Pleyel - Brahms Requiem, Messiaen - Järvi - Mai 2014

mercredi 21/05 2014 20:00
jeudi 22/05 2014 20:00

Orchestre de Paris
Choeur de l'Orchestre de Paris
Paavo Järvi : direction
Marita Sølberg : soprano
Matthias Goerne : baryton
Lionel Sow : chef de choeur

Olivier Messiaen
Le Tombeau resplendissant

Johannes Brahms
Ein deutsches Requiem

J'y vais mercredi.
Jamais entendu le Requiem de Brahms en concert, et puis cette belle pièce de Messiaen n'est pas jouée tous les quatre matins. (entendue à Garnier à la fin des années 90 si je ne dis pas bêtises)

J'ai manqué l'heure des réservations en juin de l'année dernières... impossible de trouver une place abordable depuis. Pourtant, le Chœur de l'OP + Goerne, c'est immanquable – moi non plus je ne l'ai jamais vu en salle, j'attendais une version propice.

Le couplage est sympa en effet.

Dommage. J'espère qu'il y aura une captation de France Mu. Tu me raconteras...

Magnifique Tombeau de Messiaen!   
Belle initiative de jouer cette pièce rare.
C'était tranchant, virevoltant, coloré, tourbillonnant, avec tout le recueillement nécessaire pour la fin...
Bon, sinon pas de bol dans mon placement, une tousseuse pro à ma gauche, un tousseur pro à ma droite... mais j'ai essayé de faire abstraction...

Je n'avais pas écouté le Requiem allemand de Brahms depuis de nombreuses années, avec un souvenir très mitigé.

A part quelques passages de certains mouvements un peu longuets à mon goût, dans l'ensemble j'ai été pris.
Quel 2è mouvement!
Très belle prestation du choeur en dehors des aigüs un peu limites des ténors et des sopranos, mais ce n'était pas très gênant.
Goerne sublime, enveloppant, comme en apesanteur... Solberg très bien aussi.

Pas de diffusion radio annoncée dans le programme.

Oeuvre de jeunesse de Messiaen , impétueuse , très marquée par l'influence de Stravinsky  ; admirable dernière scène sur les béatitudes où étrangement Wagner n'est pas absent ...

Bref curieuse oeuvre , vigoureuse et colorée , parfois sèche et brutale , faite de contrastes et de ruptures .

On peut comprendre que Messiaen n'ait pas tenu à ce qu'on s'en souvienne comme marque de son art  . Il interdira toute sa vie son exécution , et s'opposera à sa publication .

L'interprétation du  deutsches Requiem par Paavo Järvi fut d'une exceptionnelle force par sa rigueur , la maitrise de sa battue , l'absence de toute tentation expressive ....seul le texte , tout le texte . Goerne lui-même s'y plia avec une profondeur sobre . Cette simplicité ne donna que plus de force et de grandeur à ce Requiem si singulier .

Jusqu'à ce dernier psaume , "Selig sind die Toten"   Heureux les morts , où les choeurs ont démontré une vraie splendeur dans les canons , une grande qualité harmonique , une clarté de la déclamation et une finesse des couleurs inouïes . Je n'ai pas trouvé de défaillance dans les aigus , pas du tout , notamment dans cette phrase si moelleuse et si ténue " Oui dit l'Esprit" , mais une grande pureté des sopranos .

A noter les micros d'enregistrement . ( probablement une diffusion à venir )

Stranglerfig a écrit:

On peut comprendre que Messiaen n'ait pas tenu à ce qu'on s'en souvienne comme marque de son art  . Il interdira toute sa vie son exécution , et s'opposera à sa publication .

Ah tiens, moi je ne comprends pas, je trouve que ce n'est pas si loin du niveau des Offrandes oubliées et même peut-être au-dessus de l'Hymne au Saint Sacrement.

Merci Stranglerfig et Xavier pour vos commentaires, c'est enrichissant à lire même sans s'être déplacé.

J'ai trouvé ça très bien aussi (mercredi soir) : le Messiaen m'a assez plu (bien que je n'aie pas les habitudes d'écoute pour l'apprécier pleinement), et j'ai adoré le Requiem allemand (comme Xavier j'ai trouvé la 2e section extraordinaire - "Denn alles Fleisch, es ist wie Gras" !). Superbe choeur en effet  ; orchestre très tendu et nerveux. Goerne inspiré (même si j'ai trouvé les graves un peu faibles), Solberg mais un peu moins plu, peu de présence, aigus difficiles et diction moyenne. Les solistes sont de toute façon assez secondaires (il doit être un peu frustrant de devoir attendre assis près d'une heure pour chanter deux minutes).