Programme :
GINASTERA : Variations concertantes,
SAINT-SAËNS : Concerto pour piano n°2,
BEETHOVEN : Symphonie n°7.
Pianiste : Guillaume VINCENT (en remplacement de Fazil SAY, souffrant).
Orchestre National du Capitole de Toulouse.
Direction : Marcelo LEHNINGER.
Et dire que j'avais fait le déplacement pour revoir Fazil SAY dans ce concerto...
Attaché de par mon histoire personnelle à Toulouse, à la Halle-aux-Grains et à l'ONCT, fan de Fazil SAY et ébloui par ses deux interprétations récentes du concerto n°2 de Saint-Saëns (en 2014 au TCE, et en 2014 aussi au Châtelet), je voulais à tout prix ne pas rater ce concert ! Il y a une symbiose impressionnante entre ce concerto exceptionnel et ce pianiste exceptionnel (à voir sur Youtube). Combien de fois avons-nous entendu ce concerto dans des interprétations décevantes et pas à la hauteur ?
Bref, vous imaginez ma déception lorsque j'ai reçu le mail de l'ONCT annonçant que Fazil SAY souffrait d'une tendinite et était remplacé par l'inconnu Guillaume VINCENT. J'ai eu beau me renseigner sur Internet, il n'y a pas grand chose sur lui, et le peu qu'il y a n'est pas très convainquant. Au téléphone, on me dit que le remplaçant a joué à la Salle Pleyel et à Tokyo, "DONC c'est un grand pianiste international"... Rires... Impossible de me faire rembourser et d'annuler mon voyage...
C'est donc fort contrarié que je me suis rendu à la Halle-aux-Grains ce soir-là...
Le programme distribué en salle donne le titre suivant au concert : "Exceptionnel Fazil SAY". Tout est dit...
Les variations concertantes : je connais bien ce morceau où chaque instrument a son moment. Sur disque, le morceau dure environ 21 minutes. Samedi, le chef l'a massacré ! Une honte, un scandale, un pur saccage. Près de 35 minutes... Un violoncelle endormi, un alto désaccordé, une basse remplie de fausses notes, et une direction lente, lente, lente... Seule la clarinette a tiré son épingle du jeu. Quel ennui ! Impossible d'applaudir ça...
Le concerto : finalement, Guillaume VINCENT s'en sort très honorablement. Belle introduction solo, beaux passages, il arrive même à faire accélérer le tempo au troisième mouvement ! La direction, toujours aussi lamentable, terriblement lente, sans intérêt, pas sautillante, pas vivante, alors que ce concerto bouillonne de vie... Mais bon, ça manque de beaucoup de choses pour devenir excellent.
Deux rappels enchaînés l'un après l'autre, sans pause, tant il était incertain qu'il soit rappelé : Chopin, prélude n°20 et Liszt, Rêve d'amour n°3.
La symphonie : le chef a peut-être pris des amphétamines ou sucé un Guronsan, il semble réveillé. La symphonie se déroule à un rythme relativement convenable. Mais, la direction reste lourde, la symphonie est très répétitive, tout tient sur l'interprétation, qui n'est pas à la hauteur ce soir. Souvenir du concert de l'orchestre des Dissonances fin 2017, à la Philharmonie, où elle était survoltée, hystérisée... On en est loin...
J'ose me permettre quelques digressions sur l'ONCT : j'aime beaucoup Tugan SOKHIEV qui a beaucoup apporté à l'orchestre du Capitole. Mais, depuis quelques années, peut-être du fait de ses nombreux emplois, la programmation et la qualité des concerts a beaucoup baissé. Il se contente de diriger à Toulouse soit pour boucler son intégrale des symphonies de Chostakovitch, soit pour répéter le concert qu'il donnera en tournée à la Philharmonie ou en tournée quelques jours plus tard. Vraiment dommage !