- fomalhaut a écrit:
- Je ne te suis pas...un livret qui possède un grand pouvoir d'évocation et de rigolade et permet d'apprécier sans avoir recours à la scène ?
Oui. Les livrets de Scribe sont, pour beaucoup d'entre eux, des bijoux sinon de versification (pas fabuleuse, clairement), de sens dramatique. Et le tout en évitant la pompe de se prendre trop au sérieux, avec ses héros qui ne sont jamais tout à fait dépourvus d'une pointe de ridicule.
Personnellement j'aime beaucoup, même sans le soutien de la scène (suffisamment de choses se passent pour ne pas avoir besoin de soutien visuel), et je crois que les amateurs du genre sont en général très clients aussi des livrets, comme il en va pour Verdi par exemple – le modèle de Scribe a d'ailleurs pas mal marqué les librettistes ultérieurs comme Piave, de toute évidence. C'était une institution française qu'on n'imagine pas, et son empreinte est attestée jusque sur Ibsen, par exemple ! (Quand on lit
Kongs-Emnerne, on est frappé par le fait que les seuls éléments qui ne soient pas empruntés à Oehlenschläger, comme l'évêque machiavélique et bouffon, doivent beaucoup à Scribe.)
Donc ce n'est pas juste un livret mal ficelé écrit rapidement sur bout de table, c'est vraiment l'effluve d'un genre, d'une époque qui s'exhale de
Robert – dont le livret a au moins autant marqué la réception que la musique elle-même !
Bien sûr, on peut comme tu le disais ne pas apprécier le genre, et il n'est pas anormal dans ce cas de ne pas apprécier le livret de
Robert. Mais disons que dans le cadre qui est le sien,
Robert apporte vraiment quelque chose de singulier et de très adroitement bâti.
- Citation :
- Bon, nous sommes passés de Halévy à Meyerbeer, peut-être vaut-il mieux ne pas insister ?
Scribe a aussi écrit beaucoup de livrets pour Halévy.