Jean Fournet ne semble pas intéresser grand monde !
C'est un interprète qui m'a longtemps intrigué : un chef français quasiment inactif en France dont on ne parlait pour ainsi dire jamais...
Un chef qui n'a pas été prophète en son pays ou il a eu à son passif le fait d'avoir été le Chef de l'Orchestre de Radio-Paris durant les années noires, orchestre qu'apparemment il a relativement peu dirigé en concert mais avec lequel il a fait les premiers enregistrements de La damnation de Faust et de la Grande Messe des Morts de Berlioz. Pendant les années cinquante, il a enregistré quelques opéras (Pélléas et Mélisande, Louise, Les pécheurs de perles) et pas mal de musique française pour Philips (La quasi-totalité de ces enregistrement a été transférée sur CD par Forgotten Records). Il a ensuite longtemps dirigé en Hollande, l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam et l'Orchestre de la Radio des Pays-Bas et, durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, il a enregistré de nouveau des pages de musique française pour Denon. A partir de ces concerts à la tête de cet orchestre, le label néérlandais Q-Disc a publié un boitier de 8 CDs qui comporte un DVD en prime (Le Concerto de Beethoven interprété par Zino Francescatti) :
En fait, j'ai découvert Jean Fournet tardivement au Japon : Il y était très populaire ("Le grand maitre français", disaient les japonais) et un label japonais, Fontec, éditait des CDs à partir des prises de son de ses concerts :
http://www.hmv.co.jp/en/search/advanced_1/category_1%2C2%2C3%2C4%2C5%2C7%2C9%2C10%2C23%2C24/formattype_1/keyword_fournet/sort_datedesc/target_SEARCH/
C'est à Tokyo qu'il a donné ses deux derniers concerts, les 20 et 21 décembre 2005. Ces concerts ont fait l'objet de SACD et DVD. Un bel hommage, n'est-ce pas ? En tous cas, l'illustration même du dicton : on n'est jamais prophète en son pays.