TCE-Matsuev-Jansons+BRSO-Schumann-Rachma-Bernstein-26III

Lundi au Théâtre des Champs Elysées, Jansons et la Radio Bavaroise donneront en compagnie du pianiste russe Denis Matsuev :

Schumann Symphonie n° 1
Rachmaninov Rhapsodie sur un thème de Paganini
Bernstein Divertimento pour orchestre

Je ne cours pas après Matsuev et le programme me paraît un peu étrange mais j'ai quand même hâte d'entendre pour la première fois Jansons et le BRSO en concert.

Florian

Kir75 a écrit:

Lundi au Théâtre des Champs Elysées, Jansons et la Radio Bavaroise donneront en compagnie du pianiste russe Denis Matsuev :

Schumann Symphonie n° 1
Rachmaninov  Rhapsodie sur un thème de Paganini
Bernstein Divertimento pour orchestre

Je ne cours pas après Matsuev et le programme me paraît un peu étrange mais j'ai quand même hâte d'entendre pour la première fois Jansons et le BRSO en concert.

Florian

J'y serai, j'essaie de ne pas rater les passages du BRSO à Paris - je suis aussi un peu surpris du programme..

Belcore

Je viens de recevoir du TCE le minutage du concert : 30mn + 40 mn : vraiment light - la qualité devrait compenser la quantité ?!!

Belcore

Quand on donne seulement la 6 de Mahler, ce n'est pas plus long… Ça me paraît très décent.

Minutage le plus exceptionnel que j'aie eu : ballets de Noverre avec la musique de Rodolphe. Magnifique concert, mais on avait deux ballets de vingt minutes. Pour essayer de faire illusion, ils avaient laissé durer l'entracte plus d'une demi-heure, mais en commençant à 20h, tout était fini à 20h15, ce qui est rare pour du scénique.

Pour autant, c'est la durée ordinaire lorsqu'un récital de lied est sans entracte ; trois œuvres importantes, plus d'une heure de musique, ça ne me paraît pas scandaleux.

Beau concert, mais peut etre un peu moins marquant que les précédents...

L'orchestre est toujours aussi magnifique de beauté sonore, de précision, d'engagement : magnifiques flute soliste, pupitre de cors..
Jansons reste impressionnant, mélange de bonhomie, de finesse, d'enthousiasme - son énergie est palpable, alors qu'à 75 ans ses problèmes cardiaques l'ont amené à quitter le Concertgebouw pour se consacrer exclusivement à la Radio Bavaroise.
Le programme comportait des oeuvres que je connais peu.
1ère de Schumann : larghetto envoutant
Rhapsodie sur un thème de Paganini : cet opus tardif de Rachmaninov me fait penser au III de Prokofiev, en encore plus véloce... Matsuev formidable - deux bis non identifiés par moi.
Pour finir - centenaire oblige - une ouvre de Bernstein pas impérissable : Divertimento pour orchestre composé en 1980 en hommage au Boston Symphony Orchestra ;
Plaisant à écouter, mais quand même assez scolaire : pas la meilleure oeuvre pour rendre hommage à ce charismatique personnage...
Donc applaudissements un peu mous - mais Jansons s'est rattrapé avec en bis une interprétation brillantissime de l'ouverture de Candide !

Belcore

Belcore a écrit:

L'orchestre est toujours aussi magnifique de beauté sonore, de précision, d'engagement :

Ah tiens, je l'entendais pour la première fois sur ce point, et j'ai au contraire été frustré sur ces points : j'étais certes très près, mais il y avait beaucoup d'attaques décalées chez les violons dans le Schumann (manifestement le hors-d'œuvre, moins travaillé, le reste était beaucoup mieux), ce qui est étonnant chez un orchestre de ce niveau (et encore plus avec cette réputation singulière !), et je les ai trouvés assez froids, un peu mécaniques (ce qui est moins une surprise, je ne suis pas très client des grands orchestres célèbres pour leur virtuosité, en général).

Au demeurant, c'était très bien, jamais vu un chef diriger avec autant de plaisir visible un concerto (il faut dire qu'il y a de quoi s'amuser à l'orchestre dans ces Variations Paganini de Rachmaninov). Et le Divertimento de Bernstein correspond assez bien aux qualités d'espièglerie de Jansons.

Mais je m'attendais à être plus impressionné par l'orchestre – même si les bois étaient en effet remarquables.

Belcore a écrit:

Beau concert, mais peut etre un peu moins marquant que les précédents...


Rhapsodie sur un thème de Paganini : cet opus tardif de Rachmaninov me fait penser au III de Prokofiev, en encore plus véloce... Matsuev formidable - deux bis non identifiés par moi.


Belcore

Le premier je crois que c'était La boîte à musique de Lyadov, le deuxième une impro made in Matsuev d'un standard de jazz de Duke Ellington, Caravan.

Première fois que j'entendais Matsuev en concert, je n'ai pas été entièrement convaincu. Sur le plan athlétique de la virtuosité rapide et de la puissance évidemment c'est très fort, le piano est rutilant, mais je trouve qu'il n'emporte pas grand chose.

Beaucoup aimé le divertimento de Bernstein et l'ouverture de Candide, j'ai trouvé l'orchestre assez éblouissant là-dedans sur le plan technique et de la qualité sonore, en particulier ces nappes de cordes aériennes qui jouaient avec une cohérence d'ensemble assez stupéfiantes.

La symphonie de Schumann, je suis passé un peu à côté, je ne saurais dire si c'est le fait de l'orchestre ou de la partition qui ne me passionne pas.

Je suis un peu passé à côté du Schumann (pour lequel je venais) moi aussi, sans doute la fatigue du Ring + l'orchestre.

C'est vrai, le Divertimento de Bernstein fonctionnait très bien.

Pareil que toi pour Matsuev : pas bouleversant, mais très sûr, sans chichis. Par ailleurs, l'impro jazz dans le goût de Lyatochinsky, complètement délirante, était assez jubilatoire.

Première fois que j'entendais (enfin !) l'Ouverture de Candide en vrai, j'étais tout content (mon voisin qui headbanguait comme un malade aussi ).

Même opinion sur le Schumann, un peu statique, mais est-ce bien le répertoire privilégié de Jansons ? Je m'attendais à peu près à ça

Dans Rachmaninov, l'orchestre était quand même fabuleux – encore heureux, certes ; je vous rejoins globalement sur les réserves.
J'ai fait la Walkyrie aussi, je crois que la transition Philharmonie -> TCE a joué pour moi, en plus de la fatigue, surtout depuis que je me limite sur les sorties classiques.

En tout cas, ça n'égale pas la virevoltante 9e de Chostakovitch donné par les mêmes il y a quelques années un soir d'hiver, mais c'était déjà il y a déjà bien longtemps.
J'étais en pleine phase de découverte à l'époque et je m'étais pris une sacrée claque

Premier message sur ce forum, merci pour votre accueil !

J'ai assisté à ce concert, lundi soir, et j'ai passé un excellent moment !
J'avais réservé pour Denis Matsuev, peu attiré par le reste du programme. Je ne connaissais pas du tout cette symphonie de Schumann et mal Divertimento de Bernstein. Denis Matsuev est l'un de mes pianistes préférés et Rachmaninov un de mes compositeurs préférés, même si la Rhapsodie Paganini ne m'enchante pas toujours...

Lundi, tout y était ! La symphonie de Schumann m'a saisi, thèmes clairement marqués qui restent dans la tête. Le 3ème mouvement m'a particulièrement plu, impossible de m'en débarrasser, je l'ai tout le temps en tête depuis. Je n'ai pas assez de recul sur l'œuvre pour me faire véritablement un avis sur l'interprétation, mais l'orchestre dégageait un plaisir communicatif.

La Rhapsodie : mon problème avec Denis Matsuev, c'est qu'il capte toute mon attention, et je ne vois plus rien de ce qu'il se passe autour. Puissant et raffiné, il m'a toujours convaincu en concert (pas toujours sur disque), en pourtant une vingtaine de soirées. Il fait le show, espiègle, jeu généreux, il s'amuse avec les difficultés, mais sans pour autant négliger les émotions. Je le trouve attachant, alors que c'est un colosse...
En comparaison, c'était beaucoup convainquant que le dernier concert de Khatia Buniatishvili à Radio France (Rach 2) pour lequel je n'ai rien entendu du piano (il faut le faire quand même).

Bernstein : très agréables à écouter ces petites pièces, chacune une personnalité intéressante, dont des très réussies. Jamais eu l'occasion de trouver une excellente interprétation sur disque, j'ai bien aimé celle-ci !

Bref, un concert dont je n'attendais pas grand chose et qui m'a surpris ! Par contre, beaucoup de places vides, notamment aux 2 balcons, c'est étonnant, non ? La faute au programme peut-être ?

Bienvenue Rocktambule !

Le TCE est rarement rempli lorsqu'il s'agit de musique instrumentale, le cœur de son public vient pour les opéras et les récitals vocaux, rien d'extraordinaire. Ce n'était pas du tout vide non plus, mais la jauge est rarement saturée hors soirée de seria all-stars ou belcanto / opéra romantique français avec glottes-vedettes.

Une critique :
http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=13016

Comme moi il n'avait manifestement pas l'oreille suffisamment fine pour entendre les imperfections qu'évoque David...

Par ailleurs la salle était pratiquement pleine.

Belcore

Je ne mesure pas bien le degré d'ironie du message, mais j'étais juste très (trop ?) près, donc j'entendais chaque coup d'archet, comme n'importe qui assis à cet endroit, rien de particulièrement adroit, surnaturel ou suspect.

Ce qui est étonnant, c'est que de la même place ça ne me l'a pas du tout fait avec les Jeunes-Gustav-Mahler ou avec la Philharmonie de Hanovre, et même moins avec la Chambre de Paris (c'était peut-être plus l'intonation, là, qui était – un peu  – moins parfaite que dans les très grands orchestres internationaux).
Dans le final de Schumann, vraiment, chaque début de phrase avait plusieurs départs aux violons (certes, c'est virtuose, mais ce genre de d'orchestre ne s'en émeut pas d'ordinaire). Ça ne s'entendait peut-être pas de face en corbeille où sont les critiques, et où le son, n'arrivant pas à de la même façon sur tout le spectre, est plus fondu.

J'ai pu aussi me tromper, mais c'était vraiment net et répété.

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne mesure pas bien le degré d'ironie du message, mais j'étais juste très (trop ?) près, donc j'entendais chaque coup d'archet, comme n'importe qui assis à cet endroit, rien de particulièrement adroit, surnaturel ou suspect.

Ce qui est étonnant, c'est que de la même place ça ne me l'a pas du tout fait avec les Jeunes-Gustav-Mahler ou avec la Philharmonie de Hanovre, et même moins avec la Chambre de Paris (c'était peut-être plus l'intonation, là, qui était – un peu  – moins parfaite que dans les très grands orchestres internationaux).
Dans le final de Schumann, vraiment, chaque début de phrase avait plusieurs départs aux violons (certes, c'est virtuose, mais ce genre de d'orchestre ne s'en émeut pas d'ordinaire). Ça ne s'entendait peut-être pas de face en corbeille où sont les critiques, et où le son, n'arrivant pas à de la même façon sur tout le spectre, est plus fondu.

J'ai pu aussi me tromper, mais c'était vraiment net et répété.

Pas d'ironie dans mon propos...
Mais de là où j'étais situé - corbeille vers le centre - je n'ai pas perçu ces décalages..;
Autrement j'ai connu des concerts avec cet orchestre et ce chef qui m'ont laissé des souvenirs plus éblouissants.

Belcore

Belcore a écrit:

Autrement j'ai connu des concerts avec cet orchestre et ce chef qui m'ont laissé des souvenirs plus éblouissants.

C'est en effet ce qu'on m'a dit, de la part d'habitués : moins spectaculaire qu'à l'ordinaire.

J'ai vraiment bien aimé la symphonie de Schumann, vive et chantante. J'ai été un peu gêné, en revanche, par le faible nombre de cordes (12-10-8-7-5), qui diminuait l'impact des tutti, surtout dans une salle à l'acoustique un peu sèche comme le TCE.

Aucune opinion sur Rachmaninov, c'est un compositeur que je n'aime guère, même si ces variations sont plus intéressantes et moins dégoulinantes que d'autres oeuvres. Le divertimento de Bernstein est bien anecdotique, mais il est vrai que c'est gai et qu'on sort de bonne humeur, il n'y a pas de raison de bouder un petit plaisir. Belle démonstration d'orchestre.

Mes souvenirs les plus marquants :

Chosta IX + Mahler IV
Mahler V

Belcore

Au deuxième balcon de face, je n'ai pas perçu de décalages rythmiques mais la perception sonore est tout à fait différente de celle du parterre par exemple.

Pendant les saluts, j'ai trouvé Mariss Jansons extrêmement éprouvé au niveau du visage et de la posture corporelle. Contraste saisissant avec la belle énergie qu'il dégageait - vu de dos - dans sa direction d'orchestre.

L'orchestre m'a fait assez forte impression, moins cependant que le Gewandhaus et le Philharmonique de Munich. Par rapport aux différents disques que j'ai, j'ai retrouvé notamment une très grande énergie dans les attaques et une assise très puissante de la ligne basse (violoncelles, contrebasses ...).

Matsuev convaincant dans la pièce virtuose de Rachmaninov. Par contre, le bis "jazzy" qu'il a donné en dernier était à peu de choses près le même que la saison dernière à Radio France.

Florian

Kir75 a écrit:

Pendant les saluts, j'ai trouvé Mariss Jansons extrêmement éprouvé au niveau du visage et de la posture corporelle. Contraste saisissant avec la belle énergie qu'il dégageait - vu de dos - dans sa direction d'orchestre.

Oui, il semblait réprimer des quintes de toux, ce qui n'était pas du tout sensible pendant l'exécution des œuvres.