[Jazz] Playlist

Wayne Shorter : Speak No Evil (66)


Musique fine et subtile aux climats mystérieux...du Wayne Shorter, quoi.

docteur mabuse a écrit:

J'écoute le disque de Beaver Harris & The 360 Degree Music Experience ... C'est très polystylistique Le groupe porte bien son nom.

C'était bien l'idée, avec sur le premier album de la formation, des vétérans de la génération précédente, comme le trompettiste Doc Cheatham ou la chanteuse Maxine Sullivan.

discographie complète : www.discogs.com/artist/2468026-The-360-Degree-Music-Experience

www.allmusic.com/album/windward-passages-1979-mw0000627619
    www.deezer.com/fr/album/11587210

Ca a l'air ambitieux.

Plutôt sympathique, mais un peu trop free foutraque et pas franchement passionnant sur une bonne partie de l'album.

C'est noté.

Encore un peu de Grachan Moncur :



/watch?v=HaclKme7aVU

Frank Lowe 4tet
Brandeis University
Waltham, Massachussets
April 11, 1985

Frank Lowe (ts/voc)
Grachan Moncur (tb)
Donald Garrett (b)
Waren Benbow (d)

. Riff Raff - Decision in Paradise - I Didn't Know What Time It Was - Loweology - Happy House - A Foggy Day

FM broadcast, TT: 64:19

http://inconstantsol.blogspot.com/2008/06/frank-lowegrachan-moncur-quartet.html

Frank Lowe en quartet avec Grachan Moncur (devant 3 pelés et trois tondus), très belle prise de son.

Alifie a écrit:

Grachan Moncur encore, et surtout le vocaliste Andy Bey, qu'arnaud va adorer (Waheeda Massey peut aller se rhabiller) :



http://inconstantsol.blogspot.com/2018/11/grachan-moncur-iii-shadows-denon-jazz.html                    /watch?v=CWtbeDuuQeo

Anthony Braxton 4tet - Festival de Jazz de Châteauvallon, 25.08.1973

Anthony Braxton (fl/cbcl/as) Kenny Wheeler (tp/flg) Jean-François Jenny-Clark (b) Charles "Bobo" Shaw (d)

. Composition 23C (11:00)
. Composition 23B (12:51)
. Composition 23D (5:54)

/watch?v=IRVPUQ5em6M3C

1ère interprétation des compositions 23B et 23D, rejouées à Moers l'année suivante, avant d'être enregistrées en studio pour l'album New York, Fall 1974 : www.jazzdiscography.com/Artists/Braxton/brax-1971-1979.php

Spoiler:

Pour vous réconcilier avec le jazz vocal

Oscar Brown Jr. - sin & soul ...and then some
Columbia (1960)

tracklisting:

Oscar Brown Jr chante vraiment très très bien !!!
 https://en.wikipedia.org/wiki/Oscar_Brown

Oscar Brown Jr. - In a New Mood
Columbia (1962)

Essentiellement du rythm & blues / crooning de pacotille ...

Alifie a écrit:

Anthony Braxton 4tet - Festival de Jazz de Châteauvallon, 25.08.1973

Anthony Braxton (fl/cbcl/as) Kenny Wheeler (tp/flg) Jean-François Jenny-Clark (b) Charles "Bobo" Shaw (d)

. Composition 23C (11:00)
. Composition 23B (12:51)
. Composition 23D (5:54)

/watch?v=IRVPUQ5em6M3C

1ère interprétation des compositions 23B et 23D, rejouées à Moers l'année suivante, avant d'être enregistrées en studio pour l'album New York, Fall 1974 : www.jazzdiscography.com/Artists/Braxton/brax-1971-1979.php

Spoiler:

---------

Jan Garbarek : Dansere (75)


Super disque, mais si je dis que je n'arrive toujours pas à différencier Bobo Stenson de Keith Jarrett, je vais me faire gronder par Alifie

arnaud bellemontagne a écrit:

Alifie a écrit:

Anthony Braxton 4tet - Festival de Jazz de Châteauvallon, 25.08.1973

570 vues en 48 h sur yt, qui a dit que Braxton était un musicien confidentiel ?

Spoiler:

arnaud bellemontagne a écrit:

Jan Garbarek : Dansere (75)

Super disque, mais si je dis que je n'arrive toujours pas à différencier Bobo Stenson de Keith Jarrett, je vais me faire gronder par Alifie  

Mais non, c'est juste un peu triste d'entendre Stenson en doublure de Jarrett dans son propre quartet, comme si bien dit sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Bobo_Stenson, et jarrettiser à gogo le plus souvent par la suite, alors qu'il a une palette bien plus large que ça.

Alifie a écrit:

1ère interprétation des compositions 23B et 23D, rejouées à Moers l'année suivante, avant d'être enregistrées en studio pour l'album New York, Fall 1974

Ah, bien tiens, justement:


• Anthony BRAXTON: New York, Fall 1974
Anthony Braxton (saxophones soprano et alto, clarinette, clarinette contrebasse, flûte), Kenny Wheeler (trompette, bugle), Dave Holland (basse), Jerome Cooper (batterie), Julius Hemphill (saxophone alto), Oliver Lake (saxophone ténor), Hamiet Bluiett (saxophone baryton), Leroy Jenkins (violon), Richard Teitelbaum (synthétiseur Moog)
New York, IX & X.1974
Arista

Un album absolument jubilatoire, et une voie très personnelle de concevoir le free jazz. Voir ici.

Sinon, c'est qui, ce gars dont vous parlez? Le seul Bobo que je connais porte parfois un chapeau melon, parfois une perruque, mais pas de Stetson.
Désolé.  
Bon, allez,  j'arrête.

Between Heaven and Hell - Oscar Brown Jr
Columbia (1962)

Oscar Brown en grande forme ... J'adore

Oscar Brown Jr. - Tells It Like It Is !
Columbia (1963)

Un disque très pop teinté de soul et de blues. Rien d'indigne, mais pas très passionnant

docteur mabuse a écrit:

Pour vous réconcilier avec le jazz vocal

Ah, mais on n'est pas du tout fâché avec le jazz vocal !

sur un autre fil, Thelonious a écrit:

"Round Midnight" et "My Favorite Things" sont .

/watch?v=xKI96tPYEEY
/watch?v=g1W3eawuKmk

Je suis toujours partant pour de nouvelles expériences, mais là, David Moss, ça m'a semblé quand même très extrème

Spoiler:

Totalement déraisonnable, en effet ! Dans un genre beaucoup moins extraverti (prise de son vraiment très moche, par contre) :



www.deezer.com/en/album/98548042

Alifie a écrit:

docteur mabuse a écrit:

Pour vous réconcilier avec le jazz vocal

Ah, mais on n'est pas du tout fâché avec le jazz vocal !

C'est mon cas et je le revendique

Moi, j'ai une solution pour éviter d'être fâché avec le jazz vocal: je n'en écoute jamais.

arnaud bellemontagne a écrit:

Alifie a écrit:

docteur mabuse a écrit:

Pour vous réconcilier avec le jazz vocal

Ah, mais on n'est pas du tout fâché avec le jazz vocal !

C'est mon cas et je le revendique

Ah oui tiens, c'est vrai ça, c’est quelque chose que tu as déjà écrit. Ça me surprends d’ailleurs, car tu aimes les voix, en classique (on écoute pas les opéras de Wagner ou Schoenberg sans ça), dans le rock (je t’ai souvent lu vantant les voix de tel ou tel chanteur, de mémoire Joni Mitchell, Greg Lake, Peter Gabriel aussi je crois, d’autres que j’ai oubliés), dans la soul également les voix te conviennent (il me semble que tu aimes Stevie Wonder), si ça se trouve tu aimes aussi des chanteurs et chanteuses de blues, mais le jazz non, pourquoi ?

ah! si, il y en a au moins un que tu aimes: Leon Thomas.

arnaud bellemontagne a écrit:

Alifie a écrit:

docteur mabuse a écrit:

Pour vous réconcilier avec le jazz vocal

Ah, mais on n'est pas du tout fâché avec le jazz vocal !

C'est mon cas et je le revendique

Hum, arnaud, tu es forcément hors-jeu sur ce coup-là : on sait bien que tu as été traumatisé par le prog vocal !

A moins, peut-être, qu'on t'ait obligé à écouter Tony Bennett quand tu étais , /watch?v=sPIEt4cyW-A

Benedictus a écrit:

Moi, j'ai une solution pour éviter d'être fâché avec le jazz vocal: je n'en écoute jamais.

Tu dérogerais peut-être à cette règle pour David Moss (à part sans doute pour la reprise d'In A Silent Way, puisque tu snobes aussi Miles ).

darkmagus a écrit:

je t’ai souvent lu vantant les voix de tel ou tel chanteur, de mémoire Joni Mitchell

Ça n'est pas plutôt Annette Peacock avec Bill Bruford, arnaud ?

Citation :

Greg Lake, Peter Gabriel

Ils chantent en kobaïen ?

Citation :

ah! si, il y en a au moins un que tu aimes: Leon Thomas.

Avec le chant tyrolien, ça va tout de suite mieux !

Spoiler:

Pour préciser, dans mon cas: contrairement à Arnaud, je ne fais pas d'allergie systématique aux voix dans le jazz; en revanche, je n'écoute jamais d'albums de jazz vocal - peut-être parce que le genre de jazz que j'écoute ne s'y prête pas tellement (ou alors il s'agit de choses qui sont beaucoup plus polyphoniques et/ou théâtrales: pour moi, «jazz vocal», ça désigne des albums centrés sur des vocalistes, mais pas tellement quelque chose comme Escalator Over the Hill), et que le langage des grands albums de jazz vocal (plutôt du côté du pré-bop, du bop classique ou du jazz funk) n'est pas celui qui me passionne le plus.

Il est clair, pour enfoncer une porte ouverte, que les réticences de nombre d'amateurs envers le jazz vocal *, comme c'est majoritairement le cas dans notre microcosme sur le forum, tiennent à sa trop grande proximité avec la musique de variété qui l'a alimenté, à la différence du jazz instrumental qui utilise celle-ci, standards de Broadway ou autres, comme un simple véhicule : My Favorite Things interprété par Coltrane ou par Tony Bennett, ça ne donne pas vraiment le même résultat... mais par David Moss, pour ce qui est de s'émanciper de la lettre, ça va vraiment très bien, Benedictus (bis) .

* en laissant de côté la période free, qui a permis aux vocalistes de cette époque, comme Linda Sharrock ou Jeanne Lee, de s'affranchir des codes attachés jusque là au genre ou encore, à l'époque actuelle, mais elle est probablement un cas particulier, une Susanne Abbuehl, chez qui on peinerait à trouver un lien, me semble-t-il, avec Ella Fitzgerald ou Sarah Vaughan

darkmagus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Alifie a écrit:

docteur mabuse a écrit:

Pour vous réconcilier avec le jazz vocal

Ah, mais on n'est pas du tout fâché avec le jazz vocal !

C'est mon cas et je le revendique

Ah oui tiens, c'est vrai ça, c’est quelque chose que tu as déjà écrit. Ça me surprends d’ailleurs, car tu aimes les voix, en classique (on écoute pas les opéras de Wagner ou Schoenberg sans ça), dans le rock (je t’ai souvent lu vantant les voix de tel ou tel chanteur, de mémoire Joni Mitchell, Greg Lake, Peter Gabriel aussi je crois, d’autres que j’ai oubliés), dans la soul également les voix te conviennent (il me semble que tu aimes Stevie Wonder), si ça se trouve tu aimes aussi des chanteurs et chanteuses de blues, mais le jazz non, pourquoi ?

ah! si, il y en a au moins un que tu aimes: Leon Thomas.

Tu m'a bien cerné (côté chanteuses j'aime également beaucoup Laura Nyro).

Comme le dit Alifie, dans le jazz vocal il y a une teinte de "variété" qui n'existe pas dans le jazz instrumental (puisque le matériau de base est stylisé). D'où ma réticence.

Alifie a écrit:

darkmagus a écrit:

je t’ai souvent lu vantant les voix de tel ou tel chanteur, de mémoire Joni Mitchell

Ça n'est pas plutôt Annette Peacock avec Bill Bruford, arnaud ?

Je ne pense pas.

arnaud bellemontagne a écrit:

Comme le dit Alifie, dans le jazz vocal il y a une teinte de "variété" qui n'existe pas dans le jazz instrumental (puisque le matériau de base est stylisé). D'où ma réticence.

Oui, ça s'entend, mais alors le rock ?  

Pour moi le chant dans le rock est encore plus axé "variété" que dans le jazz, les chansons de 3 mn avec guitares saturées (surtout dans le hard rock) , très peu pour moi.  

Mais laisse tomber, tu n'es pas obligé de te justifier, je ne te fais pas un procès,   j'ai aussi beaucoup de contradictions

La contradiction n'est qu'apparente.
Côté rock, je n'écoute quasi-exclusivement que du rock progressif qui justement s'évertue à faire plus sophistiqué et complexe que la variété aussi bien du point de vue des structures que des harmonies.

arnaud bellemontagne a écrit:

La contradiction n'est qu'apparente.
Côté rock, je n'écoute quasi-exclusivement que du rock progressif qui justement s'évertue à faire plus sophistiqué et complexe que la variété aussi bien du point de vue des structures que des harmonies.

Taratata ! d’abord tu postes beaucoup en rubrique métal, je te vois, rien ne m'échappe et puis je crois tu fais une petite fixette sur le jazz vocal, na !

Billie Holiday qui chante « Body and Soul », c’est quand même autre chose que Stevie Wonder dans « Songs in the Key of Life » (c’est le seul album que je connais, je l’avais en vinyle et n’ai jamais jugé utile de le racheter ou télécharger en CD), ça c’est de la variétoche pure àmha

mais je ne t'embête plus, promis, chacun écoute ce qu'il veut sans avoir à se justifier

Et pour le prog, je te rejoins, j’ai réécouté grâce à toi l’autre jour le superbe album « RED » de King Crimson, mais dans « Starless », je m’ennuyais ferme pendant la (trop longue) chanson en attendant la partie purement instrumentale qui est une merveille

Tu ne m'embêtes pas, ça me fait plaisir de discuter.

Tu remarqueras que dans la rubrique métal, je poste essentiellement des disques de métal...progressif.

D'ailleurs, tu mets le doigt sur ce qui me gêne un peu parfois chez Stevie Wonder (malgré mon admiration pour ces qualités de musicien et de songwriter) : un côté sirupeux qui justement se rapproche de la variété.

Ah, Starless...c'est vrai que la séquence instrumentale c'est quelque chose!

Pour la réconciliation avec le jazz vocal, il va y avoir du boulot  


Dr. Martin Luther King Jr. and Oscar Brown Jr., (undated, ca. 1966)
 https://www.chicagoreview.org/62-463-12-web-companion/


Mr. Oscar Brown Jr. Goes to Washington
Fontana (1965)

Oscar Brown Jr. (vocals), Floyd Morris (piano), Phil Upchurch (guitar), Herbert Brown (double bass), Curtis Boyd (drums)

Enregistré en concert, un disque remarquable, très jazzy.
On peut retenir en particulier le fameux et poignant "Brother, Where Are You".
...

Pour rappel : si il y a un disque à connaître d'Oscar Brown, Sin & Soul est incontournable.
Ensuite, pour approfondir, ce Mr. Oscar Brown Jr. Goes to Washington est très bien.

Pas très fan non plus de Jazz vocal, à part Billie Holiday.

Je trouve souvent les disques de Jazz vocal un peu cul cul (je rejoins Alifie) et les accompagnants, même de qualité servent la soupe et sont très limités en chorus.
Ca m'empêche pas d'aimer quelques chanteurs de variétés ou des groupes de Rock, Pop et autres.

Je vais essayer Oscar Brown.

Disque agréable, mais ça reste très éloigné de ce que je recherche en Jazz.

Un disque agréable, oui ! Je n'irais pas prétendre que Sin & Soul est un chef-d'oeuvre, encore que je suis assez admiratif de la technique de chant et de l'expressivité d'Oscar Brown. Et qu'il faisait quand même preuve d'audace pour l'époque.
Malheureusement cela ne durera pas et il partira très vite dans d'autres directions, beaucoup plus variétés pour le coup. A partir des années 70 il ne fera plus qu'une certaine musique soul très standardisée  
...

Alifie a écrit:

darkmagus a écrit:

ah! si, il y en a au moins un que tu aimes: Leon Thomas.

Avec le chant tyrolien, ça va tout de suite mieux !

(  J'avoue avoir éclaté de rire en entendant Leon Thomas faire le yodel ... Désolé Arnaud )

Allez, pour jeter de l'huile sur le feu...

Ella Fitzgerald & Louis Armstrong, Ella & Louis (1956)


Sérieusement, comment ne pas aimer ça ? (ok, c'est pas l'album du siècle, il n'y a que des standards et rien d'aventureux, mais on a 2 des plus grandes voix du jazz, des solos du grand Louis et Oscar Peterson au piano : on empile les couches de caviar là)

arnaud bellemontagne a écrit:

Dave Brubeck : Time Out (59)


En fait, je ne l'avais jamais vraiment écouté jusqu'au bout.

Si Blue Rondo à la Turk intéresse par sa construction finaude, tout cela sonne bien timoré, voire mou du genou (et les doigts gourds de Brubeck n'aident pas).

Tss,tss...s'arrêter sur ce bourrin de Brubeck, c'est passer à la trappe des trésors de délicatesse offerts par Desmond sur ce disque (dont l'inusable Take Five et son thème envoutant, dont le seul crime est d'avoir été massacré par des générations de musiciens de rue, et qui démontre aussi que le batteur est bien plus subtil que le pianiste dans ce groupe)
Et si l'on compare à la production de l'époque (on est en 1959 tout de même) beaucoup de morceaux sont réellement novateurs et originaux avec leurs rythmes non-conventionnels et leur côté prog (pas que sur le Blue Rondo d'ailleurs, Strange Meadow Lark est un bel exemple aussi)

Entièrement d'accord avec tartatane : Morello à la batterie est d'une souplesse remarquable sur ces rythmes bancals. On s'y est tellement habitués en 60 ans qu'on n'y fait plus vraiment attention mais en 1959, il n'était vraiment pas donné à tout le monde d'assurer là-dessus. Et puis l'aisance trompeuse de Desmond bien sûr, du velours. Cela a l'air si simple mais ses phrasés sont plus retors à faire sonner qu'il n'y paraît.

Et je n'ai même rien de particulier à reprocher à Brubeck en fait...

tartatane a écrit:

Ella Fitzgerald & Louis Armstrong, Ella & Louis (1956)


Sérieusement, comment ne pas aimer ça ? (ok, c'est pas l'album du siècle, il n'y a que des standards et rien d'aventureux, mais on a 2 des plus grandes voix du jazz, des solos du grand Louis et Oscar Peterson au piano : on empile les couches de caviar là)

Tout pareil que Tartatane.
C'est un grand album de jazz vocal, d'abord parce que c'est un vrai catalogue des plus grands standards de Broadway, ensuite parce que le contraste entre la voix d'Ella et celle d'Armstrong est déjà un plaisir en soi. Quand on entend chanter Armstrong avec ce swing et ce sens unique de la mise en place, on comprend pourquoi il a révolutionné le jazz dans les années 20. Et enfin, quand on a comme moi la chance de posséder le coffret vinyl d'origine, y figurent tous les vocals des standards en question (je ne sais pas si c'est pareil pour le(s) CD): de quoi réviser ses classiques pendant les longues soirées d'hiver...

Je dois malheureusement avouer que le plaisir que je prends parfois à réécouter quelques plages de cet album relève plus de l'effet «petite madeleine» (c'était un des disques préférés de mon grand-père) que de ma sensibilité à ses qualités musicales (bien réelles, mais qui me touchent peu.)



Et puis, pour finir de me faire mal voir par les copains du jazz club (je crois que c'est un disque-culte d'Arnaud):


• Charles MINGUS: Let My Children Hear Music
Solistes: Lonnie Hillyer (trompette), Julius Watkins (cor), Bobby Jones (saxophone ténor), Joe Wilder (trompette), Charles McCracken (violoncelle), Charles McPherson (saxophone alto), James Moody (saxophone ténor), Sir Roland Hanna (piano), Snooky Young (trompette)
IX-XI.1971
Columbia

Après une première écoute, des impressions très mitigées. Il y a des choses très bien, mais j’ai du mal à être pleinement convaincu - alors que dans les meilleurs moments, c’est presque aussi bon que du Gil Evans de la même époque.

D’une part, ça m’a paru aller un peu dans tous les sens, sans trouver de vraie cohérence esthétique, fût-ce dans le collage ou la bigarure, et ce même à l’intérieur de chaque morceau: une bizarre alternance entre des passages très expérimentaux, aux confins du Third Stream et du free, voire de procédés bruitistes (quand même un peu naïfs: dans Don’t Be Afraid... ou The I of the Hurricane) et d’autres qui sonnent au contraire très «jazz d’avant» (disons du swing pour big band assez «hot»), voire aux marges du jazz (rythm ’n’ blues dans Hobo Ho, musique de film dans The Chill of Death...) Peut-être à cause de la multiplicité des arrangeurs? D’autre part, si il y a une grande ambition formelle, je trouve que ça vire parfois à un certain formalisme grandiloquent (comme dans Adagio Ma Non Troppo ou The Chill of Death) ou simplement à un certain manque de spontanéité - ce qui est bien les dernières choses que je m’attendais à trouver dans un disque de Mingus!

Au total, donc, malgré des moments que j’ai adorés (surtout dans The Shoes of the Fisherman’s Wife... et Hobo Ho), c’était globalement plutôt une déception - pour être au moins aussi ambitieux, The Black Saint and the Sinner Lady possédait une poussée épique et une construction formelle autrement plus puissantes (et qui parvenaient à unifier des choses très disparates), un langage finalement beaucoup plus novateur et une surtout une espèce d’expressivité pugnace, brute, frontale qui m’a paru ici très émoussée par les sophistications de l’écriture.

Tout ce que tu décris est plutôt juste, il me semble, mais fait précisément la valeur de cet album pour les mingusophiles : la dimension synthétique d'abord, balayant l'histoire personnelle de Mingus, d'Armstrong, son tout premier engagement, à son cher Dolphy, en passant par le bop et son passage chez Lionel Hampton, son admiration inconditionnelle pour Ellington, ses tentatives un peu erratiques de Third Stream au début des années 50, et le soul/gospel omniprésent chez lui à partir de Pithecantropus Erectus. Les naïvetés et grandiloquences font partie de l'écriture orchestrale de Mingus dès sa période Jazz Worshop, et je pense qu'on aime aussi cet album pour ces défauts et ces aspérités : dans ce jazz orchestral-là, un peu de bordel, d'outrance ou d'approximation est tout de même largement bienvenu, comme (les deux univers ne sont pas sans rapport) dans les albums Impulse en grande formation de Shepp, n'en déplaise à arnaud qui aimerait que la petite Waheeda Massey chante comme Joselito (désolé, arnaud, je n'ai pas pu m'empêcher).

Il y a une autre énergie (et plus de cohérence) dans The Black Saint, c'est certain, mais Mingus après Dolphy (sa disparition et de sérieux ennuis personnels l'ont plongé dans une dépression de plusieurs années) n'a plus le même élan vital et Let my children hear music est presque, avant la lettre, un disque testamentaire (je te conseille par contre d'éviter Epitaph).  

Pour ce qui est de la spontanéité, il vaut mieux la chercher dans les nombreux enregistrements live du 6tet/5tet de 1964 avec Dolphy ou dans l'album Candid de 1961 en 4tet, avec Dolphy déjà, Charles Mingus Presents Charles Mingus, un des sommets de la discographie de Mingus de mon point de vue.

Alifie a écrit:

Tout ce que tu décris est plutôt juste, il me semble, mais fait précisément la valeur de cet album pour les mingusophiles : la dimension synthétique d'abord, balayant l'histoire personnelle de Mingus, d'Armstrong, son tout premier engagement, à son cher Dolphy, en passant par le bop et son passage chez Lionel Hampton, son admiration inconditionnelle pour Ellington, ses tentatives un peu erratiques de Third Stream au début des années 50, et le soul/gospel omniprésent chez lui à partir de Pithecantropus Erectus. Les naïvetés et grandiloquences font partie de l'écriture orchestrale de Mingus dès sa période Jazz Worshop, et je pense qu'on aime aussi cet album pour ces défauts et ces aspérités : dans ce jazz orchestral-là, un peu de bordel, d'outrance ou d'approximation est tout de même largement bienvenu, comme (les deux univers ne sont pas sans rapport) dans les albums Impulse en grande formation de Shepp, n'en déplaise à arnaud qui aimerait que la petite Waheeda Massey chante comme Joselito (désolé, arnaud, je n'ai pas pu m'empêcher).

Il y a une autre énergie (et plus de cohérence) dans The Black Saint, c'est certain, mais Mingus après Dolphy (sa disparition et de sérieux ennuis personnels l'ont plongé dans une dépression de plusieurs années) n'a plus le même élan vital et Let my children hear music est presque, avant la lettre, un disque testamentaire (je te conseille par contre d'éviter Epitaph).  

Pour ce qui est de la spontanéité, il vaut mieux la chercher dans les nombreux enregistrements live du 6tet/5tet de 1964 avec Dolphy ou dans l'album Candid de 1961 en 4tet, avec Dolphy déjà, Charles Mingus Presents Charles Mingus, un des sommets de la discographie de Mingus de mon point de vue.

Rien à ajouter à ce que vient d'écrire Alifie, complètement d'accord. Uniquement je voudrais reccomander, vanter, préconiser, conseiller, voire prêcher (https://dictionnaire.reverso.net/francais-synonymes/recommander) "Charles Mingus Presents Charles Mingus" ainsi que "Mingus At Antibes" (même année, compos partagées, même groupe + Booker Ervin, ainsi que Bud Powell ! sur "I'll Remember April".

Ah oui, au temps pour moi, Mingus presents Mingus a été enregistré à l'automne 1960, l'éphémère label Candid ayant été créé après le contre-festival de Newport organisé cette année là par Mingus et Max Roach, https://fr.wikipedia.org/wiki/Candid_Records



www.deezer.com/fr/album/105300832

tartatane a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Dave Brubeck : Time Out (59)


En fait, je ne l'avais jamais vraiment écouté jusqu'au bout.

Si Blue Rondo à la Turk intéresse par sa construction finaude, tout cela sonne bien timoré, voire mou du genou (et les doigts gourds de Brubeck n'aident pas).

Tss,tss...s'arrêter sur ce bourrin de Brubeck, c'est passer à la trappe des trésors de délicatesse offerts par Desmond sur ce disque (dont l'inusable Take Five et son thème envoutant, dont le seul crime est d'avoir été massacré par des générations de musiciens de rue, et qui démontre aussi que le batteur est bien plus subtil que le pianiste dans ce groupe)
Et si l'on compare à la production de l'époque (on est en 1959 tout de même) beaucoup de morceaux sont réellement novateurs et originaux avec leurs rythmes non-conventionnels et leur côté prog (pas que sur le Blue Rondo d'ailleurs, Strange Meadow Lark est un bel exemple aussi)

Cello a écrit:

Entièrement d'accord avec tartatane : Morello à la batterie est d'une souplesse remarquable sur ces rythmes bancals. On s'y est tellement habitués en 60 ans qu'on n'y fait plus vraiment attention mais en 1959, il n'était vraiment pas donné à tout le monde d'assurer là-dessus. Et puis l'aisance trompeuse de Desmond bien sûr, du velours. Cela a l'air si simple mais ses phrasés sont plus retors à faire sonner qu'il n'y paraît.

Et je n'ai même rien de particulier à reprocher à Brubeck en fait...

C'est pas un progeux de mon acabit qui va fustiger les innovations métriques du combo de Dave Brubeck, simplement l'ensemble sonne un rien émollient.Je ne dis pas, c'est très élégant, très bien fait mais ça manque un peu de chair à mon goût.

Benedictus a écrit:

Je dois malheureusement avouer que le plaisir que je prends parfois à réécouter quelques plages de cet album relève plus de l'effet «petite madeleine» (c'était un des disques préférés de mon grand-père) que de ma sensibilité à ses qualités musicales (bien réelles, mais qui me touchent peu.)



Et puis, pour finir de me faire mal voir par les copains du jazz club (je crois que c'est un disque-culte d'Arnaud):


• Charles MINGUS: Let My Children Hear Music
Solistes: Lonnie Hillyer (trompette), Julius Watkins (cor), Bobby Jones (saxophone ténor), Joe Wilder (trompette), Charles McCracken (violoncelle), Charles McPherson (saxophone alto), James Moody (saxophone ténor), Sir Roland Hanna (piano), Snooky Young (trompette)
IX-XI.1971
Columbia

Après une première écoute, des impressions très mitigées. Il y a des choses très bien, mais j’ai du mal à être pleinement convaincu - alors que dans les meilleurs moments, c’est presque aussi bon que du Gil Evans de la même époque.

D’une part, ça m’a paru aller un peu dans tous les sens, sans trouver de vraie cohérence esthétique, fût-ce dans le collage ou la bigarure, et ce même à l’intérieur de chaque morceau: une bizarre alternance entre des passages très expérimentaux, aux confins du Third Stream et du free, voire de procédés bruitistes (quand même un peu naïfs: dans Don’t Be Afraid... ou The I of the Hurricane) et d’autres qui sonnent au contraire très «jazz d’avant» (disons du swing pour big band assez «hot»), voire aux marges du jazz (rythm ’n’ blues dans Hobo Ho, musique de film dans The Chill of Death...) Peut-être à cause de la multiplicité des arrangeurs? D’autre part,  si il y a une grande ambition formelle, je trouve que ça vire parfois à un certain formalisme grandiloquent (comme dans Adagio Ma Non Troppo ou The Chill of Death) ou simplement à un certain manque de spontanéité - ce qui est bien les dernières choses que je m’attendais à trouver dans un disque de Mingus!

Au total, donc, malgré des moments que j’ai adorés (surtout dans The Shoes of the Fisherman’s Wife... et Hobo Ho), c’était globalement plutôt une déception - pour être au moins aussi ambitieux, The Black Saint and the Sinner Lady possédait une poussée épique et une construction formelle autrement plus puissantes (et qui parvenaient à unifier des choses très disparates), un langage finalement beaucoup plus novateur et une surtout une espèce d’expressivité pugnace, brute, frontale qui m’a paru ici très émoussée par les sophistications de l’écriture.

Alifie a écrit:

Tout ce que tu décris est plutôt juste, il me semble, mais fait précisément la valeur de cet album pour les mingusophiles : la dimension synthétique d'abord, balayant l'histoire personnelle de Mingus, d'Armstrong, son tout premier engagement, à son cher Dolphy, en passant par le bop et son passage chez Lionel Hampton, son admiration inconditionnelle pour Ellington, ses tentatives un peu erratiques de Third Stream au début des années 50, et le soul/gospel omniprésent chez lui à partir de Pithecantropus Erectus. Les naïvetés et grandiloquences font partie de l'écriture orchestrale de Mingus dès sa période Jazz Worshop, et je pense qu'on aime aussi cet album pour ces défauts et ces aspérités : dans ce jazz orchestral-là, un peu de bordel, d'outrance ou d'approximation est tout de même largement bienvenu, comme (les deux univers ne sont pas sans rapport) dans les albums Impulse en grande formation de Shepp, n'en déplaise à arnaud qui aimerait que la petite Waheeda Massey chante comme Joselito (désolé, arnaud, je n'ai pas pu m'empêcher).

Il y a une autre énergie (et plus de cohérence) dans The Black Saint, c'est certain, mais Mingus après Dolphy (sa disparition et de sérieux ennuis personnels l'ont plongé dans une dépression de plusieurs années) n'a plus le même élan vital et Let my children hear music est presque, avant la lettre, un disque testamentaire (je te conseille par contre d'éviter Epitaph).  

Pour ce qui est de la spontanéité, il vaut mieux la chercher dans les nombreux enregistrements live du 6tet/5tet de 1964 avec Dolphy ou dans l'album Candid de 1961 en 4tet, avec Dolphy déjà, Charles Mingus Presents Charles Mingus, un des sommets de la discographie de Mingus de mon point de vue.

Egalement d'accord avec Alifie (Let My Children comme vaste panorama de la geste mingusienne) à ceci près que je sens tout de même plus de maitrise formelle et de métier chez Mingus (mais aussi plus d'ambition) que dans les ensembles menés par Shepp. Pour tout dire (et au risque de faire définitivement tiquer Benedictus ) j'aurai voulu entendre plus de compos dans la veine de l' Adagio Ma Non Troppo de la part de Mingus...