[Favart] Rameau – Castor & Pollux – Pichon

Le 21 mars à l'Opéra-Comique. 


Castor, Bernard Richter
Pollux, Florian Sempey
Télaïre, Judith van Wanroij
Phébé, Michèle Losier
Jupiter, Christian Immler
Cléone, une suivante d’Hébé, une Ombre heureuse, Katia Velletaz
Un athlète, Mercure, un Spartiate, Cyrille Dubois
Le Grand Prêtre de Jupiter, Tomislav Lavoie

Chœur et orchestre, Ensemble Pygmalion
Raphaël Pichon, direction


Superbe distribution – je déplore seulement que Michèle Losier fasse carrière dans ce répertoire qui exalte surtout ses défauts, c'est-à-dire une émission couverte, en arrière et uniforme, qui gêne grandement l'incisivité, la couleur et l'intelligibilité. Dans un rôle de déclamation comme Phébé (où, à la rigueur, on se moque de la qualité du chant), c'est vraiment dommage. 

Pour le reste, Wanroij, Richter, Sempey et même Velletaz pour jouer les utilités, ça promet beaucoup !

Comme le plus souvent, choix de la version de 1754, nettement moins réussie dramatiquement (beaucoup moins de contradictions chez les frères) que 1737. Musicalement, on y gagne en revanche la suppression du Prologue, pas très intéressant. 

Ce sera la première fois que j'entendrai l'Ensemble Pygmalion en salle, je suis très curieux (il peut y avoir beaucoup de surprises, surtout pour un ensemble de ce type) – et assez émoustillé. 

Il y aura du beau linge, je suppose.

Hum... Christie a enregistré quelle version lui? Parce qu'il me semble qu'on a le prologue ou c'est moi qui débloque??

En tout cas, j'attends beaucoup de ce concert aussi!

Polyeucte a écrit:

Hum... Christie a enregistré quelle version lui? Parce qu'il me semble qu'on a le prologue ou c'est moi qui débloque??

Oui, il existe deux versions (ou trois, si l'on inclut la version très condensée d'Erede) de 1737 au disque, dont Christie (l'autre étant l'épouvantable version Harnoncourt). Mais je n'ai pu trouver trace d'aucune version scénique utilisant 1737 (il y en a assurément eu, mais je n'en ai pas vu depuis 1993, la dernière fois avec Christie...). 1754 ajoute une sorte de dénouement heureux à l'acte I, qui caricature la psychologie de Pollux, sorte de Turc généreux, rendant certaine l'issue du drame... Alors qu'en 1737, les enjeux sont beaucoup plus serrés. Par ailleurs, cet acte I n'apporte pas grand'chose musicalement, et j'aime beaucoup le début de l'opéra par la déploration du chœur et de Télaïre, je trouve ça plus fort qu'après la bataille de 1754, surtout qu'on ne fait pas d'entracte...

J'aime davantage le Trio des Enfers dans 1737 aussi, mais il est vrai que 1754 a un duo très touchant entre les deux frères dans les Champs-Élysées.