Athénée - Fardini : Liszt, Ropartz, Brahms, Mahler KTL 14 V

Lundis musicaux
Athénée Louis-Jouvet

14 mai 2018, 20h

avec le baryton-basse Edwin Fardini
avec le pianiste Tanguy de Williencourt
avec l'altiste Adrien La Marca

Franz Liszt
Es muss ein Wunderbares sein (poème d'Oskar von Redwitz)
Im Rhein, im schönen Strome (poème de Heinrich Heine)
Vergiftet sind meine Lieder (poème de Heinrich Heine)
Ein Fichtenbaum steht einsam (poème de Heinrich Heine)

Guy Ropartz Quatre poèmes d'après l'Intermezzo de Heinrich Heine

Johannes Brahms 2 Gesänge, opus 91 -
avec l'altiste Adrien La Marca

Gustav Mahler Kindertotenlieder

Actéon a écrit:

Guy Ropartz Quatre poèmes d'après l'Intermezzo de Heinrich Heine

Johannes Brahms 2 Gesänge, opus 91 -
avec l'altiste Adrien La Marca

Zut, c'était pas annoncé initialement, je serais venu si j'avais vu ça…

Sinon, j'ai déjà entendu ses Kindertoten avant qu'il ne les présente en concert (une soirée très intime au CNSM, ouverte au public, dans dans le petit salon Vinteuil, devant une trentaine de personnes) : la voix est très impressionnante, mais l'allemand était assez perfectible (et on pourrait espérer plus de variété dans les modes d'émission), d'autant qu'il veut se spécialiser dans la mélodie et le lied – et que, considérant son volume sonore considérable, les recruteurs vont sans doute le pousser dans un autre sens !

Déjà un papier sur ce concert !http://toutelaculture.com/musique/classique-musique/tendres-lieder-a-lathenee/
J'avais été sollicité sur Twitter pour m'y rendre mais j'ai eu la flemme. La prochaine fois, ils m'enverront une invitation, ça me motivera sans doute davantage

Un concert presque aussi intimiste qu'au salon Vinteuil : je ne pense pas qu'on ait dépassé 150 spectateurs. Dans cette salle relativement petite (la moitié de de la salle Gaveau !) la puissance d'émission d'Edwin Fardini était spectaculaire ! Le choix de Ropartz comme charnière du programme était judicieux : une mise en musique très française de quelques clichés de la poésie romantique allemande ("Et pourtant nous voguions abandonnés au cours de l'onde Sans espoir sous la lueur astrale"), magnifique prélude et postlude au piano, il m'a semblé entendre l'influence de Duparc... une très belle découverte.

Les 2 Gesänge ne sont qu'assez rarement donnés en concert et c'est dommage. L'alto d'Adrien La Marca sonne merveilleusement bien, dans cette acoustique intimiste. Gestillte Sehnsucht a d'ailleurs été donné en bis après les Kindertotenlieder. Vivement qu'il enregistre les sonates de Brahms.

Mahler très inspiré également même si j'aurais souhaité une scansion un peu plus attentive aux accents et des voyelles un peu moins prononcées "à la française". Mais tout cela est du détail et ce fut un très beau concert.

Les 4 Poèmes de l'Intermezzo sont effectivement des bijoux très étonnants (mais très sombres, loin de l'ironie mordante de l'original, gommée aussi bien par la traduction-adaptation que par la musique).

Quant à Fardini, oui, ce sont bien ses atouts et ses enjeux actuellement. Je suis curieux de voir s'il sera obligé d'en rabattre sur sa carrière de lied pour manger à sa faim (cela dit, on peut toujours faire en parallèle des récitals dans des petites salles peu prestigieuses, si on n'est motivé, ce n'est pas comme lorsqu'on est chanteur baroque et qu'on veut faire un Ring de temps en temps pour se faire plaisir…), ou s'il parviendra à évoluer en s'assouplissant pour se rendre plus conforme au répertoire qu'il veut servir.

En tout cas, voix très intéressante, à suivre. Merci pour le compte-rendu !