Radio France - Webern Strauss Franck - Krivine 7/09/17

JEUDI 07 SEPTEMBRE 2017 20H00
MAISON DE LA RADIO - AUDITORIUM DE RADIO FRANCE

Anton Webern
Passacaille pour orchestre op. 1

Richard Strauss
Quatre derniers Lieder

César Franck
Symphonie en ré mineur

Ann Petersen soprano
Orchestre national de France
Emmanuel Krivine direction


Je ne crois pas avoir déjà entendu la Passacaille de Webern en concert.
De toute façon, j'adore les trois oeuvres au programme, donc il fallait que j'y aille, surtout que j'aurai très peu l'occasion d'entendre du symphonique à Radio France cette année.

http://www.maisondelaradio.fr/sites/default/files/asset/document/Prog_Krivine_7_sept.pdf

L'auditorium de Radio France aussi bien rempli, c'est assez rare.
Peut-être l'effet concert de rentrée.
En tout cas j'ai trouvé l'accueil meilleur que d'habitude.

J'ai bien aimé la sonorité de l'orchestre, dès la Passacaille de Webern, très réussie dans l'ensemble, hormis un côté parfois un peu précipité j'ai trouvé dans la direction de Krivine. (tout le début notamment)
Cordes magnifiques.
Quelques minimes imprécisions dans la mise en place.
J'ai toujours cette petite frustration de l'acoustique froide de cette salle, ça sonne bien, c'est assez transparent, mais on n'est pas soulevé, en tout cas de là où j'étais. (2è balcon, de 3/4 face)
Même sentiment de tempi parfois un peu trop rapides dans les 4 derniers lieder de Strauss, en tout cas il y avait une forme de légèreté dans la pâte orchestrale proposée par Krivine et l'ONF, peut-être pour laisser Ann Petersen s'exprimer sans forcer. (chant musical, nuancé, mais voix peu gracieuse et vibrato parfois un peu trop proéminent à mon goût)
Morgen (Strauss) en bis, sympa.
Encore un léger décalage dans les trompettes dans la symphonie de Franck, sinon ça a été une belle réussite, mais je dois dire que pour ma première écoute de l'oeuvre en salle, le côté massif et un peu monochrome de l'orchestration m'est apparu de plein fouet, si on excepte (au moins en partie) le deuxième mouvement.
La barcarolle d'Offenbach en bis final.

Tout pareil, à la virgule près.
L'ONF était dans un très bon soir, peut-être motivé par "l’événement" (d'ailleurs, on pouvait croiser énormément de people et de gens importants à l'entracte, c'est à se demander qui avait payé sa place au parterre )
Pour la symphonie de Franck, il faut aussi dire que Krivine n'a pas cherché à l'alléger, on était dans une vision assez massive et musclée (j'avais déjà entendu Krivine il y a 7-8 ans dans la même oeuvre à Grenoble avec la Chambre Philharmonique, c'était moins épais et plus tranché, ça passait mieux).
J'ai moi aussi du mal avec cette salle, le son est vraiment mat et ne circule pas très bien, j'ai l'impression qu'il reste scotché au-dessus de l'orchestre et qu'il n'arrive pas aux oreilles, et les accords s'arrêtent vraiment "net". Il faut vraiment un très bon orchestre sur scène (alors qu'à la Philharmonie, un orchestre moyen sonnera toujours un peu plus avantageusement que son niveau réel).

C'est pas possible, vous écoutez uniquement des disques captés dans des cathédrales, vous !

L'acoustique du second balcon (sauf les loges de face) me paraît vraiment impeccable. Oui, sèche, et pas sèche comme dans un théâtre, sèche et un tout petit peu étouffée, très peu chaleureuse. Mais quand on a des orchestres de ce niveau, ça ne pose aucun problème. J'aimerais beaucoup entendre les orchestres qui passent à la Philharmonie là aussi, de temps en temps, pour pouvoir saisir de plus près leurs spécifictés : la Philharmonie a un bien meilleur fondu (j'aime davantage son acoustique, malgré tout, depuis le second balcon), mais Radio-France a un très beau détail.

Mais bon, les gens ont un goût complètement déviant, je me sens assez seul (sauf glottophiles) à adorer l'acoustique du TCE, la vraie acoustique du vrai théâtre, pas comme ces salles conceptuelles pas toujours équilibrées.

Mais sur Radio France, je suis assez d'accord avec toi: c'est beau, c'est détaillé, simplement comme tu l'as dit c'est froid, c'est limité.
C'est loin d'être désagréable, mais on ne décolle pas quoi...

Je trouve assez frustrant (notamment depuis les places que tu aimes) de ne pas tout entendre à la Philharmonie. Mais je dois admettre qu'à qualité égale, j'ai eu très peu de moments de saisissement à Radio-France, alors que ça arrive souvent à la Philharmonie.

L'ambiance de salle aussi : la scène très blanche, la salle très lumineuse, on est tout près mais on n'a pas beaucoup d'intimité paradoxalement.

DavidLeMarrec a écrit:

Je trouve assez frustrant (notamment depuis les places que tu aimes) de ne pas tout entendre à la Philharmonie.

Pas entendre assez de détails? Ou bien tu es gêné par la réverbération?
J'avoue que je ne vois pas...
Et pour le reste je suis d'accord, les détails en plus on peut les avoir au disque, alors que pour décoller vraiment, rien ne vaut une acoustique immergeante de concert comme celle-ci!

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Je trouve assez frustrant (notamment depuis les places que tu aimes) de ne pas tout entendre à la Philharmonie.

Pas entendre assez de détails? Ou bien tu es gêné par la réverbération?
J'avoue que je ne vois pas...

Des parties du spectre en couvrent d'autres. Même du deuxième rang très bien placé (B72…), dans Mozart, je n'entendais pas les parties intermédiaires ! Ou même l'opacité de mercredi, ou encore les cordes qu'on n'entend pas toujours bien, ça n'arrive jamais à Radio-France.

Donc ça dépend de l'emplacement dans la salle pour moi : dans la Philharmonie, ça va du refus complet de me déplacer pour ne rien entendre jusqu'à l'acoustique immergeante dont tu parles, où ça peut sonner sans jamais saturer, et où ça exalte même les détails et les couleurs.