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 Marcel Dupré (1886–1971)

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MessageSujet: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyMar 8 Fév 2011 - 19:34

Marcel Dupré (1886–1971) Duprem11
Marcel Dupré à son domicile de Meudon, 1934


L’organiste et compositeur Marcel Dupré est injustement maintenu dans l’ombre malgré une œuvre caractérisée par un langage à la fois moderne et accessible. Né à Rouen le 3 mai 1886 et décédé à Meudon (Hauts-de-Seine) le 30 mai 1971, il laisse derrière lui un catalogue de pièces pour orgue assez impressionnant.

Son père, Albert Dupré, qui deviendra en 1911 titulaire des grandes orgues de l’église abbatiale Saint-Ouen à Rouen, commence très tôt sa formation musicale. La famille est musicienne : son grand-père maternel, Étienne Chauvière, doué d’une magnifique voix de basse, fait une carrière théâtrale et devient maître de chapelle de Saint-Patrice de Rouen. Sa mère, Alice Dupré-Chauvière, est pianiste et violoncelliste de talent. L’enfant bénéficie ainsi d’une influence héréditaire sur sa vocation. À l’âge de quatre ans, il est atteint d’ostéomyélite et doit subir l’ablation de la clavicule droite et garder le lit pendant plus de six mois.

En 1894, à huit ans, il joue en public, et, en 1898, à onze ans, il devient titulaire du grand orgue de Saint-Vivien à Rouen. En 1902, il entre au Conservatoire de Paris dans la classe de Louis Diémer et en 1905 il obtient un premier Prix de piano. En 1906, Charles-Marie Widor le désigne comme son suppléant au grand orgue de l’église Saint-Sulpice. Le 4 juillet 1914, la cantate Psyché Op. 4 lui vaut le Premier Grand Prix de Rome. La guerre l’empêche cependant d’aller séjourner à la Villa Médicis.

Dès 1920, il présente au Conservatoire de Paris l’audition intégrale de mémoire, des œuvres pour orgue de Bach en dix récitals ; cet exploit est renouvelé l’année suivante au palais du Trocadéro. En 1921, il fait ses débuts à New York. À Philadelphie, il joue 18 récitals sur les orgues monumentales de Wanamaker. Deux ans de suite, il revient aux États-Unis pour donner 94 récitals en 1922 et 110 en 1923. Sa renommée ne cesse de grandir jusqu’en 1939, il fait le tour du monde donnant 40 concerts en Australie et 60 aux États-Unis et au Canada, dont l’intégrale Bach à Montréal. En 1925, il s’installe à Meudon et en 1926, après la mort de Gigout, il est nommé professeur d’orgue au Conservatoire de Paris et y enseignera jusqu’en 1954. Après de nombreuses années comme suppléant (depuis 1906), Dupré succède à Widor en 1934 comme titulaire du grand orgue de Saint-Sulpice, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort, le dimanche de la Pentecôte de 1971. En 1947, il assure les fonctions de directeur général du Conservatoire américain de Fontainebleau. Pendant deux ans, de 1954 à 1956, il dirige le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.

Bien entendu, il a beaucoup écrit pour l’orgue seul ainsi que pour orgue et orchestre. On luit doit également quelques œuvres pour piano, violon ou chorale ainsi que de la musique de chambre.

Il publie également de nombreux ouvrages didactiques : un Traité d’improvisation à l’orgue (1924), une Méthode d’orgue (1927), un Cours d’harmonie, contrepoint et fugue (1938) et de monumentales éditions doigtées et commentées de l’œuvre pour orgue de Bach en 12 volumes (1938), des seize concertos de Haendel, des œuvres pour orgue de Mendelssohn, de Schumann et de César Franck.

Quelques œuvres emblématiques
Ce qui suit est, en quelque sorte, une introduction à l’œuvre de Marcel Dupré et ne saurait donc en constituer une limite.

Tout d’abord, la magnifique Symphonie-Passion op. 23 pour orgue. Elle a pour programme la vie du Christ et repose sur une improvisation à partir de quatre thèmes grégoriens. Marcel Dupré la joua à Philadelphie sur « l'orgue du grand-magasin » équipé de 451 registres et propriété de l'homme d'affaires et mécène Rodman Wanamaker.
Dans ses Mémoires le compositeur décrit la naissance de cette œuvre : « Je n'oublierai jamais le soir du 8 décembre 1921 au cours duquel je reçus, parmi les thèmes pour l'improvisation, également quelques thèmes grégoriens : Jesus redemptor, Adeste fideles, Stabat mater et Adoro te. J'eus en un éclair la vision d'une symphonie en quatre parties : Le Monde dans l'Attente du Sauveur, La Nativité, La Crucifixion, La Résurrection »
C'est seulement au cours de l'été 1924 que Marcel Dupré transcrivit la symphonie de la Passion typique et imagée.

On peut en trouver les 4 mouvements sur YouTube dans une excellente interprétation de Rolande Falcinelli (son élève) :
Liens retirés


Ensuite, la Symphonie pour orgue & orchestre en sol mineur op. 25 de 1927/1928. C’est la première œuvre de Dupré de ce format et elle comprend quatre mouvements.
Durant la composition se posait pour Dupré la question de la combinaison des deux masses sonores. Dans sa 3ème symphonie pour orgue et orchestre en do mineur composée en 1886, Camille Saint-Saëns avait proposé une solution qui fit école : l'orgue fut intégré à l'orchestre.
Dupré décrit son traitement des deux éléments sonores comme suit : « L'orchestre comprend quatre masses : cordes, bois, cuivres et percussions, et l'orgue également : fonds, anches douces, grandes anches et mixtures. En conséquence, l'orgue et l'orchestre doivent être traités en “double chœur” par la juxtaposition ou la confrontation de groupes de voix ou de couleurs des sons; le résultat sonore dépend du rapport des mélanges ».
Avec cette symphonie, Dupré voulait créer une œuvre qui ouvrirait de nouvelles voies sur le plan de la forme comme sur celui du langage tonal. Cette œuvre est une belle mise en pratique de sa devise de composition : « L'homme est créateur à la mesure du souffle de vie que son œuvre contient. »

Toujours sur YouTube, nous écoutons l’organiste Michael Murray et le Royal Philharmonic Orch.dirigé par Jahja Ling :

Liens retirés


Enfin, parmi les pièces courtes pour orgue, citons les Deux Esquisses op. 41 qui proposent une musique de concert inhabituelle.
La première esquisse en forme de scherzo (op. 41/1) est une sorte de Perpetuum mobile dont les charmantes harmonies sont inspirées de la musique russe.
La puissante esquisse en si mineur (op. 41/2) est un « Strepitoso » avec un récitatif de pédale à jouer à deux pieds.

Nous écoutons ici l’organiste Marilyn Mason :
Liens retirés


Discographie
La discographie de Marcel Dupré est très fournie au travers de l’excellente intégrale de Naxos.
La Symphonie-Passion op. 23 est disponible dans le volume 8, les esquisses op. 41 dans le volume 12 et la Symphonie pour orgue & orchestre op. 25 dans le volume 3.


Sources :
- Biographie et aperçu de l’œuvre : Wikipedia
- Œuvres emblématiques : Livret du CD Marcel DUPRÉ : Symphonie in g-Moll op. 25 für Orgel und Orchester; Deux Esquisses op. 41 ; Iste confessor op. 38/12 ; Fileuse op. 21/II ; Symphonie-Passion op. 23 - CD MOTETTE-STEREO CD-40111
Ulrich Meldau, orgue
Orchestre Symphonique de Zürich – Daniel Schweizer, Dir.
Texte de Petra Riederer-Sitte traduit par Sylvie Coquillat.

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Tatsuya
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyMar 8 Fév 2011 - 21:29

Et il fut élève de Vierne pour l'orgue.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyMar 8 Fév 2011 - 21:40

Merci pour ce fil qui manquait, Cocotier !

J'avais cité les Quinze versets sur les Vêpres de la Vierge dans ma sélection d'oeuvres d'orgue. Il y a effectivement de très belles choses, et puis des oeuvres plus sèches, plus austères, moins généreuses.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyMar 8 Fév 2011 - 22:57

Merci de ne pas livrer des oeuvres (intégrales en plus) non libres de droits avec des interprétations non libres de droits en lien comme ça...
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyLun 7 Juil 2014 - 21:45


Il m'arrive en effet d'en écouter.

Un compositeur qui a tenu la console de St-Sulpice ne peut être complètement mauvais.

Bien sûr, la Symphonie-Passion est incontournable et très expressionniste, mais il y a des oeuvres plus hermétiques (Préludes et Fugues).
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyMar 8 Juil 2014 - 2:18

shushu a écrit:
Un compositeur qui a tenu la console de St-Sulpice ne peut être complètement mauvais.

Enfin, entre l'instrument graisseux et l'acoustique trouée, il y a quand même d'autres garanties plus sûres du génie, j'espère.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyMar 8 Juil 2014 - 10:36

La bonne graisse de garagiste est effectivement utilisée à St-Sulpice depuis toujours pour colmater les tuyaux percés.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyVen 31 Oct 2014 - 1:21

plenum, in playlist, a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Marcel Dupré (1886-1971) :

Symphonie Passion Op. 23

Le monde dans l'attente du Sauveur - Nativité - Crucifixion - Résurrection

= Peter Richard Conte, orgue Wanamaker du magasin Macy de Philadelphie

(Gothic, 2002)

Very Happy J'adore cette interprétation. Et quel orgue !

Marcel Dupré (1886–1971) Organx-topper-medium


As-tu déjà écouté dans ta jeune vie, la version par le compositeur à Saint-Ouen chez Philips?


Si tu fais allusion au disque ci-dessous, non j'avais loupé de l'acheter quand il est reparu en CD, et désormais on le trouve d'occasion mais bien cher.
Ceci dit, Conte en livre ici une admirable lecture, sur l'instrument même pour lequel Dupré avait conçu cette oeuvre en 1921.


Marcel Dupré (1886–1971) 51tUC1ZMGvL._SX425_
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lulu
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyVen 31 Oct 2014 - 1:25

tiens, moi je n’ai écouté que cette version... l’œuvre ne m’a pas vraiment captivé.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyVen 31 Oct 2014 - 1:42

lucien a écrit:
tiens, moi je n’ai écouté que cette version... l’œuvre ne m’a pas vraiment captivé.
… ce qui me paraît légitime.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 8 Fév 2015 - 17:21

Mélomaniac a écrit:
plenum, in playlist, a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Marcel Dupré (1886-1971) :

Symphonie Passion Op. 23

Le monde dans l'attente du Sauveur - Nativité - Crucifixion - Résurrection

= Peter Richard Conte, orgue Wanamaker du magasin Macy de Philadelphie

(Gothic, 2002)

Very Happy J'adore cette interprétation. Et quel orgue !


As-tu déjà écouté dans ta jeune vie, la version par le compositeur à Saint-Ouen chez Philips?


Si tu fais allusion au disque ci-dessous, non j'avais loupé de l'acheter quand il est reparu en CD, et désormais on le trouve d'occasion mais bien cher.
Ceci dit, Conte en livre ici une admirable lecture, sur l'instrument même pour lequel Dupré avait conçu cette oeuvre en 1921.



Pour ma part, je reste fidèle à la gravure qu'en fit Cochereau en 1955 à ND de Paris pour les début de l'orgue au microsillon , sur le label Oiseau Lyre.

C'est terrible ! Les Grandes Orgues de ND avaient bien besoin de réparation à cette époque. Il y a des grincements sinistres et plein d'air s'échappe des tuyauteries, ça fait des harmoniques en plus.

Document impressionnant.

Marcel Dupré (1886–1971) 51OUfdX44HL
Pierre COCHEREAU
Les "incunables" (1955-56)
SOCD 177/8
3279791772039
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shushu
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 20 Nov 2016 - 15:40


Amateur d'orgues, j'écoute de temps en temps un peu de Dupré.

Ce matin c'était Le Chemin de la Croix, op. 29 (par Y Castagnet, ND de Paris).

On ne va pas crier "au génie !" pour ce compositeur, qui semble parfois/souvent "tirer de grosses ficelles", mais il est évidemment à connaître pour tout amateur de l'école d'orgue française.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 9 Oct 2021 - 22:33

Existerait-il des monographies consacrées à Dupré qui proposeraient des œuvres d'un intérêt particulier (le catalogue est imposant, mais j'ai le souvenir d'avoir entendu des choses assez peu passionnantes), et si possible (mais là j'en demande peut-être beaucoup) sur des instruments qui ne sonnent pas trop gros, et dans des acoustiques pas trop réverbérées (ou pour le dire autrement: s'il n'y a pas moyen d'éviter Cavaillé-Coll, plutôt Saint-Sernin de Toulouse que Saint-Ouen de Rouen, plutôt les Quinze-Vingt que Saint-Sulpice)?
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 5:40

Oui, énorme catalogue et pas forcément autant d'œuvres de premier plan.

J'aime beaucoup les 15 Versets sur les Vêpres de la Vierge. Il y a pas mal d'intégrales, ma version est celle de Naxos (orgue peu typé et prise assez banche, comme toujours avec l'orgue chez ce label : je suis sûr que tu peux trouver mieux).
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 11:06

DavidLeMarrec a écrit:
J'aime beaucoup les 15 Versets sur les Vêpres de la Vierge. Il y a pas mal d'intégrales, ma version est celle de Naxos (orgue peu typé et prise assez banche, comme toujours avec l'orgue chez ce label : je suis sûr que tu peux trouver mieux).
C'est l'op. 18, c'est ça? Je vois que ça été enregistré chez Hortus (dans leur collection 14-18) par Genvrin à Saint-Pierre de Douai - a priori, ça devrait être pas mal, mais je ne sais pas trop ce que vaut la plomberie.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 20:28

Ah oui, ça j'ai écouté ! (oui, c'est bien l'opus 18)

Bel instrument aux timbres transparents, mais la prise est faite dans la nef, le son est très brouillé. Moi ça ne me dérange pas avec la registration claire, mais si tu trouves Tchebourkina à Versailles trop flou, n'essaie même pas ce disque.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 21:03

Neutral

Je viens de repérer un disque de Lecaudey à Saint-Rémy-de-Provence avec justement l'op. 18 mais aussi les Préludes et Fugues op. 7, Cortège et Litanie op. 19 et les Variations sur un Noël op. 20. Ça pourrait davantage me convenir, non?

Je crois que j'avais dû écouter sa Symphonie-Passion (apparemment son œuvre la plus connue) qui, en dépit de son titre, ne m'avait pas franchement passionné... C'est l'œuvre qui serait structurellement ennuyeuse, ou bien ça viendrait de la version (Castagnet, mais à Saint-Ouen de Rouen)?
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 21:39

La Symphonie-Passion, je trouve ça sans grand intérêt moi aussi. (Les Vêpres de l'opus 18 sont issues d'improvisations, et ça s'entend, bien plus vivant. En plus le côté un peu formel des antiphonies pourrait te plaire.)


Benedictus a écrit:
Je viens de repérer un disque de Lecaudey à Saint-Rémy-de-Provence avec justement l'op. 18 mais aussi les Préludes et Fugues op. 7, Cortège et Litanie op. 19 et les Variations sur un Noël op. 20. Ça pourrait davantage me convenir, non?

Lecaudey oui, mais Saint-Rémy, c'est un gros truc, attention. (Ça dépend totalement de comment c'est capté.)
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 21:44

DavidLeMarrec a écrit:
Lecaudey oui, mais Saint-Rémy, c'est un gros truc, attention. (Ça dépend totalement de comment c'est capté.)
L'intégrale Duruflé de Lecaudey à Saint-Rémy chez Organa Viventia est vraiment chouette - on entend que c'est un gros machin, mais ça ne sonne pas flou ni gras (et c'est assez coloré.) Mais le Dupré est chez Pavane, donc je ne sais pas trop.

Sinon, je ne trouve pas de fil Langlais (je crois que c'est plus moderne, façon Jeune France, non?) - tu aurais des recommandations de ce côté-là?
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 22:00

Ah non, Langlais, c'est plutôt plus conservateur.

Je te recommande tout particulièrement les Cinq Méditations sur l'Apocalypse, son œuvre la plus chouette à mon sens (et l'une de ses plus denses). (Là aussi, j'ai dû me contenter d'une version Naxos sans trop chercher, je crois… j'ai surtout exploré le catalogue des œuvres pour retrouver des choses qui m'avaient intéressé en concert.)
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 22:05

DavidLeMarrec a écrit:
Ah non, Langlais, c'est plutôt plus conservateur.
Tu veux dire: plus conservateur que Dupré ou plus conservateur que les gars de Jeune-France?

DavidLeMarrec a écrit:
Je te recommande tout particulièrement les Cinq Méditations sur l'Apocalypse, son œuvre la plus chouette à mon sens (et l'une de ses plus denses). (Là aussi, j'ai dû me contenter d'une version Naxos sans trop chercher, je crois… j'ai surtout exploré le catalogue des œuvres pour retrouver des choses qui m'avaient intéressé en concert.)
C'est bien noté merci!
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 10 Oct 2021 - 22:48

Plus conservateur que Dupré, oui. Enfin, du niveau des Dupré peu hardis (parce qu'il y a vraiment un large spectre du tonal net au plus très tonal chez Dupré).
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyJeu 18 Nov 2021 - 23:52

Mélomaniac a écrit:

Un autre disque me revient à l'esprit, qui devrait beaucoup te plaire :
https://www.discogs.com/release/16234350-Josef-Still-Festliches-Orgelkonzert-Im-Dom-Zu-Trier
L'instrument en soi est une pièce d'artillerie, et l'interprétation est bluffante, notamment le Karg-Elert : l'introduction est une dantesque évocation de l'enfer, et l'écrasante & rayonnante fugue, on n'y survit pas ! bounce


Je viens de trouver en cherchant ce disque que cet organiste sur ce monstre en particulier avait interprété la Symphonie-Passion de Dupré. Or, je me laisserais bien tenter par une nouvelle écoute de cette pièce dans les meilleures conditions. Je notais donc Still, Guillou ou Conte (sachant que je cherche du grand spectacle, le bon goût fut-il damné, spécialement pour cet opus). Un nom serait-il à privilégier ?

(Je lis aussi David et ai programmé l'opus 18, par van Oosten).
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyVen 19 Nov 2021 - 1:35

Du fil «Découvrir l'orgue par le disque»:
Benedictus a écrit:
Mélomaniac a écrit:
Si tu as aimé les Cinq Méditations sur l'Apocalypse, essayer la Symphonie-Passion de Marcel Dupré.
Dans mon souvenir, par rapport aux Cinq Méditations de Langlais, la Symphonie-Passion de Dupré est quand même un truc assez opaque/bruyant, pas spécialement audacieux ou original et plutôt longuet (et plus d'avoir un argument pas très Mefisto-friendly... hehe)

(Bon, il faudrait que je retente, cela dit: après tout, j'avais été agréablement surpris par les Versets pour les Vêpres de la Vierge, récemment.)
DavidLeMarrec a écrit:
(Je partage ton avis, et c'est nettement moins bien que les Vêpres, je trouve… Plutôt caractéristique du grand orgue contemporain opaque, chargé et pas très avenant.)
Cololi a écrit:
J'avoue que j'ai très peu fréquenté Dupré. Jamais entendu qq ch d'intéressant. Déjà il détestait Tournemire, c'est mal barré avec moi Mr. Green
Mefistofele a écrit:
Je viens de finir Dupré, je suis partagé. Le premier mouvement ne lésine pas sur les moyens, c'est très raccord avec mes goûts. La Nativité qui suit, par contre, met bien du temps à se terminer... La Crucifixion rugit, mais les pleurnicheries qui suivent... Enfin, la Résurrection en sorte de lever de soleil qui se brouille un instant avant le déploiement de pompe (instable)... Tout à fait aligné avec le sujet, j'en conviens, mais avec mes penchants, beaucoup moins. Pas dénué d'intérêt, à vrai dire, mais Job correspond plus aux histoires édifiantes et à l'univers sonore qui emportent mon adhésion.

Du fil «Playlist»:
Benedictus a écrit:
Marcel Dupré (1886–1971) Duprea11
Symphonie-Passion, op. 23
Yves Castagnet (grand orgue de l’Abbatiale Saint-Ouen de Rouen)
Rouen, V.1991
Organa Viventia / BMG


Je ne suis toujours pas enthousiaste, mais ça m’a paru nettement moins fastidieux que dans mon souvenir - disons que j’ai trouvé ça toujours aussi opaque et bruyant (et je crois que c’est vraiment le fait de Dupré - parce que récemment, j’avais davantage apprécié cet orgue avec Castagnet et capté par Organa Viventia, mais dans Vierne), et aussi peu passionnant pour ce qui est du langage, mais j’ai été plus sensible à la poussée presque narrative du discours (le jeu de Castagnet y est probablement pour beaucoup.)
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyVen 19 Nov 2021 - 22:46

Mefistofele a écrit:

Je viens de trouver en cherchant ce disque que cet organiste sur ce monstre en particulier avait interprété la Symphonie-Passion de Dupré. Or, je me laisserais bien tenter par une nouvelle écoute de cette pièce dans les meilleures conditions. Je notais donc Still, Guillou ou Conte (sachant que je cherche du grand spectacle, le bon goût fut-il damné, spécialement pour cet opus). Un nom serait-il à privilégier ?


Smile Un nom à privilégier, Marcel Dupré à St-Ouen de Rouen chez Philips !
https://classik.forumactif.com/t8079p50-playlist-111#1046404

Mais encore :

Josef Still est fabuleux, oui :
https://classik.forumactif.com/t8250p750-playlist-117#1067039

Le fantasmatique Peter Richard Conte à Philadelphie :
https://classik.forumactif.com/t8371p50-playlist-121#1076996

Et le torride Cochereau à Notre-Dame :
https://classik.forumactif.com/t9078p750-playlist-137#1145565


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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 20 Nov 2021 - 15:38

J'ai donc essayé 4 versions : Cochereau/Notre-Dame, Conte, Guillou et Still (je n'ai pas trouvé Dupré). Comme toujours, une bonne version change la donne !

Cochereau est absolument déchaîné, et, est-ce la précarité de l'enregistrement, l'instrument qui s'effondre en cours de route ou de vrais bons pains (ce qui, vu le sujet, ne serait pas complètement hors-propos), ces dissonances impromptues, vacillements inattendus et essoufflements surprises ajoutent en fait à l'intensité de la chose. Ses tempi sont extrêmement creusés, le minutage d'un mouvement à l'autre variant de manière considérable (jusqu'à 3 minutes, là où la concurrence se contente d'une à peine). Cela donne un premier mouvement cravaché et terrifiant suivi d'une nativité anxiogène en diable dans sa première moitié (on pourrait penser à un film d'horreur). Pour une prise de contact, pas forcément la bonne adresse, mais quel impact physique !
Au passage, j'ai écouté l'enregistrement de la BnF. L'enregistrement Solstice serait le même, possiblement remasterisé et dans un meilleur son ?

En parlant d'impact physique, Still constituerait mon premier choix, il fait trembler les murs ! La richesse phénoménale des graves apporte aux mouvements centraux une présence dont ils manquaient cruellement dans ma version de découverte. La gloire finale de la résurrection, avec cette réverbation, ferait presque peur. Et surtout, rien ne traîne, ses tempi sont vifs mais jamais pressés.

Conte est excellent, mais entre la prise de son plus distante et un métronome plus mesuré, je trouve que cette version palit en regard de Still.

Guillou, enfin, opte pour une approche assez foutraque, très vive, avec des registrations étranges qui donnent l'impression d'entendre une autre partition. L'ouvertture est vraiment représentative de ce son plus proche et brillant. La Nativité est tellement rapide et aiguë, elle en acquiert des accents presque hors de propos (thème oriental joué en format midi), qui évoluent en ritournelle fânée, aux accents brefs et concis. Je ne suis pas certain qu'il s'agisse de ce que voulait Dupré, mais au rayon curiosité tératologique, c'est à connaître, au même titre que Svetlanov ou Stokowski dans des partitions célèbres comme La Mer.

Je ne suis pas certain d'aimer cette partition, toujours trop dense pour son propre bien, mais dans ces approches qui en creuse la dimension spectaculaire, difficile (pour moi) de bouder mon plaisir. I love you

Merci encore à Mélo pour ces judicieux conseils discographiques ! kiss


Dernière édition par Mefistofele le Sam 20 Nov 2021 - 16:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 20 Nov 2021 - 16:03

Mefistofele a écrit:
de vrais bons pains (ce qui, vu le sujet, ne serait pas complètement hors-propos)
hehe thumright
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 20 Nov 2021 - 17:13

Mefistofele a écrit:

Au passage, j'ai écouté l'enregistrement de la BnF. L'enregistrement Solstice serait le même, possiblement remasterisé et dans un meilleur son ?

Il s'agit vraisemblablement du même enregistrement avec un découpage différent des pistes (durée des mouvements III et IV), dans un repiquage qui change la donne ! Réduction du souffle, accroissement des dynamiques, c'est vraiment cette version qu'il faut écouter (même si les aigus de la crucifixion sonnent comme... un appel téléphonique). Couplée avec une improvisation bostonienne qui s'annonce délectable, j'en dirai plus le moment venu.

Un indice visuel :

Spectre bouché et craquements en pagaille
Marcel Dupré (1886–1971) Bnf10

Son restauré
Marcel Dupré (1886–1971) Solsti10
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 20 Nov 2021 - 18:34

Ce que fait la BNF pour ses restaurations est proprement immonde : au lieu de réutiliser simplement les bandes, ils les « restaurent » en filtrant tout à mort, ce qui produit un résultat boursoufflé, bouché, déséquilibré, qui semble être enregistré dans un placard mais crier dans nos oreilles – vraiment, de très bonnes prises deviennent à peine écoutables chez eux.

Je ne comprends pas ce qu'ils fichent.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 20 Nov 2021 - 18:48

DavidLeMarrec a écrit:
Je ne comprends pas ce qu'ils fichent.

Vraisemblablement du sabotage. Dépenser des ressources pour enlaidir des bandes, c'est quand même un concept particulier...

Pour le coup, je me refais Cochereau dans la bonne version, je crois que j'ai finalement accroché à cet univers (j'imagine que l'écoute en boucle a aidé).
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptySam 20 Nov 2021 - 23:40

Smile Je ne connais pas les rénovations BNF, j'ai le double album chez Solstice, qui lui-même est devenu un incunable.
Les bandes originales sont de L'Oiseau-Lyre, qui ne faisait pas n'importe quoi en matière de prise de son.
La sonorité est un peu replète, mais la présence, le relief de l'instrument, et les timbres (avant la restauration Boisseau la décennie suivante)
sont palpables comme jamais.

Ce double-album est une pépite de chez pépite. Liszt, Dupré, Vierne, symphonie de Cochereau lui-même.
D'ailleurs, la Fantaisie-fleuve de Liszt que tu n'avais pas trop appréciée, écoute-la dans cette version !
Bouillonnement permanent, même dans les passages plus intériorisés.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 0:19

Tu crois que (dans Dupré comme dans d'autres répertoires, d'ailleurs), ça pourrait me plaire, Cochereau? Je me souviens que mes parents avaient pas mal de vinyles de lui, mais je dois avouer qu'à l'époque, je trouvais ça plutôt ennuyeux (au demeurant, il s'agissait surtout de ses enregistrements Philips, sauf un Fy/Solstice d'improvisations.)
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 0:32

Benedictus a écrit:

Tu crois que (dans Dupré comme dans d'autres répertoires, d'ailleurs), ça pourrait me plaire, Cochereau?


Je doute mais ce n'est pas rédhibitoire. C'est chaleureux, torrentiel, romantique grand teint, emphatique. Moi je suis fan, mais bon... cool-blue
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 0:37

Mélomaniac a écrit:
C'est chaleureux, torrentiel, romantique grand teint, emphatique.
Oui, «emphatique», ça correspond assez précisément au souvenir que j'avais de ses Bach (et de ses improvisations.) Confused
(Mais peut-être que ça pourrait davantage me parler dans Dupré au dans Vierne?)


PS HS: Ça pourrait faire l'objet d'un fil spécifique (du style «Grands organistes du passé»), mais est-ce que, dans les organistes historiques documentés par le disque, il y en aurait qui auraient un un style méchant (disons un peu l'équivalent pour l'orgue des vieux chefs d'orchestre que j'aime, style Andreae dans Bruckner)?
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 10:28

Benedictus a écrit:
Mélomaniac a écrit:
C'est chaleureux, torrentiel, romantique grand teint, emphatique.
Oui, «emphatique», ça correspond assez précisément au souvenir que j'avais de ses Bach (et de ses improvisations.) Confused

Oui, grand genre, et tradi. (J'adore ses improvisations, probablement trop consonantes pour tes oreilles, mais pour l'interprétation, sur l'instrument assez lisse de Notre-Dame, certes plus transparent qu'un authentique Cavaillé-Coll, et avec la pompe vénérable du Bach pré-HIP, je ne crois pas que tu y trouves ton compte.)


Citation :
(Mais peut-être que ça pourrait davantage me parler dans Dupré au dans Vierne?)

Dupré, je ne sais. Vierne, probablement plus monumental qu'acerbe comme tu le voudrais, mais ce doit être très bien, je n'ai pas essayé.


Citation :
PS HS: Ça pourrait faire l'objet d'un fil spécifique (du style «Grands organistes du passé»), mais est-ce que, dans les organistes historiques documentés par le disque, il y en aurait qui auraient un un style méchant (disons un peu l'équivalent pour l'orgue des vieux chefs d'orchestre que j'aime, style Andreae dans Bruckner)?

Oui, ce serait un sujet intéressant… Il faudrait deux fils d'ailleurs : l'un pour les interprètes et l'autre pour les improvisateurs.

Je veux bien me charger des improvisateurs ! (non pas que j'aie beaucoup à dire sur le sujet…)
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 12:58

Mélomaniac a écrit:
Smile Je ne connais pas les rénovations BNF, j'ai le double album chez Solstice, qui lui-même est devenu un incunable.
Les bandes originales sont de L'Oiseau-Lyre, qui ne faisait pas n'importe quoi en matière de prise de son.
La sonorité est un peu replète, mais la présence, le relief de l'instrument, et les timbres (avant la restauration Boisseau la décennie suivante)
sont palpables comme jamais.

Pour le coup, si je recevais l'assentiment des administrateurs, je mettrais volontiers à disposition de très courts extraits (30 s ou est-ce déjà trop ?) des versions BnF et Solstice pour une comparaison in-situ du massacre en règle.

Mélomaniac a écrit:
Ce double-album est une pépite de chez pépite. Liszt, Dupré, Vierne, symphonie de Cochereau lui-même.
D'ailleurs, la Fantaisie-fleuve de Liszt que tu n'avais pas trop appréciée, écoute-la dans cette version !
Bouillonnement permanent, même dans les passages plus intériorisés.

Voilà qui est prévu aujourd'hui ou demain !

DavidLeMarrec a écrit:
Benedictus a écrit:
Mélomaniac a écrit:
C'est chaleureux, torrentiel, romantique grand teint, emphatique.
Oui, «emphatique», ça correspond assez précisément au souvenir que j'avais de ses Bach (et de ses improvisations.) Confused

Oui, grand genre, et tradi. (J'adore ses improvisations, probablement trop consonantes pour tes oreilles, mais pour l'interprétation, sur l'instrument assez lisse de Notre-Dame, certes plus transparent qu'un authentique Cavaillé-Coll, et avec la pompe vénérable du Bach pré-HIP, je ne crois pas que tu y trouves ton compte.)

J'ai adoré ce que j'ai entendu de Cochereau dans Bach (certainement parce que c'est ce que j'ai eu dans l'oreille au cours de mes jeunes années). Et du coup, j'essaye ses improvisations (celle du double-album Solstice, à Boston, et deux autres datant de 1978 à Notre-Dame, toujours chez Solstice). J'aime, je crois, mais c'est assez difficile à saisir. L'improvisation du 15 août 1978 a cet avantage d'être sur le Dies Irae, thème que je connais, guidant ainsi l'auditeur.

Citation :
Citation :
(Mais peut-être que ça pourrait davantage me parler dans Dupré au dans Vierne?)

Dupré, je ne sais. Vierne, probablement plus monumental qu'acerbe comme tu le voudrais, mais ce doit être très bien, je n'ai pas essayé.

Pour Dupré, je crois avoir lu que les mammouths chantants n'avaient pas ta faveur, tu peux donc t'épargner Still et Conte (même si les deux sont formidables). Cochereau est dans une optique plus physique (au sens où je l'imagine haletant sur son clavier). Donc emphatique, il creuse tout (les mouvements lents plus lents, les mouvements rapides plus cravachés). Dans cette Symphonie-Passion, le résultat fonctionne bien, la touffeur du langage se trouve animée par la narration. Sinon tu as toujours Guillou pour une relecture à la Stokowski. hehe

Citation :
Citation :
PS HS: Ça pourrait faire l'objet d'un fil spécifique (du style «Grands organistes du passé»), mais est-ce que, dans les organistes historiques documentés par le disque, il y en aurait qui auraient un un style méchant (disons un peu l'équivalent pour l'orgue des vieux chefs d'orchestre que j'aime, style Andreae dans Bruckner)?

Oui, ce serait un sujet intéressant… Il faudrait deux fils d'ailleurs : l'un pour les interprètes et l'autre pour les improvisateurs.

Je veux bien me charger des improvisateurs !  (non pas que j'aie beaucoup à dire sur le sujet…)

Je serais très curieux d'en savoir plus. Notamment sur un équivalent de Andreae. Et sur le principe des improvisations, qui, pour un instrument-monde comme l'orgue, me remplit d'admiration et d'interrogations.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 16:03

Benedictus a écrit:

Oui, «emphatique», ça correspond assez précisément au souvenir que j'avais de ses Bach (et de ses improvisations.) Confused
(Mais peut-être que ça pourrait davantage me parler dans Dupré au dans Vierne?)
[]est-ce que, dans les organistes historiques documentés par le disque, il y en aurait qui auraient un un style méchant (disons un peu l'équivalent pour l'orgue des vieux chefs d'orchestre que j'aime, style Andreae dans Bruckner)?



Smile Quand je disais emphatique, ça ne signifie pas mou et ça n'exclut pas le panache, au contraire.
Les enregistrements OL du milieu des années 1950 sont bien plus sanguins que ce que Cochereau enregistra ultérieurement pour Philips.
Franchement, si tu ne l'as pas, tu devrais traquer le double-album "les incunables" chez Solstice, je parie que tu vas adorer.

Et justement, parmi les organistes de cette époque que je connais, ce sont ces enregistrements auxquels j'aurais pensé dans le genre "patibulaire".
Mais je ne suis en rien spécialiste des grands-organistes-du-passé, je n'ai que quelques points de repère.
Si on prend Bach comme terrain de comparaison, la manière de l'école symphonique se distinguait plutôt par son style monumental et son expression romantisée.
Le côté méchant se retrouvera peut-être plutôt dans les improvisations, y compris chez les dames (on parlait récemment ici de Rolande Falcinelli, décachetant les sceaux de l'apocalypse aux Invalides).


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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 21 Nov 2021 - 16:17

Je rejoins ce que dit Mélo du haut de ma semaine d'orgue, Falcinelli est toutes griffes dehors (mais pas forcément lisible, surtout pour un néophyte). Quant à Cochereau dans les Incunables, c'est intense et très, très recommandé pour l'exaltation du discours.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 9 Jan 2022 - 3:18

Marcel Dupré (1886–1971) Duprea12
Symphonie-Passion, op. 23. 2ᵉ Symphonie en ut dièse mineur, op. 26
Suzanne Chaisemartin (grandes orgues de la Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier)
Montpellier, VI.1991
Coriolan


Shocked et  Very Happy
Voilà qui change radicalement les perspectives!

Déjà, l’instrument: c’est un Lépine de 1775, entièrement reconstruit par Merklin en 1880, mais qui dès 1944 n’aura cessé d’être modifié dans le sens d’un «retour à l’ancien» (l’enregistrement suit l’ajout de jeux d’anches) - le résultat est donc un instrument d’esthétique très mêlée, certes «symphonique» mais très, très loin de l’homogénéité de textures et du fondu sonore d’un gros Cavaillé-Coll (d’autant que l’acoustique semble relativement sèche pour une cathédrale.)

Cela permet du coup à Suzanne Chaisemartin de livrer une lecture totalement électrisante de cette Symphonie-Passion qui jusque là ne m’avait jamais passionné (pour dire gentiment les choses): déjà, la faible réverbération lui permet d’oser un vrai dialogue avec le silence et surtout des tempi incroyablement cravachés tout en gardant des traits nets (dans le I, elle est un tout petit peu plus rapide que Cochereau à Notre-Dame en 55 - mais qui, lui, paraît bousculé, presque brouillon); ces tempi extrêmement vifs révèlent un discours beaucoup plus élancé, permettent des effets cinétiques assez inattendus (cette façon sourdement obsédante de faire avancer le cantabile de la Nativité!) et rendent beaucoup plus sensibles l’architecture cyclique, les progressions, les effets rythmiques (ces déhanchements, ces ostinatos hallucinés!)
Et, surtout, la différenciation des registres permet de faire entendre des textures très contrastées, des voix intermédiaires très articulées révélant des dissonances d’une hardiesse surprenantes: loin des espèces de gros traits chargés que j’ai toujours entendus ici, on a au contraires des effets de strates (très expressifs - l’impression d’amoncellements menaçants dans l’incipit de la Crucifixion), des circulations, des progressions implacables et des ruptures vertigineuses, des effets très subtils de différenciation de timbres (ces jeux de fond hypnotiques, inaudibles chez tous les autres!), et aussi de surprenants effets «impressionnistes» de clarté ondoyante (le début de la Résurrection)… Bref, un Dupré incomparablement plus moderne, complexe et tendu que ce qu’on a l’habitude d’entendre!

Cela se retrouve aussi avec la 2ᵉ Symphonie - que j’écoute pour la première fois, et qui semble là aussi étonnamment moderne, presque grinçante (notamment dans sa façon de faire tournoyer et progressivement grincer des ritournelles faussement naïves et ces babillages atonaux sur les jeux de fond - ça a presque un côté chostakovien), toute en sautes énigmatiques et en collages abrupts de textures, en relances rythmiques échevelées et en frottements harmoniques - bref une musique presque méchante même dans ses passages les plus lumineux et dansants.

Marcel Dupré (1886–1971) Orgue_12
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyDim 9 Jan 2022 - 13:13

Oh. Surprised

À essayer alors. bounce
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyJeu 13 Jan 2022 - 1:10

Épatante version de la Symphonie-Passion, qui perd en fièvre et en sueur ce qu'elle gagne en articulation et en mordant (jeu et caractère de la musique). C'est vraiment à connaître et une alternative intéressante à Cochereau, Conte et consorts.
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MessageSujet: Re: Marcel Dupré (1886–1971)   Marcel Dupré (1886–1971) EmptyLun 31 Jan 2022 - 22:42

Benedictus a écrit:

Symphonie-Passion, op. 23. 2ᵉ Symphonie en ut dièse mineur, op. 26
Suzanne Chaisemartin (grandes orgues de la Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier)
Montpellier, VI.1991
Coriolan


Shocked et  Very Happy
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Surprised Je connais pas cette version, miam, c'est alléchant...
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