Si j'aime le jazz...

Et de toute façon, Tatum c'est un orchestre à lui tout seul.

Piano suite

Autre pianiste des années 30 et ultérieurement
Teddy Wilson

Pianiste très fin déjà entendu au sein du quartet multi-racial de Benny Goodman dans les années 30, ou dans de nombreux enregistrements de Billie Holiday. Il a aussi monté sa propre formation en sextet (1er disque). A noter qu'une toute nouvelle édition de ses enregistrements avec Jo Jones sort en ce moment.

                                             

Nat King Cole

Au-delà de la voix veloutée sur laquelle repose sa seconde partie de carrière (et ses succès commerciaux), Nat Cole est avant tout un grand pianiste, qui introduit dans le jazz le concept classique du trio avec ses déclinaisons (piano-basse-guitare, piano-basse-drums, piano-guitare-drums). Il forme un trio avec Oscar Moore à la guitare et Johnny Miller à la basse qui recueille un grand succès pendant la guerre, et qui pousse Art Tatum à l'imiter (sans aller jusqu'à chanter quand même). Car Nat Cole interprète également ses standards de sa belle voix. Il enregistre aussi avec Lester Young une légendaire session en 1945 en trio avec Buddy Rich.

                                                          

Le dernier disque propose les concerts du JATP de Norman Granz et notamment une version de Body and Soul où Nat Cole prend un chorus composé uniquement de citations, le tout en parfaite harmonie et en retombant merveilleusement sur ses pieds.

néthou, concernant Art Tatum, a écrit:

Si tu veux l'entendre en trio dans toute sa splendeur, le dernier disque présenté avec Red Callender et Jo Jones: un archétype.

 
  Beh à vrai dire, je vise plutôt ce coffret de 8 CDs qui inclut le programme du CD que tu cites :
 

Spoiler:

 
Mais quelqu'un connaît-il la qualité sonore de ce coffret ? Il contient des repiquages de vinyle ou une édition d'après les masters ?

Le coffret que tu as repéré est d'après amazon édité par Concord, qui détient le catalogue Pablo depuis 2004.

A confirmer (par néthou probablement), mais le contenu devrait en être identique au coffret (en 6 cd celui-ci) que néthou t'a présenté sur la page précédente, si ce n'est que celui-ci avait été édité par le précédent propriétaire du catalogue Pablo, Fantasy : les albums originaux avaient été initialement réédités en 8 cd, que ce coffret-ci semble regrouper en une édition meilleur marché que le coffret de 6.

Pas de raison à priori qu'il s'agisse d'une édition de moins bonne qualité, mais dans ce domaine très incertain de nos jours je préfère ne pas m'avancer, il vaut mieux en avoir confirmation (tu peux aussi chercher via google avec le titre du coffret + review).

Très bon choix en tout cas *, puisqu'outre l'album en trio avec Red Calender et Jo Jones que néthou t'a présenté individuellement, on y trouve aussi, entre autres, un bel album avec le très délicat clarinettiste Buddy DeFranco.

Enfin, peu de chances il me semble, sauf exceptions (raretés ou franches mais je pense rares arnaques), de trouver de nos jours des éditions avec des repiquages de vinyles dans ce qui a été été initialement édité au temps du microsillon.

* je sens que d'ici quelques mois, tu sauras à merveille t'orienter dans l'intégrale Sun Ra...

arnaud bellemontagne a écrit:

Je m'y ferai jamais aux compils et anthologies de Jazz...

Mélomaniac a écrit:

Je n'y tenais pas trop au début mais un membre du Forum a exercé de fortes pressions (sur le Forum et en message privé) pour que j'investisse dans cette anthologie de 100 CDs  

On veut savoir qui !

arnaud bellemontagne a écrit:

J'espere que ça ne t'empêchera pas de te procurer les albums indispensables de Monk, Mingus, Miles, Coltrane, Dolphy, Tyner, Hancock, Shorter, Hill, Corea, Weber, Burton and co.

Mélomaniac a écrit:

Oh j'ai déjà plusieurs disques de symphonies, de concertos. Mais je ne connais pas encore le Freischütz...

arnaud bellemontagne a écrit:

Je parle de lui

Mélomaniac, s'en tenir au jazz d'avant 1960, c'est déjà un peu limite, mais si c'est à celui d'avant 1860, ça va devenir franchement compliqué !

Alifie a écrit:

...mais le contenu devrait en être identique au coffret (en 6 cd celui-ci) que néthou t'a présenté sur la page précédente,

Il l'est, mais je ne sais rien de la qualité des repiquages. A priori aucune raison de penser qu'ils ne sont pas au moins équivalents à ceux de la précédente édition que j'ai présentée et que j'ai. Cette réédition à prix doux est une excellente nouvelle, le coffret Pablo de l'intégrale en solo n'était plus dispo ou à des prix dingues.
(ce qui est bien avec Mélomaniac, c'est que grâce à ses recherches, on tombe sur des trucs qu'il a trouvés pour vous...)

Piano suite

Erroll Garner

Le symbole du piano jazz (j'allais presque dire piano bar).
Complet autodidacte, son style est aisément reconnaissable: très souvent une intro à effet tournant autour des harmonies du thème, et surtout une main gauche célébrissime jouant à la manière d'une guitare rythmique un 4/4 imperceptiblement décalé, qui produit un effet de swing légendaire. Garner n'était peut-être pas un génial improvisateur (au sens d'idées musicales), mais tout ce qu'il fait balance irrésistiblement et devrait être remboursé par la Sécu: au moindre coup de moins bien, une petite face d'Erroll Garner et on est requinqué.
Tout au plus peut-on lui reprocher un léger penchant pour des interprétations quelquefois guimauve, mais il avait aussi son succès avec ça. On notera également qu'il accompagne Parker dans une célèbre session Dial.

          

             


Oscar Peterson

Autre symbole du piano jazz.
Il est courant voire presque de bon ton de dénigrer Oscar Peterson et son manque d'"originalité" musicale.
Il représente simplement l'essence-même du classicisme en jazz, et n'a que le défaut d'avoir été l'accompagnateur inamovible d'un nombre incalculable de sessions et de figures du jazz, en plus de l'activité de son trio.
Originaire du Canada, il fait ses débuts en 1944 sous le double patronage stylistique de Nat Cole (formule en trio, il s'essaye même à quelques vocals) et d'Art Tatum pour la technique. Oscar Peterson a en effet une technique pianistique exceptionnelle, qui lui fera dire un jour en toute candeur: "J'en arrive à un point où je peux faire exactement tout ce que je veux avec un piano". (Arriver à ce point de maîtrise digitale pour un musicien -et surtout un improvisateur- me laisse toujours rêveur)
Au début des années 50 il tourne en trio soit avec bassiste (l'inamovible Ray Brown) et guitariste (Barney Kessel ou Herb Ellis) ou avec batteur (Ed Thigpen), et sous la férule de Norman Granz enregistre énormément comme accompagnateur et comme pilier des concerts JATP. Il continuera toujours avec sa formule en trio et enregistrera également de fameuses sessions à 2 pianos avec Count Basie dans les années 70, où le contraste entre les 2 fait merveille (dès 1950 Basie avait joué avec Peterson mais son orchestre battant alors de l'aile économiquement la collaboration n'avait pu durer).

                                       

               

néthou a écrit:

Alifie a écrit:

...mais le contenu devrait en être identique au coffret (en 6 cd celui-ci) que néthou t'a présenté sur la page précédente,

Il l'est, mais je ne sais rien de la qualité des repiquages. A priori aucune raison de penser qu'ils ne sont pas au moins équivalents à ceux de la précédente édition que j'ai présentée et que j'ai. Cette réédition à prix doux est une excellente nouvelle, le coffret Pablo de l'intégrale en solo n'était plus dispo ou à des prix dingues.
(ce qui est bien avec Mélomaniac, c'est que grâce à ses recherches, on tombe sur des trucs qu'il a trouvés pour vous...)

Rien trouvé sur le net (en cherchant rapidement il est vrai), mais Concord, l'éditeur, qui dispose des masters (Concord a racheté Fantasy, qui avait racheté Pablo à son fondateur Norman Granz), a toujours été connu pour des éditions de bonne qualité et ces sessions des années 50 ayant bénéficié d'une très bonne prise de son à l'origine, aucune raison effectivement qu'il s'agisse d'une édition au rabais.

Le prix économique est probablement justifié par le fait que les 8 cd contenus dans le coffret ont déjà été rentabilisés individuellement dans leur précédente édition et ne le seraient pas pour l'éditeur en les rééditant isolément : Concord détient aussi grâce à son rachat de Fantasy les prestigieux catalogues Prestige, Riverside et Milestones, etc... dont il n'assure pas systématiquement le maintien en cd (cf. les albums Prestige de Miles), ce que le groupe justifie par le coût du maintien sur ce support, lui préférant déjà dans certains cas la version dématérialisée en vente sur les différentes plateformes spécialisées. Un signe avant-coureur de ce qui nous attend à l'avenir : si le boîtier de cd est un objet d'une rare mocheté, on y retrouve au moins, même au format mini, pochettes et dans le meilleur des cas livrets (d'opéras, il faut un peu s'accrocher de nos jours). Avec le (pratique mais scrongneugneu de) dématérialisé, les pochettes virtuelles en pdf ont un mauvais petit arrière-goût de film de SF.

  Les labels Okeh, Brunswick et Vocalion entraient-ils dans le giron de la Columbia ??
 
Car pour éviter les doublons j'aimerais savoir si cet album de deux CDs : ...
 

Spoiler:

 
...est inclus dans ce gros coffret :
 

Spoiler:

Merci pour cet exposé passionnant Néthou.  

Vu le nombre d'images postées et l'érudition, surnommons-le : ICONE NETHOU.

 Mille mercis Nethou pour ce travail d'anthologie !

Je vais le butiner patiemment...

Après l'album Art Tatum commandé cette semaine, voici le contenu de mon panier d'achat :
 
Je pense concrétiser la transaction demain ; merci de m'indiquer les inconvénients éventuels de cette sélection...
 

Spoiler:

mon avis personnel :

de sublimes concerts, mais tu devrais penser aussi, si ton budget te le permet, au coffret Blanton en voie d'épuisement : en jazz, il ne faut pas raisonner en terme de "doublons" si tu retrouves les mêmes titres en live et en studio. Les versions studio sont les versions princeps, incontournables pour un ellingtonien en voie d'affirmation.



Toutes les séances avec Lester Young de 1937 à 41 y sont bien, et avoir tout Billie Holiday, en commençant par Columbia, c'est bien (même si tu n'es pas trop intéressé par la voix ).



De très belles choses dans cette période, même si tout, sans détailler, n'y est pas du même niveau, mais à ce prix-là, surtout si tu  le prends sur Marketplace, c'est un investissement hautement recommandé à mon avis.

Alifie a écrit:

Toutes les séances avec Lester Young de 1937 à 41 y sont bien, et avoir tout Billie Holiday, en commençant par Columbia, c'est bien [/size]

 Chouette, merci de dissiper mon doute, ça m'évitera un doublon car je pensais acquérir séparément le double-album avec le Président.
 
 
 

Alifie a écrit:

même si tu n'es pas trop intéressé par la voix

 
Ah zut : elle chante ?  
 
Je pensais aussi commander cet autre coffret en complément ; il ne doublonne pas le coffret Columbia ?
 

Spoiler:

Mélomaniac a écrit:

Alifie a écrit:

Toutes les séances avec Lester Young de 1937 à 41 y sont bien, et avoir tout Billie Holiday, en commençant par Columbia, c'est bien

Chouette, merci de dissiper mon doute, ça m'évitera un doublon car je pensais acquérir séparément le double-album avec le Président.

Tu peux vérifier ici : www.jazzdisco.org/billie-holiday/discography , mais aucun doute pour moi.

Mélomaniac a écrit:

Alifie a écrit:

même si tu n'es pas trop intéressé par la voix

Ah zut : elle chante ?

comme personne d'autre et divinement bien

Mélomaniac a écrit:

Je pensais aussi commander cet autre coffret en complément ; il ne doublonne pas le coffret Columbia ?

pas du tout, ce sont les séances Verve qui sont postérieures de plusieurs années, mais personnellement, j'enchaînerais plutôt avec les séances Commodore et Decca qui suivent avant d'en arriver aux séances Verve, où la voix de BH commence à sérieusement décliner, ce qui n'empêche pas qu'elle a aussi enregistré de pures merveilles dans cette période.

Les conseils d'Alifie sont des plus pertinents.
Le coffret Columbia comprend en effet les enregistrements de Billie avec Lester, celui que tu voulais commander n'en est qu'une extraction (mais significative: l'emploi sympathique de leurs seuls prénoms n'est là que pour marquer à quel point la symbiose musicale (et au-delà) entre ces deux-là était parfaite).
Pour ce qui est du coffret Verve des enregistrements des années 50, comment ne pas t'engager à l'acquérir ?: c'est un des plus beaux crépuscules musicaux qui soient, Billie Holiday n'aura jamais été si émouvante. (les enregistrements Commodore de 44 étant effectivement le 3ème opus de base de Billie à acquérir).
Pour ce qui est d'Ellington, le coffret des années 40-42 est à acquérir en priorité (il en existe des tas d'éditions): sur une île déserte, si je ne devais garder que 5 disques de jazz (ou même 3), il en ferait partie.

Amen à tout, néthou ! Alifie ne fait qu'un peu de renforcement (à part quelques digressions vers Sun Ra pour faire plaisir à ) à partir de ton impeccable sélection discographique, vu l'enthousiasme de Mélomaniac, dont connaît bien maintenant la fièvre amazonienne.

Zeno a écrit:

Vu le nombre d'images postées et l'érudition, surnommons-le : ICONE NETHOU.

Je cherche le jeu de mots depuis hier mais je ne le trouve pas…  

Essaie encore, en articulant peut-être.

Merci — je viens de comprendre…  

Piano suite

Earl Hines

Le pianiste des Hot Five-Seven d'Armstrong a "transposé" au piano l'aspect novateur de ce dernier, et son importance dans le jazz est donc grande. Il constitue en 1928 à Chicago un big band au Grand Terrace Ballroom sous le bienveillant patronage de la pègre locale, un certain Al Capone en tête.
Earl Hines a traversé le siècle du jazz (né en 1905 il est mort en 83), et tout en restant un musicien "classique", a toujours côtoyé l'avant-garde; dans les années 40 son orchestre accueille de jeunes loups (Dizzy Gillespie, Parker, Sarah Vaughan), et Earl Hines enregistrera en trio avec Richard Davis et Elvin Jones.  

                                 

Pianistes-chefs d'orchestre

Duke Ellington

Pianiste sous-estimé, d'un style dissonant très reconnaissable (et par certains aspects rappelant celui de Thelonious Monk), Duke Ellington a enregistré plusieurs disques de piano.

                 

                         

Le premier CD est joué en duo avec Billy Strayhorn, le second est très représentatif de Duke, le 3ème CD (Piano in the foreground, mon préféré) propose la plus déchirante version de Summertime qui soit ainsi qu'un thème magnifique et particulièrement évocateur, Springtime in Africa. Accompagnement par Aaron Bell et ce très grand et fin batteur qu'était Sam Woodyard, mort seul et pauvre à Paris à la fin des années 80.
Le disque avec Mingus et Max Roach peut ne pas sembler une réussite; comme pour l'album avec Coltrane, ce sont un peu 2 mondes qui se croisent sans jamais se rencontrer vraiment.

Count Basie

Contrairement à Duke, le Count a très peu enregistré comme pianiste en tant que tel. Mais il a enregistré fin des années 30 avec sa seule et merveilleuse rythmique une dizaine de titres exceptionnels, avant d'enregistrer un peu plus dans les années 70 en trio, avec Oscar Peterson et en petites formations. Pianiste lui-aussi très sous-estimé, Count Basie était aussi organiste (non Mélo, pas d'un orgue comme Walcha...), instrument qu'il avait appris au début des années 20 en regardant Fats Waller officier à New York. Son jeu de piano est une leçon de respiration, d'appui sur la rythmique et les harmonies. Aucun autre pianiste n'a su mieux que lui accompagner un orchestre, l'aiguiller (voire l'aiguillonner) et le diriger par l'effet de quelques simples notes. Le roi de l'understatement.

                           

néthou a écrit:

Pour ce qui est d'Ellington, le coffret des années 40-42 est à acquérir en priorité (il en existe des tas d'éditions): sur une île déserte, si je ne devais garder que 5 disques de jazz (ou même 3), il en ferait partie.      

 
Est-ce que tu parles bien de celui-là ? :
 

Spoiler:

 
 Mais il est épuisé et hors de prix...
 
S'il en existe des tas d'éditions, pouvez-vous m'en recommander une autre alors ?
 
Et le coffret des sessions de Carnegie Hall 1943-47, ça vaut quand même le coup alors ? Si c'est du live, on ne doit pas craindre des scories d'exécution ?

Mélomaniac a écrit:

néthou a écrit:

Pour ce qui est d'Ellington, le coffret des années 40-42 est à acquérir en priorité (il en existe des tas d'éditions): sur une île déserte, si je ne devais garder que 5 disques de jazz (ou même 3), il en ferait partie.

Est-ce que tu parles bien de celui-là ? :



Mais il est épuisé et hors de prix...

Tu l'as aussi à 35 dollars, port compris, sur amazon.com en occasion de bonne qualité.

Citation :

Et le coffret des sessions de Carnegie Hall 1943-47, ça vaut quand même le coup alors ? Si c'est du live, on ne doit pas craindre des scories d'exécution ?

Les scories d'exécution, ça n'existe pas en jazz (Hawkins ou Ben Webster par ex. étaient connus pour leurs "canards"), on n'y exécute pas une partition (Il n'y a pas de fausses notes en jazz, disait je crois Martial Solal). Les live de Carnegie Hall sont un complément d'autant plus idéal qu'Ellington s'y émancipe du format court imposé par le 78 tours, sans compter qu'il a comme tout le monde été touché dans cette période par le Recording Ban instauré par le syndicat des musiciens de 1942 à 1944, un peu moins il est vrai que d'autres puisque lui a enregistré un nombre conséquents de V-discs durant la guerre.

 Merci Alifie.

Par scorie d'exécution je voulais dire bien sûr une discipline relâchée ou des fausses notes.

Bon, je maintiens ces sessions de Carnegie Hall dans mon panier d'achat.

Mélomaniac a écrit:

Bon, je maintiens ces sessions de Carnegie Hall dans mon panier semi-remorque d'achat.

Par scorie d'exécution je voulais dire bien sûr une discipline relâchée ou des fausses notes.

Le jazz est une musique improvisée, donc par essence incertaine (sauf cas de figures particuliers, comme Johnny Hodges, connu pour reproduire à l'identique ses solos une fois ceux-ci établis quand son acolyte ellingtonien Paul Gonsalves pouvait lui se lancer dans des improvisations échevelées, ou le compositeur André Hodeir qui a pratiqué pour certaines de ses oeuvres ce qu'il dénommait "improvisation simulée", où les solos des musiciens étaient entièrement écrits).

Les meilleurs musiciens de jazz ont leur mauvais jours ou leurs mauvaises périodes (Getz par ex. a eu une période de creux où il manquait d'inspiration et tournait un peu à vide). Pour certains, c'est consubstantiel à ce qu'ils sont : Chet Baker, par exemple, dont la fragilité est souvent évidente dans nombre d'enregistrements, et Parker a lui enregistré dans une session où il était totalement HS un sublime Lover Man, totalement "décalé" si on devait s'en tenir à des critères (respect de la partition, de la grille d'accords, etc ...) qui n'ont pas vraiment de sens dans le jazz lorsqu'il s'agit de musiciens d'exception (voilà qui va finir par te conduire au bout du compte, je t'avais prévenu, tout droit à Sun Ra ).

Alifie a écrit:

voilà qui va finir par te conduire au bout du compte, je t'avais prévenu, tout droit à Sun Ra

  

Tu sais bien pourtant qu'il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau" : tu postes déjà des photos d'Eric Dolphy, Archie Shepp et Anthony Braxton sur ton fil érotico-déguisé.

Ne pas mettre Dolphy et Braxton dans le même sac que les anarchistes du free-jazz.

Alifie a écrit:

Tu sais bien pourtant qu'il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau"  

 
 Oui, je viendrai peut-être à Sun Ra, mais c'est juste que l'extrait poposé par Zieux ne m'avait pas donné très envie...
 
 

Alifie a écrit:

tu postes déjà des photos d'Eric Dolphy, Archie Shepp et Anthony Braxton sur ton fil érotico-déguisé...

 
... qu'apparemment tu suis avec assiduité...

Citation :

Ne pas mettre Dolphy et Braxton dans le même sac que les anarchistes du free-jazz.

Décidement, il n'y en pas un pour rattraper l'autre ici, à part ce saint laïc de néthou (qui n'en pense pas moins ceci dit sur les wahwasseries de Miles ou le free-jazz).

Puisqu'il en est ainsi, je retourne sur le fil des musiques à coucher dehors de Yeux.

Mélomaniac a écrit:

Par scorie d'exécution je voulais dire bien sûr une discipline relâchée ou des fausses notes.

Le jazz est toujours relâché, il n'y a jamais de discipline, et il n'y a que des fausses notes (ou quasi).
(je ne suis pas musicien, mais c'est Xavier qui me l'a dit, et en matière de fausses notes, c'est un expert)

Mélomaniac a écrit:

Alifie a écrit:

Tu sais bien pourtant qu'il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau"  

  Oui, je viendrai peut-être à Sun Ra, mais c'est juste que l'extrait poposé par Zieux ne m'avait pas donné très envie...

tu peux essayé celui-ci : /watch?v=tyYKpawB4-E
 
 

Citation :

Alifie a écrit:

tu postes déjà des photos d'Eric Dolphy, Archie Shepp et Anthony Braxton sur ton fil érotico-déguisé...

 ... qu'apparemment tu suis avec assiduité...

C'est un fil très drôle !  

Et on continue.

Bud Powell

C'est le pianiste bop par excellence, celui qui transpose au piano la musique de Parker et Gillespie. Sa carrière sera relativement courte, il souffre de troubles mentaux qu'un tabassage de la police en 1945 n'améliore pas vraiment (et le traitement médical aux électro-chocs qui s'ensuivit). Monk qui était son ami le tenait en haute estime.
Autres pianistes bop: Duke Jordan, Dodo Marmarosa, Al Haig, Walter Bishop.
Bud Powell avait un frère cadet, Richie, lui-aussi pianiste, qui fit partie du Clifford Brown-Max Roach quintet, avant de décéder brutalement en 56 dans l'accident de voiture où Brownie perdit lui-même la vie.


C'est le coffret regroupant tous les enregistrements majeurs de Bud Powell.
Mais on peut aussi l'entendre sur les disques suivants:

           

néthou a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Par scorie d'exécution je voulais dire bien sûr une discipline relâchée ou des fausses notes.

Le jazz est toujours relâché, il n'y a jamais de discipline, et il n'y a que des fausses notes (ou quasi).
(je ne suis pas musicien, mais c'est Xavier qui me l'as dit, et en matière de fausses notes, c'est un expert)

Une objection (mineure, je contredis rarement néthou) s'agissant de discipline : exemple, très hendersono-ellingtonien, ici, en choisissant un musicien dont on a peu parlé jusqu'ici sur ce fil : watch?v=1fXr4RXU_jI

Le morceau suivant du même album est encore meilleur, mais je ne l'ai pas trouvé sur le tube, si ce n'est avec l'album entier, un des plus remarquables de ce musicien à la très riche discographie : watch?v=pt4BwcYANGM

Autres pianistes

Sonny Clark

               

                    

Hampton Hawes

             

Hampton Hawes est le pianiste symbole de la musique de la côte ouest (ce qui ne veut pas dire qu'il symbolise le piano West Coast...)

Autre pianiste méconnu, Elmo Hope



Ainsi qu'un chouchou d'Alifie



Mais il faudrait aussi citer Red Garland, Tommy Flanagan, Hank Jones, Bobby Timmons, plus tard Herbie Hancock, Mc Coy Tyner.

néthou a écrit:

Le jazz est toujours relâché, il n'y a jamais de discipline, et il n'y a que des fausses notes (ou quasi).

Oui c'est vite dit ça.  
Il y a plein de travaux de Corea, Russell, Braxton, Kenton ou Solal qui prouvent le contraire.  

Que tu dis...
Mode "Vieille rosse de mauvaise foi on"
Sans doute pas de fausses notes, mais en tous cas pas les bonnes...  
Mode "Vieille rosse de mauvaise foi off"

Merci pour les suggestions.
Ça m'a donné envie de réécouter du Bud ; je ne connais pas ses enregistrements avec Sonny Stitt, en particulier, et je la sens bien, cette rencontre-là.

EDIT
Et puis tiens, en fouillant je tombe sur ça. Bon, 1961 pour Bud c'est la toute fin des haricots, mais le concept du disque est trop tentant. Un peu triste aussi, quand on met côte à côte la fin de vie de ces deux allumés si attachants.

Enfin mes propres préférés, avec d'abord Ahmad Jamal

      ou                     

Phineas Newborn

                                 

Et aussi ce disque en trio paru sous le nom de Roy Haynes

@Jerome:Tu parles d'or.




  

 C'est bizarre, Nethou n'a pas encore abordé Thelonious Monk dans son anthologie.
 
Un oubli, ou il compte le réserver pour la suite ?
 
J'ai déjà repéré deux coffrets, qui ne me semblent pas se recouper, puisqu'issus de deux labels différents (Columbia, Riverside) :
 
 
http://www.amazon.fr/Complete-Thelonious-Quartet-Columbia-Recordings/dp/B007Y2W4B

Spoiler:

 
http://www.amazon.fr/gp/product/B003V1ARGC

Spoiler:

 
Y a aussi celui-là, qui me semble picorer aux deux précédents, et qui présente l'avantage d'un excellent rapport qualité-prix (8 albums originaux en 4 CDs).
 
 Mais qui risque de me causer des doublons quand je voudrais acheter les susdits coffrets plus complets :
 
http://www.amazon.fr/8-Classic-Albums-Thelonious-Monk/dp/B0041TM3LK

Spoiler:

 J'espère vos conseils éclairés !

Prends d'abord le coffret Riverside.  

... et le Columbia ensuite (c'est à dire plus tard... si tu y arrives).  

A propos de l'éditeur du 3ème coffret, notre ange gardien discographique m'a mis en garde sur un autre fil :

néthou a écrit:

Attention aux albums Real Gone Jazz: si le prix défie toute concurrence, les infos discographiques laissent nettement à désirer, et de nombreux retours pointent la qualité médiocre du repiquage. A tester donc si possible avant achat...

 Merci, vous êtes formidables !

Il faut bien aider les petits jeunes qui débutent, non ?

Monk est sur le feu, mais le coffret Riverside est effectivement à prendre en premier.

2 posts pour terminer avec 2 géants.

D'abord Bill Evans

       

       

                

               

           

Pianiste du célèbre "Kind of Blue" (à l'exception de Freddie Freeloader où Wynton Kelly est au clavier), Bill Evans est sans doute le pianiste qui a eu le plus d'influence sur ses suivants et tout le piano-jazz moderne. Le trio qu'il forme en 1959 avec Scott La Faro à la basse et Paul Motian à la batterie est un sommet inégalé du genre en terme d'entente et de subtilité; les échanges et interpénétrations mélodiques entre piano et basse (voire batterie) vont laisser des traces durables ensuite. Malheureusement, la mort accidentelle de Scott La Faro en 1961 quelques jours après leur célèbre engagement au Village Vanguard va détruire tout cela, et Bill Evans aura du mal à s'en remettre. Bien qu'il ait reconstitué son trio avec lequel il jouera jusqu'à sa mort en 1980, il ne retrouvera jamais vraiment l'entente musicale qui le liait à La Faro.
Il a pour autant beaucoup accompagné, fait quelques disques avec le très fin guitariste Jim Hall ( "Undercurrent" est le plus connu), voire enregistré au piano en multi-prises ("Conversations with Myself").
Il garde une image de musicien cérébral, voire intellectuel; ce qui n'affecte en rien la finesse et la subtilité de sa musique, et est en partie vrai: il a pas mal écrit de textes (articles, textes de pochettes) sur la musique et l'art, qui sont l'exact reflet de l'intelligence de sa musique, à la beauté harmonique unique.
Les enregistrements Riverside (tous ceux entre 1958 et 1964) que l'on peut voir ici sont regroupés dans le coffret de la 2ème ligne, ainsi que ceux des 3 jours d'engagement au Village Vanguard à acquérir en priorité et qui figurent aussi sur la seconde série de photos. (anecdote belle et triste: le dernier titre de cet enregistrement est un thème magnifique de Scott La Faro, "Jade visions", et donc le tout dernier qu'il a enregistré avant sa mort accidentelle 10 jours plus tard).

Bill Evans est mon Dieu, en piano jazz.
Il faut TOUT acheter.

Zéno, tu voulais sans doute dire tout, tout Bill Evans   ... je pense qu'on sera en droit de demander à amazon une ristourne pour les membres du forum à la fin de l'odyssée discographique de néthou : j'ai aussi essayé de convaincre Mélomaniac de faire l'acquisition de ces 3 coffrets, en plus des autres bien sûr.