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| Sergueï Slonimski (1932-2020) | |
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Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 19 Jan 2017 - 20:21 | |
| J'ai découvert avec stupéfaction aujourd'hui qu'il n'existe aucun fil sur ce compositeur que je considère (avec feux Tichtchenko et Petrov) comme l'une des plus grandes figures de l'Ecole de Leningrad. Dernier représentant (ou presque si l'on prend en considération le travail d'un jeune compositeur comme Anton Lubchenko, né en 1985) de la tradition symphonique russe ; il a donné naissance à pas moins de trente-quatre symphonies. Je commencerai par un bref résumé biographique (wikipédia ne me sera d'aucune aide) : Il ne faut pas oublier que Sergueï Mikhaïlovitch est le neveu du fameux musicologue russo-américain Nicolas Slonimsky (qui a émigré en 1920 et a fait carrière aux Etats-Unis). Son neveu donc, diplômé du Conservatoire de Leningard comme pianiste, compositeur et musicologue (tiens, tiens), y entra déjà comme enseignant en 1958 (époque de la première symphonie, une très belle réussite dans le genre) avant d'être nommé professeur de composition en 1974. Il s'était intéressé au début des années soixante au folklore musical de certaines régions de l'Union, participant à trois expéditions ethnomusicologiques (à l'instar du jeune Chtchédrine et de Tichtchenko), notamment dans les pays Baltes. Si à la même période, il publia plusieurs ouvrages sur Prokofiev, son propre langage subit davantage l'influence de Stravinsky. La pulsion rythmique se trouve privilégiée chez lui sur le lyrisme mélodique, comme l'illustre brillamment l'une de ses premières oeuvres importantes, la cantate Une voix du choeur (1963) sur des poèmes d'Alexandre Blok (liens avec le courant Vieille-Russie de Guéorgui Sviridov). Sa première sonate pour piano (1962) révélait, en revanche, une influence viennoise, marquée par Alban Berg et Anton Webern. Cette orientation se confirmera avec le Concerto buffo pour flûte, trompette, piano, percussion et cordes (1964), dont le premier mouvement est une fugue canonique de structure sérielle, tandis que la seconde partie laisse, au contraire, une large part à l'improvisation dans le style des scomorokhs, groupes de musiciens ambulants. Les recherches de langage s'accentuent avec son quatuor à cordes Antiphonales (1968), pièce d'une douzaine de minutes qui cumule différentes innovations : micro-intervalles (tiers et quarts de tons), effets spatiaux (le violoncelliste se trouve seul au milieu de la scène, tandis que les autres musiciens jouent dans la coulisse puis se déplacent au grès des réponses antiphonales pour finalement tous se réunir par une mélodie de choral). Slonimski écrivit encore à la même époque deux oeuvres importantes pour la scène, d'abord un opéra, Virineïa, d'après un roman de Lidia Seifullina sur les débuts de la révolution en milieu rural (l'oeuvre est disponible chez le label Northern Flowers mais pour combien de temps encore ?). Prudent et relativement conventionnel, cet opéra n'impressionna guère les délégués du Congrès du Conseil international de la musique de l'Unesco qui se tenait pour la première fois à Moscou en octobre 1971. Ensuite, le ballet Icare qui remportera un plus grand succès grâce au concours de Vladimir Vassiliev comme chorégraphe et premier danseur (l'oeuvre n'est malheureusement disponible qu'en long-jeu du label Melodiya). Une version révisée de 1976 fera habilement usage d'une bande magnétique permettant de combiner les superpositions de voix (car, comme dans toutes tragédies grecques anciennes qui se respectent, il y a le coryphée). Entre temps, en 1973, le compositeur leningradois entama un sujet plus audacieux, un opéra de chambre sur Le Maître et Marguerite, roman de Boulgakov qui ne put être publié qu'en lambeau par la censure (1966) mais dont certaines copies de l'intégralité du manuscit se passaient de main à main sous le manteau des cercles intellectuels semi-clandestins (la stagnation n'était pas drôle pour tout le monde, surtout pour les dissidents politiques !). Une audition privée dans la maison de l'Union des compositeurs de Leningrad conduisit au refus de la représentation public et Slonimski dut attendre 1990 pour voir son oeuvre enfin monté à Moscou et Dresde. Décidément, l'année 1973 fut une année désespérante pour lui, car un concerto pour trois guitares électriques n'eut pas davantage de chance auprès des censeurs officiels. Slonimski semblait privilégier des thèmes ou des modes d'expression qui n'avaient guère les faveurs du régime, même si les contraintes n'étaient plus en 1974 ce qu'elles étaient autrefois (on n'a qu'à penser au procès des formalistes). Encore deux cycles de mélodies et un choeur reposent sur des textes d'Akhmatova et de Mandelstam. Enfin, il écrira quelques partitions d'inspiration folklorique utilisant des instruments populaires comme la balalaïka, le bayan, le domra et les bongos. Une deuxième symphonie datée de 1978, que suivirent huit autres au rythme d'une par an, marqua son retour à la veine symphonique après vingts années de silence. Généralement de dimension moyenne - ne dépassant la demi-heure, tout au plus -, elle relèvent d'une écriture qui rappelle celle de Chostakovitch (9ème symphonie), de l'Hindemith des années 1930 avec une pointe de jazz (2ème symphonie), ou encore celle de Honegger (la 8ème symphonie pour cordes, trompette et cloches d'une durée d'à peine treize minutes (!) fait évidemment songer à la deuxième symphonie du compositeur helvétique). On ne peut donc pas dire que les symphonies de Slonimski apportent quelque chose de nouveau dans un genre abondamment pratiqué en Union soviétique. Son langage s'est cristallisé dans des formules que l'on peut définir comme conventionnelles, parfois aux limites de la banalité (mais une banalité puissante et pulsée !) comme la coda en forme de choral liturgique orthodoxe avec cloches de la neuvième symphonie (1987). C'était déjà l'époque de la perestroïka. Les mêmes caractéristiques se retrouvent dans le concerto pour violon Printemps (1983) et le concerto pour hautbois de 1987, deux oeuvres qui ne sont pas pour autant sans mérites. Petit flash-back en 1962, Sergueï Mikhaïlovitch, entré au comité directeur de l'Union des compositeurs comme représentant de la jeunesse aux côtés de Karen Khachaturian et Rodion Chtchédrine (il est partout celui-là), a moins bien tenu que ce dernier les promesses de sa jeunesse. Inspiré sans doute par les exemples de Chtchédrine ( Les Âmes Mortes) et Andreï Petrov ( Pierre Ier), Slonimsky débuta à son tour la composition d'un grand opéra historique, Marie Stuart, d'après la biographie de Stefan Zweig. Cette fresque à grand spectacle (disponible uniquement en long-jeu chez Melodiya, encore ?!) nécessitant des moyens scéniques considérables - auxquels il pouvait plus aisément recourir en raison de ses fonctions officielles - est dominée musicalement par un souci excessif de clarté et de lisibilité qui élimine toute originalité du langage (et puis, c'est vachement long surtout). Monté en 1981 au théâtre Mali de Leningrad, puis représenté au Festival d'Edimbourg de 1986, l'opéra n'a pas recueilli de véritable succès. Cela n'empêcha cependant pas Slonimski de devenir (avant le jeune Gergiev) directeur du Kirov (aujourd'hui le Mariinsky) de Saint-Pétersbourg. Ainsi la carrière de Sergueï Slonimski est représentative du destin d'un certain nombre de musiciens de l'ère soviétique qui, préférant quelque peu éviter l'affrontement, durent afficher une certaine routine officielle tout en pratiquant une forme de dissimulation. Etant juif, le compositeur a parfois donné des titres trompeurs aux oeuvres d'inspiration hébraïque, comme par exemple le cycle de mélodies sur les Psaumes 31, 35, 38, 43 et 55 devenu Monologues sur des paroles d'anciens poètes orientaux. Suite à la chute du bloc étatique soviétique, cela devint "sur d'anciens textes du peuple juif", mais la référence religieuse reste évitée. Depuis, Slonimski écrit plus ouvertement ses oeuvres d'inspiration juive, ce qui ne l'empêcha pas d'écrire une dixième symphonie sur La Divine Comédie de Dante (1992) ou encore un Requiem en latin (2003). À partir de 2003, il débuta une nouvelle série de symphonies avec beaucoup d'avidité, à tel point qu'il en écrira jusqu'à sept rien qu'en 2009. Désormais, seul l'avenir nous dira de ce qui adviendra de notre cher musicien au caractère attachant et modérateur (il est assez réceptif pour ne pas dire admiratif de la musique de William Blank, ce qui signifie qu'il n'est pas totalement hermétique à la musique dite 《contemporaine》).
Dernière édition par Анастасия231 le Mer 15 Fév 2023 - 22:48, édité 8 fois |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
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| | | | A Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 19 Jan 2017 - 23:12 | |
| Merci beaucoup Ovni ! Il ne nous reste plus qu'à nous mettre en chasse pour trouver des pokémons cd de ses oeuvres ! Je vais regarder ce qui est disponible ici. Je constate qu'il y a plus d'offres pour Slonimsky's Earbox(*) de John Adams que pour l'oeuvre du camarade Serguei... (*) le titre réfère justement à l'oncle du compositeur que Ovni mentionne dans son premier post. |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 20 Déc 2022 - 11:16 | |
| Après la passionnante sonate pour piano ,en un seul mouvement de Slonimsky,j'ai abordé les 24 Préludes et fugues pour piano, par la même interprète que la sonate,et c'est vraiment génial.Slonimsky ,tout en restant dans un esprit bachien, mais gardant sa propre personnalité, nous livre ici de merveilleux préludes et fugues,que c'est véritablement une joie permanente depuis hier ,à les écouter.Je crois vraiment qu'on a là un chef d'oeuvre absolu pour piano du 20ème siècle même s'il se refère à un style de composition qui fait date dans l'histoire de la musique,vraiment une merveille. L'interprète Sedmara Zakarian Rutstein est absolument formidable et vraiment sans équivalent avec la version proposée sur YT ,qui semble enregistrer de trop près et manque vraiment de finesse.Bref, un chef-d'oeuvre pour piano à découvrir. Il y a aussi une étude anglo-saxonne sur la musique de piano de Slonimsky. PS/ un phénomène curieux qui se passe, si vous écoutez la sonate sur YT par Ivan Alexandrov au piano ou bien les Préludes et Fugues ,toujours sur YT ,par Yury Popov, vous vous ennuyez un maximum ,surtout avec Popov,et vous tardez pas à décrocher, mais avec la pianiste Sedmara Zakarian Rutstein, tout prend sa place et semble naturel. Il existe, une autre version de la sonate et des Préludes par Nikita Fitenko, mais c'est difficilement trouvable en ce moment |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 20 Déc 2022 - 16:02 | |
| J'ai écouté le concerto pour violon sur Internet archive.org,site ou il y a de nombreux trésors musicaux. Ce sont d'anciens concerts d'archives et l'on est étonné des trésors qu'on y trouve parfois. Là j'ai déniché deux concertos de Slonimsky, celui pour violoncelle et celui pour violon.Il y a aussi ,des symphonies en live et parfois ,rien ne vaut mieux que le direct pour aborder ou découvrir une oeuvre nouvelle. Ces concerts réservent parfois de belles surprises et c'est le cas,pour ce concerto pour violon.Il est vraiment très plaisant et très bien écrit.Je dirais même moderne, par sa durée,déjà 20 minutes.Slonimsky n'utilise pas les vieilles ficelles de certains compositeurs soviètiques,qui même s'ils n'avaient rien à dire, le faisait durer quand même, au point d'être ennuyeux?. Là ,Slonimsky nous donne un concerto très bien écrit pour le violon, très vivant ,plein de fraîcheur et sans lourdeur. Il s'appelle d'ailleurs Le Printemps ,ce n'est pas pour rien .Mon intèrêt à l'écoute s'est retrouvé encore plus justifié ,en écoutant la version moderne,publiée chez Northern Flowers, avec Serge Stadler au violon et Vladimir Ponkin à la direction de l'orchestre de Léningrad. Un petit joyau que ce concerto ,qui j'espère,va vite trouver la place qu'il mérite ,à côté de celui de Stravinsky, par exemple pour moi,de même envergure.Un couplage, au disque, des deux concertos,me satisferait pleinement. SERGEI SLONIMSKY - Concerto primaverile pour violon et orchestre à cordes Pour l'écouter / https://youtu.be/slonimsky / Concerto primaverile
Dernière édition par gluckhand le Sam 24 Déc 2022 - 16:16, édité 3 fois |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 20 Déc 2022 - 20:53 | |
| Pas vraiment facile de trouver des renseignements sur les oeuvres de Slonimsky, néanmoins en cherchant bien, j'ai trouvé sur un site anglo-saxon,ou bien plutôt russe,il me semble , quelques renseignements utiles et très justes je pense.
"La réalité musicale de Slonimsky est vaste; il englobe l’Antiquité, la Renaissance, le baroque, le classicisme et le romantisme. Dans la musique de Slonimsky, on peut entendre l’influence du folklore et des traditions séculaires de différentes époques et styles, ainsi que du jazz et du rock. Slonimsky a également été influencé par les tendances les plus importantes de la culture du XXe siècle, y compris la synthèse polystylistique et une combinaison libre d’éléments folkloriques avec de la musique professionnelle. Il a étudié des tendances telles que le néoclassicisme, le néobaroque et les innovations de l’école new-viennoise et des compositeurs des Six. Même si Slonimsky a assimilé toutes ces tendances, il est difficile et peut-être impossible de lui en attribuer une. Il a librement et audacieusement mélangé les techniques modernes de composition avec une manière classique d’écrire et a formé son propre langage musical basé sur sa brillante connaissance du folklore.
La particularité de la conscience artistique de Slonimsky réside dans le mélange des tendances occidentales et slavophiles. Ses contemporains ont souvent favorisé l’une de ces tendances: Alfred Schnittke et Edison Denisov ont suivi des traditions plus occidentales, tandis que Georgy Sviridov et Valery Gavrilin étaient slavophiles. En revanche, Slonimsky entremêlait à la fois les traditions occidentales et nationales russes, qu’il interprétait de manière plutôt imprévisible. De plus, il s’est tourné vers d’autres cultures, incorporant des matériaux étrangers et les transformant magnifiquement en siens. "
https://en.remusik.org/resources/composers/slonimsky/
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Sam 24 Déc 2022 - 13:23 | |
| Le concerto pour violoncelle et orchestre de chambre, ne manque pas lui aussi d'intèrêt. On peut l'écouter sur YT en trois mouvements différents qui ne se suivent pas ,ou sur Internet archives.org, en entier, avec un son qui a hélas, vieilli, mais qui reste très écoutable .La plus value de la version Live sur YT fait vraiment la différence et l'écriture assez flamboyante de Slonimsky, fait merveille, on reste épaté par ses trouvailles orchestrales.L'extrême importance et présence dans le premier mouvement,d'alliages musicaux très surprenants ,font que celà donne un maelstrom sonore,qui survient subitement puis disparaît.Il y a quelque chose de satyrique dans cette musique,pourtant très organisée. La part du violoncelle est superbe et n'est pas moindre, même si elle est contrée volontairement et un peu à égalité par d'autres instruments,tout au long du concerto.Virtuosité, exubérance,grandeur et spectacularité ,sont mes premières impressions après quelques écoutes.Concerto qui ,comme celui pour violon ne dure qu'une vingtaine de minutes,ce qui en renforce d'autant plus l'intèrêt. Vraiment à découvrir et désolé d'en parler si mal.
PS/ Je ne connais que 4 oeuvres (plus le concerto pour piano ,il me semble ,que j'ai retrouvé sur une bande radio, mais n'en suis pas sûr ).Mais pour en revenir à la Sonate, aux Préludes et fugues, aux concertos pour violon et violoncelle, ce sont déjà quatre oeuvres vraiment formidables et époustouflantes, chacune dans leur genre, donc il va falloir maintenant passer aux symphonies ( ce que j'ai déjà fait, mais je préfère ,repartir à zéro) |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 3 Jan 2023 - 17:10 | |
| Sergey Slonimsky (1932–2020). Requiem for Soloists, Choir and Orchestra (2004) XII International Autumn Tevlin Choir Festival Academic Grand Choir “Masters of Choral Singing” Symphony Orchestra of the Moscow Conservatory Tula State Choir Chamber Choir of the Moscow Conservatory Conductor - Lev Kontorovich
Pour l'écouter / www.youtube.com/watch?v=_oBCYIv4NYo
J'ai écouté plusieurs fois le Requiem de Slonimsky et l'on ne peut qu'être impressionné,par ce gloubi-boulga musical, par rapport aux Requiems classiques, bien qu'il se rapproche aussi par moments,de celui de Britten ou alors de Penderecki.C'est vrai ,qu'on est un peu désarçonné au début,à son écoute ,puis les choses avec le temps,reprennent forme ,ou plutôt les formes crées par Slonimsky, prennent vie et place .C'est une habitude chez lui ,de faire feu de tout bois musical et d'emprunter ailleurs, ce qui lui convient ,ce qui fait aussi sa singularité. On voyage musicalement dans le temps .Donc ce Requiem n'a rien de classique,il semble mélanger le sacré et le profane ,sans trop s'en formaliser.On est bien loin, des choeurs orthodoxes dont on avait l'habitude. Les solistes sont tous remarquables .Une atmosphère de grandeur,de ferveur ,de beauté et un ton assez sombre se dégage, dans l'ensemble des airs et des choeurs .Il a été créé en 2003 et se compose de 14 parties et dure plus de 50 minutes.. PS/ Plus je l'écoute et plus je le trouve original, beau et singulier, pour finir, on ne devrait parler des oeuvres, que longtemps après les avoir écouté, et non pas au début, pour éviter d'en dire des bêtises.
Pour être plus complet et précis,citons le texte trouvé sur le site Ruslania.
"Le Requiem date de 2003. Cette grande toile se distingue des nombreuses compositions similaires de ce genre. Cela se produit à cause de l’ordre du texte, qui est modifié par rapport à l’ordre ecclésiastique canonique. L’histoire de la musique a été témoin des cas d’interprétation libre de ce genre (établi au 14ème siècle). Souvenez-vous des requiems d’Ockhegem, d’Orlando Lasso et de leurs contemporains. Tous les mouvements du canon romain ne sont pas présents dans ces œuvres. Gabriel Fauré a omis « Dies irae » au 19ème siècle, tandis que Benjamin Britten a amalgamé les textes latins canoniques avec les vers anglais dans son « Military Requiem » datant du 20ème siècle. La tradition allemande du Requiem permet de recourir aux versets de la Bible luthérienne au lieu des versets latins. Il a fallu beaucoup de temps pour rendre le Requiem indépendant du service religieux. Maintenant, il est affirmé comme le simple genre musical. Le Requiem de Slonimsky n’est pas initialement impliqué comme faisant partie d’un rituel. Les pensées élevées, la repentance, la prière de la rédemption des péchés. Le compositeur se libère de la disposition textuelle canonique, marquant les nuances de sens les plus vitales, dont le noyau émotionnel semble extrêmement brûlant pour son esprit."
https://ruslania.com/fr/musique/234800-sergei-slonimsky-requiem-symphony-no-11-cd
Pour en savoir plus ,voir aussi / https://www.crescendo-magazine.be/portrait-de-serguei-slominsky/ |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 11:48 | |
| Sergei Slonimsky, Symphony No.5 (1983) Valentin Nesterov (Conductor)
Je ne sais pas d'ou sort cet enregistrement ,mais il est superbe d'un bout à l'autre et c'est vraiment dans cette symphonie (vu que j'en ai écouté très peu) que se révèle le génie orchestral de Slonimsky.Parler de Stravinsky ,de Chosta ou bien d'autres influences, me paraît stérile, c'est ce qu'il en fait qui compte et là c'est époustouflant, vraiment une très grande symphonie , qui n'est pas trop longue, (25 minutes) mais qui tient vraiment toutes ses promesses. Sa grande qualité à part d'être original, c'est de se servir à droite et à gauche d'un passé musical historique et présent et d'en faire un patchwork génial comme ici.
Pour l'écouter/ www.youtube.com/watch?v=PMp3JB75eao |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| | | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 12:13 | |
| - lulu a écrit:
- gluckhand a écrit:
- Je ne sais pas d'ou sort cet enregistrement
Merci lulu,, ce ne sont pas des enregistrements faciles à trouver je pense ? |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 12:28 | |
| Sur certain site en cyrillique, ça se trouve - mais en mp3 à 256 kbps. |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 12:35 | |
| ça n’existe pas sous une autre forme, c’est un CD-R de la Maison des Compositeurs, en mp3 donc. https://www.discogs.com/release/6458443- |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 12:43 | |
| (Punaise, les gars publiaient des CD-Rom en 2006!) |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 15:19 | |
| Eh oui... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 18:14 | |
| ... Et bien sûr, dans les notes de présentation, il n'est écrit nulle part quels orchestres jouent (mais c'est bien, on a déjà le nom des chefs.) |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 18:22 | |
| En toute logique c'est l'orchestre philharmonique de Leningrad (puis de Saint-Pétersbourg pour la 10e). Par ailleurs, c'est bel et bien Guennadi Rojdestvenski et non Vassily Sinaïski qui dirige dans l'enregistrement de la 2e symphonie... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 20:51 | |
| Merci! Avant d'attaquer les Symphonies: • Virineya (Виринея) (1974), suite-oratorio tirée de l’opéraLyubov Zhiltsova (soprano), Galina Gordeeva (soprano), Elena Yaskunova (soprano), Galina Dolbonos, Lyudmila Kerekesha (mezzo-sopranos), Vladimir Felyauer (basse), Daniil Shtoda (ténor), Vladislav Chernushchenko / Chœur et Orchestre Symphonique de la Capella Académique d’État de St Petersbourg St Petersbourg, XII.1994 Northern FlowersC’est toujours aussi néo-romantique, ultra consonnant, Slonimsky? Ou c’est juste cette œuvre-là? C’est assez beau (quoique peut-être un peu trop souvent mélodique-sucré pour mon goût), mais je m’attendais à quelque chose de plus moderne ou expérimental, quand même - là, ce que j’entends ressemble plus à l’idée que je me faisais de gens comme Sviridov ou Gavriline. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97928 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Jeu 12 Jan 2023 - 20:56 | |
| Sviridov, peut-être pas quand même à ce point, mais ce que j'en connais est assez néo-romantique et consonant, oui.
Il y a peut-être des périodes, des incursions dans d'autres univers sonores, mais pas dans ce que j'ai entendu, désolé. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Ven 13 Jan 2023 - 1:09 | |
| Sviridov, Gavriline, voir même Salmanov (je pense à son oratorio Les Douze) ; c'est tout à fait ça. Virineya est l'un des œuvres archétypales du courant 《Vieille Russie》. Slonimsky est un compositeur très éclectique ; je conseillerais son Concerto buffo pour orchestre de chambre ainsi que son quatuor à cordes Antiphonales pour goûter son versant expérimental. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Ven 13 Jan 2023 - 16:28 | |
| - Анастасия231 a écrit:
- En toute logique c'est l'orchestre philharmonique de Leningrad (puis de Saint-Pétersbourg pour la 10e).
Même la 8ᵉ? Ça ne pourrait pas être l'Orchestre de Chambre de Lituanie? Comme cet ensemble en est co-dédicataire avec Saulius Sondeckis, et que c'est ce dernier qui dirige... - Анастасия231 a écrit:
- Par ailleurs, c'est bel et bien Guennadi Rojdestvenski et non Vassily Sinaïski qui dirige dans l'enregistrement de la 2e symphonie...
Ah bon? Mais alors pourquoi et comment n'ont-ils pas crédité le bon chef? Surtout que ce n'est pas le moins fameux des chefs soviétiques... |
| | | Alifie Googlemaniac
Nombre de messages : 20849 Date d'inscription : 29/01/2012
| | | | Анастасия231 Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Ven 13 Jan 2023 - 19:28 | |
| - Benedictus a écrit:
- Анастасия231 a écrit:
- En toute logique c'est l'orchestre philharmonique de Leningrad (puis de Saint-Pétersbourg pour la 10e).
Même la 8ᵉ? Ça ne pourrait pas être l'Orchestre de Chambre de Lituanie? Comme cet ensemble en est co-dédicataire avec Saulius Sondeckis, et que c'est ce dernier qui dirige...
- Анастасия231 a écrit:
- Par ailleurs, c'est bel et bien Guennadi Rojdestvenski et non Vassily Sinaïski qui dirige dans l'enregistrement de la 2e symphonie...
Ah bon? Mais alors pourquoi et comment n'ont-ils pas crédité le bon chef? Surtout que ce n'est pas le moins fameux des chefs soviétiques... Oups, j'ai complètement oublié la 8e... Oui, c'est bien l'orchestre de chambre de Lituanie sous la direction de Saulius Sondeckis. Toutes mes plates excuses. Je n'en ai aucune idée mais j'ai pu vérifier avec le disque Northern Flowers sortie en 2018 couplée avec sa Cantate A Voice from The Chorus d'après Aleksandr Blok ; c'est le même enregistrement de l'orchestre philharmonique de Leningrad sous la direction de Rojdestvenski. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Dim 15 Jan 2023 - 17:37 | |
| • Symphonies n°1 (1958)¹ et n°2 (1978)²Arvīds Jansons¹, Guennadi Rojdestvenski² / Orchestre Philharmonique de Leningrad s.d. Maison des Compositeurs • Saint PetersbourgDeux expériences très différentes: autant la première m’a fait l’effet d’une symphonie soviétique standard, autant la deuxième m’a frappé par sa singularité - vraiment une très bonne surprise pour cette dernière! La 1ᵉ commence par un mouvement lent assez sombre qui peut faire penser à un Chosta plus stable harmoniquement mais aussi à la musique symphonique «sérieuse» des Six (comme la Symphonie liturgique d’Honegger ou certaines symphonies de Milhaud); suit un scherzo assez typiquement soviétique sur le mode «musique de cirque déglinguée» mais là, le caractère consonant et les couleurs de l’orchestration tirent davantage du côté de Kabalevski que de Chosta; le III commence par une espèce d’hymne polytonale aux cordes qui sonne paradoxalement assez «américaine» (un peu à la Roy Harris) avant un développement en fanfare menaçante qui sonne, lui, tout à fait soviétique-mainstream. La 2ᵉ est incomparablement plus originale - et c’est de loin ce que j’ai préféré de tout ce que j’ai entendu de Slonimski jusqu’ici. Le I se développe selon un modèle qui fait un peu penser à Tichtchenko: un Andante qui progresse doucement mais régulièrement à partir d’une monodie à l’harmonie évasive, essentiellement énoncée à la flûte, à laquelle viennent s’agréger différentes strates instrumentales jusqu’à former un schéma polyphonique plus ou moins fugué, qui se désagrège ensuite progressivement. Le II est vraiment surprenant - et pour le coup sonne très américain: une sorte de fanfare polytonale aux syncopes jazzy dont les décalages cinétiques successifs finissent par créer un effet de pulsation proto-minimaliste. Le III semble combiner les effets des deux premiers mouvements: une plainte monodique au violoncelle solo à laquelle viennent s’agréger des strates instrumentales beaucoup, mais beaucoup plus différenciées que dans le I (que ce soit en termes de couleurs et de textures que d’écriture à la fois polytonale et polyrythmique) pour déboucher sur un ample ricercar plus animé, ponctué de fanfares et de cloches, avec là aussi des effets cinétiques intéressants (comme une espèce de musique hyper-pulsée au ralenti) et la construction progressive de figures mélodiques prégnantes qui circulent jusqu’au climax final (à rebours des «mélodies déceptives» propres au symphoniste soviétique.) (Conformément aux indications d’ Анастасия, j’ai attribué ci-dessus l’enregistrement à Rojdestvenski alors que la notice indique Sinaisky - mais de fait, ce qu’on entend ici fait vraiment penser au père Noël: la façon de retenir le tempo et de creuser les phrasés, le spectre orchestral à la fois très différencié et très dense.) (Et le son n’est pas trop dégueu pour des prises soviétiques passées en mp3.) |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 17 Jan 2023 - 19:44 | |
| TRAGICOMEDY, A CONCERTO FOR VIOLA AND STRING ORCHESTRA Saint Petersburg Conservatory Chamber Orchestra Aleksey Lyudevig (viola) Alim Schakhmametyev (conductor)
Le Concerto pour alto et orchestre de chambre « Tragi-comédie » a été composé d’après le ballet non réalisé « Crime et Châtiment » (cette représentation d’après F. M. Dostoïevski a été conçue par Mikhaïl Tchemiakine, ami et complice de Slonimsky). Le Concerto se compose de deux mouvements. Les deux sont basés sur la même technique sérielle. Le premier mouvement « Dramma » incarne le complexe mental de Raskolnikov saturé de ses obsessions. L’expression spéciale est obtenue au moyen de l’élaboration sérielle et de la technique des quarts de ton. Le deuxième mouvement « Commedia » provient de la bouffonnerie ou chastushka. Quoi qu’il en soit, il y a l’élément de certains jeux à dominer, cependant, étant fervents et polysémantiques. C’est pourquoi le deuxième mouvement expose tous les thèmes sériels du concerto tant par sa logique que par son développement musical. Amazon/Partition de l'oeuvre.
Pour l'écouter/ www.youtube.com/watch?v=Eih3WtV6L6A |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mer 18 Jan 2023 - 21:30 | |
| • Symphonie n°3 (1981)Ravil Martynov / Orchestre Philharmonique de Leningrad s.d. Maison des Compositeurs • Saint PetersbourgMoins profondément originale que la 2ᵉ, mais néanmoins assez personnelle. Disons que si les structures formelles et le langage harmonique se rapprochent davantage que dans la 2 de ce que j’appelle «symphonie soviétique standard» (du style Chostakovitch 8-12, Salmanov 3 ou les parties orchestrales de la symphonie «Lénine» de Chébaline), il y a là une façon de les enrichir de contrechants polytonaux, d’effets de timbres et de textures instrumentales qui viennent y ajouter une coloration assez spécifique (pétersbourgeoise, peut-être? ça m’a semblé par moments assez proche de ce que peuvent faire Tichtchenko ou Falik dans leurs œuvres les plus «classiques.») Et puis, en fin de symphonie, un effet pour le coup très singulier, et même saisissant: un grand fugato au tempo très mesuré, qui monte dans un crescendo cuivré vers le climax triomphal attendu mais se voit brusquement arrêté - et la symphonie s’achève finalement sur un thrène aux cordes divisées (qui, bizarrement, rappelle un peu les Métamorphoses de Strauss.) |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 14 Fév 2023 - 4:05 | |
| La 4ème symphonie, est je pense un petit chef -d'oeuvre et je comprends la difficulté ,d'en parler de Bénédictus, tellement l'oeuvre ,ouvre de portes et de perspectives.Moi-même avait commencé sur le sujet et puis avait arrêté ,tellement cette symphonie est indéfinissable .Son premier mouvement ,est tout simplement éblouissant.Le second ,une véritable tuerie orchestrale.Slonimsky aime les instruments et sait les exploiter dans leur meilleur.Je crois qu'avec lui, on peut relèguer, le plus connu et le plus sauvage,de Rimsky ou de Moussorgski aux oubliettes. Justement dans le troisième mouvement, il sait parfaitement opposer et doser les éléments musicaux et jouer sur la corde sensible ,dans un mouvement assez tendu et très lyrique , comme une espèce de marche funébre ou officielle , en grandes pompes,agrémentée, de solos magnifiques d'instruments. La symphonie N°4 date aussi de 1983, ainsi que la précédente.Elle est dédicacée à son, père, ce qui ne me semble pas innocent.Slonimsky y déploie vraiment une mastria époustouflante ,sans doute , une des plus réussie, même si je ne connais pas toutes les autres.Cette version est réalisée en public, et elle est vraiment remarquable .J'ai toujours pensé que Alexandre Lazarev,était un chef mésestimé, tout Comme Sérov d'ailleurs.Là ,il prouve qu'il est formidable avec un orchestre,complètement à sa botte .
Sergei Slonimsky, Symphony No.4 (1982) Leningrad Philharmonic Academic Symphony Orchestra, Alexander Lazarev (Conductor)
pour l'écouter/ www.youtube.com/watch?v=NjGBHq9FlbE |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 14 Fév 2023 - 13:00 | |
| Ce n'est pas Aleksandr Lazarev qui dirige l’œuvre dans le présent enregistrement live mais bien Israël Gusman. Une autre erreur de "casting" de la part du livret accompagnant le CD-ROM édité par la Maison des Compositeurs de Saint-Pétersbourg... Heureusement que le label Northern Flowers a corrigé le tire en indiquant le bon chef d'orchestre. |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4968 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mar 14 Fév 2023 - 15:55 | |
| - Анастасия231 a écrit:
- Ce n'est pas Aleksandr Lazarev qui dirige l’œuvre dans le présent enregistrement live mais bien Israël Gusman. Une autre erreur de "casting" de la part du livret accompagnant le CD-ROM édité par la Maison des Compositeurs de Saint-Pétersbourg... Heureusement que le label Northern Flowers a corrigé le tire en indiquant le bon chef d'orchestre.
Merci du renseignement et d'avoir rectifié Anastasia, ça reste vraiment une version remarquable. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sergueï Slonimski (1932-2020) Mer 15 Fév 2023 - 19:21 | |
| • Concerto Buffo pour orchestre de chambre (1964)Edward Serov / Orchestre de Chambre de Leningrad Leningrad, 1967 Northern Flowers• Le Don paisible (Тихий Дон) (1977), Concerto pour chœur mixte sur des paroles d’anciens chants cosaquesVladislav Chernushenko / Capella Académique d’État de Leningrad Leningrad, 1982 Northern Flowers• Une voix du chœur (Голос из хора) (1963), Cantate pour solistes, chœur, orgue et orchestre sur des poèmes d’Alexandre BlokEugenia Gorokhovskaya (mezzo-soprano), Sergei Leiferkus (baryton), Yuri Semyonov (orgue), Guennadi Rojdestvenski / Orchestre de Chambre Philharmonique de Leningrad, Chœur Académique d’État de Leningrad Leningrad, 1977 Northern FlowersEncore trois découvertes enthousiasmantes dans le catalogue de Slonimski! Le Concerto Buffo est une œuvre assez unique - combinant les formes et les langages les plus rigoureusement écrits qui soient (contrepoint fugué à la Bach et dodécaphonisme) et les plus libres (sous la forme d’improvisations jazzistiques syncopées et pulsées - sans que ça sonne jamais «faux jazz soviétique» - ou de passages en aléatoire), le tout dans une atmosphère effectivement très enlevée (une verve rythmique qui ne retombe jamais!), pleine de ludisme, de théâtralité et même d’humour (non-grinçant) - et avec cet art décidément très slonimskien des textures (lorgnant même ponctuellement vers un certain pointillisme.) On est là à la pointe du versant le plus expérimental de Slonimsky (avec les Antiennes pour quatuor.) Le Don paisible (réélaboration sous forme d’un concerto pour chœur d’un matériau originellement destiné à une adaptation théâtrale du roman de Cholokhov) s’inscrit à l’inverse dans la veine «Vieille Russie» mais d’une façon qui m’a beaucoup plus convaincu que ne l’avait fait la suite-oratorio tirée de Virineya: c’est qu’ici la discipline du chœur a cappella, le respect d’un cadre formel assez strict, comme l’usage d’une écriture essentiellement modale confèrent à l’œuvre un caractère beaucoup plus âpre et rugueux à l’évocation folklorisante, qui possède une vigueur tant rythmique (certains passages font l’effet de véritables danses chorales) que déclamatoire assez impressionnante, qui l’éloigne des côtés un peu trop mélodiques et sucrés (pour moi) du modèle sviridovien. Enfin, Une voix du chœur est une œuvre assez incroyable qui semble mettre en dialogue les deux versants en termes de langage (c’est-à-dire qu’on y retrouve du très consonant et du très dissonant, du très formel et du très lyrique…) - juxtaposant, en termes de composition, des solos de déclamation poétique à la fois hiératique et expressionniste (qui offrent, me semble-t-il, une traduction musicale particulièrement pertinente de la matière verbale de Blok - et puis l’éloquence du jeune Leiferkus…), des passages de chœur a cappella suspendus ponctués de façon très minimale voire pointilliste par l’orchestre (surtout dominé par les percussions et les cuivres) ou au contraires de grandes progressions frontales associant chœurs, solistes et cuivres, et des passages instrumentaux jouant une fois encore sur les textures (il y a notamment une toccata où l’usage de l’orgue et des percussions métallique est absolument magique.) Une œuvre-monde, enthousiasmante de bout en bout dans sa manière de conjoindre de l’hétérogène - et qui semble tellement faite pour Rojdestvenski (cette façon de faire bramer les cuivres, de différencier les timbres et de tout emporter dans un grand mouvement ample et chaleureux…) |
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