[Jazz] Playlist

Mingus : Ah Um (59)



Soyons clairs :on trouvera ailleurs des versions de Better Get it in Your Soul, Goodbye Poke Pie Hat ou de Fables of Faubus plus intenses et enlevées. Il n'empêche, cette enfilade de morceaux tous plus incontournables les uns que les autres a de quoi laisser pantois.

Pour les Fables of Faubus au moins, c'est certain ! D'après Mingus, Columbia avait refusé la version originale, aux paroles grinçantes tournant en dérision le gouverneur ségrégationniste de l'Arkansas *. Mingus l'enregistrera l'année suivante pour l'éphémère label Candid (album majeur, même s'ils ne manquent pas, dans sa discographie et AMHA dans celle de Dolphy) :



/watch?v=mqkR2u9cMvM

* www.bluesforpeace.com/lyrics/fables-of-faubus.htm

Justement, pour vérifier que j'aime toujours autant le free formellement foutraque:


• Sun Ra and his Astro Infinite Arkestra: Atlantis
Sun Ra (Solar Sound Organ, Solar Sound Instrument [clavinet]), John Gilmore (saxophone ténor, percussions), Pat Patrick (saxophone baryton, flûte), Marshall Allen (saxophone alto, hautbois), Danny Thompson (saxophone alto, flûte), Bob Barry (batterie, Lightning Drum), Wayne Harris (tp), Ebah (trompettes), Carl Nimrod (Space Drums), James Jacson (Log Drums), Robert Cummins (clarinette basse), Danny Davis (saxophone alto), Ali Harsan (trombone)
New York, 1967-69
El Saturn

D’abord, le foutoir percussif lancinant (mais très roots dans sa sonorité) et les mélopées un peu exotiques des quatre premiers titres brefs (Mu, Lemuria, Yucatan et Bimini) - j’aime bien. Mais le long Atlantis, j’adore (même si c’est totalement barré, on est bien d’accord, hein): le long solo bruitiste et halluciné de claviers bizarroïdes, qui débouche sur un passage de big band au départ très traditionnel mais qui se met à grincer de partout pour finalement se disloquer en traits de cuivres furibards et foisonnants (mais qui conservent un swing vigoureux) et puis cette coda cartoonesque...

Un de mes albums préférés de Sun Ra, peut-être celui qui reflète le mieux les différentes facettes de sa musique.

Une autre des multiples facettes de Sun Ra :



https://sunramusic.bandcamp.com/album/sun-ra-plays-gershwin

album digital seulement, on ne pourra donc pas l'offrir à Mélo

https://sunramusic.bandcamp.com/album/discipline-99-out-beyond-the-kingdom-of

Un concert américain de 1974, d'une tonalité plus intimiste (on y entend Sun Ra à peu près uniquement au piano) que ceux, survoltés mais assez répétitifs *, des tournées européennes des années précédentes. Loin d'être inoubliable pour autant : dans la série des College concerts de Sun Ra, ma préférence personnelle va nettement (bis) à celui de Nothing Is, cf. plus haut.

* à part celui du Gibus à Paris en 1973 (mais à deux titres près sur yt, pas d'écoute en ligne pour celui-ci, snif !)

Alifie a écrit:

Pour les Fables of Faubus au moins, c'est certain ! D'après Mingus, Columbia avait refusé la version originale, aux paroles grinçantes tournant en dérision le gouverneur ségrégationniste de l'Arkansas *. Mingus l'enregistrera l'année suivante pour l'éphémère label Candid (album majeur, même s'ils ne manquent pas, dans sa discographie et AMHA dans celle de Dolphy) :



/watch?v=mqkR2u9cMvM

* www.bluesforpeace.com/lyrics/fables-of-faubus.htm

En effet, ce Mingus Presents Mingus est un essentiel.

A partir du milieu des années 70, Sun Ra emprunte une voie beaucoup plus policée qui, personnellement, ne me passionne pas spécialement. J'ai toutefois un sérieux faible pour ces deux albums en solo, enregistrés en 1977 pour le label IAI de Paul Bley :



https://sunramusic.bandcamp.com/album/solo-piano-vol-1



https://sunramusic.bandcamp.com/album/st-louis-blues-solo-piano-vol-2

/watch?v=KeBH_5qUWmQ

enregistré peu après la tournée européenne de 1964 : beaux solos de John Handy sur New Fables (of Faubus) et de Clifford Jordan sur Meditations.

/watch?v=zsFVbBzbQPs

Pour aficionados essentiellement vu la qualité de la capture vidéo et le pleurage audio.

Vive Mingus

Sa prestation au festival de Monterey 65 ayant été écourtée du fait de mauvaises conditions (heure tardive, public clairsemé et frigorifié), Mingus récidiva une semaine plus tard pour un concert donné à l'Université de Los Angeles avec le même programme, ambitieux, mais - l'absence de répétitions se fait sentir, comme en témoignent plusieurs faux départs lors du concert - pas toujours abouti (deux titres, Once upon a time & Don't be afraid, sont des ébauches que l'on retrouvera quelques années plus tard sur Let my children hear music) :



/watch?v=GjCR3jVjsH4

En 1970, après plusieurs années d'inactivé dûes à de sérieux problèmes financiers et à une sévère dépression, Mingus se produit de nouveau en sextet à New-York, puis en tournée en Europe, à Oslo, Milan, Paris, où il enregistre aussi en studio, Rotterdam et Berlin.

Spoiler:

Charles Mingus 6tet
Newport Jazz Festival
Njårdhallen, Oslo, Norway
22 October 1970
NRK TV

Charles Mingus - bass
Jaki Byard - piano
Eddie Preston - trumpet
Charles McPherson - alto saxophone
Bobby Jones - tenor saxophone
Dannie Richmond - drums

1. Orange Was The Colour Of Her Dress, Then Blue Silk (19:06) : /watch?v=Pn7k0mBUzvw

2. Ellington Medley: In A Sentimental Mood - Sophisticated Lady - Mood Indigo - Take The "A" Train (21:42) : /watch?v=GilRtZw1Xwc

www.deezer.com/fr/album/118868 ou /playlist?list=OLAK5uy_l0OvvS4iQSUEXIdPdHbCaBL-M-KnZy-Xg

La première séance d'enregistrement en studio de Mingus depuis Mingus Mingus Mingus Mingus Mingus en 1963. Très réussie (même Bobby Jones, plutôt emprunté pendant les premiers concerts de la tournée, est tout à fait convaincant) et à écouter en entier, prises inabouties comprises, notamment pour la version alternative de Pithecantropus Erectus.

www.deezer.com/fr/album/71596742 ou /watch?v=_UblGOR2Ta4

Enregistré en big band à Tokyo en janvier 1971, vaut surtout pour les orchestrations de Jaky Byard.

https://maryhalvorson.bandcamp.com/album/code-girl

un faux air d'Henry Cow aux entournures (mais un peu longuet, dans un registre assez monotone).

Tore Brunborg : Slow snow (2015)

Ce disque tourne régulièrement sur ma platine depuis que j'en ai découvert deux titres au hasard d'une playlist du label ACT il y a deux mois. Un immense coup de cœur.

Mingus : Blues and Roots (60)



Groovy et churchy à souhait.

Buddy Rich : Stick It (72)



Un album tonique et vivifiant avec un parfum typiquement 70's, pas loin des productions CTI de l'époque.

Excellent!

Mingus : Mingus Dynasty (60)



Album magnifique avec de couleurs superbes comme sur l'ondoyant Far Wells, Mill Valley.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Let_My_Children_Hear_Music                                      www.deezer.com/fr/album/115825 ou /watch?v=TKd_f2QBpvQ

Le chef d'oeuvre de Mingus assurément et l'aboutissement de ses recherches sur l'écriture orchestrale commencées dès 1949.

Un constat que (ça ne te surprendra pas) je partage pleinement.

Ce Let My Children Hear Music est (selon moi) un des enregistrements majeurs du XXème siècle.
C'est dit.

Don Ellis : Live at Monterey! (67)



A la fois expérimental et groovy.
Captivant.

Mingus : At Antibes (60)



Un live mythique (les dialogues Mingus-Dolphy )

Deux remarques que je soumets à la sagacité d'Alifie : Bud Powell (invité sur I'll Remember April) ne semble pas en grande forme et le public siffle sur quelques morceaux.

arnaud bellemontagne a écrit:

Bud Powell (invité sur I'll Remember April) ne semble pas en grande forme

pas vraiment inhabituel avec lui, vu ses problèmes neurologiques (trop de coups de matraque reçus sur le crâne aux Etats-Unis) et psychiques.

Citation :

et le public siffle sur quelques morceaux.

on aurait donc pas pu l'emmener au concert classique.

La playlist itinérante de la nuit.

Miles Davis_Sorcerer, 1967


La suite des citrouilles d’or itinérantes de la nuit ici, en playlist Rock : https://classik.forumactif.com/t7395p750-rock-playlist

Alifie a écrit:

Citation :

et le public siffle sur quelques morceaux.

on aurait donc pas pu l'emmener au concert classique.

En effet

@David Rolland : Sorcerer est fantastique avec un Tony Williams plus que jamais.

www.discogs.com/fr/Charles-Mingus-Charles-Mingus-And-Friends-In-Concert/release/5090354                 /playlist?list=PLaso-Nc2jb6oO7ceImMCp-LT7Ejp8PaiF

Une vingtaine de musiciens sur scène, dont quelques solistes prestigieux, pour célébrer le retour de Mingus au premier plan.
La finalité du concert est d'abord festive... et la mise en place le plus souvent cahotique. Pour mingusophiles convaincus donc.

Tu trouves?

Il y a quand même de bien belles choses et le choix des titres plutôt judicieux.

Bonn je t'accorde qu'ils auraient du répéter plus (notamment pour Little Royal Suite).

C'est plutôt la tonicité qui est privilégiée et fonctionne assez bien sur Strollin' ou, avec le duo Mulligan-Johnson, sur E's Flat, Ah's Flat Too. Pas de répétition du tout à mon avis, et ça s'entend ! Pas grave pour autant, le but était de faire la fête à Mingus après la sortie du magistral Let My Chidren Hear Music : nonobstant le côté jam bordélique qui domine la plupart du temps, la tonalité générale du concert est franchement joyeuse et donc plutôt réjouissante.

Don Ellis : Live in 3⅔/4 Time (67)



Don Ellis avec ses morceaux aux intrigantes métriques.

Andrew Hill : One By One (75)



Anthologie de sessions Blue Note inédites allant de 1965 à 1970.

Je la fais courte : C'est FABULEUX.

Charles Mingus 6tet
Festival de jazz de Nice
20 juillet 1972

John Faddis (tp) Charles McPherson (as) Bobby Jones (ts/cl) John Foster (p/voc) Mingus (b) Roy Brooks (d/scie musicale)

1. Fables of Faubus (40:27) : /watch?v=Kpo-8ZxLPhk

2. Blues for Marie-Christine (33:58) avec D. Gillespie - 3. Pops (5:07) : /watch?v=bGTghX-046Q

https://pastdaily.com/2015/12/06/charles-mingus-septet-live-in-nice-1972-past-daily-downbeat

surtout pour les solos de Mingus et la longue interprétation de Fables of Faubus, où Bobby Jones (mea culpa pour les vilenies sur son compte en spoiler plus haut) s'avère un parfait ténor mingusien. Le reste du concert, avec Gillespie sur la seconde plage, est très réussi également (joyeuse imitation vocale d'Armstrong par Mingus John Foster probablement sur Pops/When the Saints).

Don Ellis : Autumn (68)



Pour un épique Variations for Trumpet et un lyrique Child of Ecstasy.

Charles Mingus 6tet
15e Internationaal Jazzfestival Loosdrecht 1972
Jachthaven van Dijk, Oud-Loosdrecht, Netherlands
August 12, 1972

Jon Faddis (tp) Charles McPherson (as) Bobby Jones (ts/cl) John Foster (p) Mingus (b) Roy Brooks (d/saw)

1. Pops (a.k.a. When the Saints Go Marching In) (4:40)
2. Fables of Faubus (26:22)
3. Mindreaders Convention In Milano (a.k.a. My Music Emission) (29:28)
4. Koko (Cherokee) (theme) (1:00)
5. Intro Charles Mingus / The Man Who Never Sleeps (17:57)

FM broadcast

Une des dernières prestations de cette formation : après plusieurs altercations avec Mingus, dont une au moins assez musclée à Londres, Bobby Jones et John Faddis finiront par quitter la tournée, que Mingus terminera en quartet.

Mingus est visiblement coutumier du fait (cf. l'épisode Jimmy Knepper)

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Don Ellis : Electric Bath (67)



Le thème d'Open Beauty a un petit air de famille avec le motif introductif du concerto à la mémoire d'un ange de Berg.

arnaud bellemontagne a écrit:

Mingus est visiblement coutumier du fait (cf. l'épisode Jimmy Knepper)

Au retour de cette tournée estivale à l'issue houleuse, Mingus a d'ailleurs décompensé pour faire un nouveau séjour en psychiatrie (on l'avait trouvé nu dans Central Park en train de jeter en l'air des billets de 100 $), ce qui ne l'empêcha pas de monter peu de temps après un nouveau quintet, avec lequel il partira ensuite pour sa seconde tournée européenne de l'année.


Charles Mingus 5tet
Jazz Workshop, Boston
October 11, 1972

Joe Gardner (tp) Hamiet Bluiett (brs) John Foster (p) Mingus (b) Roy Brooks (d/saw)

1. Billie's Bounce (12:09)
2. Fables of Faubus (23:27)
3. Blues for a Saw (14:92)
5. Koko (theme)  (0:54)

WBCN radio broadcast

Deux aspects très différents du trompettiste Roy Hargrove décédé à l'âge de 49 ans dans la nuit du 2 au 3 novembre.




ROY HARGROVE: THE RH FACTOR "STRENGTH UP"

Roy Hargrove - Trumpet
Keith Anderson aka DNK - Tenor Saxophone
Jacques "Brother Jacques" Schwarz-Bart - Tenor Saxophone
Bobby Sparks - B3 Organ & Clavinet
Keyboards – Bernard Wright, Bobby Sparks, James Poyser
Reggie Washington - Bass
Jason "JT" Thomas - Drums
Daniel Moreno - Percussion





ROY HARGROVE - "EARFOOD"

Alto Saxophone, Flute – Justin Robinson
Bass – Danton Boller
Drums – Montez Coleman
Piano – Gerald Clayton
Trumpet, Flugelhorn – Roy Hargrove