[Jazz] Playlist

Alifie a écrit:

Les naïvetés et grandiloquences font partie de l'écriture orchestrale de Mingus dès sa période Jazz Worshop

Je te fais confiance: c'est un pan du legs de Mingus que je connais vraiment très, très mal (et dans mon souvenir, je n'avais pas trop accroché.)

Alifie a écrit:

et je pense qu'on aime aussi cet album pour ces défauts et ces aspérités : dans ce jazz orchestral-là, un peu de bordel, d'outrance ou d'approximation est tout de même largement bienvenu

Justement: je ne trouve pas tant que ça d'aspérités, d'outrance et d'approximations dans Let My Children Hear Music: ça me semble beaucoup trop écrit, fignolé, canalisé (même le bordel y est finalement très circonscrit) - c'est composite, mais finalement assez lisse par rapport à The Black Saint.

Alifie a écrit:

Pour ce qui est de la spontanéité, il vaut mieux la chercher dans les nombreux enregistrements live du 6tet/5tet de 1964 avec Dolphy ou dans l'album Candid de 1961 en 4tet, avec Dolphy déjà, Charles Mingus Presents Charles Mingus, un des sommets de la discographie de Mingus de mon point de vue.

bison ravi a écrit:

Uniquement je voudrais reccomander, vanter, préconiser, conseiller, voire prêcher (https://dictionnaire.reverso.net/francais-synonymes/recommander) "Charles Mingus Presents Charles Mingus" ainsi que "Mingus At Antibes" (même année, compos partagées, même groupe + Booker Ervin, ainsi que Bud Powell ! sur "I'll Remember April".

Ah, mais si on cause bien de

ces quatre-là:

c'est prêcher un convaincu: avec The Black Saint, ce sont des enregistrements que j'adore, et (d'assez loin) de mes disques préférés de Mingus - mais finalement les seuls de lui que j'aime vraiment, au sens fort (il est assez vraisemblable, en fait, que Mingus sans Dolphy me parle vraiment très peu.)

arnaud bellemontagne a écrit:

je sens tout de même plus de maitrise formelle et de métier chez Mingus (mais aussi plus d'ambition) que dans les ensembles menés par Shepp.

Moi aussi: c'est justement pour ça que j'aime mieux Shepp.
(Sérieusement: parce que je trouve ça plus spontané, moins pontifiant.)

arnaud bellemontagne a écrit:

Pour tout dire (et au risque de faire définitivement tiquer Benedictus   ) j'aurai voulu entendre plus de compos dans la veine de l' Adagio Ma Non Troppo de la part de Mingus...

Bah, il y a des trucs de Hindemith dans les années 30 qui devraient assez bien faire l'affaire.

arnaud a écrit:

je sens tout de même plus de maitrise formelle et de métier chez Mingus (mais aussi plus d'ambition) que dans les ensembles menés par Shepp.

Oui, bien sûr, d'autant plus que l'expérience est plutôt nouvelle pour Shepp (ça s'entend, comme tu le remarquais récemment, sur le 1er de ses 3 albums Impulse en grande formation, beaucoup moins abouti que les deux suivants), alors que Mingus a composé pour des formations larges depuis l'après-guerre et ses premiers enregistrements comme leader (la première version de The Chill of Death date de 1947).

Benedictus a écrit:

Alifie a écrit:

Les naïvetés et grandiloquences font partie de l'écriture orchestrale de Mingus dès sa période Jazz Worshop

Je te fais confiance: c'est un pan du legs de Mingus que je connais vraiment très, très mal (et dans mon souvenir, je n'avais pas trop accroché.)

Moi guère plus, bien que j'ai écouté il n'y a pas si longtemps ces enregistrements (intéressants, puisqu'on y entend, au moins dans les plus anciens, Mingus tenter de combiner l'influence d'Ellington avec une écriture plus moderne, mais parfois assez rébarbatifs, notamment pour ce qui est de l'utilisation des vocalistes) dans ce coffret :

Benedictus a écrit:

je ne trouve pas tant que ça d'aspérités, d'outrance et d'approximations dans Let My Children Hear Music: ça me semble beaucoup trop écrit, fignolé, canalisé (même le bordel y est finalement très circonscrit) - c'est composite, mais finalement assez lisse par rapport à The Black Saint.

Question d'effectif avant tout peut-être : une dizaine de musiciens pour The Black Saint and the Sinner Lady, une vingtaine pour Let My Children Hear Music, la masse orchestrale participe largement à mon avis à l'aspect parfois empesé ou à la tendance grandiloquente que tu pointes dans LMCHM (de ce point de vue-là, tu peux franchement zapper l'enregistrement posthume d'Epitaph avec son effectif d'armée mexicaine).

Benedictus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Pour tout dire (et au risque de faire définitivement tiquer Benedictus   ) j'aurai voulu entendre plus de compos dans la veine de l' Adagio Ma Non Troppo de la part de Mingus...

Bah, il y a des trucs de Hindemith dans les années 30 qui devraient assez bien faire l'affaire.

Oui, bien vu... j'ai toujours beaucoup aimé ce compositeur.

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Don Cherry : Complete Communion (66)



Un autre de mes disques cultes.

arnaud bellemontagne a écrit:

Don Cherry : Complete Communion (66)
Un autre de mes disques cultes.

Pour moi aussi!



• Anthony BRAXTON: The Montreux/Berlin Concerts
Anthony Braxton (saxophones sopranino et alto, clarinette contrebasse, flûte, clarinette), George Lewis (trombone), Dave Holland (basse), Barry Altschul (batterie, percussions), Gerald Humel / The Berlin New Music Group¹. Anthony Braxton (saxophones sopranino et alto, clarinette, clarinette contrebasse), Kenny Wheeler (trompette), Dave Holland (basse), Barry Altschul (batterie, percussions, gongs)²
En public, Berlin, XI.1976¹; Montreux, VI.1975²
Arista


• Cecil TAYLOR: Dark to Themselves
Cecil Taylor Unit: Raphé Malik (trompette), Jimmy Lyons (saxophone alto), David S. Ware (saxophone ténor), Cecil Taylor (piano), Marc Edwards (batterie)
En public, Ljubljana, VI.1976
Enja



Un peu la quadrature du cercle free, ces deux disques: une pensée manifestement très concertée de la forme et du langage mais par ailleurs un swing fou, des atmosphères live surchauffées, un sens extraordinaire de l’improvisation et du collectif... (À écouter pour se débarrasser des deux préjugés symétriques: le free, c’est juste un gros boxon où chacun fait n’importe quoi mais le plus bruyamment possible; le free, c’est une musique expérimentale sèche et absconse pour intellectuels ayant perdu tout contact avec les racines du jazz.)

oui, les 70's c'est la grande époque des quartets de Braxton.

Par contre je ne connais pas ce disque de Cecil Taylor, tu me donnes envie d'essayer.

arnaud bellemontagne a écrit:

Par contre je ne connais pas ce disque de Cecil Taylor, tu me donnes envie d'essayer.

Incontournable dans la pléthorique discographie de Cecil Taylor : tu trouverais en fouillant en arrière dans les playlists jazz les mêmes commentaires dithyrambiques que ceux de Benedictus sous la plume de xoph ou la mienne, et dans les mêmes termes.

Art Ensemble of Chicago with Hamiet Bluiett
Village Gate, NYC
23.02.1979

Lester Bowie (tp) Joseph Jarman, Hamiet Bluiett (reeds) Malachi Favors (b) Don Moye (d)

. Theme de Celeste, Barnyard Scuffle Shuffle, Reese and the Smooth Ones, A Jackson in Your House

/watch?v=EpORN6qse8g
/watch?v=-5f4dnsBCgg

 Le long solo de Jarman ouvrant le premier set vaut déjà, à lui seul, l'écoute... nécessairement intégrale pour darkmagus .

Alifie a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Par contre je ne connais pas ce disque de Cecil Taylor, tu me donnes envie d'essayer.

Incontournable dans la pléthorique discographie de Cecil Taylor : tu trouverais en fouillant en arrière dans les playlists jazz les mêmes commentaires dithyrambiques que ceux de Benedictus sous la plume de xoph ou la mienne, et dans les mêmes termes.

Avant d'aborder ce Dark Themselves, je vais réviser un peu:

Cecil Taylor : Conquistador! (66)


J'aime beaucoup les atmosphères déployées par ce disque, les climats sont vraiment prenants, très poétiques...une musique finalement assez éloignée de l'image d'un Cecil Taylor "terroriste du free".

Grand disque.

Alifie a écrit:

Art Ensemble of Chicago with Hamiet Bluiett
Village Gate, NYC
23.02.1979

Lester Bowie (tp) Joseph Jarman, Hamiet Bluiett (reeds) Malachi Favors (b) Don Moye (d)

. Theme de Celeste, Barnyard Scuffle Shuffle, Reese and the Smooth Ones, A Jackson in Your House

/watch?v=EpORN6qse8g
/watch?v=-5f4dnsBCgg

 Le long solo de Jarman ouvrant le premier set vaut déjà, à lui seul, l'écoute... nécessairement intégrale pour darkmagus .

Merci ! je n'avais pas connaissance de ces enregistrements...dommage qu'il n'y ait pas d'images

Il y a par contre une très belle version de A Jackson In Your House (second set) et la prise de son "audience", à part peut-être pour Malachi Favors qu'on entend un peu moins bien, est tout à fait convenable.

Les captations vidéos en club, ça donne souvent un résultat de ce type, pas vraiment des plus excitants : /watch?v=lwJqDMBIdo8

à bison ravi :

www.deezer.com/en/album/48016812

à bison ravi (bis) :

www.firstgigneverhappened.com/index.html
www.firstgigneverhappened.com/media.html
www.deezer.com/fr/album/64630292

des relectures minimalistes et sympathiques

Le son du saxophone de Jane Ira Bloom est particulièrement voluptueux
Mais c'est peut-être un peu monotone sur la longueur ...

Ca doit être une musique appropriée pour se détendre entre deux séances intensives de BT  

Ça change en effet un peu des

sans quoi :

Paul Bley, piano solo
Teatro Ciak, Milan
May 23, 1979

. All The Things You Are - I Loves You, Porgy - Turnaround - Please, Don't Ever Leave Me - Ida Lupino - Ramblin' - I Remember Harlem

http://inconstantsol.blogspot.com/2009/06/paul-bley-live-in-milan-79.html

mais la captation audience, bien qu'elle ne manque pas de couleur, est un peu ingrate (pleurage à effet piano de bastringue).

Brian Jackson & Gil Scott-Heron
at Bottom Line (New York, NY) AUG 20, 1977
https://www.cv.org/gil-scott-heron-and-brian-jackson/bottom-line-august-20-1977.html

Merci pour le lien, Alifie

Patterns of jazz

This Time the Dream's on Me
How Deep Is the Ocean?
Chessman's Delight
Arnetta
Saucer Eyes
Man of Moods
Bringing up Father
Groovin' High

Cecil Payne, saxophone baryton
Kenny Dorham, trompette
Duke Jordan, piano
Tommy Potter, contrebasse
Art Taylor, batterie

(Savoy, mai 1956)

Découverte. J'aime beaucoup.

Jazz Messengers : Indestructible (66)


Si l'inspiration de Shorter est variable (notamment sur le splendide Egyptian de Curtis Fuller), les interventions Lee Morgan sont lumineuses (comme à son habitude)

De belles compositions pour un grand classique.

Jazz Messengers : The Big Beat (60)


Les block chords de Bobby Timmons font merveille sur Dat There.

Jazz Messengers : A Night In Tunisia (61)


Si le morceau-titre peut étonner par sa sagesse (on connaitra des versions live plus échevelées), le tubesque So Tired, le lyrique Yama et le chaloupé Kozo's Waltz (avec Blakey en valseur émérite) sont pour le moins enthousiasmants.

Paul Bley p, Gary Peacock b, Barry Altschul d
Great American Music Hall, San Francisco
20 août 1976

. Vashkar - Ida Lupino - Music Matador - Ramblin' - I Can't Get Started - Mr. Joy - Batterie - Harlem - Olhos de Gato - Mazatlan - Long Ago And Far Away - Ictus (a.o.)



/watch?v=QIRIWgFdF7c

La meilleure période amha de Paul Bley, d'une irrésistible et joyeuse liberté, jusque dans un Ida Lupino tout sauf mélancolique, dans ce concert.

À l’exemple d’Arnaud...


• Art BLAKEY and the Jazz Messengers: Moanin’
Art Blakey (batterie), Lee Morgan (trompette), Benny Golson (saxophone ténor), Bobby Timmons (piano), Jymie Merritt (basse)
Hackensack, X.1958
Blue Note

C’est très curieux: c’est très bien, je n’ai aucune critique à formuler, aucune réserve à émettre (au contraire, par exemple, de Let My Children Hear Music de Mingus), j’ai plutôt écouté ça avec plaisir, on ne peut pas dire que ce soit lisse, les musiciens sont bons et très engagés... - simplement, c’est là un jazz qui, décidément, ne me touche pas du tout, j’ai beau l’écouter attentivement, ça me fait aussi peu d’effet que si je l’entendais comme fond sonore.

J’ai d’ailleurs du mal à cerner pourquoi: certes, le langage harmonique est très traditionnel par rapport au free, mais d’un autre côté il y a des tas que choses que j’aime énormément qui de côté-là ne sont pas plus novateurs (ne serait-ce que dans le West Coast); il y a bien la prégnance de langages assez roots et plutôt simples (gospel, blues), qui sont certes inexistants ou marginaux chez la plupart de mes chouchous mais que j’adore lorsqu’ils sont magnifiés par Albert Ayler... Je n’arrive vraiment pas à cerner ce qui fait qu’un album comme celui-ci glisse sur moi comme l’eau sur les plumes d’un canard.

Oui, c'est étrange.
Peut être que Moanin est trop "classique" pour toi, c'est à dire suffisamment accessible pour intéresser le néophyte et suffisamment authentique et travaillé pour être validé par le puriste.
De mon côté, tu imagines bien qu'avec un machin proto-prog comme Drum Thunder Suite, je suis forcément de parti pris

Guillaume de Chassy
Pour Barbara

Une vision impressionniste, qui joue sur les réminiscences, et tire talentueusement son épingle de ce jeu difficile.
Un avant goût, pour moi, du concert de ce soir à Radiofrance.

Jazz Messengers : Mosaic (61)


Si le groupe a réalisé des disques plus marquants, le morceau-titre (signé Cedar Walton) qui ouvre l'album est de toute beauté.

Suite à un concert à Radiofrance de l'Orchestre National de Jazz (version Maurin) , dont j'avais aimé le travail autour d'Ornette Coleman entendu à la fête de la musique, cette fois avec comme thématique les rituels et donnant la part belle aux voix très belles: celle de Leïla Martial ( ) et celle de Linda Oláh, je défriche :

nOx.3 et Linda Oláh
Inget Nytt.

https://www.francemusique.fr/emissions/open-jazz/l-actualite-du-jazz-nox-3-linda-olah-la-tierce-augmentee-58142

Fabulous Phineas

Sweet Lorraine
What's New?
Pamela
45° Angle
No Moon at All
I'll Remember April
Cherokee
Back Home

Phineas Newborn Jr., piano
Calvin Newborn, guitare
George Joyner, contrebasse
Denzil Best, batterie

(RCA, avril 1958)

Une de mes plus vieilles connaissances en album jazz, et que j'adore toujours !
Des morceaux très remuants, qui swinguent à fond les ballons, comme le 45° Angle  

Une vieille connaissance aussi, maintenant, de Mélo :



https://sunramusic.bandcamp.com/album/new-steps

https://beaverharris.bandcamp.com/album/well-kept-secret

Même producteur, Hal Willner, que l'album d'hommage à Nino Rota : belle réussite également, dans un registre plus free.