de vieux enregistrements toussoteux et cradingues avec Varnay : repérer les moments où on s'est fait mettre dedans par les maisons de disques (je rappelle que la soi-disant Walkyrie de 54 est pour moitié ou presque celle de 52 – donc sans doute en partie celle de Krauss, du coup).

Je ne suis pas surprise, mais merci d'avoir exposé précisément la supercherie.

(Assez d'accord sur ta proposition de hiérarchie entre ces versions.)

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne suis pas surprise

J'espère que tu n'as rien contre mon genderfluidisme, ça me peinerait.

n'a absolument rien de péjoratif !

Je réécoute le premier acte de la Walkyrie Keilberth 54 (avec Lorenz et Mödl) : c'est absolument génial... Lorenz fait souvent presque n'importe quoi, mais maintenant j'arrive à y croire... Et Mödl, malgré sa "grosse voix" ne me fait plus penser sans cesse à Brünnhilde / Isolde, ni même à Mödl en fait, et je marche aussi complètement (je trouve d'ailleurs que cette incarnation rend celles de Rysanek presque inutiles — pas celles de Jones en revanche, ni évidemment Crespin et Janowitz pour rester dans mes chères vieilleries...).

Edit : en revanche, curieusement (je ne m'y attendais pas et n'avais pas ce souvenir), III 1 fonctionne mieux avec Mödl en Brünnhilde et... Varnay en Sieglinde (donc la version 55 "alternative" chez Testament) que l'inverse l'année précédente ; je trouve Varnay largement plus que potable ici (c'est plus problématique dans le I et même le II, d'autant que ça ne matche pas vraiment avec Vinay lui-même assez poussif), et l'équilibre des timbres est tout simplement plus satisfaisant dans ce sens-là — par ailleurs je suis toujours heureux d'entendre la Brünnhilde de Mödl, ici qui plus est en stéréo (quand même) et nettement moins fatiguée que dans le Crépu correspondant (si n'est pas aussi flamboyant qu'en 53, ça s'en approche).

Assez d'accord avec tout ça ! Quelles paires ! (Et le couple Varnay-Mödl est très opérant particulièrement quand c'est Varnay qui chante le moins longtemps.)

Ce n'est pas un a priori lié à un quelconque wagnérisme naturel larvé et rampant , mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ces interprètes-là, avec toutes leurs scories, bien plus passionnants que tout ce que j'ai entendu de plus récent dans Wagner (d'autant que des scories il y en a aussi : par exemple dans le Ring Haenchen de 2004/2005 – ce que j'ai écouté de plus enthousiasmant parmi les versions des vingt dernières années, pour l'orchestre mais aussi le niveau général des chanteurs (il est vrai que je n'ai pas non plus entendu de version très récente...) –, il faut se farcir notamment le vibrato de Linda Watson qui me semble largement aussi problématique que les laideurs de Varnay ou les approximations de Mödl, surtout dans la mesure où on est très loin de l'une comme de l'autre pour ce qui est de l'incarnation et de la puissance théâtrale)....