Bon, salle pleine, c'était entendu.
Pas mal de personnes cherchant des places aux alentours.
Mais curieusement, on trouvait quelques sièges vides, par ci par là.
Deux mots sur l'acoustique: je reviens sur ce que j'ai dit à propos du 2è balcon de face.
J'étais exactement à la même place que pour le concert Ravel/Salonen de février, et là, la réverbération ne m'a quasiment pas gêné, à part peut-être au début du prélude de Parsifal, où chaque nouvelle note du premier thème se confondait un peu avec la résonance de la précédente.
Je pense que je m'habitue petit à petit à la salle, tout simplement. (ou peut-être que quelques réglages faits entre temps ont porté leurs fruits?)
Le son est quand même ample, généreux, tout en restant précis.
Bon pour moi c'est quand même moins impressionnant et moins immergeant que le 1er balcon latéral. (que je vais à nouveau goûter la semaine prochaine)
Mais je ne comprends pas ceux qui disent que la salle Pleyel sonnait mieux...
La bonne nouvelle c'est qu'à cet endroit de la salle, un tout petit peu à côté, il y a même quelques places à 10 euros... ça doit faire 6 ou 8 places, c'est pas beaucoup, les seules vraiment de face à 10 euros dans toute la salle.
Autre bonne nouvelle, le piano sonne très bien de là; alors peut-être que c'est Argerich qui fait des merveilles, mais pour moi ça sonnait encore mieux qu'au fond du parterre où j'étais au début du mois pour Berezovsky dans les concertos de Prokofiev.
Visuellement c'est confortable aussi, pour moi meilleur qu'au fond du parterre. (on surplombe l'orchestre et on voit mieux chaque instrument, même si on est un peu plus loin)
Bon voilà, du coup, un grand concert.
Un concert en 3 temps, et 3 grands moments de musique.
Le concerto de Beethoven, je ne peux pas dire que j'ai adoré, mais je ne m'y suis pas ennuyé, et j'ai beaucoup apprécié le jeu d'Argerich, très précis mais pas raide, très chanté, très coloré même je dirais.
Il y avait des fans, mon voisin de gauche semblait prier pour qu'il ne lui arrive rien dans les minutes précédant le concert, et je ne l'ai pas revu après l'entracte, il n'était venu que pour elle...
L'orchestre pouvait semblait presque fade au comparaison, ce n'était pas lui la star, pourtant, rien à lui reprocher.
Bis très généreux à 4 mains, du Schubert, 15 minutes environ, très chouette.
Après enquête, il s'agissait du Grand Rondeau en La majeur; je ne connaissais pas.
2è temps après l'entracte donc avec Parsifal.
Du Barenboïm habituel dans Wagner, ample, profond, creusé, assez lent, majestueux... un régal. (excepté une entrée de trompettes bien ratée)
Et le Vendredi saint du III, sans les voix j'aurais tendance à dire que c'est idiot, mais ça reste d'une telle beauté... grande émotion pour moi ici.
Enfin, les Notations de Boulez.
Quelques personnes qui partent ostensiblement après Wagner.
Des partitions énormes qui font sourire...
Une des rares oeuvres de Boulez que j'aime assez, un assez beau foutoir à notes... je dis foutoir mais j'exagère, c'est presque limpide par rapport à la symphonie de Pettersson que j'ai écouté il y a quelques jours!
C'est assez grisant en salle, il faut le reconnaître, un bon moment.
Barenboïm a bissé la dernière pièce, je ne sais pas laquelle c'est car l'ordre n'était pas clairement donné dans le programme, mais enfin c'était la plus courte et la plus "qui peut faire bis".
Du coup, même en n'étant pas un grand fan de Beethoven ni de Boulez, ni même de Wagner sans les voix, j'ai passé une soirée assez mémorable.
Pour ce qui est de la salle, j'en viens à me dire, hors piano et chant soliste pour lesquels il vaut mieux être de face bien sûr, que l'acoustique est quand même bonne voire excellente à peu près partout...