TCE - Chostakovitch S13 - Nézet-Séguin 23-03-19

Théâtre des Champs-Elysées, samedi 23 mars 20H00

Mahler: Totenfeier, poème symphonique

Chostakovitch: Symphonie n° 13 « Babi Yar »

Rotterdams Philharmonisch Orkest
Chœur du Bayerischer Rundfunk

Mikhail Petrenko  basse

Yannick Nézet-Séguin  direction

Voilà une très belle symphonie de Chostakovitch moins donnée que d'autres, je ne l'ai entendue qu'une fois en concert, il y a plus de 10 ans je crois, avec Leiferkus, mais je ne me souviens ni de chef ni de la salle. (Pleyel peut-être, mais je ne suis pas sûr)

Programme du concert avec notamment le texte de la 13è symphonie en français:
https://fr.calameo.com/read/0030455152091e582610b

Ah voilà, j'ai retrouvé, c'était en 2007 à Pleyel: https://www.resmusica.com/2007/05/28/tous-furent-a-la-hauteur-ce-soir/

Xavier a écrit:

Chostakovitch: Symphonie n° 13 « Babi Yar »

Entendue en concert le mois dernier (avec le texte qui défilait) et je confirme, un moment incroyable. Il y a un côté "physique" (au sens de corporel) avec les symphonies de Chostakovitch en live qui fait que ça marque indéniablement.
Un de mes meilleurs concerts, veinard !

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest est un très bon orchestre. Ils sont venus fin janvier au TCE pour donner le 1er concerto pour violon de Chostakovitch et la 6 de Prokofiev. Gergiev était à la baguette et Sergey Khachatryan au violon. On n'en avait pas parlé ici mais j'avais passé une belle soirée.

Je devais aller à un concert d'airs de cour diphoniques autour de Madeleine de Scudéry, mais vous me feriez presque envie avec votre Chosta glotto…

TragicSymph a écrit:

Xavier a écrit:

Chostakovitch: Symphonie n° 13 « Babi Yar »

Entendue en concert le mois dernier (avec le texte qui défilait) et je confirme, un moment incroyable. Il y a un côté "physique" (au sens de corporel) avec les symphonies de Chostakovitch en live qui fait que ça marque indéniablement.
Un de mes meilleurs concerts, veinard !

C'était où? Avec qui?

Xavier a écrit:

TragicSymph a écrit:

Xavier a écrit:

Chostakovitch: Symphonie n° 13 « Babi Yar »

Entendue en concert le mois dernier (avec le texte qui défilait) et je confirme, un moment incroyable. Il y a un côté "physique" (au sens de corporel) avec les symphonies de Chostakovitch en live qui fait que ça marque indéniablement.
Un de mes meilleurs concerts, veinard !

C'était où? Avec qui?

A Strasbourg avec le Choeur national d’hommes d’Estonie RAM et la basse Pavlo Hunka.
Direction par l'excellent Marko Letonja

TragicSymph a écrit:

le Choeur national d’hommes d’Estonie RAM

Citation :

et la basse Pavlo Hunka.

Citation :

Direction par l'excellent Marko Letonja

Ce soir je vais au TCE pour écouter ce concert, mais concernant la 13e symphonie, j'aurais nettement préféré l'entendre à Strasbourg si j'en avais eu l'occasion... Enfin, on verra bien ce que cela donne...

Superbe concert!

Mahler de bon aloi mais avec quelques petits temps morts, mais surtout superbe 13è de Chostakovitch, mordante, sombre, très précise, mais aussi émouvante, et portée par un superbe M.Petrenko, c'est simple, je me demande si on peut faire mieux ici, en tout cas ça dépasse tout ce que j'ai pu entendre au disque, il faudrait vraiment qu'il l'enregistre. Quelle présence, quelle éloquence...
C'est étonnant comme cette musique est dépouillée, souvent de la musique à 2 ou 3 voix, avec des tierces ou des quintes nues.
J'ai été emballé du début à la fin, même dans le 5è mouvement qui me plaît habituellement beaucoup moins.
Je me demande même si ce n'est pas tout simplement ma symphonie préférée de Chosta, c'est pour moi à la fois une des plus sobres et des plus directes, peut-être la plus profonde.
Et même dans cette acoustique sèche au possible, on se dit que décidément Chostakovitch c'est autre chose en concert…
L'orchestre a eu de petits loupés dans le Mahler (les trompettes vers la fin), pas du tout dans le Chostakovitch, où j'ai trouvé notamment les cordes particulièrement belles, et les percussions implacables, mais les bois n'étaient pas en reste.
Très beau chœur, magnifiques nuances.

Je suis un peu moins enthousiaste que Xavier, que j'ai eu le plaisir de croiser à la fin du concert.

C'était un très bon concert, mais personnellement j'ai trouvé le Totenfeier assez laid. Cela manquait de tragique pour moi, c'était assez plat par endroits, et maniéré à d'autres avec des effets assez désagréables pour souligner certains contrastes. D'ailleurs les applaudissements étaient assez timides.

La 13e symphonie était beaucoup plus réussie, très précise et en place, mordante, mais pas sombre pour moi. Cela manquait de noirceur, d'intériorité, surtout dans les deux derniers mouvements. Mais bon avec le chef je ne m'attendais pas à de la noirceur et de l'intériorité, donc j'étais plutôt très contente de cette belle lecture sobre et digne. Très beaux choeurs. Mikhail Petrenko était très engagé, avec une belle diction, et beaucoup d'expressivité.
Je pense que Alexander Vinogradov, qui a fait un très bel enregistrement de cette symphonie avec Vasily Petrenko et l'orchestre de Liverpool, aurait pu faire largement aussi bien (voire mieux car je trouve son timbre plus beau que celui de son collègue).

L'accoustique sèche du TCE sert idéalement la musique de Chostakovitch, alors que pour Mahler cela posait plus de problème.

C'est une de mes symphonies préférées de Chostakovitch pour les mêmes raisons que Xavier. Il y a une épure dans cette symphonie, qui est assez bouleversante. Maintenant j'aimerais beaucoup entendre la 14e symphonie qui est aussi très belle.

Xavier a écrit:

C'est étonnant comme cette musique est dépouillée, souvent de la musique à 2 ou 3 voix, avec des tierces ou des quintes nues.

D'ailleurs ce n'est pas non plus vraiment une symphonie, en tout cas pas davantage que Das Lied von der Erde.

J'ai justement été frappé par ça en entendant la Dixième vendredi (pour la première fois en salle) : je crois que c'est ce qui me frustre le plus chez Chosta, énormément d'unissons et d'octaves, très peu de contrepoint ou même de contrechants, si bien qu'il n'y a qu'une chose écouter à la fois (alors que la supériorité de la musique sur d'autres arts, à mon sens, réside justement dans la simultanéité des informations).

Au demeurant j'aime bien la 10 et la 13, et j'aurais été enchanté d'entendre Mikhaïl Petrenko dans de la mélodie russe (mais il y avait à la même heure Mañalich et Horvat dans un programme quadrilingue Bataille / Hume / Le Camus / Castaldi… Chosta never stood a chance.) Bien davantage que Vinogradov – la version V. Petrenko m'avait paru un peu gentille et lisse, et le timbre ni l'expression de Vinogradov ne me bouleverse (voix très solide, mais sans la transparence et les creux de M. Petrenko).


J'ai été emballé du début à la fin, même dans le 5è mouvement qui me plaît habituellement beaucoup moins.
Je me demande même si ce n'est pas tout simplement ma symphonie préférée de Chosta, c'est pour moi à la fois une des plus sobres et des plus directes, peut-être la plus profonde.
Et même dans cette acoustique sèche au possible, on se dit que décidément Chostakovitch c'est autre chose en concert…
L'orchestre a eu de petits loupés dans le Mahler (les trompettes vers la fin), pas du tout dans le Chostakovitch, où j'ai trouvé notamment les cordes particulièrement belles, et les percussions implacables, mais les bois n'étaient pas en reste.
Très beau chœur, magnifiques nuances.[/quote]

Frédérique R a écrit:

Je suis un peu moins enthousiaste que Xavier, que j'ai eu le plaisir de croiser à la fin du concert.

C'était un très bon concert, mais personnellement j'ai trouvé le Totenfeier assez laid. Cela manquait de tragique pour moi, c'était assez plat par endroits, et maniéré à d'autres avec des effets assez désagréables pour souligner certains contrastes. D'ailleurs les applaudissements étaient assez timides.

La 13e symphonie était beaucoup plus réussie, très précise et en place, mordante, mais pas sombre pour moi. Cela manquait de noirceur, d'intériorité, surtout dans les deux derniers mouvements. Mais bon avec le chef je ne m'attendais pas à de la noirceur et de l'intériorité, donc j'étais plutôt très contente de cette belle lecture sobre et digne. Très beaux choeurs. Mikhail Petrenko était très engagé, avec une belle diction, et beaucoup d'expressivité.
Je pense que Alexander Vinogradov, qui a fait un très bel enregistrement de cette symphonie avec Vasily Petrenko et l'orchestre de Liverpool, aurait pu faire largement aussi bien (voire mieux car je trouve son timbre plus beau que celui de son collègue).

L'accoustique sèche du TCE sert idéalement la musique de Chostakovitch, alors que pour Mahler cela posait plus de problème.

C'est une de mes symphonies préférées de Chostakovitch pour les mêmes raisons que Xavier. Il y a une épure dans cette symphonie, qui est assez bouleversante. Maintenant j'aimerais beaucoup entendre la 14e symphonie qui est aussi très belle.

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

C'est étonnant comme cette musique est dépouillée, souvent de la musique à 2 ou 3 voix, avec des tierces ou des quintes nues.

D'ailleurs ce n'est pas non plus vraiment une symphonie, en tout cas pas davantage que Das Lied von der Erde.

J'ai justement été frappé par ça en entendant la Dixième vendredi (pour la première fois en salle) : je crois que c'est ce qui me frustre le plus chez Chosta, énormément d'unissons et d'octaves, très peu de contrepoint ou même de contrechants, si bien qu'il n'y a qu'une chose écouter à la fois (alors que la supériorité de la musique sur d'autres arts, à mon sens, réside justement dans la simultanéité des informations).

Oui, souvent assez peu d'informations, mais les intervalles choisis donnent toujours des choses intéressantes et particulières, des harmonies qu'on n'attend pas.

Oui, la surprise, l'originalité, l'orchestration (saisissante), l'intensité soutiennent l'attention, mais je crois que c'est ce qui me manque pour être pleinement séduit et avoir envie de réécouter ça souvent au disque.

En salle, même la 9 entendue en début de semaine, je trouve ça sympa.

Xavier a écrit:

Programme du concert avec notamment le texte de la 13è symphonie en français:
https://fr.calameo.com/read/0030455152091e582610b

D'ailleurs est-ce que ce n'est pas rarissime au TCE, ça?
Un vrai programme avec présentation et textes des œuvres… gratuit??
Je le garde, c'est collector.

Xavier a écrit:

C'est étonnant comme cette musique est dépouillée, souvent de la musique à 2 ou 3 voix, avec des tierces ou des quintes nues.

Oui, je m'étais déjà fait cette réflexion, plus on avance dans les symphonies, plus on remarque l'utilisation de quintes à vide notamment à partir de la Onzième.
Je crois que comme vous, cette incroyable Treizième est peut-être ma préférée. Cela dit, je ne les connais pas toutes, il me reste bien évidemment la Quatrième mais je me réserve encore un peu...

DavidLeMarrec a écrit:

 Bien davantage que Vinogradov – la version V. Petrenko m'avait paru un peu gentille et lisse, et le timbre ni l'expression de Vinogradov ne me bouleverse (voix très solide, mais sans la transparence et les creux de M. Petrenko).

 Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...  
Elle est tout sauf lisse cette version. Ce n'est pas Kondrashin, je te l'accorde, mais on ne peut dire que ce soit lisse pour autant. Elle est plus intériorisée et dans le clair-obscur que les versions de Kondrashin pour citer la grande référence discographique.
Personnellement je préfère le timbre de Vinogradov à celui de M. Petrenko, qui me semble justement trop transparent pour cette œuvre. Mais c'est compliqué de comparer un concert en salle et un disque. Les conditions sont quand même très différentes.