Katia Kabanova - Palais Garnier 2011 -

Personne ici n'y est encore allé?
...

J'aimerai beaucoup. Mais c'est garnier... Dur d'avoir des places pas chers, surtout depuis que la presse a battu le rappel.

fb a écrit:

Personne ici n'y est encore allé?
...

J'y serais bien retourné, tellement j'aime cette musique, et Denoke, mais la mise en scène m'avait gaché le spectacle.

Je reviens de Garnier où je viens de découvrir Katia Kabanova que je ne connaissais que de nom et de réputation jusqu'à présent, il faisait partie de ces opéras que je ne veux pas découvrir par le disque ou le DVDmais en direct live à l'opéra.
Cela étant je ne peux pas porter d'appréciation sur la qualité relative de la prestation, juste dire que j'ai beaucoup aimé:
la musique et le livret, c'est effectivement un très très bel opéra
l'interprétation par le chef (NETOPIL) et l'orchestre de l'ONP qui m'a semblé de très bon niveau avec un très beau son, des timbres chaleureux , de belles nuances (même si je me demande si les contrastes de dynamiques n'auraient pas pu être un petit peu plus violents: car je m'attendais à un opéra tirant plus vers l'expressionnisme que vers le vérisme mais ce ne fût pas le cas (quel est la part de la direction, je ne sais pas)

Côté voix c'était d'asez bon niveau, Denoke chante bien a un beau timbre mais je trouve qu'elle a un vibrato qui me semble incontrôlé et qui me parait nuire à la ligne vocale, elle joue bien et entre toutà fait dans le personage de Katia
je n'ai pas trouvé terrible le Texier (Dikoy) ni jane henschel (kabanicha), pas mauvais mais pas enthousiasmant
En revanche j'ai trouvé excellente Andrea Hill, à tous points de vue

Reste la mise en scène, ça se passe visiblement dans les années 50 dans un pays de l'est .
J'ai trouvé très bien rendue cette sensation palpable de promiscuité, qui génère une pression morale faite de voyeurisme et de jugements de valeurs par les autres , à mon avis cela va complétement dans le sens du livret et du sentiment de culpabilité hypertrophiée de "Katia.
Bon ya des trucs humoristiques dans la choregraphie de certaines scènes (des allusions directes à Gene Kelly dans ""chantons sous la pluie", ce n'est pas anachronique en termes de date puisque "singin' in the rain" se passe au début du cinema parlant, quelques pas de danses amusants aussi mais ces allusions américanisent beaucoup la scène et là j'ai du mal en trouver la justification à ma connaissance en pleine période de guerre froide les musicals américains ne passaient pas à l'est...

Enfin je serais reconnaissant à quelqu'un s'il parvenait à m'expliquer la présence d'une oie crevée coincée sous la fontaine pendant tout le spectacle...là j'ai pas compris

En synthèse je trouve que ça vaut le coup d'y aller
et de mon côté je vais maintenant partir à la recherche d'enregistrements de l'oeuvre car cette partition est vraiment magnifique.

l'oie crevée... coincée dans la fontaine: Oubli de l'équipe de nettoyage ou parti pris scénographique ?



et puis tant qu'on y est une vue du lustre et du plafond depuis une 3ème loge de face:

Bonsoir, nous avons assisté à la même représentation, mais je n'ai pas remarqué l'oie depuis le 2ème rang (Parterre, merci le Pass'Jeunes !).
D'ailleurs, il restait encore une quinzaine de places au fond à gauche du Parterre ... ceux qiu ne l'ont pas vu peuvent encore tenter leur chance Mercredi 23 ou Mardi 29 avec une place sans visibilité (à 10€), et négocier avec les ouvreurs au dernier moment ...

Je ne connaissais pas non plus l'oeuvre, globalement j'ai bien aimé.
Par contre, il y a un étrange contraste entre les scènes où il se passe énormément de choses, et les moments très plats/longs. Mais je n'arrive pas à savoir si c'était dû à la mise en scène, ou la partition.
Vocalement, Angela Denoke m'a beaucoup plu, son vibrato ne m'a pas gêné.

PS : Le hautbois solo a mis un de ces pains .. !

Entre l'Akhmatova d'hier et le second Siegfried de demain, j'ai pu caser ce soir Katia Kabanova via une place de dernière minute en rang 2 du parterre, centrée

Sans conteste l'une des plus intense expérience de la saison. Une œuvre toujours sublime d'un des très grands du XXéme, magnifiée par un orchestre superbe et un jeune chef grandiose de tension, d'engagement, d'équilibre... Aidé en cela par un très beau et homogène casting avec la sublime Denoke.

La mise en scène propose un jeu d'acteur génial au service d'une production d'une grande intelligence, cohérence et efficacité ; un modèle de théâtre et de profondeur du propos.

Bref, une soirée dont je me souviendrai longtemps! Vive Janacek!

fb a écrit:

l'oie crevée... coincée dans la fontaine: Oubli de l'équipe de nettoyage ou parti pris scénographique ?

Dans cette mise en scène, la fontaine représente la Volga, qui dans le projet de base du livret apparait de façon plus littérale
C'est le symbole d'une nature perdue, morte, les personnages n'ont de cesse de rêver d'un retour à l'état premier d'union avec la simplicité de la nature.
La fontaine est donc le centre de l’intérêt des personnages, elle symbolise le dernier simulacre de nature dans une société folle où la simplicité des temps anciens rappelé par Katia a définitivement disparue, la fontaine est le seul élément un tant soit peu vivant et original dans ce triste décors.
L'oie morte symbolise la mort de la véritable nature, comme un dernier vestige, j'ai trouvé dans les faits cette idée très forte.

Dernière Mardi prochain. Courez-y vite, une m.e.s exceptionnelle pour une équipe musicale de choc! Moment extraordinaire.

Siegmund a écrit:

fb a écrit:

l'oie crevée... coincée dans la fontaine: Oubli de l'équipe de nettoyage ou parti pris scénographique ?

Dans cette mise en scène, la fontaine représente la Volga, qui dans le projet de base du livret apparait de façon plus littérale
C'est le symbole d'une nature perdue, morte, les personnages n'ont de cesse de rêver d'un retour à l'état premier d'union avec la simplicité de la nature.
La fontaine est donc le centre de l’intérêt des personnages, elle symbolise le dernier simulacre de nature dans une société folle où la simplicité des temps anciens rappelé par Katia a définitivement disparue, la fontaine est le seul élément un tant soit peu vivant et original dans ce triste décors.
L'oie morte symbolise la mort de la véritable nature, comme un dernier vestige, j'ai trouvé dans les faits cette idée très forte.

Mouais, tiré par les cheveux, (c'est ça qui est pénible avec les interprétations symboliques)
merci de ton effort pour y donner un sens.

Mis à part ça je partage ton enthousiasme et je pense que maintenant comme moi tu mettras cette représentation au dessus de celles de Akhmatova et de Mathis...(cf ton post sur Akhmatova)

fb a écrit:

Siegmund a écrit:

fb a écrit:

l'oie crevée... coincée dans la fontaine: Oubli de l'équipe de nettoyage ou parti pris scénographique ?

Dans cette mise en scène, la fontaine représente la Volga, qui dans le projet de base du livret apparait de façon plus littérale
C'est le symbole d'une nature perdue, morte, les personnages n'ont de cesse de rêver d'un retour à l'état premier d'union avec la simplicité de la nature.
La fontaine est donc le centre de l’intérêt des personnages, elle symbolise le dernier simulacre de nature dans une société folle où la simplicité des temps anciens rappelé par Katia a définitivement disparue, la fontaine est le seul élément un tant soit peu vivant et original dans ce triste décors.
L'oie morte symbolise la mort de la véritable nature, comme un dernier vestige, j'ai trouvé dans les faits cette idée très forte.

Mouais, tiré par les cheveux, (c'est ça qui est pénible avec les interprétations symboliques)
merci de ton effort pour y donner un sens.

Mis à part ça je partage ton enthousiasme et je pense que maintenant comme moi tu mettras cette représentation au dessus de celles de Akhmatova et de Mathis...(cf ton post sur Akhmatova)

Je ne fais aucun effort, c'était très explicite au contraire, et très bien intégré. Toute se qui se passe au bord ou dans la Volga se fait avec la la fontaine. Les moments de détentes en amoureux, le suicide...

Malheureusement je n'y retournerai pas, plus de temps et plus un rond (en étant à mon 22éme concert cette saison) ; mais c'est vraiment formidable.

Siegmund a écrit:

Je ne fais aucun effort, c'était très explicite au contraire, et très bien intégré. Toute se qui se passe au bord ou dans la Volga se fait avec la la fontaine. Les moments de détentes en amoureux, le suicide...

Non pour la Volga j'avais compris, je dis que l'oie crevée comme "symbole de la mort de la véritable nature" c'est incohérent en replaçant ça dans le contexte de l'époque de la mise en scène (pourquoi pas une allusion à Tchernobyl tant qu'on y est !)

fb a écrit:

Siegmund a écrit:

Je ne fais aucun effort, c'était très explicite au contraire, et très bien intégré. Toute se qui se passe au bord ou dans la Volga se fait avec la la fontaine. Les moments de détentes en amoureux, le suicide...

Non pour la Volga j'avais compris, je dis que l'oie crevée comme "symbole de la mort de la véritable nature" c'est incohérent en replaçant ça dans le contexte de l'époque de la mise en scène (pourquoi pas une allusion à Tchernobyl tant qu'on y est !)

Ca veut juste dire que leur nature... elle est pourri, mais qu'elle avait vécu. Et par ailleurs, ils là regrettent, tel ce jeune homme regardant une Volga imaginaire en photo.

Cette mise en scène, je l'ai vraiment trouvée insupportable. Cet opéra transposé dans une banlieue des années 50 je trouve que ça perd toute signification. Et puis toute cette symbolique, c'est pénible. Je crois que c'est Marthaler qui ne me convient pas car j'ai également détesté son Wozzeck.
Quand je pense qu'on a eu une très belle m.e.s à Bastille il y a quelques années ! De toute façon à chaque fois qu'on a une nouvelle production d'un opéra c'est presque toujoours moins bien, comme pour La Dame de pique ou Lady Macbeth.

Utnapishtim a écrit:

De toute façon à chaque fois qu'on a une nouvelle production d'un opéra c'est presque toujoours moins bien,

Comma ça c'est clair une fois pour toutes.

En plus tu as tort, concernant la Dame de Pique... la prochaine sera forcément meilleure.

DavidLeMarrec a écrit:

Utnapishtim a écrit:

De toute façon à chaque fois qu'on a une nouvelle production d'un opéra c'est presque toujoours moins bien,

Comma ça c'est clair une fois pour toutes.

En plus tu as tort, concernant la Dame de Pique... la prochaine sera forcément meilleure.

Oui, en effet..... je n'avais pas pensé à voir la chose sous cet angle !

C'est triste, j'adore cet opéra que j'avais très envie de revoir sur scène et je n'irai probablement pas (Dodin totalement antifonctionnel et en plus Guryakova... ).

Un des trois spectacles que l'on peut dire etaient OK a Paris cette en 2011 : Siegfried, Giulio Cesare, et Kabanova.

Meme si c'etait seulement une reprise, cette Kat'a Kabanova etait AMHA le meilleur spectacle en 2011. Musicalement l'orchestre de l'ONP est au top de son jeu (ca sonnait si bien seulement pendant Onegin et dans le 3e acte de Siegfried) -- probablement ce petit plus est grace a formidable Tomas Netopil.

TOUS les chanteurs/acteurs ont ete absolument magnifiques, et puis cette mise en scene de Marthaler est intemporelle. Un rare grand moment theatral a l'ONP. Marthaler a vraiment une fenetre vers l'ame humaine qu'il sait ouvrir mais sans porter jugement et sans se prendre trop au serieux. Magnifique !

Utnapishtim a écrit:

Cette mise en scène, je l'ai vraiment trouvée insupportable. Cet opéra transposé dans une banlieue des années 50 je trouve que ça perd toute signification.

fliegender a écrit:

et puis cette mise en scene de Marthaler est intemporelle.

Vous n'avez pas l'air d'accord.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est triste, j'adore cet opéra que j'avais très envie de revoir sur scène et je n'irai probablement pas (Dodin totalement antifonctionnel et en plus Guryakova... ).

Ben justement, Guryakova est dans les points positifs
Et puis ça aligne quand même sévère question distribution : Jurowsky à la baguette, Galouzine en Hermann, Diadkova en Comtesse, Tézier en Eletski, Nikitin en Tomski, Abrahamyan en Pauline...
Bon, pour la mise en scène, on peut espérer une grève au mois de Janvier!

Polyeucte a écrit:

Ben justement, Guryakova est dans les points positifs
Et puis ça aligne quand même sévère question distribution : Jurowsky à la baguette, Galouzine en Hermann, Diadkova en Comtesse, Tézier en Eletski, Nikitin en Tomski, Abrahamyan en Pauline...
Bon, pour la mise en scène, on peut espérer une grève au mois de Janvier!

Franchement, aller à l'Opéra pour écouter exactement les chanteurs que je voudrais éviter (même Tézier, c'est du déjà entendu en Yeletski, rôle de toute façon assez secondaire) et dans une version scénique à la fois moche et horriblement statique...
Ca passait presque à la télé grâce à l'engagement épatant de Galouzine, mais sans les gros plans, le temps risque d'être long.

Dites, vous pourriez éviter de relancer volontairement un hors-sujet...