TCE 9/6/12 BRSO/Salonen/Bronfman Strauss/Brahms

Strauss Ainsi parlait Zarathoustra
Brahms Concerto pour piano n° 2

Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Esa-Pekka Salonen direction
Yefim Bronfman piano

Un petit mot sur ce concert.
Le TCE était bien vide en ce samedi ! Tout de même la radio bavaroise, ce n'est pas n'importe quel orchestre, sans parler de Salonen !

La première partie était très bien, rien à dire, splendide !
La seconde fut d'autant plus décevante. Le pianiste, on ne s'attendais pas à grand chose, et sur ce point on n'a pas été déçu. Le problème est que l'orchestre n'était pas bien meilleur ! La faute au chef ?
Cela fait tout de même plusieurs concerts où j'ai des réserves vis à vis de Salonen, j'espère que ça ne va pas continuer. J'aimerais également qu'il revienne diriger le Philhar, car il a réalisé de grands concerts avec eux !

D'accord avec toi sur ce superbe Zarathoustra et sur les réserves concernant l'accompagnement dans le concerto (trop sec à mon goût, et Salonen brassait beaucoup), par contre que reproches-tu au pianiste ? Je l'ai trouvé assez impressionnant : aucune dureté dans son jeu, une aisance phénoménale sur le clavier, et une sonorité qui m'a beaucoup plu...

Tiens, c'est drôle, Zarathustra ne m'a pas formidablement plu. C'était bien, mais un peu sec. C'est le problème de Salonen, d'ailleurs, il est de temps en temps vraiment glacial. Il est vrai qu'on évitait toute grandiloquence, ce qui n'est pas mal, mais, à tout prendre, je m'étais bien plus laissé embarquer par Dudamel et les berlinois (même si on pouvait leur reprocher un peu trop d'opulence, pour le coup).

J'ai vraiment aimé le concerto, direction comprise. Il y avait un vrai dialogue entre le pianiste et l'orchestre. Je ne vois pas ce qu'on peut reprocher à Bronfman, moi non plus. Il joue avec facilité et sans dureté ni esbrouffe ; il cherche parfois plus à se fondre dans l'orchestre qu'à lutter, ce qui peut se discuter, mais je ne me suis pas du tout ennuyé. J'ai trouvé la direction moins sèche que dans Strauss, pas ébouriffante, mais de très bon niveau.

Je partage dans leur ensemble les propos d'Utnapištim. J'ai trouvé le Zarathustra remarquablement unifié, avec une belle conduite des leitmotivs, et une belle capacité à éviter le pittoresque.
Bronfman m'a ennuyé au plus haut point, c'était totalement pusillanime, sans caractère. Vraiment le type de piano passe-partout qui ne change jamais de couleur, qui est semblable quel que soit le répertoire. Le son est vraiment impersonnel en plus d'être assez peu timbré, ça sonne maigre. L'étude de Chopin en bis était assez inutile, une bouillie un peu hors-sujet dans une étude qui demande une certaine digitalité.

Bronfman a mal débuté son concerto avec un jeu dur pendant les 2/3 du premier mouvement. Après c'était mieux mais c'était chiant, et il manque tout de même un peu de matière dans son jeu pour ce concerto, enfin je suis certainement un peu difficile, il y a bien pire. Concernant l'étude n°9 op 25 de Chopin qu'il a jouée en bis, avec la pédale au plancher, c'était lamentable.

Je suis bien d'accord avec ce qu'ont dit Utna et Alexandre. Une interprétation belle et intelligente de Zarathoustra. En revanche l'orchestre n'était pas aussi extraordinaire qu'on aurait pu l'attendre, notamment les attaques des cuivres.

J'ai trouvé le concerto raté, j'ai assez détesté ce que j'ai entendu. Direction superficielle, tantôt rapide et tonitruante, tantôt plate ; pianiste exsangue, incapable de tenir un discours, une tension, aucune éloquence, aucune forme, ce qui dans un concerto de Brahms est quand même catastrophique, et puis un son petit et sans caractère. Le début du 2e mouvement, toujours révélateur, était très caractéristique de cette anémie et du vide abyssal de l'interprétation. En effet, chef et pianiste s'accordaient bien... Quel pensum !