[Jazz] Playlist

Un album mineur qui vaut surtout par son line-up milesien : Steve Grossman était encore chez Miles quelques semaines auparavant et la séance date de quelques jours après le concert de l'île de Wight, dernière apparition de Corea et Holland au sein de la formation (que DeJohnette quittera lui deux ans plus tard). A part le 1er titre, la tonalité générale, probablement impulsée par Grossman, est plutôt coltranienne, mais dans le genre bâclé (Corea y joue plutôt comme Alice que comme McCoy Tyner ) et faute de matériau un peu consistant, c'est l'impeccable DeJohnette qui s'en tire le mieux.

n.b. servimg vient de changer son interface, javascriptée ++ maintenant : pas un cadeau pour les dinosaures

Chet Baker 4tet

Fasching Jazz Club, Stockholm
Dec 11, 1978

Chet Baker - trumpet, vocals
Phil Markowitz - piano
Jean-Louis Rassinfosse - bass
Jeff Brilllinger - drums

1) If I Should Lose You - 11:30
2) Sad Walk - 15:14
3) There Will Never Be Another You - 10:01
4) But Not For Me - 12:10
5) Love For Sale - 15:23
6) The Touch Of Your Lips - 15:18

private recording

un superbe The Touch Of Your Lips notamment et le Love for Sale au beat funky que jouait Chet Baker après l'avoir enregistré avec Michael Brecker dans l'arrangement de Don Sebesky (sur You can't go home again, album atypique mais hautement recommandable de Chet).

Alifie a écrit:

(Corea y joue plutôt comme Alice que comme McCoy Tyner  )

Si c'est le cas ça veut dire que Corea à joué avec 2 doigts au lieu de 2 mains.   

En bonne harpiste qu'elle était aussi, Alice s'y entendait pourtant pour balancer derrière Trane des nappes sonores légèrement indigestes. Ceci dit, si tu as l'occasion d'écouter l'album, qui m'a moi laissé sur ma faim, je serais curieux de connaître ton impression.

Legerement indigeste...bel euphémisme.  
Je dirais fadasse au possible...surtout lorsque on pense a ce que faisiait McCoy Tyner dans la formation précédente.   

Je vais essayer d'ecouter le disque, mais le Matana Roberts est prioritaire sinon Dark Magus va me   

Miles Davis:Birth of the Cool (57)



Je redecouvre totalement ce disque.

Un chef d'oeuvre d'élégance et de raffinement.
(Darn that Dream excepté...mais qui m'a foutu un chanteur dans cette session? Dieu que je deteste le jazz vocal    )



J'en reviens pas de cet opus génial... 

Matana Roberts:Coin Coin Chapter One (2011)



Un projet ambitieux.
Belle ferveur a l'alto qui peut rappeler les envolées des glorieux prédécesseurs (Trane, Pharoah and co).

Un certain sens du cérémonial et de la théâtralité peut faire penser à l'Art Ensemble of Chicago. Mais je dois dire que c'est l'aspect du disque qui m'a le moins interpellé (encore une fois je n'aime pas le jazz vocal...à la notable exception du splendide Léon Thomas sur le Karma de Pharoah Sanders)

J'ai vu qu'elle a réalisé d'autres disques (Chicago Project, Live in London).
Je vais voir de quoi il en retourne...   

arnaud bellemontagne a écrit:

(encore une fois je n'aime pas le jazz vocal...à la notable exception du splendide Léon Thomas sur le Karma de Pharoah Sanders)

  ?????

Splendide ? Leon Thomas ? le même que moi je trouve insipide et qui m’indispose tellement que j'hésite toujours à écouter  « Karma » ou « Jewels of Tought » à cause de sa présence incongrue ?

il faut se rendre à l’évidence, nous ne sommes pas tous faits sur le même moule,   alors si le chant de Matana Roberts te fait le même effet que sur moi celui de Leon Thomas, je te plains et je regrette de t’avoir fourvoyé dans cette écoute.  

En tout cas c'est sympa d’y avoir jeté une oreille  

arnaud bellemontagne a écrit:

J'ai vu qu'elle a réalisé d'autres disques (Chicago Project, Live in London).
Je vais voir de quoi il en retourne...   

Chicago Project est moins ambitieux, j'aime moins bien que ce soit un très bon disque, mais étant donné nos divergences d'ouïe, tu va sûrement préférer  

Moralité : on est une poignée de jazzfans invétérés sur le forum et il n'y en a pas deux qui ont les mêmes goûts.

P.S. je suis moi aussi au fan-club de Leon Thomas

Alifie a écrit:

Moralité : on est une poignée de jazzfans invétérés sur le forum et il n'y en a pas deux qui ont les mêmes goûts.

P.S. je suis moi aussi au fan-club de Leon Thomas

   Bah ! ça m’a l’air d’être pareil chez les purs classic-fans du forum, ce qui n’empêche pas d’échanger délicatement, pas comme je pourrai le faire si je ne respectais pas les goûts d'autrui, comme par exemple:

Mais qu’est-ce que lui trouvez à ce chanteur melliflu, à cette voix qui manque de caractère, d’expressivité, d’inventivité, terriblement classique dans sa façon de chanter, complètement décalé dans le contexte des deux disques précités, style crooner pour ménagères de 50 ans, mais 50 ans de l’époque, celles qui vont aujourd’hui allègrement vers leurs cent ans, hein ? qu’est-ce que vous lui trouvez ?

ce que bien entendu je me garderai bien de faire, je suis tellement tolérant que l'idée ne m'effleurerais même pas   

D'abord, c'est un superbe crooner (ça marche aussi pour les de plus de 60 ans, même si pas tous à l'évidence) et puis tu en connais beaucoup des chanteurs de jazz qui yodlent ?

Quant au côté décalé ou incongru selon toi de sa participation aux albums Impulse de Sanders, je ne te suis pas : aussi tonitruants puissent-ils être par moments, ils sont tout de même placés pour l'essentiel sous le signe d'un orientalisme naïf, pour ne pas dire de pacotille. On est tout de même assez loin de l'orthodoxie free et à mon avis Leon Thomas, avec son style vocal singulier * s'y intègre au contraire tout à fait bien (Karma ou Jewels of Thoughts avec Linda Sharrock par ex. perdraient certainement beaucoup de leur sel).

Et Sanders a conservé, avant même son tunnel world, un vrai goût pour le le décalé, voire le kitsch : synthés dignes de Klaus Wunderlich ou arrangements guillerets avec des voix d'enfants sur certains albums de son label Theresa et je me souviens aussi, mais n'en retrouve plus le titre, d'un LP en grande formation où les orchestrations évoquaient elles assez franchement La Croisière s'amuse.

* adopté non pas après un voyage au Tyrol, mais suite à une extinction de voix, a-t-il confié dans une interview

darkmagus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

(encore une fois je n'aime pas le jazz vocal...à la notable exception du splendide Léon Thomas sur le Karma de Pharoah Sanders)

  ?????

Splendide ? Leon Thomas ? le même que moi je trouve insipide et qui m’indispose tellement que j'hésite toujours à écouter  « Karma » ou « Jewels of Tought » à cause de sa présence incongrue ?

il faut se rendre à l’évidence, nous ne sommes pas tous faits sur le même moule,   alors si le chant de Matana Roberts te fait le même effet que sur moi celui de Leon Thomas, je te plains et je regrette de t’avoir fourvoyé dans cette écoute.  

Pas du tout ça m'a beaucoup interessé, ca fait du bien de voir qu'une nouvelle génération s'affirme.
Je vais te faire hurler (crois moi   ) mais je pense que Corea est plus fidéle à Coltrane sur Cappucino que Matana Roberts sur Coin Coin...malgré la sonorité "studio" de Steve Gadd.Si.J'assume.   
Le chant de Leon Thomas est baigné de lumière et se marie bien avec la beatitude optimiste de la musique de Karma (ah Colors...  ) .

Circle - Live at the Jazzhaus, Hamburg
3 or 4 or 5 March 1971

Anthony Braxton - alto saxophone, sopranino saxophone, clarinet, flute
Chick Corea - piano
Dave Holland - bass
Barry Altschul - drums, percussion

1. Composition 6A - 23:17 (Anthony Braxton)
2. Rhymes - 08:10 (Chick Corea)
3. Toy Room - 07:30 (Dave Holland)
4. Q & A - 11:04 (Dave Holland)
5. Composition 6I - 22:57 (Anthony Braxton)
6. Composition 6F - 10:25 (Anthony Braxton)
7. There Is No Greater Love - 25:03 (Marty Symes, Isham Jones)

Recorded and broadcast by NDR - Norddeutscher Rundfunk

merveilleux quartet, qui illustrait à la perfection la dimension ludique du jazz : ce concert est tout aussi tonique et excitant que celui de Paris édité par ECM et il est fort bien enregistré (arnaud, tu sais où trouver ça, je pense).

arnaud bellemontagne a écrit:

Je vais te faire hurler (crois moi   ) mais je pense que Corea est plus fidéle à Coltrane sur Cappucino que Matana Roberts sur Coin Coin...malgré la sonorité "studio" de Steve Gadd.Si.J'assume.   

Non, non, je ne hurle pas, harmoniquement tu as sûrement raison, je n'ai pas les compétences pour l'entendre, mais j’avais précisé que je parlais de l’esprit plus que de la lettre, c'est à dire du "discours" musical, de sa rage, sa véhémence, sa douleur contenue, autant d'éléments absents chez Corea, et que manifestement il ne recherche pas d'ailleurs, pas plus que Jarrett ou McLaughlin.

arnaud bellemontagne a écrit:

Le chant de Leon Thomas est baigné de lumière et se marie bien avec la beatitude optimiste de la musique de Karma (ah Colors...  ) .

J’y arrive pas, j’écoute en ce moment même « Colors », et j’y arrive pas   

Je parie qu' Alifie et toi vous vous pâmez à l’écoute de l’inénarrable Bob Dorough sur « Nothing Like You» de Miles davis, que vos yeux se mouillent de larmes aux échos lisses et veloutés du Bobby Hartmann de « Lush Life » aux côtés de John Coltrane,    peut-être même que vous vouez un culte à ce bon Mel Tormé...mais moi j'y arrive pas;   

A ces crooners sirupeux, je préfère de loin la voix hésitante, susurrante, brisée, blessée, voilée, mais tellement touchante de cet anti-chanteur qu'est Chet Baker, et qu'Archie Shepp saura inviter pour ce qui sera un de ses derniers enregistrements (à Chet).

darkmagus a écrit:

Je parie qu' Alifie et toi vous vous pâmez à l’écoute de l’inénarrable Bob Dorough sur « Nothing Like You» de Miles davis, que vos yeux se mouillent de larmes aux échos lisses et veloutés du Bobby Hartmann de « Lush Life » aux côtés de John Coltrane,    peut-être même que vous vouez un culte à ce bon Mel Tormé...mais moi j'y arrive pas;  

Je ne suis pas un inconditionnel, loin de là, de ce style de jazz vocal, mais oui ou à peu près en ce qui me concerne pour les trois : Tormé, c'est un monument de justesse et de mise en place, Nothing like you essentiellement parce que Gil Evans en est l’arrangeur et quant à Johnny Hartman, uniquement parce qu’il s’agit d’un album de Coltrane (il y a tout de même plus de fantaisie chez Leon Thomas avec son inimitable yodl).

Citation :

A ces crooners sirupeux, je préfère de loin la voix hésitante, susurrante, brisée, blessée, voilée, mais tellement touchante de cet anti-chanteur qu'est Chet Baker

Dans les dernières années seulement : à son retour en 1974, Chet chantait encore remarquablement et il a toujours scaté à merveille (Aldo Romano a raconté dans un portrait radiophonique de Chet que lors de chaque trajet en tournée, il ne s’arrêtait pratiquement jamais).

Alifie a écrit:

Je ne suis pas un inconditionnel, loin de là, de ce style de jazz vocal, mais oui ou à peu près en ce qui me concerne pour les trois : Tormé, c'est un monument de justesse et de mise en place, Nothing like you essentiellement parce que Gil Evans en est l’arrangeur et quant à Johnny Hartman, uniquement parce qu’il s’agit d’un album de Coltrane (il y a tout de même plus de fantaisie chez Leon Thomas avec son inimitable yodl).

je ne parlai que des chanteurs, bien entendu que j'apprécie les parties instrumentales, de plus je ne parlai pas de la forme (de la justesse et de la mise en place), mais du fond (de la voix, de l'intonation, du ressenti, de ce que j'appelle "le discours")

Alifie a écrit:

Dans les dernières années seulement : à son retour en 1974, Chet chantait encore remarquablement et il a toujours scaté à merveille (Aldo Romano a raconté dans un portrait radiophonique de Chet que lors de chaque trajet en tournée, il ne s’arrêtait pratiquement jamais).

oui pour hésitante et brisée, mais jeune, elle était déjà fragile, blessée, sussurante et voilée.

Bon d'accord, tu ne peux pas piffer les crooners, même si Chet a été le crooner n° 1 du jazz cool, mais Chet avec des , tu te débrouilles comment ?

... un peu court, je sais, mais je ne me vois pas me lancer dans un mini-débat, où j'aurais peu à dire *, gravité vs. légereté dans le jazz, ou (ne le prends pas comme une fourberie) supériorité intrinsèque du registre "We are the victims" à la Shepp sur tout autre, Coin-Coin % Corea par ex.

* j'ai moi aussi quelques incompatibilités avec les aspects "musak" du jazz, essentiellement du côté vocal (nooon, pas de Tony Bennett chez moi !) et une large indifférence également au registre "concours de tricot" dans le jazz binaire (qu'on ne saurait bien sûr réduire à ça, comme l'a écrit arnaud) mais, comme tu le sais déjà, mes crispations personnelles sont plutôt du côté du crossover jazz-world (Don Cherry mis à part, tout de même)

Alifie a écrit:

Bon d'accord, tu ne peux pas piffer les crooners, même si Chet a été le crooner n° 1 du jazz cool, mais Chet avec des      , tu te débrouilles comment ?

comme d'hab. : je sépare le bon grain de l'ivraie (j'ouvre une oreille et je ferme l'autre)    

Alifie a écrit:

... un peu court, je sais, mais je ne me vois pas me lancer dans un mini-débat, où j'aurais peu à dire *, gravité vs. légereté dans le jazz, ou (ne le prends pas comme une fourberie) supériorité intrinsèque du registre "We are the victims" à la Shepp sur tout autre, Coin-Coin % Corea par ex.

j'avoue que de mon côté je privilégie souvent le fond à la forme, (probablement dû au fait que je ne suis pas musicien), surtout si celui-ci est dramatique, je ne m'appelle pas darkmagus pour rien,    mais j'aime aussi beaucoup de musiques sans discours particulier autre que celui de faire de la musique ( tout le jazz des origines ou presque*, tout le mainstream ou presque**, tout le hard-bop ou presque***...). Idem en classique bien sûr.

* On peut trouver du drame des les débuts du jazz enregistré, avec certains Ellington de 1927 et les merveilleux Bubber Miley (t) et Adelaïde Hall (vocal), ou les interventions insistantes et "tendues" de King Oliver par exemple.

** Edit: côté mainstream, on peut citer Lester Young et surtout Billie Holliday, qui oeuvrent peu dans le joyeux   

***....et je ne parle pas de Miles...  

très beau trio... mais le producteur aurait dû penser à baîllonner Masabumi Kikuchi, qui couine comme un cochon qu'on égorge , on a un un peu de mal à s'en abstraire en écoutant l'album.

darkmagus a écrit:

 

Je parie qu' Alifie et toi vous vous pâmez à l’écoute de l’inénarrable Bob Dorough sur « Nothing Like You» de Miles davis

What?        

Je DETESTE ce morceau et ce chanteur , il gâche completement la cohésion interne de Sorcerer. Encore une idée saugrenue de manager...franchement Miles aurait du faire usage de ses talents de boxeur!   

Je le redis, je n'aime pas du tout le jazz vocal et je maudis Sinatra jusqu'a la fin des âges   ...Leon Thomas c'est autre chose son "cosmic yodel" est loin du jazz de cabaret...d'ailleurs je crois que Demetrio Stratos d'Area s'est inspiré de lui, mais bon ça ne parlera pas à grand monde ici je pense...

Pour moi le jazz c'est avant tout de l'expression instrumentale (tout comme le prog d'ailleurs) en tout cas c'est ce qui m'interesse dans cette musique.   

arnaud bellemontagne a écrit:

Pour moi le jazz c'est avant tout de l'expression instrumentale (tout comme le prog d'ailleurs) en tout cas c'est ce qui m'interesse dans cette musique.   

    j'ai TRES longtemps partagé ton avis, je n'achetai JAMAIS de jazz vocal, hormis Ray Charles que j'adule, et puis cette catégorie manquant dans ma cdthèque, je m'y suis mis il y a quelques années, et j'y ai trouvé des perles d'émotion, surtout chez les femmes, et pas forcément chez les plus connues (Bessie - Billie - Sarah - Nina - Ella) :  Ethel Waters, Mildred Bailey, Dinah Washington, Lena Horne, Anita O' Day, Blossom Deary, Abbey Lincoln, voire le jovial Jimmy Rushing m'ont souvent bouleversé   

quant à Adelaïde Hall chez Duke: elle ne "chantait" pas, elle émettait des borborygmes (pas du scat hein!) très spécifiques dans lesquels passait toute la misère du monde. C'était plus un instrument qu'une voix.

Alifie a écrit:

Circle - Live at the Jazzhaus, Hamburg
3 or 4 or 5 March 1971

 merveilleux quartet, qui illustrait à la perfection la dimension ludique du jazz : ce concert est tout aussi tonique et excitant que celui de Paris édité par ECM et il est fort bien enregistré (arnaud, tu sais où trouver ça, je pense).

Merci pour la suggestion.
C'est l'année exacte de la conversion de Chick à la scientologie et, plus musicalement parlant, de son virage anti-hermétique. J'y pense en écoutant ça, il devait être en plein questionnement "quel sens ça a de jouer comme ça ?"

+
Art Pepper : Thursday night at the Village Vanguard.  Toujours aussi touchant.

jerome a écrit:

Alifie a écrit:

Circle - Live at the Jazzhaus, Hamburg
3 or 4 or 5 March 1971

 merveilleux quartet, qui illustrait à la perfection la dimension ludique du jazz : ce concert est tout aussi tonique et excitant que celui de Paris édité par ECM et il est fort bien enregistré (arnaud, tu sais où trouver ça, je pense).

Merci pour la suggestion.
C'est l'année exacte de la conversion de Chick à la scientologie et, plus musicalement parlant, de son virage anti-hermétique. J'y pense en écoutant ça, il devait être en plein questionnement "quel sens ça a de jouer comme ça ?"

Vu ce qu'il a fait après (RTF   + albums sous son nom) si j'osais je dirais vive la sciento... 

CHARLIE HADEN'S "NEW LIBERATION MUSIC ORCHESTRA"

Umbria Jazz 2004
Teatro Morlacchi, Perugia
July 12, 2004

Charlie Haden, bass
Carla Bley, piano, arrangements
Chris Cheek, tenor sax
Tony Malaby, tenor sax
Miguel Zenon, alto sax
Michael Rodriguez, trumpet
Seneca Black, trumpet
Curtis Fowlkes, trombone
Ahnee Sharon Freeman, French Horn
Joe Daley, tuba
Steve Cardenas, electric guitar
Matt Wilson, drums

1. Radio intro (10:33)
2. Not In Our Name (6:57)
3. Amazing Grace (8:00)
4. This Is Not America (8:42)
5. Blue Anthem (8:33)
6. America The Beautiful (9:41)
7. Lift Every Voice and Sing > Skies Of America (8:04)
8. Going Home (8:55)
9. Throughout (12:23)
10. Adagio (11:09)
11. Turnaround (13:16)

TT: 106:28

DVB-S radio broadcast by "RadioTre Suite Jazz", RAI Radio3

Haden a enregistré quelques jours après à Rome l'album Not in your Name, le dernier du Liberation Music Orchestra, où l'on retrouve le même personnel et le même répertoire que dans ce concert.

Encore et toujours Birth of the Cool de Miles.   

Je ne m'en lasse pas.

Pour retrouver le raffinement et la finesse de cette esthétique, il faut aller voir du côté du jazz West Coast que je connais si peu? de Gerry Mulligan? de Lee Konitz?

Merci pour vos conseils.

(je precise que j'ai déjà les disques de Miles avec Gil Evans)

Il y a aussi d'autres disques de Gil Evans (comme tu sais).

Sinon, j'aime bien ceci, essaye toujours :
/watch?v=PHqYYjsZ6M0

arnaud bellemontagne a écrit:

Encore et toujours Birth of the Cool de Miles.   

Je ne m'en lasse pas.

Pour retrouver le raffinement et la finesse de cette esthétique, il faut aller voir du côté du jazz West Coast que je connais si peu? de Gerry Mulligan? de Lee Konitz?

Merci pour vos conseils.

(je precise que j'ai déjà les disques de Miles avec Gil Evans)

Je crois que rien ne ressemble à « Birth of the Cool » qui comme tu le sais fut une expérience sans lendemain. Et c’est effectivement vers le west coast qu’il faut te tourner pour obtenir un climat vaguement similaire. Mulligan et Konitz en effet, mais aussi Bud Shank, Art Pepper, Shelly Mane, Richie Kamuca, Frank Rosolino, Hamton Hawes, Paul Desmond (plutôt hors Brubeck). Tu peux essayer des compils pour tester.

sinon deux ou trois choses à peu prêt approchantes que j'ai chez moi:

"Pure Desmond": Desmond, Ron Carter, Connie Kay plus un guitariste (Ed Bickert)
"Bossa Antigua": Desmond, Gene Wright ou Gene Cherico, Connie Kay, Jim Hall
"Two of a Mind": Mulligan, Desmond, Wendell Marshall ou Joe Benjamin, Connie Kay ou Mel Lewis
"Blue Dove": le MJQ (avec Connie Kay    ) plus Desmond
" West Coast Jazz in England": Joe Gordon, Richie Kamuca, Buss Freeman, Monty Budwig, Shelly Mane
"Together": Chet Baker, Desmond (j'aime bien Paul Desmond    ), différents intervenants dont Steve Gadd, Ron Carter, Tony Williams, Jim Hall
"Western Suite": Jimmy Giuffre, Bob Brookmeyer, Jim Hall
j'ai aussi deux compils d'Art Pepper où interviennent la plupart des gens cités plus haut ainsi que des Stan Getz qui a enregistré avec Shank, Mulligan, Brookmeyer, Baker...peut-être même avec Desmond   

Je pense cependant qu'Alifie en saura plus que moi et te guidera plus sûrement, après le jazz-rock, le west coast est le style que je maîtrise le moins;   

darkmagus a écrit:

Je pense cependant qu'Alifie en saura plus que moi et te guidera plus sûrement

Hé bien, non, Alifie est certainement moins savant en jazz cool ou West Coast que néthou ou jerome (le Bill Perkins m'a l'air vraiment chouette, je vais écouter le reste de l'album, merci jerome).

Pour Konitz, il y a déjà l'album Lee Konitz meets Jimmy Giuffre que j'ai posté plus haut (sans commentaire, mea culpa), avec la patte de Giuffre aux arrangements (et Warne Marsh en plus), Mulligan je dirais sans regarder sa disco son Concert Jazz Band et pour Gil Evans, puisqu'arnaud a certainement Individualism, plutôt du côté des scores pour Claude Thornhill (avec Konitz entre autres), mais Birth of the Cool est effectivement un album unique *... sinon, il y aussi Nothing like you avec Bob Dorough, qui vaut bien Johnny Carisi, les gars, ou encore watch?v=bmRCQ7yqkys


* qui aurait pu (bis ou ter, je ne m'en lasse pas) être enregistré par Parker, à qui Gil Evans et Mulligan avaient pensé en premier lieu

Les deux premiers albums, en petite formation, signés comme leader par Jimmy Giuffre : si les sessions de 1954, avec une reprise de Four Brothers, sont dans le plus codifié style West Coast, que Giuffre pratiquait déjà de longue date à l'époque comme arrangeur et instrumentiste, celles du quartet de Tangents in jazz, où la basse et la batterie s'abstraient de leur rôle rythmique traditionnel, s'inscrivent dans un autre courant, plus expérimental (que personnellement je connais assez mal, Don Ellis un peu plus tard par exemple ?) du jazz West Coast, mais elles sont ceci dit tout à fait sages comparées aux expérimentations plutôt jusqu'au-boutistes du trio de Giuffre avec Paul Bley et Steve Swallow quelques années plus tard.

Les débuts de Chick Corea comme leader (Inner Space, sorti quelques années plus tard, reprend le 1er album avec deux inédits des mêmes séances et deux autres datant de 1968).

Du hard-bop musclé de bonne facture pour Tones For Joan's Bones, avec Woody Shaw, Joe Farrell, Steve Swallow et Joe Chambers, mais où personnellement j'aurais facilement confondu Corea avec Hancock, voire McCoy Tyner, dans un bt. Plus facile avec Windows, que Corea avait déjà enregistré avec Getz (sur l'album Sweet Rain), mais cette séance de 1968 (avec Hubert Laws, Ron Carter et Grady Tate) est postérieure de quelques mois à Now he sings, now he sobs, ceci explique peut-être cela.

Moins connu que Lee Konitz meets Jimmy Giuffre, mais très réussi aussi

www.discogs.com/Lee-Konitz-Arrangements-By-Jimmy-Giuffre-You-And-Lee/release/2437010

très bel album aussi (les 3 saxes jouant à l'unisson sur Let Me See  ). Il faut dire que les solistes comme les arrangeurs appartiennent à la crème du jazz West Coast.

(des 3 écoutés dans le même registre, une préférence tout de même pour Lee Konitz meets Jimmy Giuffre, aux arrangements superlatifs pour une section de saxes avec la seule rythmique et à cause des deux solistes, Konitz et Marsh)

Merci pour vos conseils, je vais scruter tout ça à l'aide du livre Jazz West-Coast d'Alain Tercinet.  

MAL WALDRON TRIO & QUARTET

Mal Waldron, piano
Jiri (= George) Mraz, acoustic bass
Hartwig Bartz, drums
Olaf Kübler, tenor saxophone on tracks 7 - 13

Recorded @ Trixi Tonstudio, München
November 10, 1967

01: Fire waltz - 3:35
02: Frustration - 3:28
03: Soul eyes - 2:52
04: Misterioso (take 1) - 3:34
05: Misterioso (take 2) - 3:34
06: Rhythm-a-ning - 2:42
07: Doxy - 2:58
08: Oleo (take 1) - 3:58
09: Four (take 1) - 3:28
10: Four (take 2) - 3:28
11: St. Thomas - 2:40
12: Let's call this - 4:02
13: Oleo (take 2) - 2:44

No commercial issue of this recording is known.

Personnellement, j'aime beaucoup le jeu assez hypnotique de Mal Waldron qui, comme le guitariste Pat Martino, a réappris à jouer, suite à un accident cérébral, en écoutant ses premiers enregistrements (jerome un peu moins, si je me souviens de mon premier et infernal bt sur le forum, où j'avais mis une plage de cet enregistrement inédit). Et puis Soul Eyes, qu'il joue ici sur un tempo rapide, un peu à la manière, économie de moyens mise à part, de Bud Powell, et Fire Waltz sont vraiment deux très belles compositions.

un beau disque de standards plutôt hors normes (Derek Bailey était un guitariste assez iconoclaste).

Gil Evans:The Individualism of Gil Evans (64)



Somptueux.

Paul Bley Trio

Villa Imperiale, Genoa
July 5, 1987

Paul Bley, piano
Furio Di Castri, bass
Paul Motian, drums

1. Ramblin' (13:45)
2. My old flame (10:33)
3. u.t. (8:46)
4. Ida Lupino (5:47)
5. Batterie (16:07)
6. u.t. (3:55)
7. When Will The Blues Leave? (3:52)

TT: 1:02:49

private recording
Comme le dirait jerome, il est toujours bon d'écouter Paul Bley au petit déjeuner.

JAZZ COMPOSER'S ORCHESTRA

October 29, 1965
NDR Jazzworkshop, prob. Studio 11, Hamburg, Germany
Source: FM

Michael Mantler (tp)
Steve Lacy (ss)
Prince Lasha (as,cl,bcl)
Hans Koller (ts)
Ronnie Ross (bs,cl,bcl),
Paul Bley (p)
Carla Bley (p)
Attila Zoller (g)
Kent Carter (b)
Barry Altschul (d)

1. Touching (A.Peacock) 5:36
2. Both (A.Peacock) 5:28
3. Is this (A.Peacock) 7:02
4. Cartoon (A.Peacock) 8:53
5. Batterie (C.Bley) 3:41
6. Communications No.7 (M.Mantler) 6:27
7. Slow Dance (C.Bley) 7:20
8. Closer (C.Bley) 7:54
9. Doctor (C.Bley) 7:57
10. Floater (C.Bley) 7:53
11. Communications No.6 (M.Mantler) 11:40

un enregistrement rare du Jazz Composer's Orchestra * : de belles orchestrations par Carla Bley de ses propres compositions ou de thèmes d'Annette Peacock, en plus des solos de Steve Lacy, Prince Lasha, Attila Zoller ou Paul Bley.

* cf. www.doomsdaycreativeenterprises.com/jco/jco.html par ex.

Réédité ensuite sous le nom de Corea et le titre Bliss!, cet album est le deuxième signé par le batteur Pete La Roca, qui dirigeait alors sa propre formation. Outre Chick Corea, qui y délivre quelques solos assez inventifs ou survoltés, c'est aussi une des rares occasions d'entendre John Gilmore en dehors de chez Sun Ra *.

* mais on peut aussi l'entendre, par exemple, sur www.discogs.com/viewimages?release=2985283   

  tout comme le concert de Shepp.

Sidney Bechet : Ooh La la !

( dans les rues d'Antibe, Si tu vois ma mère etc.)

Le 3ème album de Giuffre en tant que leader, à la clarinette uniquement dans différentes formations, du solo au nonet, et avec des orchestrations d'une belle légereté (celle de My funny Valentine avec hautbois, basson et cor anglais vaut le détour).

tonalité orientalisante à la Coltrane sur deux titres de ce disque, tout aussi réussi que celui avec Chick Corea et John Gilmore : outre le fait que Pete La Roca est, dans un registre proche de celui d'Elvin Jones, un batteur assez impressionnant, l'album doit beaucoup à Joe Henderson.

Alifie a écrit:

tonalité orientalisante à la Coltrane sur deux titres de ce disque, tout aussi réussi que celui avec Chick Corea et John Gilmore : outre le fait que Pete La Roca est, dans un registre proche de celui d'Elvin Jones, un batteur assez impressionnant, l'album doit beaucoup à Joe Henderson.

Un disque réputé.   

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La je m'ecoute un disque encore plus réputé:   

Miles Davis:Kind of Blue (59)



Mouais c'est pas mal.   

Les premiers enregistrements du MJQ, qui n'était pas encore le Modern Jazz Quartet, mais plutôt celui de Milt Jackson.

Un peu de Free (je suis un gros fan du genre ) avec Peter Brotzmann et son machine Gun

Ecoutez moi ça, le free jazz européen a son meilleur

nunu a écrit:

Un peu de Free (je suis un gros fan du genre ) avec Peter Brotzmann et son machine Gun


Ecoutez moi ça, le free jazz européen a son meilleur

  

Mais ce n'est a priori pas libre de droit, il faut donc que tu mettes le lien de manière tronquée.

(Alexander von Schlippenbach, c'est pas mal non plus.)

Alifie a écrit:

Spoiler:

très bel album aussi (les 3 saxes jouant à l'unisson sur Let Me See  ). Il faut dire que les solistes comme les arrangeurs appartiennent à la crème du jazz West Coast.

(des 3 écoutés dans le même registre, une préférence tout de même pour Lee Konitz meets Jimmy Giuffre, aux arrangements superlatifs pour une section de saxes avec la seule rythmique et à cause des deux solistes, Konitz et Marsh)