Les émotions musicales : types ?, effets ? etc.....

En tapant "émotion musicale" dans le module de recherche, ça n'a rien renvoyé. Il y a bien un sujet présentant un lien, mais il ne s'intéresse qu'à "ce que voudrait faire passer le compositeur". Or, de l'autre côté, l'auditeur a sa vie indépendante et déconnectée du compositeur et de son époque.

J'ai trouvé ça bizarre.

Alors j'ose ouvrir un sujet. De recentrage sur le moi profond.


Note importante : mots-clefs à employer : Synesthésie, adrénaline, foot-tapping, fortissimo, désincarné, .........

Sujet lié : https://classik.forumactif.com/t6296-comprendre-les-emotions-que-veut-faire-passer-le-compositeur?highlight=%E9motions

Les émotions musicales s'incrustent dans une zone parmi les plus profondes du cerveau.
Tant et si bien que des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer à un stade très avancé, qui ne se souviennent plus de rien, à part les paroles de certaines chansons qu'ils entendaient plus jeunes comme, par exemple, La Mer de Trenet. Ils entendent la chanson et ils peuvent la chanter car ils se souviennent toujours des paroles.

Je veux bien le croire.

Tous les sens peuvent produire leur lot d'émotion chez l'homme, l'audition en fait partie. Elle focalise un partie importante du cerveau à cause du langage, de la nécessité de reconnaître les amis des ennemis à leurs timbres de voix (grognements ?) à l'entrée de la grotte .

La mémoire des odeurs est aussi reconnue.

Il y a même des émotions purement intellectuelles dans certains cas me semble-t-il à l'audition de la musique, ou des émotions naissant de la reconnaissance d'abstractions, c'est dire....., ou même la fascination qu'avec aussi peu de notes, on produise tant........

Deux liens de Roquefort qui traitent de ce sujet, ils ont été posté dans un autre topic sur ce forum en date d'aujourd'hui 24 juillet à 12:45:

https://classik.forumactif.com/t2634p950-les-plus-beaux-livres-qui-traitent-de-musique-selon-vous

Roquefort a écrit:

En parallèle, je m'intéresse également au lien entre musique et émotion. Chez mon libraire de musique je suis tombé sur ces deux écrits :
Leonard B. Meyer, Emotion et signification en musique (https://www.amazon.fr/Emotion-signification-musique-Leonard-Meyer/dp/2742785507/)
Malcolm Budd, La musique & les émotions : Théories philosophiques (https://www.amazon.fr/musique-émotions-Théories-philosophiques/dp/2705689834/)
Est-ce que ceux-ci parlent à quelqu'un ? Sont-ils recommandables ? Vers quels autres ouvrages pourrais-je me tourner ?

Je ne suis pas sûr de comprendre la question : quel serait un "effet" de l'émotion ?

Je distingue en moi une émotion assez particulière, et qui est ma préférée, parce que la plus pure, la moins susceptible de conduire à l’écœurement ou à l'ennui. Elle naît de la reconnaissance de rapports entre les phrases ou motifs qui constituent l'oeuvre. De l'intelligence, en fait, de la forme de l'oeuvre, qui semble d'écoute en écoute sortir de l'obscurité. J'ai éprouvé cela pour la première fois un jour que j'écoutais L'Offrande musicale, oeuvre perturbante comme l'était alors toutes les fugues. Il y a eu cette fois-là comme un déclic dans ma tête, un changement brusque d'orientation : j'ai compris que je ne devais pas écouter cette oeuvre comme l'imitation ou la traduction d'un ensemble d'émotions, mais plutôt comme on contemple une architecture. J'ai pu ensuite apprécier L'Art de la fugue et bien d'autres morceaux jusque-là tout à fait hermétiques, comme l'opus 17 de Schumann ou les opéras de Wagner. Il y a des pages de Proust sur la musique où je crois reconnaître quelque chose de cette "émotion architecturale".

Il m'arrive aussi régulièrement de rechercher des émotions d'un ordre bien différent, plus obscures, j'ai envie de dire "régressives", et que je ne peux convoquer qu'avec des musiques particulièrement pourries, type électro cheap de boîte de nuit. Ma sensibilité ressemble à une harpe où les cordes graves n'ont rien à voir avec les plus aiguës.

On est marqué par telle ou telle musique parce qu'au moment précis où on l'écoute, on vit telle ou telle chose, des événements de toutes sortes et c'est là que ça nous marque. Le temps passe et quand on réentend la musique, on repense à ce qu'on vivait alors, des bons ou des mauvais souvenirs, ce qui fait qu'on aime ou on n'aime pas l'oeuvre en question.

L'architecture ferait naître des images mentales inconnues. Différentes chez les uns et les autres. Il y a un pouvoir hallucinogène qui nous sort de nous-même.
Toute cette mouvance d'impressions, d'images, provoquée par l'Orgue Mystique chez moi........c'est très en rapport avec les constructions en volume qui s'édifient dans ma tête, qui se font et se défont comme par magie, c'est cette magie qui évoque l'au-delà, l'indicible.
Hum.

Les timbres des instruments : souvent, quelle classe ces sonorités, quel travail : émotion auditive brute, émotion à l'évocation du fait que ce sont des générations de facteurs plus ou moins anonymes qui ont dû patiemment progresser vers l'aboutissement.
(cf. mon "intervention" d'aujourd'hui sur le fil "vous écoutez sur quel matériel ?").

Je disais, je n'ai jamais appris à me poser toutes ces questions et ces réponses, surtout à propos de l'interprétation. De temps en temps mon goût me dit que là, vraiment, ça ne me plaît pas, ou au contraire que je suis conquis, mais savoir désigner exactement, avec des idées et des faits intelligents et professionnels, ce qui me va ou pas ..
En réalité, je suis un auditeur très facile — peut–être simplet. Ma manière d'être en tant que mélomane est celle d'un enfant qui écoute, toujours fasciné, un conteur et son histoire, et qui s'y laisse docilement transporté. C'est comme ça que je conçois la musique, et j'adore ! Pour moi ce sont des histoires que les compositeurs ont rempli de leurs imaginaires, alors, comme je suis très curieux de nature, et que j'imagine difficilement qu'on puisse porter un jugement de valeur sur l'imaginaire : Je suis un auditeur très facile !
Après, je suis aussi incapable de percevoir la musique autrement que par la synesthésie. Mes sens y ont toujours réagi de cette manière. Pour moi, la musique, ce sont des couleurs, des formes. Je ne sais pas si je suis synesthète, peut–être un peu ( je crois que c'est Messiaen qui se définissait synesthète intellectuel ). En tout cas, c'est l'un des points qui jouent le plus dans mes émotions musicales — Je crois qu'on le devine facilement ^^ .
Je précise parce que quand je parle d'imaginaire et d'histoires à écouter au–dessus, c'est principalement à ce deuxième point que je pense.

On peut parler de la satiété musicale. On ne peut pas réécouter en loupe toute sa vie le meme morceau et éprouver la même émotion. Il y a une fatigue qui s'installe (à moins que? y a t-il un sujet sur les oeuvres dont vous ne vous tannerez jamais?).
Parlant de satiété, la nutrition joue un rôle. Il y a des excitants connus qui augmentent la sensibilité musicale comme le café, thé ou chocolat... et le sommeil!
La sensibilité aux aigus diminue avec l'age.
Le matériel audio joue un rôle important de même que la qualité de l'enregistrement. Certain classiqueux sont incapables d'apprécier Furtwangler ou Toscanini. Le matériel audio nécessaire pour reproduire du classique doit être assez "prémium". Il faut percevoir la séparation des instruments, l'espace et le positionnement précis des interprêtes pour plus ou moins reproduire une expérience orchestrale naturelle.

Sinon je pense que tout le monde aime à peu pres la même chose. Suffit d'avoir développé le gout et expérimenter la musique dans un environnement optimal. Je n'ai pas encore eu cette expérience avec le classique donc je trouve encore aujourd'hui que le rock est nettement dominant sur le matériel que j'utilise. Faudrait que je me paie du matériel à dix mille euros.

ScareDe2 a écrit:

On peut parler de la satiété musicale. On ne peut pas réécouter en loupe toute sa vie le meme morceau et éprouver la même émotion. Il y a une fatigue qui s'installe (à moins que? y a t-il un sujet sur les oeuvres dont vous ne vous tannerez jamais?).
Parlant de satiété, la nutrition joue un rôle. Il y a des excitants connus qui augmentent la sensibilité musicale comme le café, thé ou chocolat... et le sommeil!
La sensibilité aux aigus diminue avec l'age.
Le matériel audio joue un rôle important de même que la qualité de l'enregistrement. Certain classiqueux sont incapables d'apprécier Furtwangler ou Toscanini. Le matériel audio nécessaire pour reproduire du classique doit être assez "prémium". Il faut percevoir la séparation des instruments, l'espace et le positionnement précis des interprêtes pour plus ou moins reproduire une expérience orchestrale naturelle.

Sinon je pense que tout le monde aime à peu pres la même chose. Suffit d'avoir développé le gout et expérimenter la musique dans un environnement optimal. Je n'ai pas encore eu cette expérience avec le classique donc je trouve encore aujourd'hui que le rock est nettement dominant sur le matériel que j'utilise. Faudrait que je me paie du matériel à dix mille euros.

J'aimerais arriver à l'état de satiété tel que j'ai une vie intérieure assez dense et agréable pour me passer de musique (peut être en ayant dans la tête les musiques écoutées par le passé ? Ca m'arrive parfois).

Je préfererai être un vieux qu'un lever de soleil comble qu'un vieux qui a besoin de se stimuler par des images de décapitations (ou qui met "des chiffres et des lettres" à fond pour ne pas penser).

(bon je sais pas si c'est très clair comme explication)

ScareDe2 a écrit:

Sinon je pense que tout le monde aime à peu pres la même chose. Suffit d'avoir développé le gout et expérimenter la musique dans un environnement optimal. Je n'ai pas encore eu cette expérience avec le classique donc je trouve encore aujourd'hui que le rock est nettement dominant sur le matériel que j'utilise. Faudrait que je me paie du matériel à dix mille euros.

J'ai beau tangenter (hélas!) la soixantaine, je suis étonné d'être tjs aussi "saisi" par des partitions que j'aime... Et que je connais, de plus, depuis fort longtemps.

J'ai remarqué que là où j'étais le plus réceptif, c'était à la nuit tombée...Donc, assez tôt en hiver et plus tard en été..Cela ne me dérange pas, je suis quelque peu insomniaque...

Parfois, pour renforcer cette "complicité", pour ne pas dire cette "imprégnation" musicale, j'écoute sur mon baladeur et je me noue un mouchoir sur les yeux.

J'ai, comme ça, des partitions "fondamentales" qui, non seulement me collent des frissons mais aussi dont l'audition me donne la sensation d'aller au fond de ma vérité personnelle...

Quelques exemples, en vrac :

-"Jeux" et les "études" de Debussy.
-la symphonie n° 5 de Sibélius.
-"Gulistan" de Sorabji.
-la symphonie n° 3 de Szymanovski.
-"Vers la Famme" ou la sonate n° 5 de Scriabine.
-"Decoration Day" de Ives.
-le concerto n° 3 ou les "Variations Corelli" de Rachmaninov.
-le concerto en sol de Ravel.

Cela me fait penser que ce matin, avant d'aller au boulot, je me suis réécouté les "Valses nobles" de Ravel (version Boulez)...En regardant par ma fenêtre, le temps était au soleil et il y avait cette petite fraîcheur matinale de fin d'été. Dans la seconde valse, j'ai rencontré une nouvelle fois cette mélodie aux flûtes qui m'a tjs fait penser aux forêts landaises à cette période de l'année, à leurs brumes, à leurs trouées de soleil...

J'ai bien commencé la journée...

Mais je m'égare, et pas seulement Saint-Lazare...

Hum...

Ainsi, dans mes jeunes années de l'âge mûr du commencement de la fin me suis-je compromis avec ce type de sujet.

Le laissons-nous retomber dans l'oubli pour de bon ?

Suscite-il une réaction appropriée ?

Ahem ahem......la conférence peut commencer.

La problématique examinée aujourd'hui par notre docte assemblée est la suivante :

proposition A : seules les personnes ayant une propension naturelle à l'émotion xyz ressentiront cette même émotion xyz qui étreignant le compositeur.

proposition B : les autres aussi, même sans propension naturelle, ça va leur réveiller l'émotion xyz refoulée.

proposition C : il n'y a aucun rapport, des auditeurs vont ressentir xyz, les autres zyx et le compositeur était plutôt du côté de abc.

shushu a écrit:

Ahem ahem......la conférence peut commencer.

La problématique examinée aujourd'hui par notre docte assemblée est la suivante :

proposition A : seules les personnes ayant une propension naturelle à l'émotion xyz ressentiront cette même émotion xyz qui étreignant le compositeur.

proposition B : les autres aussi, même sans propension naturelle, ça va leur réveiller l'émotion xyz refoulée.

proposition C : il n'y a aucun rapport, des auditeurs vont ressentir xyz, les autres zyx et le compositeur était plutôt du côté de abc.

J'aurais plutôt tendance à privilégier la proposition C...C'est d'ailleurs un des miracles de la musique : l'auditeur s'approprie une musique que son auteur a placée sous une toute autre forme d'émotion ou de pensée...

Mais c'est relatif, comme dirait le brave Albert...