Opéra-Comique - Concert Chausson-Langrée 26/02/14

Debussy
Prélude à l'après-midi d'un faune

Fauré
Pelléas et Mélisande, suite d'orchestre

Chausson
Symphonie en si bémol majeur

Orchestre des Champs-Elysées, Louis Langrée

Même impression globale sur l'orchestre que pour Pelléas de Debussy la semaine dernière, très beaux bois, cordes maigres et à la justesse fluctuante, qui parfois "déraillent" de façon peu heureuse. (en plus ils sont vraiment peu nombreux, j'ai compté, 9 premiers violons, 8 seconds, 7 altos, 5 violoncelles, 4 contrebasses)

J'ai trouvé le Debussy un peu terne et apathique.
Le Fauré n'a jamais autant sonné comme du post-Rameau dans le prélude, très bizarre!

Contre toute attente c'est la symphonie de Chausson qui m'a parue la plus réussie, avec moins de soucis et finalement une belle lecture, très vive et équilibrée, et des cuivres plus mesurés que dans Pelléas de Debussy.
Peut-être que mon placement a joué, j'étais au 3è balcon, mais après l'entracte, pour Chausson, je me suis replacé complètement sur le côté en bergerie, juste au-dessus de l'orchestre, et j'ai trouvé ça meilleur.

Une belle soirée, au moins pour le Chausson!  

Ah oui, sinon, je me demande si le public de cette salle n'est pas dans les plus hautes catégories en terme de pénibilité, et c'est pour ça que je me suis replacé dans une espèce de loge en bergerie où j'ai pu être tranquille, après l'entracte.
Derrière moi un sac en plastique qui remue, à côté de moi un portable qui sonne pendant le dernier accord de la mort de Mélisande   , et après le 1er mouvement de Chausson, alors qu'une partie de la salle applaudit, un idiot attend le calme et crie "On applaudit pas entre les mouvements!!"
Comme si c'était grave... en plus ça pourrait se discuter: après un mouvement qui se termine de façon aussi affirmative, avec une vraie fin, après tout, on applaudit bien à la fin d'un acte à l'opéra, pourtant l'oeuvre n'est pas terminée non plus...

Oui, franchement, applaudir entre les mouvements, je n'aime pas (parce que je n'aime pas les applaudissements de toute façon, du moins pas tout de suite après la musique), mais ce n'est vraiment pas grave, la musique s'est arrêtée, et ce n'est pas comme lorsqu'il y a une action théâtrale (où c'est bénin, mais plus gênant).

Si, là où c'est un peu pénible, c'est pour les lieder, parce que ça devient vite laborieux... mais le public de ces concerts est généralement informé.

Xavier a écrit:

Ah oui, sinon, je me demande si le public de cette salle n'est pas dans les plus hautes catégories en terme de pénibilité,

Ça dépend... pour Atys, rarement vu un tel degré d'écoute (c'était même oppressant, on sentait qu'on n'avait pas le droit de bouger).

Pour Pelléas en revanche, les bonbons au paradis, c'était le grand concours. Est sorti vainqueur celui qui a déballé tranquillement son bonbon, et une fois fait, a consciencieusement froissé l'emballage dans sa main.


Effectivement, pas beaucoup de cordes pour ce répertoire... Pourtant, il n'y a pas les limitations de la fosse cette fois, mais il est vrai que ça coûte cher en masse salariale pour un ensemble indépendant.

Mardi, lors de Pélleas, le chef s'est retourné vers la salle et à gueulé subitement "Taisez-vousrrrrrrr". Pas durant la musique, mais lors d'un changement de décors entre deux actes.

C'est clair qu'il faut un sacré self-control quand tu diriges une telle oeuvre et que tu as ce type de public derrière toi.   

Franchement, pendant un précipité (assez long) entre deux tableaux, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas parler. On est entre deux actes, et le metteur en scène impose au public d'attendre pour changer son décor, je ne vois vraiment pas l'intérêt d'attendre religieusement. Et même si on était entre deux tableaux du même acte (pour Trovatore par exemple), ça ne me paraît pas gênant du tout.

Les lumières revenaient légèrement, ce qui signifiaient que le spectacle était suspendu.

D'ailleurs, généralement, le public reste silencieux, jusqu'à constater qu'il attend pour rien, et se met à causer pour passer le temps. Là, franchement, inexplicable pour moi.

J'imagine qu'il y avait beaucoup de bruit pendant la musique et que Langrée a explosé à l'entracte.

J'en ai aussi vu qui rallumaient leur portable entre deux actes... bon, encore, tant que ça ne dérange pas et qu'ils l'éteignent rapidement, ça va.
Y a de sacrés drogués quand même.

C'est vrai que vu le volume sonore confidentiel de l'ensemble, on entendait particulièrement bien... tout le reste.

Xavier a écrit:

J'en ai aussi vu qui rallumaient leur portable entre deux actes... bon, encore, tant que ça ne dérange pas et qu'ils l'éteignent rapidement, ça va.
Y a de sacrés drogués quand même.

Oui, il y en a qui passent le temps pendant aussi.

Le pire que j'aie eu, c'est pendant quinze minutes de Tristan (début du III : Prélude, Pâtre et premiers récitatifs), quelqu'un qui jouait manifestement à un jeu vidéo, on entendait des bips en permanence à vitesse irrégulière mais très rapprochée. Je me demande ce que faisaient les voisins, franchement, parce que c'était à dix rangs de moi, au milieu d'une rangée... Je crois que tout patient que je suis, j'aurais fini par lui prendre le truc des mains. Peut-être un gamin que sa mère défendait, ou un truc dans le genre. Ça s'est arrêté peu vers les premières répliques de Tristan.

Le chef a raison ... il y en a ras le bol des gens qui viennent en concert pour faire salon ...

Globalement d'accord avec Xavier, à ceci près que j'ai été gêné à plusieurs reprises pendant la symphonie de Chausson par le déséquilibre entre les vents (23) et les cordes (31). En outre, ça manquait de puissance et d'éclat dans certains passages du fait de la maigreur de l'effectif et la tenue d'ensemble n'était pas impeccable. Je ne comprends pas très bien qu'on nous vende cet orchestre comme "authentique" et qu'on mette un effectif de cordes aussi ridicule et sans doute très inférieur à ce qui se pratiquait à l'époque. Je suis content d'avoir entendu la symphonie de Chausson en vrai, effectivement bien dirigée, mais également frustré.

Oui, à écouter les récents enregistrements de Debussy et Dukas de Roth avec son orchestre les Siècles, je me dis que c'est davantage eux que j'aimerais entendre dans Pelléas ou Chausson dans cette optique-là.