Philharmonie - Aladdin - Sokhiev 20/05/17

Samedi 20 mai, 20h30, Philharmonie de Paris, grande salle Pierre Boulez.

Carl Nielsen
Aladdin (Suite)

Maurice Ravel
Shéhérazade

Richard Strauss
Salomé Danse des Sept Voiles

Igor Stravinski
L'Oiseau de feu Suite, version de 1919

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Tugan Sokhiev, direction
Marianne Crebassa, mezzo-soprano


http://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/documents/npgs_aladdin_20-05_20h30.pdf

Ma place est toujours disponible, je ne trouve pas preneur... (pourtant le concert est complet)

Dommage que j'ai le même jour Ravel(Concerto en Sol)/Schoenberg (Pelleas) au TCE par Thielemann, sinon j'aurai pris ta place (quel programme!).

Tu as essayé sur ZePass ? J'ai pu en revendre deux séparées sans trop de difficulté, même à l'arrière-scène, et alors que le concert n'était pas encore plein.

Je viens de la mettre en vente sur Zepass en effet, on verra.

EDIT: ma place est vendue.

Sinon, tu peux aussi essayer Le Bon Coin, moins pratique que Zepass mais j'ai tout de même réussi à vendre quelques places dessus.

J'y serai aussi, le Capitole nous doit une petite revanche après une Brahms 4 bien fade à la Toussaint !

Bon, je vais quand même dire un mot...

Je n'ai vraiment pas été emballé par ce Nielsen pittoresque.
Je ne trouve ça ni inspiré, ni tellement coloré...
Heureusement, je me suis trouvé une place au premier rang (1er balcon latéral), du coup les sièges vibraient au son des timbales et je ne me suis pas ennuyé.

Globalement il faut souligner la très belle prestation de l'orchestre de Toulouse, c'est vraiment beau à tous les pupitres je trouve, engagé, homogène, de beaux timbres.
Crebassa très bien dans Shéhérazade, un peu plus de consonnes n'auraient pas été de trop, mais enfin c'était un bon moyen terme entre le grand opéra et de la mélodie intimiste.

Une danse des sept voiles très sucrée, très alanguie, mais quel bonheur d'entendre cette musique dans cette salle, je n'ai pas grand chose à dire tant j'ai été pris!

Un peu pareil pour l'Oiseau de feu, si ce n'est que les suites arrangées par Stravinsky m'agacent toujours un peu plus à chaque audition, l'absence de transitions, les petites modifications qu'il a faites pour toucher des droits d'auteur, la réduction de l'effectif, l'utilisation du piano...
Enfin, ça reste un plaisir quand c'est joué comme ça!

En bis, le Jardin féérique de Ravel et l'ouverture de Carmen.

En somme, un beau feu d'artifice orchestral!

J'ai trouvé le Nielsen plutôt chouette moi, je pensais que ce serait une pièce de démonstration mais c'était en réalité assez subtil, et même audacieux pour ce qui est du Marché d'Ispahan avec cet orchestre divisé en 4 parties, qui jouent chacune leur thème en même temps et qui se rejoignent à la fin.

Evidemment, du haut du 2e balcon, assez excentré sur la droite, la prestation de Crebassa s'est transformée en bouillie, mais je pense qu'elle n'est pas du tout en cause.
D'ailleurs, un éminent membre de ce forum et de la twittosphère musicale que je ne voudrais pas trahir a noté que Crebassa était amplifiée : je suis assez surpris, je n'ai rien remarqué, et si c'était vraiment le cas, c'était complètement raté vu le résultat.

Strauss et l'Oiseau de Feu irrésistibles en 2e partie.
Public très enthousiaste, bref une belle soirée.

Je ne suis pas étonné que Xavier n'aime pas Aladdin, et j'ai trouvé plus de limites à la pièce en vrai qu'au disque, j'en conviens (notamment à cause des basses toujours un peu épaisses chez Nielsen, contrebasses très mobiles mais ça manque d'assise au bout du compte). Néanmoins c'est une très belle œuvre, tirée d'une musique de scène pour Oehlenschläger, le passeur de Goethe au Danemark et le modèle du jeune Ibsen – qui s'est servi du Håkon hin Rige comme de canevas pour ses Prétendants à la Couronne, une de ses meilleures pièces à mon avis. Bref, il faut le voir comme de la musique scénique, et dans ce cadre, je trouve que son pouvoir évocateur est assez puissant.

Par ailleurs, il y a quelques moments de bravoure comme le marché polymodal, même s'il manquait le chœur ad libitum (et j'ai trouvé, ici comme à plusieurs reprises dans le concert, que les trombettes-trombones-tuba écrasaient un peu le reste du spectre, par moment, surtout dans une salle où les cordes sont statutairement défavorisées). C'est quand même remarquablement consistant pour un hors-d'œuvre, par rapport aux jolies ouvertures qu'on nous sert parfois.

Pour l'amplification, je m'empresse de préciser que Marianne Crebassa n'en a absolument pas besoin, et que du même endroit, on l'entendait très bien auparavant. Mais là, ce son très global qui semblait sortir des murs du parterre (simultanément à l'émission du son) était très suspect.
J'étais apparemment assez seul à l'avoir remarqué (en revanche, un autre spectateur m'a dit qu'il y avait eu de la sonorisation manifeste pour l'Orfeo des Arts Florissants…), et la Philharmonie m'a répondu catégoriquement que non, seuls les récitants étaient sonorisés.

Je ne suis pas pleinement convaincu (et ça m'a vraiment gêné, pas à cause de la sonorisation, mais du résultat moins net qu'auparavant), mais je ne veux compromettre la réputation de personne, donc je ne conteste pas leur réponse (avant plus ample mesure, du moins).