Si j'aime le jazz...

Au tour de Jon Hendricks de nous quitter, à l'âge respectable de 96 ans.
Il fut le ludion du célèbre trio vocal Lambert, Hendricks and Ross, dont s'inspirèrent avec bonheur nos Double-Six en France.
Et, plus tard, nombre de vocalistes renommés au premier rang desquels, dans la même veine créative, Bobby McFerrin ou Al Jarreau.

Encore merci à tous, et notamment à Néthou pour son anthologie illustrée, dans les premières pages de ce topic  !
Parmi les emplettes que j'avais réalisées sur vos conseils en 2013-2014, et hormis les 4 coffrets encyclopédiques de la grande Histoire du jazz (recommandée par Alifie),
il ne me reste qu'une soixantaine de disques non écoutés.
Ce qui s'avère assez peu car j'aime bien me laisser une marge de manoeuvre, même pour ce que j'ai sous le coude.
Et j'ai prévu d'en défricher un peu (beaucoup ?) ces prochaines semaines, alors l'autonomie apparaît dangereusement limitée,
ce serait dommage de tomber en panne de carburant, d'autant que les commandes tardent parfois à arriver.
Je vais donc reconstituer mes réserves, et vous solliciterai sans doute pour quelques éclairages

J'ai fait rentrer une petite livraison de vintage :
Kenny Burrell, George Auld, Pepper Adams...

Quel disque de Georgie Auld, Mélo ?

néthou a écrit:

Quel disque de Georgie Auld, Mélo ?

Surprise ! Mes emplettes seront affichées au fil des pages de la playlist.
Enfin c'est vrai qu'il peut se passer plusieurs années entre l'achat et l'écoute  

Vous êtes incroyables, je pensais vous surprendre avec ce nom que (croyais-je) personne ne connaît
sauf quelques jazzeux amateurs d'antiquités kitsch

... et les cinéphiles qui ont vu New York, New York de Scorsese, où il joue son propre rôle ou à peu près et double De Niro au saxophone.

ah oui bon de toute façon le cinéma et moi...

Pas le meilleur Scorsese, loin de là, mais la partie du film où on voit Georgie Auld en leader d'un big band où joue le personnage incarné par De Niro est dans mon souvenir la plus intéressante du film.

Quelqu'un connait-il le label CTI ?

Cette compilation me tente : https://www.amazon.fr/gp/product/B00TCAM9BW

Mélomaniac a écrit:

Quelqu'un connait-il le label CTI ?

Cette compilation me tente : https://www.amazon.fr/gp/product/B00TCAM9BW

CTI a produit quelques très jolies choses, notamment avec Freddie Hubbard (Red Clay), Idris Muhamad (Power of Soul).

Oui, CTI c'est globalement du jazz-funk avec des arrangements très soignés et des distributions regroupant les stars du genre.

sortie demain : www.bbemusic.com/downloads/mingus-jazz-in-detroit



2 titres en écoute sur https://bbemusic.bandcamp.com/album/jazz-in-detroit-strata-concert-gallery-46-selden

Tout est inédit ?

cf. www.fip.fr/actualites/jazz-detroit-concert-inedit-de-charles-mingus-33732

Ah oui, effectivement!

Je suis sur le coup.

www.deezer.com/en/album/72064682 ou https://open.spotify.com/album/3zxwa5YhD6mmVVhVqanDw5 pour l'écoute en streaming (ça n'a pas traîné).

Les musiques de Don Ellis pour les films French Connection 1 & 2
https://www.discogs.com/fr/Don-Ellis-The-French-Connection-Original-Motion-Picture-Soundtrack/release/2450199

L'ensemble est très disparate, et c'est fatiguant à écouter sur la longueur. Mais il y a des choses très intéressantes. Le compositeur se fait plaisir avec l'instrumentarium : trompette en 1/4 de ton, quatuor à cordes amplifié, synthétiseur, guitare électrique … Les effectifs sont très variés. Pas mal d'audaces aussi pour de la musique de film. D'ailleurs une bonne partie de ce qui avait été enregistré n'a pas été gardé.
Ca me donne envie d'en savoir plus sur Don Ellis.
Des recommandations discographiques ?
Est-ce que vous savez à quel courant jazzistique il est rattaché ?

Je ne connais que ces trois là, des années 1966-67, je les aime beaucoup et je pense qu'ils pourraient te plaire aussi (notamment pour les particularités un peu «musique contemporaine»: les accords en quarts de ton, les coupes rythmiques zarbi...)

Mais Arnaud, qui connaît mieux la discographie de Don Ellis, pourra sûrement t'en dire plus. Ainsi que pour la catégorisation: ce que j'ai écouté le classe assez nettement côté Third Stream (tendance George Russell), mais apparemment sa production plus tardive est plus orientée jazz rock.

Personnellement, je connais surtout, de la période précédente, ces deux albums en petite formation :




Sinon, avec son big band, celui-ci ( /watch?v=zVb0Edhf0JM ) doit être le top dans le genre débridé (jamais écouté en entier, un peu "too much" pour moi) :

www.allmusic.com/album/tears-of-joy-mw0000141430

Perso, je te recommande justement ce Tears of Joy, At Filmore, Autumn et Soaring.

Je prends bien note, merci.

Si j'aime (presque plus que tout) cet album de compilations d'Ornette Coleman, où puis-je aller (mis à part les albums natifs, que je connais) ?
Ma question porte plus sur le "phrasé" unique (à ma connaissance, d'où ma question) de Coleman, que sur le jeu aussi libre qu'inspiré avec ses colistiers, dont les albums natifs fournissent l'étincelante démonstration.

Là, par exemple, en 1958, avec l'excellent Paul Bley, qui avait invité, à l'initiative de Billy Higgins, Ornette Coleman et Don Cherry à se joindre à son trio du Hillcrest (Higgins & Charlie Haden), après avoir viré le vibraphoniste Dave Pike, qu'aucun des trois ne supportait plus, pour faire place nette à Ornette et Cherry. Enregistrements historiques, par Bley lui-même : /watch?v=su1cDihBbWg

Pour l'anecdote (je radote probablement), Bley a raconté dans une interview que le public très poli du Hillcrest sortait immanquablement du club, sans jamais manifester la moindre désapprobation, dès que le quintet commençait à jouer, pour n'y rentrer que lorsqu'ils s'interrompaient.

Alifie a écrit:

Là, par exemple, en 1958, avec l'excellent Paul Bley, qui avait invité, à l'initiative de Billy Higgins, Ornette Coleman et Don Cherry à se joindre à son trio du Hillcrest (Higgins & Charlie Haden), après avoir viré le vibraphoniste Dave Pike, qu'aucun des trois ne supportait plus, pour faire place nette à Ornette et Cherry. Enregistrements historiques, par Bley lui-même : /watch?v=su1cDihBbWg

Pour l'anecdote (je radote probablement), Bley a raconté dans une interview que le public très poli du Hillcrest sortait immanquablement du club, sans jamais manifester la moindre désapprobation, dès que le quintet commençait à jouer, pour n'y rentrer que lorsqu'ils s'interrompaient.

On ne se lasse pas des meilleures histoires, et cette fois ci: je note !

Question un peu en marge des discussions tenues sur ce fil mais je ne vois pas où elle serait plus à sa place.

Je suis à nouveau dans une phase jazz, ça m'arrive tous les 3-4 ans. Rien de bien aventureux, ma zone de confort Hard Bop / West Coast 1950-1960 et je me rends compte de quelques grosses lacunes que j'aimerais combler.

J'ai notamment découvert tout récemment que Gillespie avait enregistré avec Rollins et Getz (pas tous les trois ensemble, malheureusement). Je vais devoir mettre la main là-dessus. Pas très compliqué à priori et je suis tombé sur ce site qui propose des rééditions "maison" mais semble-t-il très soignées, le tout dans des formats économes en place. Ils ont notamment ceci qui correspond parfaitement à ce que je recherche :  



Site et label fiables selon vous ?

Ce sont des disques un peu fourre-tout, mais pourquoi pas. J'écoute un peu en ce moment même... c'est pas désagréable.

Les crédits et morceaux de cet compil:



Pour compléter mon propos, vu le catalogue, https://www.freshsoundrecords.com, j'imagine que ce label a récupéré les fonds de tiroirs d'autres maisons (après vérif, Wikipedia en dit la même chose   ); ce qui n'est pas forcément mauvais. Ils endorsent eux mêmes depuis 1983.

Label des plus fiables, Cello. Catalan basé à Barcelone.
Tu peux y aller les yeux fermés.
C'est le plus beau catalogue de rééditions de jazz "mainstream" et West Coast.
Souvent 2 LP en un CD, ou un LP complet avec inédits dénichés en complément.
Celui de Dizzy avec Rollins et Getz propose l'intégrale des deux disques d'origine, qui sont des sommets.

Je fonce, merci beaucoup !

Des sommets, en effet, c'est ce que j'en ai lu partout et ce que mes oreilles en ont conclu (basé sur de simples extraits, néanmoins). Étonnant que je sois passé à côté pendant si longtemps.

1957, un inédit de Miles Davis
https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1957-un-inedit-de-miles-davis/
"C'est un trésor qui vient de refaire surface. Considérées comme perdues, ces images sont les plus anciennes connues de Miles Davis en train de jouer sur un plateau de télévision. La séquence de 1957 montre le trompettiste à la tête du quintette français avec lequel il venait d’enregistrer la musique du film "Ascenseur pour l’échafaud" de Louis Malle."

Il y a ce saxophoniste qui me botte décidément bien
Vous auriez quelques disques à me recommander pour mieux le découvrir ?

http://www.loustal.nl/barneywilen.htm

www.discogs.com/fr/Milt-Jackson-Percy-Heath-Barney-Wilen-Kenny-Clarke-Jazz-Sur-Seine/release/6862665
www.discogs.com/Barney-Wilen-Barney-At-The-Club-Saint-Germain-Paris-1959-The-Complete-RCA-VICTOR-Recordings/release/2578943
www.discogs.com/Barney-Wilen-La-Note-Bleue/release/2203237
www.discogs.com/Barney-Wilen-French-Ballads/release/2578183
www.discogs.com/Barney-Wilen-with-The-Mal-Waldron-Trio-Movie-Themes-From-France/release/2577927

en allant jusqu'à la fin des années 80 et, pour la suite, comme tu le sens, par exemple

:

Les archives sonores du site de concerts Wolfgang's Vaults (le festival de Newport, notamment, pour la partie jazz), qui n'étaient plus accessibles qu'aux abonnés, sont de nouveau disponibles à l'écoute libre en streaming, à priori en 320 kbps : www.cv.org/about.html

Alifie a écrit:

Les archives sonores du site de concerts Wolfgang's Vaults (le festival de Newport, notamment, pour la partie jazz), qui n'étaient plus accessibles qu'aux abonnés, sont de nouveau disponibles à l'écoute libre en streaming, à priori en 320 kbps : www.cv.org/about.html

Il est génial ce site. Merci Fifie

renvoie maintenant au site parent, www.wolfgangs.com/music/, accessible uniquement sur abonnement.

Alifie a écrit:

renvoie de nouveau au site parent, www.wolfgangs.com/music/, accessible uniquement sur abonnement.

Ca c'est vraiment dommage. J'y ai écouté un live de Silver avec les Brecker .

L'excellent magazine italien Musica Jazz l'est visiblement toujours autant : www.musicajazz.it/in-edicola-musica-jazz-di-novembre-2019

Si j'adore des albums live enregistrés à l'extérieur dans de grands espaces (comme deux de mes album fétiches, VSOP The Quintet,
et VSOP Live under the sky), que pouvez-vous me conseiller ?
Le cas échéant, les éventuels albums de Sun Ra ne sont pas attendus dans vos propositions.

Mc Coy Tyner : Atlantis et Enlightenment
Keith Jarrett : Nude Ants et Still Live
Chick Corea/Gary Burton : Zurich 78
Weather Report : Live in Tokyo
Herbie Hancock : Flood
Pat Metheny : Travels
Miles Davis : My Funny Valentine

Et en jazz (fusion), quelque chose qui ressemblerait au Return to Forever live au Palladium de New York (mai 1977) ?

arnaud bellemontagne a écrit:

Mc Coy Tyner : Atlantis et Enlightenment
Weather Report : Live in Tokyo
Herbie Hancock : Flood

Brecker Brothers : Heavy Metal Be-bop
A la lisière : Zappa Wazoo et in New York ou encore Chicago Live at Carnegie Hall

Plus jazz, il y a Mingus at Antibes et Mingus and Friends in Concert

Sans doute des trucs de Gil Evans mais faudrait demander à Benedictus.  

arnaud bellemontagne a écrit:

Brecker Brothers : Heavy Metal Be-bop

J'avais boycotté ce groupe quand j'étais étudiant après avoir entendu leur album Out of the Loop, un des rares disques que j'aie largué dans une boutique d'occase.

Ce live n'a rien à voir avec le stérile et aseptisé Out of the Loop, leur période 70's est bien plus créative et inventive.

arnaud bellemontagne a écrit:

Ce live n'a rien à voir avec le stérile et aseptisé Out of the Loop, leur période 70's est bien plus créative et inventive.

OK ils méritent une seconde chance alors !

arnaud bellemontagne a écrit:

Sans doute des trucs de Gil Evans mais faudrait demander à Benedictus.  

Il y a évidemment Svengali et Priestess où l'association instruments acoustiques / instruments électriques pourrait assez bien correspondre; en revanche, ce sont des acoustiques d'église à la réverbération assez (la St George Episcopal Church de New York pour Priestess) voire très dense (la Trinity Church de New York pour Svengali), donc pas vraiment les grands espaces recherchés par Mélo. Le tardif Live at the Public Theatre correspondrait sans doute davantage de ce point de vue-là (mais c'est moins spectaculaire, tant musicalement que du point de vue de la mise en espace sonore.)

Par ailleurs mes live préférés de Gil Evans, à savoir les deux volumes de Live at the Sweet Basil... ben, c'est le Sweet Basil, donc au contraire une toute petite salle très intimiste.

Désolé de ne pas être plus utile...

Dans un grand espace :

:

Dans un tout petit, en effet (11 musiciens sur une scène à peine plus grande qu'une boîte à chaussures) :



/watch?v=nwXyzLR1vaU & /watch?v=PPdsql6KvXM

et sinon, les mêmes, deux ans plus tard, sur une scène un peu plus confortable : /watch?v=BqMYKq71mcc

Alifie a écrit:

"brouet psychédélique" strictement proscrit ... même avec le soutien de Benedictus !

Mais-euh! Combien de fois devrais-je répéter que, sous l'effet du prosélytisme de mon fils, j'ai sensiblement réévalué Miles Davis, et en particulier ses live jazz-rock?

On te donne le crédit d'être (enfin) venu à résipiscence : la citation avait trait à un ancien commentaire de Mélo sur Bitches Brew.