Mercredi et jeudi soir, le chef suédois Herbert Blomstedt dirigeait l’Orchestre de Paris qui, pour ces soirées, consacrait sa programmation à Beethoven et recevait à cette occasion le pianiste Lars Vogt pour le Concerto pour piano n°1 en Ut majeur. La deuxième partie du concert donnait à entendre la Symphonie n°3 de Beethoven.
Concert très inégal :
- Leonore II assez médiocre et routinière ; orchestre sans zéle, direction souple et sans arrêtes. Belle trompette mais catastrophe chez les autres cuivres ... Mention spécial au tuba pom pom .
- Concerto pour piano N°1 qui démarrait bien, avant l'intervention du pianiste CATASTROPHIQUE. Un grand n'importe quoi d'effets se voulant spirituel et / ou enjoué, à grand renfort d'expressions faciales ; mais d'un mauvais goût superbement prononcé. Ajoutons y un son legato, assez indistinct et plein de pédalage & autres innombrables passages en force ...
Si ce n'était que ça ... mais non, on a eu une cadence d'une longueur délirante et d'un contenu semi-improvisé qui a réussi de tour de force de me provoquer un fou rire en plein concert. Un recueil de tentatives musicales avortées sans cesse remises sur le tapis, prenant le public en otage.
Dommage, car si ce concerto commença bien, la discussion pianiste / orchestre a vite tourné au grand guignol.
- Après ça, on serai presque tenté de s'épargner une Troisième qui s'annonce ennuyeuse. Erreur ! Elle fut fantastique, l'orchestre retrouve ses sonorités Eschenbach au bon sens du terme, pour un son que je n'avais pas entendu depuis longtemps, me faisant presque penser aux Karajan par certains traits. Notons notamment la performance des vents, et en particulier de la clarinette.
Nous retrouvons une cohésion d'ensemble et un engouement de la part de l'orchestre pourtant plein de précision, c'est tout à fait jouissif. A ce coté, la direction est des plus experte, allante et inspirée ; premier mouvement d'une efficacité extrême et d'un son luxueux, marche funèbre à la dynamique parfaitement charpentée, d'un son clair et profond, sombrement coloré.
Si le troisième mouvement avait quelque nœuds dans sa direction et une petite baisse de régime, on retrouve toutefois un final très efficace.