Quizz "Paroles et Musique" (4)

Rubato a écrit:

Benedictus a écrit:

Pas grand-chose sous la main, donc si tu veux bien...

Ça marche!

À côté de la tombe où, à son esprit vivant
le ciel à prescrit une douloureuse prison,
pâle, froid, muet, et presque privé
de mouvement, il fixe son regard sur le marbre.
Puis enfin, versant un torrent de larmes,
il profère un languide: "Pauvre de moi!" et dit:
"Ô pierre aimée et tant honorée,
en ton intérieur sont mes flammes et à l'extérieur les sanglots".

Spoiler:

Oh, c'est familier, ça. La traduction est belle, je parie sur une langue proche… la syntaxe fait assez italienne, mais je ne vois pas où serait un texte italien aussi sophistiqué (plus façon poème de Goethe ou Schiller…).

DavidLeMarrec a écrit:

Oh, c'est familier, ça. La traduction est belle, je parie sur une langue proche… la syntaxe fait assez italienne, mais je ne vois pas où serait un texte italien aussi sophistiqué (plus façon poème de Goethe ou Schiller…).

Peut-être chez Pirandello ?

Benedictus a écrit:

Le poème est en anglais? Fin XIXᵉ?

Ni l'un ni l'autre !

DavidLeMarrec a écrit:

Rubato a écrit:

À côté de la tombe où, à son esprit vivant
le ciel a prescrit une douloureuse prison,
pâle, froid, muet, et presque privé
de mouvement, il fixe son regard sur le marbre.
Puis enfin, versant un torrent de larmes,
il profère un languide: "Pauvre de moi!" et dit:
"Ô pierre aimée et tant honorée,
en ton intérieur sont mes flammes et à l'extérieur les sanglots".

Spoiler:

Oh, c'est familier, ça. La traduction est belle, je parie sur une langue proche… la syntaxe fait assez italienne, mais je ne vois pas où serait un texte italien aussi sophistiqué (plus façon poème de Goethe ou Schiller…).

C'est effectivement traduit de l'Italien.  

Roderick a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Oh, c'est familier, ça. La traduction est belle, je parie sur une langue proche… la syntaxe fait assez italienne, mais je ne vois pas où serait un texte italien aussi sophistiqué (plus façon poème de Goethe ou Schiller…).

Peut-être chez Pirandello ?

XXème ?

Roderick a écrit:

XXème ?

Non.

XIXème ?

Roderick a écrit:

XIXème ?

Continue, tu es sur la bonne voix !

Donc vu la syntaxe, première moitié XVIIe ?

(Et puis « languide », c'est vraiment une traduction paresseuse transparente de l'italien classique. )

Un texte de madrigal ?

DavidLeMarrec a écrit:

Donc vu la syntaxe, première moitié XVIIe ?

(Et puis « languide », c'est vraiment une traduction paresseuse transparente de l'italien classique. )

Un texte de madrigal ?

Deuxième moitié XVIIe et madrigal.

EDIT:

Je voulais dire XVIè !

Bon, ça va être compliqué pour moi : je ne connais aucun livre de madrigaux écrit après 1650…

Tu voulais peut-être dire seconde moitié XVIe ?

DavidLeMarrec a écrit:

Bon, ça va être compliqué pour moi : je ne connais aucun livre de madrigaux écrit après 1650…

Tu voulais peut-être dire seconde moitié XVIe ?

Ah oui, vraiment désolé : C'est le XVIè bien sûr .

Je corrige.

Gesualdo ?

DavidLeMarrec a écrit:

Gesualdo ?

En fait il peut y avoir plusieurs réponses car je sais que ce texte a été mis en musique par deux musiciens, à ma connaissance.

Marenzio ?

DavidLeMarrec a écrit:

Marenzio ?

Oui. J'étais parti sur un autre compositeur.

Quel livre, et quel auteur.

En toute honnêteté, je j'ai dû regarder dans le catalogue de Marenzio (me suis interdit de faire une recherche Google, pour autant) pour répondre à ta question. Trouvé dans le Quatrième Livre, effectivement ça a aussi été mis en musique par De Wert et D'India !

Et c'est un extrait de la Jérusalem Délivrée (tu m'étonnes que ce soit familier, j'ai relu ça cet été…), ça explique pourquoi c'est beau. L'original italien des plaintes de Tancrède est vraiment magnifique :

Giunto a la tomba, ove al suo spirto vivo
dolorosa prigione il Ciel prescrisse,
pallido, freddo, muto, e quasi privo
di movimento, al marmo gli occhi affisse.
Al fin, sgorgando un lagrimoso rivo,
in un languido: "oimè!" proruppe, e disse:
"O sasso amato ed onorato tanto,
che dentro hai le mie fiamme e fuori il pianto,

Bien vu, un sacré beau choix, je vais aller m'écouter ça !

C'est la version de Giaches de Wert que j'ai écoutée.  

Donc D'India l'a mis en musique également !  

je sens que je vais me refaire un petit cycle Madrigal!!

Je viens de réécouter… c'est un peu un massacre, cette mise en musique apaisée, continue, sur un tel texte. Peut-être que j'aime trop Tasso, mais je trouve que ça sonne infiniment mieux parlé que chanté de cette façon étale. (Le Combattimento, en revanche, c'est peu intéressant musicalement, mais parfait pour mettre en valeur le texte !)

Et puis même pour la substance musicale, on est loin du Neuvième Livre, clairement.

De Wert est plus rectiligne, je vais essayer, je ne crois pas avoir entendu de Tasse par lui.

Je viens d'écouter De Wert, superbe en effet. Là, on est beaucoup plus proche du texte, ce qui n'empêche pas les beaux mélismes. Je n'en gardais pas une impression aussi expressive (mais je n'avais jamais écouté celui-là !).

Nouvelle proposition :

Mais si, je la connais cette odeur importune, que d'instinct j'évite et exècre !

Français d'origine ?

Non !

Oh, la cruelle pensée, qui soudain
S'empare de ma raison… comme un avertissement !
Elle grandit, grandit… devient un géant…
Agite un soupçon qui me glace le sang !
Un séducteur !
Un fumeur !

Italien ?

En effet.

XXᵉ? Un opéra?

Oui, et oui !

Je frissonne, je frissonne !
Oh la terrible chose que la passion,
Quand on ne parvient plus à la dominer,
Ni par la volonté, ni par la raison !
Et, ce qui est encore pire… l'aimer tant,
Si bien qu'il n'existe pas de secret entre nous…
Et pourtant en conserver un, loin de lui !
Que de mensonges dont je rougis,
Et qui sont la conséquence de ce secret !

Opéra italien du XXè...je n'ai pas grand chose dans mes cartons !

Mascagni ?

Un des opéras rares à l'affiche cette saison que tu évoques "chez toi" ? (Casella, Wolf-Ferrari, Dallapiccola, Maderna, Rota)

Pizzetti? Malipiero? Puccini? Leoncavallo? Giordano? Zandonai?

Vous voulez vraiment vous en débarrasser, à accumuler des noms comme ça !

Si vous avez fréquenté cet opéra (ou même lu un résumé), les extraits sont tout à fait explicites.

J'ai eu le privilège (Polyeucte aussi, mais il fait semblant de modérer ce forum) de le voir sur scène il y a quelques années, réjouissant.

Je l'ai choisi parce que j'avais le livret facilement sous la main et que ce n'est ni banal, ni rarissime (et que ça fait un petit hommage aux vices dont Benedictus s'offusquait qu'on l'écarte ), mais oui, Roderick l'a mentrionné, il est effectivement donné quelque part dans le monde cette saison.

Vous reste à trouver qui. Facile.

DavidLeMarrec a écrit:

(et que ça fait un petit hommage aux vices dont Benedictus s'offusquait qu'on l'écarte )

Un opéra italien du XXᵉ sur le tabagisme?

Oui, c'est même à peu près le seul sujet du livret.

Ah oui, je viens de découvrir ça! Je ne connaissais que de nom, j'ignorais totalement le sujet de l'œuvre.
Mais comme je n'ai pas de texte sous la main, je laisse à d'autres le soin de donner la réponse (Roderick semble bien parti pour trouver.)

C'est de la conversation en musique pleine de légèreté, ça dure une trentaine de minutes, un délice absolu.

Très loin des flonflons postromantiques ou des galanteries un peu creuses qu'il a pu commettre par ailleurs.

Ça ne me dit rien.

Le compositeur ne se prénomme ni Hugo, ni Enzo.
Et contrairement à son homonyme biblique (#balancetesvieuxporcs), ce n'est pas sa vertu que l'héroïne voudrait cacher.

Wolf-Ferrari ?

Le secret de Suzanne ?

Voilà. J'avais trouvé il y a peu mais je n'ai rien non plus à proposer.
Beau texte. (chez karol.es)

Je peux proposer quelque chose demain, mais si quelqu'un a une proposition avant...

Clairement XX^e, je pense. Une traduction ?

Octavian a écrit:

Clairement XX^e, je pense. Une traduction ?

Oui et oui.

Octavian a écrit:

Spoiler:

Non, c'est étreindre; j'ai corrigé...
Décidément c'est pas mon jour...

Je me disais bien. (Et oui, on a tous des jours comme ça !)

Traduit de l'anglais ?

Pas de l'anglais.

Vu l'abstraction générale, ça ressemble à une traduction de l'allemand.

Extrait n°2. plus explicite.  

Le vieil effet s'est donc produit!
On tue un masque,
un homme quelconque, inintéressant.
Et le voilà qui revient effrayé,
s'érige en statue, s'enfle en opéra,
devient chevalier, devient majesté
comme dans l'histoire !

DavidLeMarrec a écrit:

Vu l'abstraction générale, ça ressemble à une traduction de l'allemand.

Absolument.

Un opéra allemand du XX^e... sur Don Juan ? Je n'en connais pas.

Le second ressemble à une relecture sarcastique du mythe de Don Juan... Flammen?