La Walkyrie - Nagano 24/04/12 TCE

La Walkyrie
Wagner
Opéra en trois actes (1870)
Livret de Richard Wagner, inspiré de la mythologie germanique et nordique, et particulièrement du Nibelungenlied, poème épique germanique du Moyen-Age.

Kent Nagano direction

Les humains
Lance Ryan Siegmund, fils de Wotan
Anja Kampe Sieglinde sœur et amante de Siegmund
Ain Anger Hunding époux de Sieglinde

Les dieux
Thomas J. Mayer Wotan Maître des Dieux
Michaela Schuster Fricka épouse de Wotan

Les neuf Walkyries, filles de Wotan et déesses de la mort
Nina Stemme Brünnhilde
Danielle Halbwchs Gerhilde
Golda Schultz Otlinde
Heike Grötzinger Waltraude
Anaïk Morel Schwertleite
Erika Wueschner Helmwige
Roswitha C. Müller Siegrune
Okka von der Damereau Grimgerde
Alexandra Petersamer Rossweisse
Orchestre de l'Opéra de Munich

mardi 24 avril 18 heures

Grande soirée en perspective!
Je regrette de ne pas pouvoir entendre Uusitalo comme prévu (il n'a chanté que dans Siegfried à Bastille l'an dernier, et on avait déjà entendu Mayer) mais bon, on s'en consolera vu le niveau de la distribution...

Je vais essayer de venir, je prendrai une place à 5€. Par contre, je ne sais pas si je vais arriver à me replacer, il ne reste que des places en 1e et 2e cat.
Hier soir, se replacer, c'était très facile.

Citation :

Hier soir, se replacer, c'était très facile.

Oui... la bonne affaire!

Mais qu'as tu pensé du solo de violon? Suis-je le seul à avoir trouvé ça complètement faux?

babao a écrit:

Citation :

Hier soir, se replacer, c'était très facile.

Oui... la bonne affaire!

Mais qu'as tu pensé du solo de violon? Suis-je le seul à avoir trouvé ça complètement faux?

L'oeuvre était passablement ennuyeuse, et du coup j'ai décroché. Allez je vais ouvrir un fil finalement sur le concert d'hier soir, parce qu'on dévie.

Formidable soirée hier soir.
Une vision épique et roborative. Ce n'était pas parfait, mais on s'en fiche, le souffle épique a tout emporté, et l'ovation du public à la fin de chaque acte était largement méritée. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, et j'ai trouvé les chanteurs très bons et surtout très impliqués ; finalement l'absence de mise en scène ne m'a pas manqué plus que ça. J'ai entendu des réserves sur Nagano dans Wagner, mais hier soir il était impérial, toujours attentif à ne jamais couvrir les chanteurs, et sachant tirer le meilleur de son orchestre !
Pour moi un des grands concerts de cette saison, dommage qu'il n'y a pas eu d'enregistrement au TCE.

Oui, superbe soirée. Mention spéciale pour la direction urgente, électrique de Nagano. J’ai trouvé la montée en puissance de l’acte 1 vraiment formidable.

Très belle Walkyrie, un vrai bonheur. Nina Stemme, que je trouve placide en récital, était ici formidable : une Brünnhilde féminine, ni trop fragile ni trop martiale, pleine d'humanité et de sensibilité, avec une belle voix qui ne hurle jamais, c'est rare ! J'ai découvert avec bonheur Anja Kampe en Sieglinde, très habitée, avec une belle voix percutante - elle manquait certes de graves et d'ampleur à la fin de la 1re scène de l'acte III, mais ce n'est rien à côté de l'incarnation superbe du personnage. Très beau Hunding, caverneux à souhait, pas assez applaudi à mon goût. Un bon Wotan de Thomas Mayer, subtil, même s'il manquait de puissance, très bon à l'acte III, mais les deux airs finaux ("Der Augenleuchtendes Paar..." et "Loge, hör !...") ont été moins réussis, sans doute la fatigue. Enfin une Fricka du feu de Dieu !
La direction de Nagano avait pris le parti du drame, c'était dramatique et tendu à souhait. Tout n'était certes pas parfait dans l'orchestre, mais on s'en moque : une Walkyrie bien jouée et bien chantée, tendue comme un arc, ce n'est pas tous les jours !

Pas grand chose à rajouter, si ce n'est que je mettrais quand même un bémol tout personnel à propos de Stemme.
Hier elle a été particulièrement engagée c'est vrai, mais pour ma part je la trouve toujours trop homogène, trop "parfaite", et finalement peu émouvante...
Kampe m'a bien plus touché, même si les deux rôles ne sont pas vraiment comparables.
On n'a pas parlé de Ryan... L'année dernière dans les Gurrelieder il m'avait vraiment déplu, je l'ai trouvé meilleur hier, je le trouve très bon musicien, beaucoup de nuances, mais malheureusement toujours quelques attaques droites un peu fausses et puis ce timbre à mi-chemin entre Kollo et Stolze... mais tout de même, ce fut un bon Siegmund, qui lui aussi s'est donné hier soir.
Mais globalement, j'entends plus de variété d'intentions et plus d'expressivité chez nos deux jumeaux que chez Stemme. (voilà, histoire de mettre un peu de polémique dans ce consensus inévitable tant le niveau de cette soirée a été élevé)

Ce que tu dis de Stemme est juste mais il y a si souvent des braillardes dans ce rôle que cette voix homogène me comble. Aussi parce qu'elle était très engagée hier et que cela compense l'uniformité du timbre.

J'ai complètement oublié de parler de Lance Ryan. Je trouve la voix assez ingrate, et dommage qu'au premier acte l'intonation ait souvent été approximative, mais il incarne vaillamment Siegmund.

Il m'a fallu un temps d'accoutumance pour le timbre nasillard de Lance, mais il faut reconnaître qu'il assure quand même pas mal, en dépit de problèmes et d'un début d'usure.
D'accord avec Xavier pour Stemme qui m'a un peu déçu (mais ça reste formidable, bien sûr) ; d'abord, on me l'avait vendue comme un tonnerre de décibels capable de dominer deux orchestres symphoniques, or elle ne passe pas mieux la rampe que Kampe que j'ai préférée (certes ce n'est pas la même voix) ; ce n'est d'ailleurs pas une critique, car sa voix telle qu'elle est est assez forte, magnifique et homogène ; deuxièmement, elle paraissait peut-être un peu en retrait au niveau de l'engagement, surtout quand elle jetait un oeil à sa partition ; vue d'assez loin, elle paraissait un peu statique, mais ceux qui étaient près m'ont dit qu'on la sentait au contraire pleinement engagée et transformée physiquement quand elle chantait.
Ma meilleure surprise a été la Fricka remarquable d'intelligence et de beau chant d'une chanteuse que je ne connaissais pas du tout.
Une soirée vraiment excellente, mais je me demande si le tonnerre d'applaudissements rarement entendu ces temps derniers n'était pas un peu exagéré, ou alors il était destiné à remercier Wagner dans son Walhalla.
Au passage, ces sièges de premier rang au premier balcon, 112 € quand même, sont un véritable scandale : aucune place pour les genoux. J'ai passé tout le second acte sous la torture d'une sciatique indomptable. Ma voisine de gauche était dans un même état de souffrance, visage crispé par la douleur. Il ne faut pas s'étonner que les retransmissions confortables du MET au cinéma soient pleines !

Je pense que la conception unilatérale qu'a Nagano de cette oeuvre pose quand même un problème.

A force d'être constamment tendue, sa direction ne permet pas, sauf au premier acte (merci Anja Kampe pour sa touchante Sieglinde) que les chanteurs puissent exprimer la diversité de l'oeuvre.
Le premier acte était magnifique,c'est certain, même si le ténor était assez décevant. Le chef y était d'ailleurs bien plus attentif aux chanteurs. Au début du II,la scène Fricka-Wotan était une vraie merveille.

Mais, à mon avis le miracle ne s'est pas poursuivi.

La grande force de Wagner, particulièrement dans cette oeuvre, est de créer de véritables personnages, et si les duos sont longs, c'est pour rendre compte de l'évolution des personnages. Il y a bien sûr beaucoup de tension dans les dialogues père-fille aux deuxième et troisième actes, mais, et c'est ce que je trouve le plus intéressant dans cette oeuvre, il y a aussi beaucoup d'introspection. Le constant souci du chef d'aller de l'avant allait à l'encontre de la respiration nécessaire à son expression pourtant essentielle. Peut être que les réserves exprimées sur ce forum en ce qui concerne Nina Stemme concernent en fait le chef . Par contre, si la Todesverkündigung manquait de magie, c'est plutôt à cause du ténor, faute de demi-teintes.

Michel Desrousseaux a écrit:

Ma meilleure surprise a été la Fricka remarquable d'intelligence et de beau chant d'une chanteuse que je ne connaissais pas du tout.

Schuster, c'est une mezzo wagnérienne maintenant très réputée, on l'a pas mal vue/entendue au DVD notamment, dans le Lohengrin de Nagano, le Rheingold de Zagrosek, Salomé de Jordan, la Femme sans ombre de Thielemann (superbe Nourrice!)...

Ah d'accord, merci. Bizarrement, je n'écoute pratiquement pas d'opéra chez moi et n'ai pas de DVD. Les seuls que je vois sont sur Mezzo, ce que je fais très rarement.