Les chefs les plus surfaits

Si Ozawa surfait, ça se saurait.

Désolé.
Je ne suis pas assez discopathe pour être efficace dans ce sujet. Disons que Bernstein ne m'a jamais vraiment convaincu, mais de là à le détester...

Ce qui serait intéressant dans ce sujet, ce serait que les spécialistes essaient d'expliquer pourquoi selon eux ces chefs qu'ils n'aiment pas ont été portés au pinacle...

Resigned a écrit:

Si Ozawa surfait, ça se saurait...

Pas mal.

Solti est assurément un chef surfait. On a crié au génie de sa monumentale discographie Decca et c'était forcément excessif. Mais depuis, on a tellement dit que ce chef était ultra surfait (notamment voir supra ) qu'il convient de le réévaluer comme l'un des plus grands chefs du siècle.

Comme Arrau en somme

Mariefran a écrit:

Comme Arrau en somme

Pas faux !

Mariefran a écrit:

Comme Arrau en somme

N'importe quoi Mariefran tu connais riennnn Arrau il était pas chef

Bon, sinon, sérieusement, je ne comparerais pas Arrau à Solti, non, je ne vois pas vraiment de points communs entre eux musicalement, même enextrapolant orchestre-piano. Arrau me rappelle plus un Kubelik, toujours propre mais pas toujours passionnant. Voire un Szell. Chez Solti le souci c'est que la musique est souvent charcutée comme un simple prétexte à effets sonores. Je ne dirais quand même pas la même chose de Arrau même si je ne suis pas du tout féru de l'Argentin. Et puis c'est simple à un moment il y a une question de maîtrise, et même (mot détestable !) de compétence. Arrau ne dépendait de son piano autant que Solti des orchestres, des musiciens, des salles, de la météo et du marché des changes.

Sérieusement, Arrau?

Rien que sa Bénédiction de Dieu dans la solitude devrait lui interdire toute mention dans ce sujet !

Ben. a écrit:

Sérieusement, Arrau?

Rien que sa Bénédiction de Dieu dans la solitude devrait lui interdire toute mention dans ce sujet !

Il aurait juste fallu lui faire une manucure avant, ça aurait aidé à entendre la musique.

Je pense que ni Hippolyte, ni Mariefran ne pensaient à rapprocher Solti et Arrau d'un point de vue musical. Ils les mettaient en rapport comme deux artistes qui ont eu comme carte de visite une discographie abondante pendant presque 30 ans (l'un chez Decca, l'autre chez Philips), qui ont été adulés de leur temps par la critique (surtout anglo-saxonne pour Solti, surtout française pour Arrau) et qui sont maintenant un peu dénigrés par une partie des mélomanes. Bref, des artistes qu'il conviendrait presque de redécouvrir sans a priori.

C'était évidemment un private joke avec Hippolyte, grand amateur d'Arrau

Pour moi, il y a deux chefs au sujet desquels j'avais lu de (très) bonnes opinions mais qui m'ont spectaculairement déçu:

Dutoit

Ses Ravel sont peut-être responsables de mon manque d'intérêt pour ce compositeur à l'orchestre. J'ai entendu récemment sa version de La Mer et... rien alors que Debussy est quand même un de mes compositeurs préférés. J'ai l'impression qu'il y a tout ce qu'il faut en théorie mais aucune magie en pratique.

Bernstein

Certains adorent ses Tchaïkovsky tardifs, je les ai trouvé boursoufflés, distendus au point de devenir inintelligibles. De longues minutes de mélasse statique et soudain, ça pète puis ça se réétire à l'infini.

Sujet intéressant discobole mais pas très objectif.

Lorsque tu dis "surfait" - tu penses à quoi ? : des cloches a qui on a donné des médailles ? genre sponsoriser par les maisons de disques et les têtes pas toujours bien pensantes que l'on appelle les " critiques".
Dans le monde musical ( et pas que dans celui-là d'ailleurs) actuel çà peut se comprendre ; il suffit de penser à Rattle, Lang Lang (c'est pas un chef mais peu importe - çà viendra peut-être ;-))

Par contre là où je ne te suis pas c'est pour Kubelik , que je trouve un tout grand chef ( ses Dvorak et ses Mahler étaient et restent des incontournables) - Tu peux ne pas aimer , t'y ennuyer mais pas le qualifié de surfait - c'est un peu fort du Roquefort.
Même remarque pour Haitink ( ses Shosta sont de grandes réussites , ses Brahms (mais là tu semble aimer) , ses Beethoven ou ses Mahler sont excellentes )

Par contre je suis heureux que tu aimes Karajan ; souvent décrier pourtant (à croire que le succès dérange souvent le commun des mortels qui ne trouvant pas d'arguments probants affiche un certains mépris)
Egalement ravi que tu apprécies Lenny - icône musicale multiforme du XXeme siècle

Dans les surfaits tu peux y mettre Rattle sans risquer de te tromper

a+

LeKap a écrit:

Dans les surfaits tu peux y mettre Rattle sans risquer de te tromper

Pas d'accord :

- Si c'est sans doute pas un chef taillé pour resté dans l'histoire, je le trouve d'abord tout à fait honorable.

- Mais cela semble surtout être un excellent directeur musical. Voyons ce qu'il a fait avec Birmingham ; et Berlin (qui élis son chef) l'a reconduit ... Et ne semble pas avoir perdu de niveau.
Et c'est un directeur musical qui a une politique ambitieuse et fort plaisante, résolument axé vers le 20éme et le contemporain. Si ça ne sort pas forcément en disque (ça c'est EMI qui décide) il y joue beaucoup de choses ; et à Berlin sont donnés plusieurs fois par an un second concert de chambre en seconde partie de soirée (après un premier concert symphonique) dédié au répertoire contemporain.
C'est aussi un chef qui a dit non aux dérives réacs de Salzburg, qui lui a trouvé Thielemann pour le remplacer ...

Rattle n'est sans doute pas surfait puisqu'il est si contesté... De ce que je connais de lui au concert, principalement dans le répertoire du XIXe siècle, je retiens des interprétations ultra-séquentielles, de la marquetterie de grand art mais sans grand intérêt et sans véritable ligne. J'avais en outre été particulièrement rebuté par son enregistrement de la Mer, d'une vulgarité peu commune, il réussit à en faire de la musique de bastringue. Mais je suis loin d'avoir une vision d'ensemble de ce qu'il fait.

J'ajoute qu'on peut être un très bon directeur musical, savoir très bien diriger un orchestre, maintenir ou augmenter la qualité des es pupitres, etc., sans donner le plus souvent d'interprétations bouleversantes ou même simplement intéressantes.

si la discussion porte sur Rattle?
je dirais qu'il fut un merveilleux chef avec Birmingham, sa meilleure 10è de Mahler, une bonne 1ère de Walton, qu'il est toujours bon en plein air. Après pourquoi chercher des subtilités dans ce qu'il fait en studio? les efforts de répertoire compensent largement les classiques à chier que tout le monde fera aussi bien que lui.

il n'y a pas de chefs surfaits. Il n'y a que des oreilles snobinardes. Ce qui est enregistré vaut qu'on l'entende, aussi nul que ce soit

Siegmund a écrit:

LeKap a écrit:

Dans les surfaits tu peux y mettre Rattle sans risquer de te tromper

Pas d'accord :

- Si c'est sans doute pas un chef taillé pour resté dans l'histoire, je le trouve d'abord tout à fait honorable.

- Mais cela semble surtout être un excellent directeur musical. Voyons ce qu'il a fait avec Birmingham ; et Berlin (qui élis son chef) l'a reconduit ... Et ne semble pas avoir perdu de niveau.
Et c'est un directeur musical qui a une politique ambitieuse et fort plaisante, résolument axé vers le 20éme et le contemporain. Si ça ne sort pas forcément en disque (ça c'est EMI qui décide) il y joue beaucoup de choses ; et à Berlin sont donnés plusieurs fois par an un second concert de chambre en seconde partie de soirée (après un premier concert symphonique) dédié au répertoire contemporain.
C'est aussi un chef qui a dit non aux dérives réacs de Salzburg, qui lui a trouvé Thielemann pour le remplacer ...

Rattle est un excellent chef, meilleur en concert que bien des « grands noms » (et j'en ai vu et entendu, des « grands noms »), c'est à dire fiable, imaginatif, capable d'insuffler la tension, de soutenir la concentration du public, de faire retenir son souffle à 3000 personnes dans un silence... C'est une qualité devenue rare. Un concert de Rattle est presque toujours intéressant par le programme et par l'interprétation : franchement, combien j'en compte 3 ou 4 maximum comparables à ce niveau.

Et c'est effectivement un directeur musical génial, quelqu'un qui a des idées et du courage, qui estime en particulier qu'un orchestre, même l'un des meilleurs du monde, n'est pas un instrument destiné au public qui a les moyens de payer ses places, mais au service de toute une ville, et de tous les citoyens auxquels ledit orchestre est redevable ne serait-ce qu'à travers les subventions. En fait dans le top 10 ou 15 des orchestres mondiaux, aucun directeur musical n'abat un tel boulot et n'a un tel bilan, la plupart ne pensant qu'à gérer leur carrière de toute façon.

Maintenant, on racontait de Rattle que c'était un génie il y a 10 ans, ce qui était évidemment faux, et que c'est une buse aujourd'hui, ce qui est tout aussi faux. Si on pouvait avoir des jugements plus modérés ça serait cool. Abbado est passé de génie à buse, puis à génie de nouveau. Chailly en est au stade buse. Jansons et Barenboim au stade génie. C'est agaçant.

discobole a écrit:

Mariefran a écrit:

Comme Arrau en somme

N'importe quoi Mariefran tu connais riennnn Arrau il était pas chef

Bon, sinon, sérieusement, je ne comparerais pas Arrau à Solti, non, je ne vois pas vraiment de points communs entre eux musicalement, même enextrapolant orchestre-piano. Arrau me rappelle plus un Kubelik, toujours propre mais pas toujours passionnant. Voire un Szell. Chez Solti le souci c'est que la musique est souvent charcutée comme un simple prétexte à effets sonores. Je ne dirais quand même pas la même chose de Arrau même si je ne suis pas du tout féru de l'Argentin. Et puis c'est simple à un moment il y a une question de maîtrise, et même (mot détestable !) de compétence. Arrau ne dépendait de son piano autant que Solti des orchestres, des musiciens, des salles, de la météo et du marché des changes.

Sorry, il était chilien. Ce qui ne change pas grand'chose, je vous l'accorde !

C'est quoi un chef surfait ? S'il y a des chefs surfaits, alors il y a des pianistes (Arrau!), des chanteurs, des cornistes et des compositeurs surfaits, non ?
Tu peux parler de gens qui vendent beaucoup de disques et que tu n'apprécies pas, soit. Est-ce qu'ils vendent beaucoup de disques seulement juste parce qu'ils ont bien pigé le système ou qu'ils ont un bon agent ?
Moi, je trouve que Callas est surfaite... Et Domingo itou. Et pour rester dans les chefs, Karajan, souvent.

Et ohh pas touche à Domingo toi !!!

Cololi a écrit:

Et ohh pas touche à Domingo toi !!!

Je ne céderai pas aux intimidations de la police !
Plus sérieusement, ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas. Disons que son ubiquité m'a, dans un passé qui commence à être un peu lointain, un peu lassé...
Mais peu de ténors (l'est-il encore ?) peuvent se vanter d'avoir eu un pareil répertoire.

Toxic a écrit:

Cololi a écrit:

Et ohh pas touche à Domingo toi !!!

Je ne céderai pas aux intimidations de la police !
Plus sérieusement, ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas. Disons que son ubiquité m'a, dans un passé qui commence à être un peu lointain, un peu lassé...
Mais peu de ténors (l'est-il encore ?) peuvent se vanter d'avoir eu un pareil répertoire.

Il a plus de 70 ans ... on peut je crois faire abstraction du présent avec un tel âge.
Qui a fait un Otello ou un Siegmund aussi génial ? Je n'en vois pas ^^ (malgré une forte concurrence).
Et Dieu que son Tristan studio donne des regrets qu'il n'ai jamais osé le live (plus tôt bien sur).

(son Don José ou son Samson, malgré la prononciation, sont vraiment géniaux aussi, c'est viril, chaud, humain, poétique ...)