J'ai trouvé ça exceptionnel, toutes les personnes avec qui j'étais ont également adoré ce concert, pour beaucoup c'était quasiment le meilleur récital de piano cette année à Paris (avec le premier de Leonskaja, le soir où elle a remplacé Freire). Salle pas très pleine, ce qui est limite honteux eu égard à la qualité du récital (et au nombre d'invitations distribuées).
Les valses nobles et sentimentales étaient un peu lentes, mais néanmoins superbes, Leonskaja distillant des sortilèges pianistiques à chaque nouvelle valse.
La sonate d'Enesco a été impressionnante de tenue, alors que ce n'est pas une œuvre structurellement évidente. Au niveau du style on retrouve un peu les mêmes caractéristiques que chez certains compositeurs russes du début XXème, avec une écriture résolument moderne mais qui intègre de nombreux éléments folklorique le tout dans une ambiance globalement assez glaçante. La réserve de puissance de Leonskaja s'est révélée sans limite, c'est rare d'entendre des fortissimos aussi puissants et timbrés. Tout avec un tombé de bras visuellement impressionnant, on voyait qu'elle cherchait à maximiser le poids, sans du tout forcer le mouvement.
Les trois préludes de Debussy ont été également superbes, avec à nouveau des choses ahurissantes sur le pur plan pianistique, et qui bien sûr faisaient totalement sens dans ces partitions.
Après l'entracte on a eu le droit à une grande D.959, ce qui n'est pas rien. Chant, contrôle harmonique, maîtrise absolu des transitions, tout était là sans exception. L'Andantino a été déchirant, avec une section centrale d'une incommensurable noirceur.
Pour les bis on a eu le premier des Klavierstücke D.946, malheureusement amputé d'une bonne partie (perte de mémoire, volonté délibérée, énervement suite à un portable qui a sonné ?). Et puis La plus que lente, qui faisait la boucle avec le début du programme.
Elle revient l'an prochain à Pleyel, ne ratez pas ça.