Playlist (137)

Schnittke : Concerto pour alto (Bashmet & Rozhdestvensky)

Debussy : Préludes II (Arrau)

Debussy : Prélude à l'après-midi d'un Faune/Le Martyre de Saint Sébastien/La Mer (Heras Casado)

Debussy: Suite bergamasque/Planès

Debussy: Arabesques, Children's corner/Planès

+

Debussy: Images/Planès

+

Les dévotions du dimanche...





Au programme ce jour :    J.S. Bach – J.M. Bach – M.R. De Lalande – G. Verdi – O. Merikanto

A gauche, la cathédrale Marienkirche de Freiberg (Allemagne, Saxe)


1) Johann Sebastian Bach (1685-1750) :

"Messe luthérienne", -chorals BWV 669-689

= Ton Koopman, orgue Silbermann de le la Cathédrale de Freiberg

(Teldec, octobre 1996)

Un des plus grands et prestigieux orgues baroques d'Allemagne.

Mendelssohn, Motets. Creed


Chopin, une poignée de Nocturnes. Dang Thai Son

Chopin, Ballades et Nocturnes (CD3 de l’intégrale sur instruments anciens). Goerner


Stravinsky, L’Oiseau de feu. Dorati

Claude Debussy (1862-1918)
Sonate pour flûte, alto et harpe (1915)
Sonate pour violon et piano (1916/17)
Sonate pour violoncelle et piano (1915)
Aurèle Nicolet, flûte
Ulrich Koch, alto
Ursula Holliger, harpe
Saschko Gawriloff, violon
Siegfried Palm, violoncelle
Maria Bergmann, piano
LP Wergo 1966

Spoiler:

       

Andrei Eshpai (1925-2015)
Sonate pour violon et piano N° 1 (1963)
Sonate pour violon et piano N° 2 (1970)
Eduard Grach, violon
Alla Maloletkova, piano (1)
Andrei Eshpai, piano (2)
LP Melodiya 1983

Spoiler:

Il y a une véritable filiation spirituelle entre ces deux compositeurs.

Écouté, ces deux dernières semaines, énormément de choses dont il faudrait que je parle - mais j’ai la flemme de développer:

• Bartłomiej Pękiel: Missa brevis, Missa Secunda, Missa Paschalis:

Octava Ensemble
Cracovie, 2009-2017
Dux
Magnifique: de la polyphonie Renaissance (très) tardive et très éloquente; une sorte de Le Prince polonais. Je vais évidemment écouter le reste du coffret!

• Portrait of the artist as a starved dog. Cipriano de RORE: Madrigaux:

Björn Schmelzer / Graindelavoix
Beaufays, VI.2016
Glossa
Le chant très incarné de Graindelavaoix, avec ses jeux sur la matérialité de textures vocales et de modes d’émission, exalte la richesse d’écriture de ces madrigaux (parmi les plus beaux de la Renaissance tardive.)

• Schubert: Winterreise, D 911:

Peter Harvey (baryton), Gary Cooper (pianoforte David Winston, d’apr. Brodmann, 1823)
East Woodhay, II.2009
Linn
Très belle version: baryton au timbre très clair, lecture sobrement éloquente (plus «dite» que «chantée»), d’une certaine manière; accompagnement au diapason - pas fou en revanche de la sonorité du pianoforte (cristalline, voire aigrelette, mais pas aussi franchement différente que le Fritz de Schoonderwoerd.)

(En espérant que ça fera revenir Rubato...)

• Braunfels: Grande Messe, op. 37, pour solistes, chœur mixte, chœur d'enfants, orgue et grand orchestre en sol mineur (1923-26):

Simone Schneider (soprano), Gerhild Romberger (contralto), Christian Elsner (ténor), Robert Holl (basse), Jörg-Peter Weigle / Konzerthausorchester Berlin, Philharmonischer Chor Berlin, Berliner Singakademie / Achim Zimmermann, Knaben des Staats- und Domchores Berlin, Heiko Holtmeier (orgue)
Berlin, V.2013
Capriccio
Très surprenant: peut-être encore plus chargée que son Te Deum, mais là où celui-ci faisait monolithe brucknérien (tendance Messe en fa mineur-Te Deum), cette messe est incroyablement opératique et syncrétique (mahléro-puccino-strausso-...)

• Liszt: Via Crucis:

Reinbert de Leeuw (piano) / Collegium Vocale Gent
Gand, VI.2017
Alpha
Très beau, mais un peu déçu par rapport à la précédente version De Leeuw (avec le Chœur de chambre des Pays-Bas, chez Philips): chœur plus confortable et plus rond, jeu plus rapide et plus métronomique de De Leeuw, ça sonne un peu prosaïque.

• Ullmann: Fünf Liebeslieder, op. 18. Sechs Lieder, op. 17. Drei Sonette aus dem Portugiesischen, op. 29. Six Sonnets de Louïze Labé, op. 34. Geistliche Lieder, op. 20:

Christine Schäfer (soprano), Axel Bauni (piano)
X & XII.1994, I.1995
Orfeo «Musica Rediviva»
Un peu déçu par les Sonnets de Louise Labé par rapport à Dasch et Rieger en concert (Schäfer curieusement opaque; accompagnement linéaire et poulencquien.) En revanche, les lieder en allemand sont des joyaux d’une esthétique «décadente», à la fois profuse, mêlée et tendue.

• Stockhausen: LUZIFERs TANZ de SAMSTAG aus LICHT:

Matthias Hölle (basse), Markus Stockhausen (trompette), Kathinka Pasveer (piccolo), The University of Michigan Symphony Band / H. Robert Reynolds, Karlheinz Stockhausen (régie-son)
Milan, V.1984
DG
Décidémment un chef-d’œuvre - une sorte de grand poème chorégraphique free jazz incantatoire d’un impact très direct. Impatient de l’entendre et de le voir au sein de l’opéra entier, le 28 juin à la Philharmonie!

• Mahler: Symphonie n°5:

Roger Norrington / Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR
En public, Stuttgart, I.2006
Hänssler

• Berlioz: Requiem:

Toby Spence (ténor), Roger Norrington / Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, SWR Vokalensemble Stuttgart, MDR Rundfunkchor Leipzig
En public, Stuttgart, V.2003
Hänssler
C’est étonnant, comme les (très discutables) partis-pris de Norrington font facilement mouche dans les œuvres que je connais mais qui me résistent depuis longtemps: c’est la première fois que j’ai été à ce point enthousiasmé par la 5ᵉ de Mahler et le Requiem de Berlioz!

• Mahler: Symphonie n°1 en ré majeur «Titan» (version en 5 mouvements):

Zoltán Kocsis / Orchestre Philharmonique National de Hongrie
En public, Budapest, II & III.2004
BMC
Voilà qui renouvelle profondément l’écoute de cette symphonie: non seulement pour sa tentative de restitution de la version originale (avec l’insertion de Blumine) mais surtout pour les équilibres instrumentaux, les choix de tempos, d’accentuations et de phrasés très neufs et les textures âpres de l’orchestre. Passionnant de bout en bout.

• Ohana: L’Œuvre pour guitare:

Stephan Schmidt (guitare 10 cordes)
Saint Lambert-des-Bois, III.1993
Astrée/Auvidis rééd. Naïve
Extraordinaire! J’ai énormément aimé la poésie à la Falla de Tientos et la modernité austère mais aux atmosphères mystérieuses, insaisissables de Si le jour paraît; un tout petit moins Cadran lunaire, un peu plus extérieur (mais quand même très beau.)

Et bien sûr les compositeurs à coucher dehors du BT de Vino, les Hébrides de Mendelssohn pour l’écoute comparée de Mélo - afin d’aller m’enfiler la discographie du Quatuor pour la fin de Temps de Messiaen pour préparer l’écoute comparée de juillet...

Abbaye bénédictine d'Altenburg (Basse Autriche)


2) Johann Michael Bach (1648-1694) :

Nun komm, der Heiden Heiland
Meine Seele erhebt den Herren
Herr Christ, der einig Gottes Sohn
Nun freut euch, lieben Christen gemein
Gott hat das Evangelium
Gelobet seist du, Jesu Christ
In dulci jubilo
Jesu CHristus, unser Heiland, der den Tod überwand
O Herre Gott, Vater in Ewigkeit
Der du bist drei in Einigkeit
Allein Gott in der Höh sei Ehr
Mag ich Unglück nicht widerstahn
Dies sind die heiligen zehn Gebot
Auf meinen lieben Gott
Nun lasst uns Gott dem Herren
Kommt her zu mir, spricht Gottes Sohn
Der Herr ist mein getreuer Hirt
Warum betrübst du dich, mein Herz
Von Gott will ich nicht lassen
Es spricht der unweisen Mund Wohl
Wo Gott der Herr nicht bei uns hält
Wen mein Stündlein vorhanden ist
In dich hab ich gehoffet, Herr
Wenn wir in höchsten Nöten sein
Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ

= Franz Haselböck, orgue Pfliegler de l'abbaye d'Altenburg

(Hänssler, 1989)

Petit-fils de Hans Bach (1580-1626) qui était l'arrière-grand-père de Johann Sebastian, lequel épousa la fille (Maria Barbara) de ce Johann Michael.
Outre quelques pièces vocales sacrées, on lui doit une trentaine de chorals pour orgue, auxquels se consacre ce disque.
Ne cherchez pas ailleurs, cette interprétation fait référence, sur un splendide instrument autrichien, suave, puissant et melliflu, épanoui dans une vaste acoustique.
Aucun de ces chorals bien troussés ne transpire le génie, mais sur un tel orgue, si somptueusement flatté par les micros, on se laisse volontiers griser  

Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Affetti amorosi
Arie musicali. Firenze 1630

Le banquet céleste / Damien Guillon

Pas dit qu'en m'approchant de Louis Couperin je ne tombe pas sur Monteverdi

3) Michel-Richard De Lalande (1657-1726) :

Beati quorum remissæ sunt
Quam dilecta
Audite cæli quæ loquor

Salomé Haller, dessus
Damien Guillon, contre-ténor
Howard Crook, haute-contre
Hervé Lamy, taille
Alain Buet, basse
Olivier Schneebeli, Les Pages & Les Chantres de Versailles, La Grande Écurie et la Chambre du Roy

(Virgin, octobre 2001)

Stravinsky, L’Oiseau de feu. Dorati


Liszt, Villa d’Este, Sonnet de Pétrarque, etc. Arrau


Wagner, Ouvertures. Karajan


Rachmaninov, Concerto pour piano No.2. Richter
j'avais oublié que je n'aimais pas

4) Giuseppe Verdi (1813-1901) :

Messa da Requiem

Leontyne Price, soprano
Janet Baker, mezzo-soprano
Veriano Lucheti, ténor
José Van Dam, basse
Margaret Hillis, Chœur symphonique de Chicago
Georg Solti, Orchestre symphonique de Chicago

(RCA, juin 1977)

Debussy: Préludes I/Planès

+

Atelier de Visavuori, site de Sääksmäki à Valkeakoski (Finlande, région du Pirkanmaa)


5) Oskar Merikanto (1868-1924) :

Préludes de choral
n°22 en mi mineur
n°44 en fa dièse mineur
n°63 en ré mineur
n°77 en sol mineur
n°99 en fa mineur
Rukous

= Jan Lehtola, orgue Wikström de Visavuori

(Alba, septembre 2010)

Situé au bord du lac Vanajavesi et depuis 1967 accessible comme musée, Visavuori est le nom des dépendances (logis et atelier) que se fit construire Emil Wikström,
un des principaux sculpteurs scandinaves de l'époque, qui en dessina les plans. La maison date de 1902 et l'atelier de 1903. Celui-ci fut doté d'une tour d'observation
astronomique ceinturée d'un balcon, et d'un jardin d'hiver.
Un orgue de chambre y fut installé en 1905 par le frère d'Emil, Karl-Gustav (1861-1908), qui avait appris la facture à Kangasala puis aux États-Unis grâce à une bourse
d'études qui l'y emmena en 1888.
En 1912 cet instrument fut logé dans une alcôve spécialement conçue. Il se dégrada après la mort d'Emil Wikström, sans que son neveu (le fils de Karl-Gustav, lui-même
organier) ne parvînt à mener à bien les projets de restauration nécessaire dans les années 1970. Les travaux furent réalisés par Jouko Pirkkanen en 2006-2007 sous
l'expertise du professeur Pentti Pelto.
Sonnant dans une acoustique évidemment exiguë et mate, ce petit orgue compte cinq jeux : une soubasse 16' au pédalier, un Principal 8' et un bourdon 8' au premier
clavier ; un Keraulophon 8' et une flûte harmonique 4' (basse et dessus) au second.
Website du lieu : https://www.visavuori.com/en/front
Oskar Merikanto officia à la tribune de la Johanneksenkirkon d'Helsinki de 1890 jusque sa mort. On lui doit trois opéras, de la musique vocale et pianistique,
et une dizaine d'œuvres d'orgue. Rukous (prière) fut la dernière qu'il composa, en 1923.
Les brefs préludes liturgiques figurent dans un recueil de 1905, organisé par tonalité, et ne sont pas destinés à illustrer un choral en particulier, mais servent à introduire
les divers hymnes, à la guise de l'interprète.

Mélomaniac a écrit:

anaëlle, à 16h30, a écrit:

Stravinsky, L’Oiseau de feu.  Dorati

anaëlle, à 23h25, a écrit:

Stravinsky, L’Oiseau de feu.  Dorati

J;) e me suis trompée lors de la rédaction de mon post de 23h25, j'ai bêtement copié collé en oubliant de changer le nom de l'oeuvre : c'était le Sacre du Printemps.

Les versions Decca ou Mercury?


Debussy: Préludes II/Planès

+

Grosse cure de quatuor à cordes ces derniers jours. Entre des quatuors que je voulais réécouter, et quelques pioches dans la liste de David sur le sujet Quatuor, si je me limite à ce qui me plait ça donne ça :

Bartók : n°4-5-6 - Quatuor Diotima
Ginastera : n°1 - Simon Bolivar string quartet
Janáček : n°1 & 2 - Belcea II
Ligeti : n°1 - Belcea
Nielsen : n°2 op. 5 - Vertavo string quartet
Martinů : n°5 - Quatuor Zaide
Prokofiev : n°1 - Pavel Haas quartet
Vaughan-Williams : n°2 - Maggini quartet

Teizo Matsumura (1929-2007)
Symphonie N° 1 (1960-65)
Yomiuri Nippon Symphony Orchestra
Hiroshi Wakasugi, direction
LP Philips

       

Antanas Rekašius (1928-2003)
Symphonie N° 5 "Segments" (1981)
Métaphonie, concerto pour violon et orchestre (1972)
Émanation, concerto pour violoncelle électrique et ensemble instrumental (1981)
R. Katilius, violon
I. Kučinskas, violoncelle électrique
Ensemble Argo
Orchestre Philharmonique de Lituanie
Juozas Domarkas, direction
LP Melodiya

       

Je me lance pour la première fois dans l'écoute intégrale de cette version à partir de mes deux disques issus du coffret suivant :

Les Maestros de la Nuit...





Au programme ce soir :    L. Beethoven – A. Dvořák – M. Falla

1) Ludwig van Beethoven (1770-1827) :

Symphonie n°6 en fa majeur, Op. 68

= Osmo Vänskä, Orchestre du Minnesota

(Bis, juin 2007)

Girolamo Frescobaldi*(1583-1643)
Pièces diverses
Louis Couperin**(1626-1661)
Suite en ré majeur, Passacaille en sol mineur, Suite en mi mineur, Pavane en fa dièse mineur

Gustav Leonhardt, clavecin
*italien, Martin Skowroneck
** français, Emile Jobin, copie de Vincent Tibaut

Un des plus grands disques de clavecin de tous les temps!

Malgré l'ascétisme (et peut-être un style discutable dans L. Couperin), oui, un monument de poésie.

Tout à fait.

2) Antonín Dvořák (1841-1904) :

Sérénade n°1 pour cordes en mi majeur, Op. 22
Sérénade n°2 pour instruments à vent en ré mineur, Op. 44

= Hugh Wolff, Orchestre de chambre de Saint Paul

(Teldec, septembre 1990)

Comme à leur habitude, Wolff et ses pupitres du Minnesota livrent une interprétation fine, intelligente et dégraissée,
qui permet ici d'admirer la subtilité du tramage de ces deux sérénades et d'en déguster le galbe néoclassique sans risque d'hyperglycémie.
On peut apprécier des lectures plus idiomatiques, plus opulentes, mais on se laisse convaincre par la transparence des textures et la netteté du dessin.

Jean Sibelius
* Quatre Légendes de Lemminkäinen op.22
Los Angeles Philharmonic
Esa-Pekka Salonen

Catégorie orchestrale -rang 180°/250




Nicholas Cleobury (1950-)


3) Manuel de Falla (1876-1946) :

L'Amour sorcier, version originale de 1915

= Claire Powell, mezzo-soprano ; Nicholas Cleobury, Ensemble Aquarius

(Virgin, juillet 1988)

En 1907, Falla comptait séjourner une semaine à Paris. Il y demeura sept ans, et y côtoya Dukas, Debussy et Ravel. A son retour en Espagne en 1914, il composa
à la demande de la cantaora Pastora Imperio une « gitanerie musicale » en seize tableaux pour voix et effectif de chambre (flûte, hautbois, cor, cornet, cloches,
piano, quatre violons, deux altos, deux violoncelles et contrebasses). La représentation à Madrid en avril 1915 essuya néanmoins un échec : aussitôt Falla élabora
une version symphonique qui élague le chant, et sous cette forme El amor brujo connut le succès que l'on sait.
Mon contact s'initia par la fameuse Danse rituelle du Feu, en vinyle avec Constantin Silvestri et l'Orchestre des Concerts du Conservatoire (Emi).
Ma découverte de l'œuvre complète s'effectua avec Ernest Ansermet (Decca), très estimable mais privé du charisme que le chef helvète inculquait au Tricorne.
L'abondante discographie compte Igor Markevitch (Philips), Ataulfo Argenta (Emi), Fritz Reiner (Columbia puis RCA), Leopold Stokowski (Columbia),
Anthony Collins (Decca), Garcia Navarro (DG), Rafael Frühbeck de Burgos (Emi), Pedro de Freitas Branco (Ducretet), Lorin Maazel (DG),
Carlo Maria Giulini (Emi), ou Charles Dutoit (Decca), auxquels vous pouvez vous adonner.

Mais on ne peut se déprendre de la mouture originale de L'Amour sorcier quand on l'a entendue !
Trois ans avant Josep Pons (Harmonia Mundi, 1991), légitimement vanté et plusieurs fois réédité, elle fut enregistrée en « première mondiale » par Nicholas Cleobury et
son équipe de virtuoses spécialisée dans le répertoire moderne. Un disque disparu des radars, auquel je voulais rendre hommage et ramener sous les projecteurs.
Au-delà de la focalisation permise par la partition chambriste, la finesse de cette interprétation se caractérise moins par ses touffeurs capiteuses que par sa volatilité,
ses évanescences, ses rémanences troubles, son onirisme feutré. Toute versée au monde nocturne, elle s'instille constamment entre chiens et loups, évitant les contrastes,
les angles, même dans la célèbre Danza del fin del día. Son empire est bien celui des spectres qui reviennent accabler la bohémienne et son amour inassouvissable.
Le trait instrumental reste affuté (admirable Danza del fuego fatuo) mais adouci par une sorte d'impressionnisme allusif.
L'Intermezzo, l'Interludio et les épisodes transitionnels confortent ce mystère que le chef anglais cisèle avec un soin alangui, où l'émotion cajole.
A vrai dire, le conte surnaturel se subsume ici à une lecture inoffensive qui s'est dissoute dans son rêve.
Autant avouer que le tintinnabulement du finale ne saurait marquer le triomphe sur des maléfices que Cleobury avait continument exorcisés par sa magie blanche.
La conclusion signifie moins l'éviction du mauvais sort qu'une célébration de cet univers de sortilège auquel on ne peut échapper.
La mancie de ces estompes signe une lecture où la moiteur andalouse s'est capillarisée dans le songe, où la sorcellerie s'est transmuée dans l'étrangeté du récit.
Peut-être frauduleux comme interprétation, mais cet art de l'euphémisme vous gardera prisonnier de sa douce malédiction.
Et les soies de l'ensemble Aquarius ne vous libèreront pas de cet envoûtement.

Dmitri Chostakovitch, Symphonie 6. que la dynamique est propre et claire, et ça va droit, sans broncher ! une mécanique implacable.
Igor Stravinsky, Symphonie de psaumes.



Robert de Visée, Suite en Ré mineur.

Antonio Vivaldi
* Gloria en ré majeur
Nelson/Kirkby/Watkinson/Thomas
Academy of Ancient Music
Simon Preston
1 CD L'Oiseau-Lyre, 1985

Les mercredis de la Renaissance...





Au programme ce jour :   C. Merulo – L. Lechner – T. Morley – M. Venezia

Gustav Holst
* Les Planètes
Los Angeles Philharmonic Orchestra
Zubin Mehta

1) Claudio Merulo (1533-1604) :

Toccata

= Sergio Vartolo, orgue Dallam de l'église de Lanvellec

(K617, septembre 1993)

Tiré d'un bel album consacré à la naissance de la fugue et du répertoire contrapuntique.
Un des plus anciens orgues de France (milieu XVII° siècle), avec un bourdon 8' à se pâmer.
Toutefois, le moelleux d'ensemble et la verdeur du plein jeu nous laissent regretter l'attaque plus incisive
et la cohérence du ripieno des divins instruments italiens de la même époque.

Debussy : Estampes (Arrau)

La sonorité d'Arrau m'enivre...

Xavier a écrit:

Les versions Decca ou Mercury?


Debussy: Préludes II/Planès

+

Decca.

*****

De Falla, Noches en los jardines de Espana (arr. pour guitares). Prague Guitar Quartet


Merci Rav-phaël d'avoir mentionné cet enregistrement!
C'est assez intéressant. Le premier mouvement, en particulier, rend très bien.

faut que je me trouve quelques guitaristes pour jouer ça maintenant...

2) Leonhard Lechner (1553-1606) :

Sprüche von Leben und Tod

Johanna Koslowsky, soprano
David Cordier, contreténor
Wilfried Jochens, ténor
Gerd Türk, ténor
Stephan Schrekenberger, basse
Franz-Josef Selig, basse
Christoph Anselm Noll, organetto
Konrad Junghänel, luth

(DHM, janvier 1990)

Une anthologie de chansons, sacrées et profanes, sur le thème de la vie et de la mort.



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