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| | Debussy - Pelléas et Mélisande (2) | |
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Auteur | Message |
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Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:42 | |
| Calbo, les tiennes aussi d'ailleurs. |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:44 | |
| Parce qu tu crois qu'après ta "réaction" j'ai envie de te répondre? |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 35 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:44 | |
| - Golisande a écrit:
- aurele a écrit:
- Le Roux et Van Dam sont très bons dans la version de studio d'Abbado mais comme Calbo, ce n'est pas tellement un opéra que j'ai envie d'ajouter à ma discothèque. Vous en connaissez les raisons.
Non Aurèle, moi je ne connais pas tes raisons, et elles m'intéressent. Moi non plus, je ne les comprends guère. Tu sembles aimer la musique mais tu n'aimes pas le livret, qui pourtant est une œuvre fabuleuse comme il y en a peu dans l'opéra. Mais tu éprouves tout de même le besoin d'ajouter à ta discothéque nombres d'italiens & Co aux livrets ridicules. |
| | | Golisande Mélomane chevronné
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| | | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:49 | |
| - Siegmund a écrit:
- Moi non plus, je ne les comprends guère. Tu sembles aimer la musique mais tu n'aimes pas le livret, qui pourtant est une œuvre fabuleuse comme il y en a peu dans l'opéra. Mais tu éprouves tout de même le besoin d'ajouter à ta discothéque nombres d'italiens & Co aux livrets ridicules.
C'est une oeuvre qui ne me fait pas vibrer malgré la beauté de la musique. Je la trouve trop lente et l'action ne me passionne pas. Je reconnais que certains livrets d'opéras italiens sont tarabiscotés mais ils m'enthousiasment beaucoup plus pour leurs personnages et les situations fortes qu'ils contiennent. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 35 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:52 | |
| - aurele a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Moi non plus, je ne les comprends guère. Tu sembles aimer la musique mais tu n'aimes pas le livret, qui pourtant est une œuvre fabuleuse comme il y en a peu dans l'opéra. Mais tu éprouves tout de même le besoin d'ajouter à ta discothéque nombres d'italiens & Co aux livrets ridicules.
C'est une oeuvre qui ne me fait pas vibrer malgré la beauté de la musique. Je la trouve trop lente et l'action ne me passionne pas. Ok, peut-être cela viendra-t-il un jour Il n'est jamais bon de trop forcer avec la musique ; gardes là dans un coin de ta tête et laisse maturer pour un avenir lointain |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:56 | |
| - Siegmund a écrit:
- Golisande a écrit:
- aurele a écrit:
- Le Roux et Van Dam sont très bons dans la version de studio d'Abbado mais comme Calbo, ce n'est pas tellement un opéra que j'ai envie d'ajouter à ma discothèque. Vous en connaissez les raisons.
Non Aurèle, moi je ne connais pas tes raisons, et elles m'intéressent. Moi non plus, je ne les comprends guère. Tu sembles aimer la musique mais tu n'aimes pas le livret, qui pourtant est une œuvre fabuleuse comme il y en a peu dans l'opéra. Mais tu éprouves tout de même le besoin d'ajouter à ta discothéque nombres d'italiens & Co aux livrets ridicules. Ah, c'est donc à cause du livret. Tu as le droit de ne pas l'aimer (chacun ses goûts), mais quel dommage de te priver d'une telle musique. Edit: Cette "action intérieure", ces sous-entendus, ces doubles ou triples fonds et ces pantins fantomatiques me semblent bien plus forts et plus prenants émotionnellement que la plupart des intrigues pleines de bruit, de fureur et de rebondissements !
Dernière édition par Golisande le Lun 21 Mar 2011 - 23:28, édité 3 fois |
| | | Pelléas Mélomaniaque
Nombre de messages : 1875 Date d'inscription : 02/08/2009
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 22:58 | |
| Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux... |
| | | Golisande Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:01 | |
| - Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Pour Christiane Oelze, je ne parlais pas de sa voix mais bien de ce qu'elle dégage (trop "incarnée" sans doute). D'accord avec toi pour Gardiner, évidemment, quoique les interludes soient loin d'être ce que je préfère dans Pelléas. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 35 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:05 | |
| - Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Plus qu'une question de glottes, je crois que c'est vraiment l'incarnation théâtrale par la voix qui fait en grande partie Pélléas. Il faut savoir construire des personnages infiniment riches et torturés, ce qui exige talents de diseurs hors pairs. Avoir ou non une belle voix n'est pas important dans Pellas, sous reserve de construire quelque chose de cohérent avec ce que l'on a ; de plus, il me semble que la partition vocale soit assez facile. Bien entendu, le chef est primordial, c'est l'homme fondamental ; mais le traitement vocale ici est passionnant puisque Debussy acte vraiment l'abandon de tout effets au profit d'un véritable théâtre de l'âme.
Dernière édition par Siegmund le Lun 21 Mar 2011 - 23:17, édité 1 fois |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:05 | |
| D'ailleurs je ne suis pas non plus emballé par l'incarnation de Croft. |
| | | Pelléas Mélomaniaque
Nombre de messages : 1875 Date d'inscription : 02/08/2009
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:11 | |
| - Siegmund a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Plus qu'une question de glottes, je crois que c'est vraiment l'incarnation théâtrale par la voix qui fait en grande partie Pélléas. Il faut savoir construire des personnages infiniment riches et torturés, ce qui exige talents de diseurs hors pairs. Avoir ou non une belle voix n'est pas important dans Pellas, sous reserve de construire quelque chose de cohérent avec ce que l'on a ; de plus, il me semble que la partition vocale soit assez facile.
Bien entendu, le chef est primordiale, c'est l'homme fondamentale ; mais le traitement vocale ici est passionnant puisque Debussy acte vraiment l'abandon de tout effets au profit d'un véritable théâtre de l'âme. Je suis d'accord plus que de belles voix il faut des lignes ductibles avec surtout une excellente diction en français on doit comprendre le texte impérativement. |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:14 | |
| - Pelléas a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Plus qu'une question de glottes, je crois que c'est vraiment l'incarnation théâtrale par la voix qui fait en grande partie Pélléas. Il faut savoir construire des personnages infiniment riches et torturés, ce qui exige talents de diseurs hors pairs. Avoir ou non une belle voix n'est pas important dans Pellas, sous reserve de construire quelque chose de cohérent avec ce que l'on a ; de plus, il me semble que la partition vocale soit assez facile.
Bien entendu, le chef est primordiale, c'est l'homme fondamentale ; mais le traitement vocale ici est passionnant puisque Debussy acte vraiment l'abandon de tout effets au profit d'un véritable théâtre de l'âme. Je suis d'accord plus que de belles voix il faut des lignes ductibles avec surtout une excellente diction en français on doit comprendre le texte impérativement. Pour le coup je ne suis pas totalement d'accord. J'aime énormément les versions Karajan et Boulez/Covent Garden, malgré les accents... |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 35 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:19 | |
| - Golisande a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Plus qu'une question de glottes, je crois que c'est vraiment l'incarnation théâtrale par la voix qui fait en grande partie Pélléas. Il faut savoir construire des personnages infiniment riches et torturés, ce qui exige talents de diseurs hors pairs. Avoir ou non une belle voix n'est pas important dans Pellas, sous reserve de construire quelque chose de cohérent avec ce que l'on a ; de plus, il me semble que la partition vocale soit assez facile.
Bien entendu, le chef est primordiale, c'est l'homme fondamentale ; mais le traitement vocale ici est passionnant puisque Debussy acte vraiment l'abandon de tout effets au profit d'un véritable théâtre de l'âme. Je suis d'accord plus que de belles voix il faut des lignes ductibles avec surtout une excellente diction en français on doit comprendre le texte impérativement. Pour le coup je ne suis pas totalement d'accord. J'aime énormément les versions Karajan et Boulez/Covent Garden, malgré les accents...
Ces versions sont potables coté diction sous réserve de concentration ; j'aime beaucoup Karajan en effet malgré quelque passages ponctuellement difficile coté Français, mais l'essentiel est bien audible. Et quelle ambiance!Où l'on voit que Karajan et ses assistant ont vraiment construit une cohérence interprétative entre les chanteurs et l'orchestre ; chaque personnage est sculpté, quelle direction! |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:24 | |
| - Siegmund a écrit:
- Golisande a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Plus qu'une question de glottes, je crois que c'est vraiment l'incarnation théâtrale par la voix qui fait en grande partie Pélléas. Il faut savoir construire des personnages infiniment riches et torturés, ce qui exige talents de diseurs hors pairs. Avoir ou non une belle voix n'est pas important dans Pellas, sous reserve de construire quelque chose de cohérent avec ce que l'on a ; de plus, il me semble que la partition vocale soit assez facile.
Bien entendu, le chef est primordiale, c'est l'homme fondamentale ; mais le traitement vocale ici est passionnant puisque Debussy acte vraiment l'abandon de tout effets au profit d'un véritable théâtre de l'âme.
Je suis d'accord plus que de belles voix il faut des lignes ductibles avec surtout une excellente diction en français on doit comprendre le texte impérativement. Pour le coup je ne suis pas totalement d'accord. J'aime énormément les versions Karajan et Boulez/Covent Garden, malgré les accents...
Ces versions sont potables coté diction sous réserve de concentration ; j'aime beaucoup Karajan en effet malgré quelque passages ponctuellement difficile coté Français, mais l'essentiel est bien audible. Et quelle ambiance!Où l'on voit que Karajan et ses assistant ont vraiment construit une cohérence interprétative entre les chanteurs et l'orchestre ; chaque personnage est sculpté, quelle direction! |
| | | Pelléas Mélomaniaque
Nombre de messages : 1875 Date d'inscription : 02/08/2009
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:26 | |
| - Golisande a écrit:
Pour le coup je ne suis pas totalement d'accord. J'aime énormément les versions Karajan et Boulez/Covent Garden, malgré les accents...
J'aime beaucoup la version Karajan, l'orchestre est somptueux, la diction est correcte, on comprend, je ne demande pas la perfection en diction, seulement pas du volapük... |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:33 | |
| - Pelléas a écrit:
- Golisande a écrit:
Pour le coup je ne suis pas totalement d'accord. J'aime énormément les versions Karajan et Boulez/Covent Garden, malgré les accents...
J'aime beaucoup la version Karajan, l'orchestre est somptueux, la diction est correcte, on comprend, je ne demande pas la perfection en diction, seulement pas du volapük... Re- Pour Boulez, je reconnais que c'est un peu du volapük parfois (surtout Shirley et McIntyre), mais l'ensemble est presque aussi fabuleux dans un tout autre genre. Je reviendrai plus longuement sur ces différentes versions... Je me suis même fabriqué un montage des versions Abbado, Boulez et Karajan. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Lun 21 Mar 2011 - 23:40 | |
| Je vous rappelle qu'il y a un sujet général sur Pelléas pour parler de l'oeuvre. - fb a écrit:
- Je viens de découvrir la version DVD de Gardiner avec Van Dam et Le Roux, mise en scène de Strosser. (1983)
Musicalement/vocalement je trouve que cette version est magnifique.
Je voudrais savoir ce que des spécialistes parmi vous de Pelléas en pensent car pour ma part cette interprétation m'a littéralement scotché. Eh bien musicalement oui c'est de premier plan (sauf la prise de son grise et les interludes coupés, qui font que je ne peux plus vraiment écouter cette version), mais la mise en scène m'emmerde prodigieusement. Et puis Van et Le Roux, ok c'est superbe, mais on peut les écouter dans de meilleures conditions dans la version Abbado. Pour ce qui est des meilleures mises en scène de Pelléas, effectivement il faut surtout compter avec Graham Vick, mais, un peu en-dessous j'ai bien aimé aussi Martinoty. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| | | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33322 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 9:18 | |
| - aurele a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Moi non plus, je ne les comprends guère. Tu sembles aimer la musique mais tu n'aimes pas le livret, qui pourtant est une œuvre fabuleuse comme il y en a peu dans l'opéra. Mais tu éprouves tout de même le besoin d'ajouter à ta discothéque nombres d'italiens & Co aux livrets ridicules.
C'est une oeuvre qui ne me fait pas vibrer malgré la beauté de la musique. Je la trouve trop lente et l'action ne me passionne pas. Je reconnais que certains livrets d'opéras italiens sont tarabiscotés mais ils m'enthousiasment beaucoup plus pour leurs personnages et les situations fortes qu'ils contiennent. Sauf que c'est passer à côté du plus beau livret de l'histoire (et de la plus belle musique aussi). Mais pour l'apprécier ... c'est évident, il faut avoir éprouver dans sa vie les mêmes sentiments que les protagonistes, sinon on n'y comprend rien, et celà fait dire que ça n'a aucun intérêt. Et pour l'avoir éprouver, il faut s'être suffisament interrogé sur sa vie intérieure. Je crains hélas que ceux qui ne voit pas de génie dans le livret, soient comme Golaud ne comprenant pas la tristesse de Mélisande. - Siegmund a écrit:
- Pelléas a écrit:
- Pelléas n'est pas un opéra pour glottophiles, d'ailleurs le juger sur telle ou telle voix plutôt que sur l'orchestre et le chef me parait contraire à l'esprit de Pelléas, bien sûr de bonnes voix pour la prosodie de Debussy sont mieux que de mauvaises, mais c'est l'ensemble qu'il faut juger. La version de Gardiner, sans les interludes, ça ne peut pas être une bonne version, les interludes sont tellement beaux...
Plus qu'une question de glottes, je crois que c'est vraiment l'incarnation théâtrale par la voix qui fait en grande partie Pélléas. Il faut savoir construire des personnages infiniment riches et torturés, ce qui exige talents de diseurs hors pairs. Avoir ou non une belle voix n'est pas important dans Pellas, sous reserve de construire quelque chose de cohérent avec ce que l'on a ; de plus, il me semble que la partition vocale soit assez facile.
Bien entendu, le chef est primordial, c'est l'homme fondamental ; mais le traitement vocale ici est passionnant puisque Debussy acte vraiment l'abandon de tout effets au profit d'un véritable théâtre de l'âme. Euuh je ne dirais pas que c'est facile vocalement. Si c'est un baryton qui chante Pelléas, il a intérêt à avoir une sacré technique, et une voix facile dans l'aigu. Franchement les barytons qui peuvent chanter ce rôle, je pense pas qu'il y en ai des tonnes. D'ailleurs Le Roux, ne peut plus depuis longtemps, et a changé pour Golaud. Keenlyside ne pourra plus le tenir bien longtemps. Degout pourra encore un moment car il est jeune. Pour le rôle de Golaud, c'est certes pas le rôle pour baryton-basse le plus dur de l'histoire, mais ça réclame pas mal de choses contradictoires : des éclats d'une violence inouie, jusqu'au chuchotement, sur une tessiture assez importante. Mélisande et Arkel ne posent pas de pb particuliers je trouve. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 9:20 | |
| - Cololi a écrit:
- aurele a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Moi non plus, je ne les comprends guère. Tu sembles aimer la musique mais tu n'aimes pas le livret, qui pourtant est une œuvre fabuleuse comme il y en a peu dans l'opéra. Mais tu éprouves tout de même le besoin d'ajouter à ta discothéque nombres d'italiens & Co aux livrets ridicules.
C'est une oeuvre qui ne me fait pas vibrer malgré la beauté de la musique. Je la trouve trop lente et l'action ne me passionne pas. Je reconnais que certains livrets d'opéras italiens sont tarabiscotés mais ils m'enthousiasment beaucoup plus pour leurs personnages et les situations fortes qu'ils contiennent. Sauf que c'est passer à côté du plus beau livret de l'histoire (et de la plus belle musique aussi). Mais pour l'apprécier ... c'est évident, il faut avoir éprouver dans sa vie les mêmes sentiments que les protagonistes, sinon on n'y comprend rien, et celà fait dire que ça n'a aucun intérêt. Et pour l'avoir éprouver, il faut s'être suffisament interrogé sur sa vie intérieure.
Ca n'a rien d'évident, j'ai adoré Pelléas dès 13-14 ans, c'est même le premier opéra que j'aie aimé avec Elektra et le Château de Barbe-Bleue. |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| | | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 10:43 | |
| Mais il ne s'agit pas de "justifier", juste d'en dire deux mots sur les raisons, c'est pas la peine de le prendre de cette façon je pense... Mais encore une fois, on est en discographie. |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 11:27 | |
| - calbo a écrit:
- Golisande a écrit:
- calbo a écrit:
- Parce qu tu crois qu'après ta "réaction" j'ai envie de te répondre?
C'est bien parce que j'ai pensé que tu interprèterais mal ma "réaction" que je l'ai tempérée en précisant que tes raisons m'intéressent! Tu peux aussi comprendre que sur le coup je n'aie pas eu envie de te répondre. J'y reviendrai en temps voulu encore que je ne ressente absolument pas le besoin de me justifier Je reconnais que la formulation était un peu rude, mais c'était juste une façon de te charrier (gentiment) parce qu'il me semble que les glottophiles sont rarement très attirés par Pelléas. J'avoue aussi avoir tendance à ne pas le vivre très bien lorsque quelqu'un dit qu'il ou elle ne l'aime pas - ou, bien pire encore, s'en fout -, d'où réaction spontanée pas très fine. Tes "raisons" m'intéressent toujours (sont-ce les mêmes qu'Aurèle, ou est-ce carrément la musique qui t'indiffère (non j'arrête les smileys intolérants)), mais j'irai jeter un œil au fil général. |
| | | fb Mélomane averti
Nombre de messages : 465 Age : 64 Localisation : Pau Date d'inscription : 28/02/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 12:22 | |
| - Cololi a écrit:
Sauf que c'est passer à côté du plus beau livret de l'histoire (et de la plus belle musique aussi). Mais pour l'apprécier ... c'est évident, il faut avoir éprouver dans sa vie les mêmes sentiments que les protagonistes, sinon on n'y comprend rien, et celà fait dire que ça n'a aucun intérêt. Et pour l'avoir éprouver, il faut s'être suffisament interrogé sur sa vie intérieure. Je crains hélas que ceux qui ne voit pas de génie dans le livret, soient comme Golaud ne comprenant pas la tristesse de Mélisande.
Je comprends tout à fait ce que tu dis et je partagerais totalement ton point de vue, à ceci près que Pelleas offre quelque chose de radicalement nouveau pour les oreilles, que ce soit musicalement dans les lignes mélodique des voix ou littérairement avec la simplicité véritablement déroutante du texte de Maeterlinck. je pense que pour aimer le Pelleas de Debussy il faut d'abord et avant tout à réussir à lâcher-prise, à "se libérer du connu" comme l'a dit dans un autre contexte, Krishnamurti. Accepter de ne plus être, ne serait-ce que le moment de cet opéra, prisonnier de nos savoirs et de nos références fussent-elles les plus magnifiques, renoncer provisoirement à retrouver nos mêmes émotions esthétiques habillées différemment grâce au génie créateur des grands compositeurs et de leurs interprètes des oeuvres , pour en découvrir d’autres, en bref, accepter de s'abandonner inconditionnellement à cet opéra. Sous cette condition qui pour certains peut se réaliser sans effort, naturellement, mais qui doit être le fruit d'une véritable démarche et d'un moment propice pour d'autres, (selon ce que l'on est et surtout ce que l'on a vécu) « Pelleas et Mélisande » apparaîtra dans son immense beauté. Cette beauté est elle-même difficile à définir et presque impossible si là encore nous nous contentons de notre corpus analytique comme seul outil d'appréciation car il est sans doute trop intellectuel. Pour ma part, ce que je trouve fabuleusement beau aujourd'hui c'est que Pelleas touche au plus profond de notre humanité non par le recours à une complexité savante qu'elle soit musicale ou littéraire mais justement par une simplicité désarmante comme si Debussy parvenait à atteindre directement l'âme sans passer par la case cerveau, comme pour s'insinuer en nous en douceur, en faisant glisser par sa musique ces mots dans notre jungle intime où nos sentiments s'enchevêtrent parfois jusqu'à la confusion. L'attitude de rejet que cela provoque parfois ne serait-elle pas une forme d'auto protection contre une intrusion redoutée? Comme si nous refusions d’être pénétrés d'autant plus que les moyens employés soient si simples et que nous pressentions leur capacité à toucher à notre vérité profonde. Car c’est de vérité dont il s’agit. Le maquis des faux-semblants et de l’expression habituellement biaisée de nos sentiments sont absents de Pélleas, en railler la naïveté n’est-ce pas d’une certaine façon faire l’aveu de notre cynisme ordinaire ? Je pense que Pellas provoque le même trouble que celui qu’on peut avoir face à l’expression de choses ordinairement cachées comme le sexe ou la nudité et qui provoquent même encore aujourd’hui chez les adultes des rires dissimulateurs de gêne ou des blagues de mauvais gout produits par notre honte héritée d’une culture injustement pudique. Je vois les personnages de Pélleas comme tous nus dans leur vérité, chacun ne parle que vrai et s' exprime vraiment. Pas de dissimulation, ni de manipulation , et même si Mélisande chante à Pelleas "je ne mens jamais sauf à Golaud" elle ne lui ment pas pour tricher ni pour obtenir quoique ce soit mais par empathie et compassion pour lui car elle l’aime véritablement sans n’avoir jamais été amoureuse de lui. (tellement de chose à dire, j’arrête là) Bo n c’est juste mon point de vue, je ne veux l’imposer à personne… |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33322 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 12:39 | |
| C'est à moitié vrai je pense :
Pas de de dissimulation dans Pelléas ? Je trouve au contraire que c'est l'opéra du non dit. Les personnages sont enfermés, dans le sens où ils ne peuvent pas se comprendre les uns les autres. Et leur paroles sont veines, elles ne sont que des manifestations d'un inconscient bien plus grand. Ces paroles sont malgré tout suffisantes pour qu'on imagine on devine cet inconscient. C'est là que c'est à moitié vrai : non il y a pas bien dissimulation, enfouissement, mais oui, c'est suggéré. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:18 | |
| - fb a écrit:
- Cololi a écrit:
Sauf que c'est passer à côté du plus beau livret de l'histoire (et de la plus belle musique aussi). Mais pour l'apprécier ... c'est évident, il faut avoir éprouver dans sa vie les mêmes sentiments que les protagonistes, sinon on n'y comprend rien, et celà fait dire que ça n'a aucun intérêt. Et pour l'avoir éprouver, il faut s'être suffisament interrogé sur sa vie intérieure. Je crains hélas que ceux qui ne voit pas de génie dans le livret, soient comme Golaud ne comprenant pas la tristesse de Mélisande.
Je comprends tout à fait ce que tu dis et je partagerais totalement ton point de vue, à ceci près que Pelleas offre quelque chose de radicalement nouveau pour les oreilles, que ce soit musicalement dans les lignes mélodique des voix ou littérairement avec la simplicité véritablement déroutante du texte de Maeterlinck.
je pense que pour aimer le Pelleas de Debussy il faut d'abord et avant tout à réussir à lâcher-prise, à "se libérer du connu" comme l'a dit dans un autre contexte, Krishnamurti. Accepter de ne plus être, ne serait-ce que le moment de cet opéra, prisonnier de nos savoirs et de nos références fussent-elles les plus magnifiques, renoncer provisoirement à retrouver nos mêmes émotions esthétiques habillées différemment grâce au génie créateur des grands compositeurs et de leurs interprètes des oeuvres , pour en découvrir d’autres, en bref, accepter de s'abandonner inconditionnellement à cet opéra. Sous cette condition qui pour certains peut se réaliser sans effort, naturellement, mais qui doit être le fruit d'une véritable démarche et d'un moment propice pour d'autres, (selon ce que l'on est et surtout ce que l'on a vécu) « Pelleas et Mélisande » apparaîtra dans son immense beauté. Cette beauté est elle-même difficile à définir et presque impossible si là encore nous nous contentons de notre corpus analytique comme seul outil d'appréciation car il est sans doute trop intellectuel. Pour ma part, ce que je trouve fabuleusement beau aujourd'hui c'est que Pelleas touche au plus profond de notre humanité non par le recours à une complexité savante qu'elle soit musicale ou littéraire mais justement par une simplicité désarmante comme si Debussy parvenait à atteindre directement l'âme sans passer par la case cerveau, comme pour s'insinuer en nous en douceur, en faisant glisser par sa musique ces mots dans notre jungle intime où nos sentiments s'enchevêtrent parfois jusqu'à la confusion.
L'attitude de rejet que cela provoque parfois ne serait-elle pas une forme d'auto protection contre une intrusion redoutée? Comme si nous refusions d’être pénétrés d'autant plus que les moyens employés soient si simples et que nous pressentions leur capacité à toucher à notre vérité profonde. Car c’est de vérité dont il s’agit. Le maquis des faux-semblants et de l’expression habituellement biaisée de nos sentiments sont absents de Pélleas, en railler la naïveté n’est-ce pas d’une certaine façon faire l’aveu de notre cynisme ordinaire ? Je pense que Pellas provoque le même trouble que celui qu’on peut avoir face à l’expression de choses ordinairement cachées comme le sexe ou la nudité et qui provoquent même encore aujourd’hui chez les adultes des rires dissimulateurs de gêne ou des blagues de mauvais gout produits par notre honte héritée d’une culture injustement pudique. Je vois les personnages de Pélleas comme tous nus dans leur vérité, chacun ne parle que vrai et s' exprime vraiment. Pas de dissimulation, ni de manipulation , et même si Mélisande chante à Pelleas "je ne mens jamais sauf à Golaud" elle ne lui ment pas pour tricher ni pour obtenir quoique ce soit mais par empathie et compassion pour lui car elle l’aime véritablement sans n’avoir jamais été amoureuse de lui. (tellement de chose à dire, j’arrête là) Bo n c’est juste mon point de vue, je ne veux l’imposer à personne…
Ce que tu dis me touche vraiment et je suis absolument d'accord avec ton analyse... Personnellement, je n'ai jamais éprouvé la moindre difficulté à "accueillir" cette œuvre: peut-être est-ce parce que je l'ai découverte très jeune - mais chaque fois que je la "redécouvre", je me la prends dans la face ( ) comme quelque chose d'assez violent (c'est pourquoi le fait de dire qu'il ne s'y passe rien, que ça manque de "situations fortes", me fait légèrement rigoler) mais d'extrêmement jouissif et, en effet, libérateur... Et même si j'aime passionnément beaucoup d'autres œuvres (y compris lyriques), je mets résolument celle-ci un peu à part, et un peu plus haut... |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:19 | |
| |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:45 | |
| - Citation :
- Pour revenir à Pélléas et Mélisande, c'est une musique plutôt novatrice pour l'époque qui provoque toujours le débat (pas d'airs ou d'ensembles à proprement parler). En l'occurrence la production lyonnaise m'a fait une très forte impression, tellement forte que je n'éprouve pas forçément le besoin d'aller voir ailleurs par crainte d'être déçue d'ou ma répugnance à l'ajouter à ma discothèque
Précisément: les airs et les ensembles sont des codes traditionnels de la forme Opéra, dont Wagner s'est affranchi avant Debussy (je ne me souviens plus si tu intervenais souvent sur les fils Wagner...). Quant à ce que tu dis de la production lyonnaise à laquelle tu as assistée (et le fait que, si je comprends bien, tes impressions liées à cette mise en scène et cette interprétation soient indissociables de celles liées à l'œuvre), je le comprends et le respecte d'autant mieux que ça ressemble beaucoup à ce qui m'est arrivé avec la Flûte enchantée et Bergman - même si c'était il y a longtemps, même si entre temps j'ai écouté d'autres interprétations et vu d'autres mises en scènes, et ne l'ai pas regretté; mais c'est une affaire de jardin esthétique personnel, et je n'ai rien à y répondre. Je ne peux que te conseiller (tout de même) d'essayer de le réécouter en cd - dans la version Abbado ou la version Karajan par exemple, mais chaque version ayant des défauts qui peuvent paraître rédhibitoires à l'un ou à l'autre, il vaut sans doute mieux relire ce fil et faire quelques tentatives sur Musicme... - en oubliant momentanément tout ce que tu as pris l'habitude d'associer à la notion d'opéra... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:48 | |
| - Xavier a écrit:
- Je vous rappelle qu'il y a un sujet général sur Pelléas pour parler de l'oeuvre.
Encore une fois, était-ce si difficile de poursuivre là-bas au lieu de me faire déplacer? |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:48 | |
| Je n'interviens quasiment jamais sur les fils Wagner sauf pour enquiquiner cololi ou Xavier . Concernant Pélléas et Mélisande j'essaierai d'aller jeter une oreille à la version Abbado que tu cites, mais je ne te promets rien |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:50 | |
| - Xavier a écrit:
- Xavier a écrit:
- Je vous rappelle qu'il y a un sujet général sur Pelléas pour parler de l'oeuvre.
Encore une fois, était-ce si difficile de poursuivre là-bas au lieu de me faire déplacer? Certes, mais quand on est en général et qu'on se met à parler de disco tu râles et inversement , alors on fait quoi au juste ? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 13:52 | |
| Ben on parle de discographie en discographie et des oeuvres en général, c'est compliqué? Depuis le temps, je suppose que tu as compris comment ça marche, non? |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 14:06 | |
| - Xavier a écrit:
- Xavier a écrit:
- Je vous rappelle qu'il y a un sujet général sur Pelléas pour parler de l'oeuvre.
Encore une fois, était-ce si difficile de poursuivre là-bas au lieu de me faire déplacer? On a facilement tendance à oublier qu'on est sur le fil général ou le fil disco, d'autant plus que dans une discussion on passe fréquemment de l'un à l'autre... Mais j'essaierai d'y penser. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 14:08 | |
| Je sais bien... mais sur des sujets déjà très longs à parcourir il faut essayer de faire attention, et quand en plus je le signale et que j'ai l'impression de pisser dans un violon... |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 14:14 | |
| - calbo a écrit:
- Je n'interviens quasiment jamais sur les fils Wagner sauf pour enquiquiner cololi ou Xavier . Concernant Pélléas et Mélisande j'essaierai d'aller jeter une oreille à la version Abbado que tu cites, mais je ne te promets rien
Tu n'as rien à me promettre: c'est juste que tu te priverais de quelque chose de... de... enfin bref quoi . Je te préviens tout de même que dans la version Abbado, Maria Ewing peut s'avérer assez pénible dans les actes 1 et 2, qu'elle a même tendance à me plomber par moments. Mais plus l'œuvre avance plus elle est géniale (à l'exception de quelques répliques où ses tics reviennent), et au cinquième acte elle est tout simplement à tomber par terre - de loin la meilleure Mélisande de la discographie, pour moi, dans cet acte...
Dernière édition par Golisande le Dim 27 Mar 2011 - 19:05, édité 1 fois |
| | | Golisande Mélomane chevronné
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| | | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 14:21 | |
| - Golisande a écrit:
- calbo a écrit:
- Je n'interviens quasiment jamais sur les fils Wagner sauf pour enquiquiner cololi ou Xavier . Concernant Pélléas et Mélisande j'essaierai d'aller jeter une oreille à la version Abbado que tu cites, mais je ne te promets rien
Tu n'as rien à me promettre: c'est juste que tu te priverais de quelque chose de... de... enfin bref, quoi .
Je te préviens tout de même que dans la version Abbado, Maria Ewing peut s'avérer assez pénible dans les actes 1 et 2, qu'elle a même tendance à me plomber par moments. Mais plus l'œuvre avance plus elle est géniale (à l'exception de quelques répliques où ses tics reviennent), et au cinquième acte elle est tout simplement à tomber par terre - de loin la meilleure Mélisande de la discographie, pour moi, dans cet acte... Ah oui, et il y a aussi Christa Ludwig qui est plus que limite en Geneviève - ce qui fait que l'acte 1, entre elle et Ewing, ce n'est pas vraiment la panacée... En fait pour le 1 je conseillerais plutôt Karajan (ou même Boulez, mais il y a gros danger avec les accents...); pour le reste, Abbado n'a pas de défaut majeur. |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 14:49 | |
| - Xavier a écrit:
- Ben on parle de discographie en discographie et des oeuvres en général, c'est compliqué?
Depuis le temps, je suppose que tu as compris comment ça marche, non? Mais je ne dis pas le contraire, sauf que tu ne pourras jamais vraiment éviter quelques débordements même si je sais pertinament qu'ils t'agacent profondément |
| | | fb Mélomane averti
Nombre de messages : 465 Age : 64 Localisation : Pau Date d'inscription : 28/02/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 14:56 | |
| - Cololi a écrit:
- C'est à moitié vrai je pense :
Pas de de dissimulation dans Pelléas ? Je trouve au contraire que c'est l'opéra du non dit. Les personnages sont enfermés, dans le sens où ils ne peuvent pas se comprendre les uns les autres. Et leur paroles sont veines, elles ne sont que des manifestations d'un inconscient bien plus grand. Ces paroles sont malgré tout suffisantes pour qu'on imagine on devine cet inconscient. C'est là que c'est à moitié vrai : non il y a pas bien dissimulation, enfouissement, mais oui, c'est suggéré. Je pense que nous ne parlons pas de la même chose, je ne parle que du niveau conscient des personnages: Quand je parle de la vérité nue dite par les personnages cela veut dire qu'ils expriment ce qu'ils ressentent sans manipulation ni dissimulation. Mais comme nous tous ils ne font au mieux que ce qu'ils peuvent, il est évident qu'on ne peut dire que ce qu'on parvient à exprimer et ce qu'on croit comprendre. il est évident que ce qui est de l'ordre du refoulement, du déni ou de la pulsion inconsciente ils ne peuvent en percevoir que les effets sans en révéler les causes (que ne nous donne pas le poème). C'est donc bien une vérité qui émane d'eux, leurs non-dits ne sont pas issus d'une dissimulation consciente, d'une omission volontaire, pour moi en surface ils sont 100% vrais mais leurs non-dits ne peuvent être sus ni dits sans recourir à une approche psychanalytique qui n'est pas dans le propos de cet opéra. bref, les personnages sont chacun enfermés dans leur rôle comme nous dans notre peau, ils ne sont pas transparents mais simplement humains, comme nous tous. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33322 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:05 | |
| - fb a écrit:
- Cololi a écrit:
- C'est à moitié vrai je pense :
Pas de de dissimulation dans Pelléas ? Je trouve au contraire que c'est l'opéra du non dit. Les personnages sont enfermés, dans le sens où ils ne peuvent pas se comprendre les uns les autres. Et leur paroles sont veines, elles ne sont que des manifestations d'un inconscient bien plus grand. Ces paroles sont malgré tout suffisantes pour qu'on imagine on devine cet inconscient. C'est là que c'est à moitié vrai : non il y a pas bien dissimulation, enfouissement, mais oui, c'est suggéré. Je pense que nous ne parlons pas de la même chose, je ne parle que du niveau conscient des personnages: Quand je parle de la vérité nue dite par les personnages cela veut dire qu'ils expriment ce qu'ils ressentent sans manipulation ni dissimulation. Mais comme nous tous ils ne font au mieux que ce qu'ils peuvent, il est évident qu'on ne peut dire que ce qu'on parvient à exprimer et ce qu'on croit comprendre. il est évident que ce qui est de l'ordre du refoulement, du déni ou de la pulsion inconsciente ils ne peuvent en percevoir que les effets sans en révéler les causes (que ne nous donne pas le poème). C'est donc bien une vérité qui émane d'eux, leurs non-dits ne sont pas issus d'une dissimulation consciente, d'une omission volontaire, pour moi en surface ils sont 100% vrais mais leurs non-dits ne peuvent être sus ni dits sans recourir à une approche psychanalytique qui n'est pas dans le propos de cet opéra.
bref, les personnages sont chacun enfermés dans leur rôle comme nous dans notre peau, ils ne sont pas transparents mais simplement humains, comme nous tous. On est d'accord Il n'empêche ça s'oppose avec violence à Wagner : on est loin de Wotan avec des monologues de 40 mins pour expliquer ses état d'ames. |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:07 | |
| Pendant que j'y suis, je m'était fait un petit montage scène par scène de mes trois versions de chevet (j'aime aussi beaucoup Désormière, Inghelbrecht, et Dutoit dans l'acte 3, mais j'y reviendrai), ce qui donnait:
I,1: Boulez ou Karajan (très difficile à départager: je me suis amusé à faire un raccord au moment de "Je suis le prince Golaud", mais une telle option est tout de même dure à défendre...) I,2: Boulez, à cause de Minton I,3: Boulez à cause de Minton et de l'orchestre (Karajan rate cette scène, et chez Abbado il y a Ewing et Ludwig...)
II,1: Karajan, uniquement à cause d'Ewing chez Abbado, mais Le Roux et Abbado sont fabuleux II,2: Karajan II,3: Abbado (et de très loin)
III,1: Abbado III,2: Boulez (ambiance complètement délétère et hallucinante, l'enchaînement avec ce qui suit produit un effet extraordinaire, je vous le conseille) III,3: Abbado III,4: Boulez
IV,1: Abbado IV,2: Karajan IV,3: Karajan IV,4: Boulez pour Soderström et pour l'ambiance fantastique créée par l'orchestre, puis Abbado pour tout le monde à partir de "On dirait..." ou "C'est que je te regarde" - option problématique là encore: si je devais n'en choisir qu'une, disons Abbado...
V: Karajan au début (pour l'atmosphère sublime, infiniment plus mélancolique/crépusculaire), puis Abbado à partir de "Mélisande... Mélisande...".
Je précise que contrairement à ce qui a été beaucoup dit ici, je ne trouve pas van Dam tellement meilleur chez Abbado: peut-être un peu trop lyrique et juvénile en effet, démonstratif aussi sans doute, mais superficiel je ne trouve pas. Je trouve par exemple IV,2 beaucoup plus impressionnante chez Karajan, et sa prestation me convainc parfois davantage du point de vue strictement musical - dans II,2 par exemple.
Dernière édition par Golisande le Dim 27 Mar 2011 - 19:07, édité 2 fois |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:09 | |
| - Cololi a écrit:
- fb a écrit:
- Cololi a écrit:
- C'est à moitié vrai je pense :
Pas de de dissimulation dans Pelléas ? Je trouve au contraire que c'est l'opéra du non dit. Les personnages sont enfermés, dans le sens où ils ne peuvent pas se comprendre les uns les autres. Et leur paroles sont veines, elles ne sont que des manifestations d'un inconscient bien plus grand. Ces paroles sont malgré tout suffisantes pour qu'on imagine on devine cet inconscient. C'est là que c'est à moitié vrai : non il y a pas bien dissimulation, enfouissement, mais oui, c'est suggéré. Je pense que nous ne parlons pas de la même chose, je ne parle que du niveau conscient des personnages: Quand je parle de la vérité nue dite par les personnages cela veut dire qu'ils expriment ce qu'ils ressentent sans manipulation ni dissimulation. Mais comme nous tous ils ne font au mieux que ce qu'ils peuvent, il est évident qu'on ne peut dire que ce qu'on parvient à exprimer et ce qu'on croit comprendre. il est évident que ce qui est de l'ordre du refoulement, du déni ou de la pulsion inconsciente ils ne peuvent en percevoir que les effets sans en révéler les causes (que ne nous donne pas le poème). C'est donc bien une vérité qui émane d'eux, leurs non-dits ne sont pas issus d'une dissimulation consciente, d'une omission volontaire, pour moi en surface ils sont 100% vrais mais leurs non-dits ne peuvent être sus ni dits sans recourir à une approche psychanalytique qui n'est pas dans le propos de cet opéra.
bref, les personnages sont chacun enfermés dans leur rôle comme nous dans notre peau, ils ne sont pas transparents mais simplement humains, comme nous tous. On est d'accord
Il n'empêche ça s'oppose avec violence à Wagner : on est loin de Wotan avec des monologues de 40 mins pour expliquer ses état d'ames. Attention: Xavier risque de péter un câble... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:10 | |
| C'est sûr que tout marche très bien, mais on peut aussi faire comme ça: Acte 1 - Baudo Acte 2 - Baudo Acte 3 - Baudo Acte 4 - Baudo Acte 5 - Baudo Ca marche à mon avis tout autant. |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:23 | |
| Pardon d'arriver comme un cheveu sur la soupe ; j'admets que je n'ai pas lu l'intégralité des interventions... Pelléas, j'avoue que j'y suis venu plutôt tard et, peut-être, par des biais qui ne paraitront pas académiques à tous : notamment par les quelques bribes laissées par Mary Garden, qui portent, pour moi, l'auréole d'une certaine authenticité, fût-elle fanée, datée ! J'ai vu que vous parliez de la production de Stein. Quant à moi, je l'ai trouvée, pour l'avoir vue à Lyon, d'un graphisme merveilleux, dramatiquement très affirmée, comme une découpure qui détaille finement les contours des personnages ; esthétiquement, cette épure parfaitement éclairée reste l'un de mes plus beaux moment scéniques (la scène de la Tour, absolue, notamment). Je crois que j'ai parlé ailleurs (c'était peut-être sur un autre forum, remarquez !) de ce qu'a été, pour moi, la rencontre poignante avec la Mélisande de Petibon, que je connais bien par ailleurs pour l'avoir entendue souvent, et qui me semble scandaleusement sous-employée dans ce répertoire où elle a beaucoup à dire (répertoire français en général, autour de 1900, mélodies et opéras confondus). Du point de vue de la discographie, je reste fidèle à quelques jalons : Désormières, au premier rang, pour l'authenticité, le parfait calibrage, même si la vérité de l'orchestre (par défaut de capatation, ici) reste à chercher ailleurs. Je suis un fan absolu de Karajan dans cette oeuvre : pas seulement à Salzburg ( Van Dam et Von Stade, pourtant ; mais je ne redirai pas ce que vous avez par ailleurs bien décrit) mais aussi avec Schwarzkopf, Haefliger et Roux pour une des versions les plus graphiques, justement, qui réunit le trait souverain de Séon et les presciences des couleurs et de la rigueur de la composition de Denis (ce qui fait que je regrette à en crever la version viennoise avec Güden coachée par Aïtoff). J'apprécie particulièrement le ton général de la version Baudo, notamment parce que Command reste l'une des Mélisande les plus friables (en apparences au moins) et, également, les plus profonde, y compris dans des colorations qu'on imagine sans limites ; ton général partagé par la version Casadesus, admirablement dirigé et très intelligemment chantée (je ne sais pas si certains, ici, ont entendu le concert d'extraits donné à Lyon par Märkl avec un orchestre national en majesté, miroitant et le duo Delunsch/Henschel, incarné jusqu'à la nausée ?). Avez-vous parlé de l'enregistrement d' Ansermet au MET (1962) avec Moffo, Gedda & London ? Pour plein de raisons (est-ce son exotisme, après tout, avec tout ce qu'il charrie d'étrangetés) c'est l'une de mes préférées ; d'une sensibilité folle à l'orchestre (pas forcément gagné d'avance, avec cet orchestre, justement) et puissamment assumée par des êtres de chair ! |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:31 | |
| - Xavier a écrit:
- C'est sûr que tout marche très bien, mais on peut aussi faire comme ça:
Acte 1 - Baudo Acte 2 - Baudo Acte 3 - Baudo Acte 4 - Baudo Acte 5 - Baudo
Ca marche à mon avis tout autant. Ah non, Baudo là je ne suis pas du tout d'accord... L'orchestre est souvent faux et pas très beau, Command est globalement une belle Mélisande mais dans le détail strictement aucune des répliques que j'aime le plus ne me touche avec elle (que ce soit de sa faute à elle, de celle de Baudo ou de celle de l'orchestre), Dormoy est très bien aussi mais un peu fade tout de même, Bacquier beaucoup trop nounours (II,2 & III,4 ne donnent rien je trouve, IV,2 n'est pas mal en revanche), Soyer m'énerve avec son beau français et sa belle voix lisse (en fait c'est curieux, je trouve qu'avec lui le texte de Maeterlinck a les défauts que lui prêtent ceux qui ne l'aiment pas), et je trouve assez pénibles ces chœurs hyper présents articulant à mort leurs "HOÉ HISSE HOÉ" dans I,3... Globalement je trouve cette version assez vieillotte et fade; de plus l'acte V est pour le coup franchement insipide: réécoute Abbado et Karajan dans cet acte (surtout les dernières répliques de Mélisande et d'Arkel...) et dis-moi si tu aimes toujours autant Baudo...
Dernière édition par Golisande le Mar 22 Mar 2011 - 16:05, édité 1 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91467 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:35 | |
| Heu, Abbado et Karajan sont justement les versions que j'ai le plus écoutées avant Baudo. - Golisande a écrit:
- L'orchestre est souvent faux et pas très beau
J'avoue que je suis très circonspect... Non seulement je trouve l'orchestre très beau, mais je n'ai jamais rien entendu de faux ici! |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7906 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 15:55 | |
| - bAlexb a écrit:
- Pardon d'arriver comme un cheveu sur la soupe ; j'admets que je n'ai pas lu l'intégralité des interventions...
Pelléas, j'avoue que j'y suis venu plutôt tard et, peut-être, par des biais qui ne paraitront pas académiques à tous : notamment par les quelques bribes laissées par Mary Garden, qui portent, pour moi, l'auréole d'une certaine authenticité, fût-elle fanée, datée !
J'ai vu que vous parliez de la production de Stein. Quant à moi, je l'ai trouvée, pour l'avoir vue à Lyon, d'un graphisme merveilleux, dramatiquement très affirmée, comme une découpure qui détaille finement les contours des personnages ; esthétiquement, cette épure parfaitement éclairée reste l'un de mes plus beaux moment scéniques (la scène de la Tour, absolue, notamment). Je crois que j'ai parlé ailleurs (c'était peut-être sur un autre forum, remarquez !) de ce qu'a été, pour moi, la rencontre poignante avec la Mélisande de Petibon, que je connais bien par ailleurs pour l'avoir entendue souvent, et qui me semble scandaleusement sous-employée dans ce répertoire où elle a beaucoup à dire (répertoire français en général, autour de 1900, mélodies et opéras confondus).
Du point de vue de la discographie, je reste fidèle à quelques jalons : Désormières, au premier rang, pour l'authenticité, le parfait calibrage, même si la vérité de l'orchestre (par défaut de capatation, ici) reste à chercher ailleurs. Je suis un fan absolu de Karajan dans cette oeuvre : pas seulement à Salzburg (Van Dam et Von Stade, pourtant ; mais je ne redirai pas ce que vous avez par ailleurs bien décrit) mais aussi avec Schwarzkopf, Haefliger et Roux pour une des versions les plus graphiques, justement, qui réunit le trait souverain de Séon et les presciences des couleurs et de la rigueur de la composition de Denis (ce qui fait que je regrette à en crever la version viennoise avec Güden coachée par Aïtoff). J'apprécie particulièrement le ton général de la version Baudo, notamment parce que Command reste l'une des Mélisande les plus friables (en apparences au moins) et, également, les plus profonde, y compris dans des colorations qu'on imagine sans limites ; ton général partagé par la version Casadesus, admirablement dirigé et très intelligemment chantée (je ne sais pas si certains, ici, ont entendu le concert d'extraits donné à Lyon par Märkl avec un orchestre national en majesté, miroitant et le duo Delunsch/Henschel, incarné jusqu'à la nausée ?).
Avez-vous parlé de l'enregistrement d'Ansermet au MET (1962) avec Moffo, Gedda & London ? Pour plein de raisons (est-ce son exotisme, après tout, avec tout ce qu'il charrie d'étrangetés) c'est l'une de mes préférées ; d'une sensibilité folle à l'orchestre (pas forcément gagné d'avance, avec cet orchestre, justement) et puissamment assumée par des êtres de chair ! Je ne connais pas Ansermet au MET, mais je ne suis pas absolument allergique à London en Golaud (bien que ce ne soit pas ma conception préférée du personnage ); je déteste vraiment la version Ansermet 64, mais London est loin d'en être la raison majeure. Je ne connais pas non plus Casadesus; les extraits entendus et ce que j'en ai lu ne m'avaient pas mis l'eau à la bouche, mais j'essaierai sans doute plus tard. J'ai dit ce que je pense de Baudo dans mon post précédent (cela dit, attention, c'est une version plus que très honnête, une des meilleures sans doute...). Karajan 54 pourrait me plaire énormément s'il n'y avait Schwarzkopf, que je ne supporte pas ... Quant à Désormière, cette version est absolument splendide et je suis toujours étonné qu'elle soit si peu "datée" (du moins dans le son de la réédition Membran, vraiment très différent d'EMI, ce qui change profondément la sonorité des voix et jusqu'à la prononciation des voyelles...); cependant je reste toujours un peu sur ma faim en ce qui concerne l'incarnation des personnages, la vie en général: je trouve cette vision extrêmement hiératique et lointaine, elle produit sur moi l'effet d'un tableau somptueux mais un peu figé, le même genre de légère frustration que le premier acte de Die Walküre par Walter avec Melchior et Lehmann... Par ailleurs, je ne suis pas très séduit pas la Mélisande d'Irène Joachim...
Dernière édition par Golisande le Mar 22 Mar 2011 - 16:04, édité 1 fois |
| | | Golisande Mélomane chevronné
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| | | | Golisande Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) Mar 22 Mar 2011 - 16:02 | |
| En fait, je crois que je suis beaucoup plus sensible à la beauté de l'orchestre dans cette œuvre que dans Wagner... |
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| Sujet: Re: Debussy - Pelléas et Mélisande (2) | |
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