JUVÉNILE !!
Pour moi ce concert a été placé sous le signe de la jeunesse :
L'orchestre : lorsqu'ils sont entré sur le podium, j'avais un peu de mal à le reconnaitre : pas mal de nouveaux visages - c'est le résultat d'un accord passé entre le Philhar et le CNSM : des étudiants sont pris en stage dans l'orchestre après validation de leur niveau par les chefs de pupitre.
Le chef : Lionel Bringuier est un "bébé-chef" né en 1986 - mais si il est très jeune, je dois reconnaitre qu'il domine bien son sujet, et m'a semblé parfaitement au point sur le plan technique - l'interprétation du Concerto pour orchestre aura été un test déterminant : c'est une oeuvre d'une certaine complexité, qui ne tolère pas l'à peu près !
Dans le concerto de Liszt, il m'est apparu nettement que Liszt n'est pas le répertoire d'élection du soliste, Jean-Yves Thibaudet : on a eu droit à un piano plus virtuose, j'ai presque envie de dire athlétique, que sensible - au demeurant, c'était là aussi très bien interprété, mais il suffit d'entendre n'importe quel grand interprète de cette oeuvre - je viens de réentendre Arrau - pour constater que Thibaudet est en dehors de l'essence de l'oeuvre.
Dans Bartók l'orchestre aura été au niveau de mes attentes : superbe.
Que dire du chef : dans sa globalité; on aura entendu une interprétation splendide - avec quelques dérives, que j'attribue à la jeunesse du chef : une tendance à surligner un peu trop certaines articulations, des excès de décibels dans certains forte, et trop de pathos dans le mouvement central - andante non troppo.
Je pense que Bringuier devrait pouvoir corriger ses défauts et faire une belle carrière.
Montfort