Qu'est-ce que la musique populaire ?

Il me semble utile d'ouvrir ce fil, puisqu'ailleurs on débat de la chose sur le mode de la comparaison avec la musique savante.
Or, comparaison n'est pas raison.

Essayons donc de cerner l'essence de la musique populaire.

L'article Wikipedia commence ainsi :

Le terme musique populaire est employé selon une définition plus ou moins large, on l'appelle aussi musique pop. Initialement utilisé pour toute musique hors le classique, sa définition évolue au XIXe siècle en excluant la musique folklorique, plutôt appelée musique traditionnelle aujourd'hui.

C'est bien de commencer par quelque chose d'assez large.
Il me semble que le propre de la musique populaire se trouve dans l'oralité. C'est aussi une musique de société, elle peut avoir un rôle et refléter une opinion.

La musique populaire, c'est la musique que n'aime pas Cololi.

Oralité, absolument. Et aussi la dimension de l'interprète, qui écrase souvent tout. En ce sens, on trouve des racines dans la facilité - au double sens du terme - avec laquelle les grands virtuoses du XIXème siècle ont emballé des foules à l'aide de recettes et de formules efficaces.
Après, ce qui caractérise notre époque, c'est le phénomène de totalisation : agglutination de l'acoustique et de l'amplifié, mondialisation du goût, marketing.
Au sens propre, la musique populaire est un beau bordel.

Mais elle a de jolies alcôves çà et là.

DavidLeMarrec a écrit:

La musique populaire, c'est la musique que n'aime pas Cololi.

Webern c'est de la musique populaire?

DavidLeMarrec a écrit:

La musique populaire, c'est la musique que n'aime pas Cololi.

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

La musique populaire, c'est la musique que n'aime pas Cololi.

Webern c'est de la musique populaire?

Ah vous attaquez fort tout les 2

Mais je me vengerai ...

Plus sérieusement : comme je ne répondrai plus sur le fond à propos de ce sujet, si vous pouviez m'oublier dans ce fil (et l'autre) je vous en serai gré ...
Avec un peu de chance, il vous restera Xavier comme contradicteur ... si le coeur lui en dit encore ...

Xavier a écrit:

Webern c'est de la musique populaire?

Pas trop non, Webern haïssait tout ce qui s'entendait dans les lieux où le "populaire" venait s'ébattre... Mais Webern n'était pas très musicien non plus, contrairement à ses célèbres acolytes...

Zeno a écrit:

L'article Wikipedia commence ainsi :

Le terme musique populaire est employé selon une définition plus ou moins large, on l'appelle aussi musique pop. Initialement utilisé pour toute musique hors le classique, sa définition évolue au XIXe siècle en excluant la musique folklorique, plutôt appelée musique traditionnelle aujourd'hui.

Au XXe siècle, je pense que l'on peut exclure le jazz de la musique populaire. En effet, le jazz constitue un cas à part, à mi-chemin entre la musique savante et la musique populaire.

Le cas du jazz est particulier, puisque certains de ses musiciens ont reçu une formation classique, comme Miles Davies (entre autres...) et d'autres non, et ce dès les commencements. Et comme il n'y a pas UNE esthétique jazz, on peut y verser un peu ce qu'on veut.

D'un autre côté, les compositeurs classiques ont intégré des thèmes populaires à leurs oeuvres... et vous seriez surpris d'apprendre combien de compositeurs vivants s'amusent à cacher des mélodies de chansons dans les pièces les plus sophistiquées...

Eunolie a écrit:

D'un autre côté, les compositeurs classiques ont intégré des thèmes populaires à leurs oeuvres... et vous seriez surpris d'apprendre combien de compositeurs vivants s'amusent à cacher des mélodies de chansons dans les pièces les plus sophistiquées...

Et inversement : j'étais frappé, hier, de constater à quel point Mon enfance de Brel ressemble au Spectre de la rose de Berlioz.

Oui mais dans ce cas, n'est-ce pas la trace la culture classique personnelle de Brel, comme Gainsbourg quand il utilise Dvorak (même si ce n'est pas le même résultat) ?

Oui, et alors ? Dans l'autre, c'est aussi la trace de la culture populaire chez les musiciens savants, non ?

La musique populaire selon moi est une musique simple, facile à retenir, de courte durée et qui a le don de ne plus se dissocier de son interprète une fois qu'il a été choisi (quand il ne s'agit pas du compositeur lui-même). Disons qu'on l'identifie systématiquement à son interprète, plus qu'à son compositeur. La plupart du temps cette musique est chantée et contient un refrain qui revient plusieurs fois au cours de la chanson. Aussi, l'identité ou l'originalité de la partie musicale s'appuie beaucoup sur le son choisi et sur le mixage des différents instruments, plus que sur une particularité harmonique ou rythmique. Il est préférable d'insérer une ritournelle enfantine répétitive pour que l'assimilation soit immédiate. L'efficacité mélodique doit être redoutable : c'est là que se situe la véritable difficulté pour le compositeur, au-delà de la contrainte du son qui se doit d'être "à la mode" de l'époque.

Pan a écrit:

Oui, et alors ? Dans l'autre, c'est aussi la trace de la culture populaire chez les musiciens savants, non ?

Tout à fait : la circulation de la mélodie et sa transformation lente devraient être étudiées dans les conservatoires... mais il y en a d'un peu bouchés dans ces endroits-là, on n'étudie même pas l'opéra du XVII°siècle, sauf volonté de spécialisation...

OYO TOHO a écrit:

La musique populaire selon moi est une musique simple, facile à retenir, de courte durée et qui a le don de ne plus se dissocier de son interprète une fois qu'il a été choisi (quand il ne s'agit pas du compositeur lui-même). Disons qu'on l'identifie systématiquement à son interprète, plus qu'à son compositeur. La plupart du temps cette musique est chantée et contient un refrain qui revient plusieurs fois au cours de la chanson. Aussi, l'identité ou l'originalité de la partie musicale s'appuie beaucoup sur le son choisi et sur le mixage des différents instruments, plus que sur une particularité harmonique ou rythmique. Il est préférable d'insérer une ritournelle enfantine répétitive pour que l'assimilation soit immédiate. L'efficacité mélodique doit être redoutable : c'est là que se situe la véritable difficulté pour le compositeur, au-delà de la contrainte du son qui se doit d'être "à la mode" de l'époque.

Là, ce qui serait intéressant d'analyser, c'est l'influence des outils de production du son sur la forme des morceaux, puisque dans le Metal, on a des formes très complexes, pas du tout cycliques, voire des riffs inchantables et chaotiques en apparence, alors que les musiciens n'ont pas reçu de formation classique (le plus souvent)...