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| Musique contemporaine et politique | |
| | Auteur | Message |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 10:29 | |
| J'ai hésité à insérer votre conversation dans « vous et le contemporain » (plus intime) ou « enjeux de l'écriture contemporaine » (plus technique), je ne crois pas qu'il y ait de fil dédié, étrangement, au type de débat sur qui domine qui, qui la puissance publique favorise-t-elle, etc. C'est fait. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 10:29 | |
| - docteur mabuse a écrit:
- https://m.facebook.com/creationmusicalefrancemusique/
https://www.lalettredumusicien.fr/s/articles/6063_0_marc-voinchet-cest-de-lintox
La façon dont la direction de Radiofrance et France Musique se moque du monde, c'est quand même impressionnant.
Exemple quand Marc Voinchet explique regretter que Clément Lebrun ait décidé d'arrêter son émission, celui-ci répond : « Bon, il est temps que je m’exprime sur la situation à Radio France et surtout sur mon cas. Je lis, ici et là, on me rapporte ici et là, des rumeurs, des on-dits... surtout dans cette interview de Marc Voinchet, qui m’a laissé sans voix. Il m’a été signifié le 2 mai dernier que le Cri du Patchwork s’arrêtait pour des raisons budgétaires. Et qu’il ne servait à rien de réfléchir à un autre concept ... »
Marc Voinchet dans La Lettre du Musicien qui explique encore : "Je ne comprends pas comment on peut m’accuser de vouloir tuer la création alors que je l’ai toujours défendue. Il y a d’ailleurs de la musique contemporaine dans les différentes émissions de la grille : on l’a encore vu ces derniers jours avec de la musique de Guillaume Connesson dans “Génération France Musique”, un disque d’Arvo Pärt chez “En Pistes” ou encore les dernières créations de Camille Pépin dans la Matinale." Que des vrais avant-gardistes.
"Je reçois sous couvert d’anonymat beaucoup de mots de compositeurs ou d’interprètes qui veulent participer à [mon] nouveau projet."
"Ce que je souhaite, c’est mieux exposer la musique contemporaine, et ne pas la limiter à des horaires aussi tardifs que 11 heures du soir en semaine." C'est pour ça qu'il veut la diffuser seulement le dimanche soir quand encore moins de monde est susceptible de l'écouter. Allez comprendre...
Bonus par Sibyle Veil : "Chaque année, nous retravaillons nos grilles pour surprendre nos auditeurs et renouveler nos propositions".
- Allons bon ! :
- Xavier a écrit:
- docteur mabuse a écrit:
Marc Voinchet dans La Lettre du Musicien qui explique encore : "Je ne comprends pas comment on peut m’accuser de vouloir tuer la création alors que je l’ai toujours défendue. Il y a d’ailleurs de la musique contemporaine dans les différentes émissions de la grille : on l’a encore vu ces derniers jours avec de la musique de Guillaume Connesson dans “Génération France Musique”, un disque d’Arvo Pärt chez “En Pistes” ou encore les dernières créations de Camille Pépin dans la Matinale." Que des vrais avant-gardistes. Tu aimes ou pas, mais c'est de la musique contemporaine. Il n'y a pas que les avant-gardistes qui ont droit à cet adjectif; et puis, qui sont les compositeurs avant-gardistes aujourd'hui? - docteur mabuse a écrit:
- Merci de me reprendre.
Mon propos n'est certainement pas d'opposer les uns contre les autres. J'ai par exemple une réelle sympathie pour Frédéric Lodéon, un peu comme pour un vieux tonton qui radote mais qu'au fond on est toujours content de retrouver. Dans le cas de Guillaume Connesson encore, si sa musique me déplait, ce n'est pas pour autant que je vais éprouver une quelconque détestation contre lui (et encore moins contre ceux qui l'écoute, cela va sans dire). Il compose sa musique et il a du succès : tant mieux pour lui. Est-ce de la musique contemporaine ? C'est le genre de discussion qu'il y a déjà du y avoir mille fois sur le forum et qui me semble assez vaine. Déjà que pas grand monde est d'accord sur la définition de ce qu'est la musique contemporaine ... Permets-moi de m'abstenir de rentrer dans ce débat.
- Citation :
- Qui sont les compositeurs avant-gardistes aujourd'hui?
Là, tu exagères un peu. Il ne t'a quand même pas échappé que nous sommes quelques-uns sur le forum à présenter régulièrement des compositeurs souvent audacieux, parfois transgressifs, qui explorent de nouvelles possibilités musicales ... Je pense d'ailleurs que ce forum est très précieux pour cela, ces compositeurs n'étant malheureusement pratiquement pas exposés médiatiquement. Et sans vouloir faire de militantisme, il me paraît une bonne chose d'essayer de les défendre. D'où mon propos, peut-être maladroit, précédemment. - Benedictus a écrit:
- Disons que si c'est un aperçu de ce qu'est appelée devenir la programmation contemporaine sur Radio France, ce n'était pas non plus la peine que, dans les années 90, les Duteurtre, Zygel, Connesson & Co. s'énervent sur la «pensée unique», la «dictature esthétique» et la «confiscation de la commande publique» dans la musique contemporaine.
- Emeryck a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Disons que si c'est un aperçu de ce qu'est appelée devenir la programmation contemporaine sur Radio France, ce n'était pas non plus la peine que, dans les années 90, les Duteurtre, Zygel, Connesson & Co. s'énervent sur la «pensée unique», la «dictature esthétique» et la «confiscation de la commande publique» dans la musique contemporaine.
- Cololi a écrit:
- Mais sommes nous dans les années 90 ...
- Benedictus a écrit:
- Tu as raison: ne vivons pas dans le passé. Dans les années 90, il y avait un affrontement qui se voulait esthétique et idéologique.
Aujourd'hui, c'est juste un projet réforme progressiste qui vise à moderniser le service public pour le rendre plus performant et plus proche des besoins de tous les auditeurs, et qui se heurte hélas à tous les conservatismes de l'ancien monde. - Cololi a écrit:
- Ce que je voulais dire c'est que ton argument peut presque démonter ta thèse en fait.
Tu dis que les néo ruaient dans les brancards dans les années 90 : il dénonçaient une situation des années 90 … par définition … qui n'est clairement pas la même que celle de 2019. Donc on ne peut pas leur faire dire rétrospectivement des choses dans un contexte qui a changé. Et c'est justement peut-être parce qu'ils ont gueulaient dans les années 90 … que la situation a changé. - Cololi a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Cololi a écrit:
- Ce que je voulais dire c'est que ton argument peut presque démonter ta thèse en fait.
Quelle thèse? Tu reproches à leur discours d'être erroné. - Benedictus a écrit:
- Non, je n'ai jamais dit ça.
Je tiens au contraire pour une évidence massive qu'entre le milieu des années 70 et la fin des années 90, les «réseaux Boulez» ont largement dominé l'espace institutionnel et public de la création contemporaine (ainsi que ses relais médiatiques et académiques) et qu'ils ont orienté la partie la plus visible de la commande publique comme l'attention du monde culturel vers des artistes et des œuvres choisis en fonction de leurs options esthétiques et langagières. Donc quand Duteurtre (dans son brûlot) ou Zygel et Connesson (dans des «dossiers» polémiques publiés dans Diapason où ils étaient à l'époque chroniqueurs) disaient ça, leur discours n'était absolument pas erroné. (Tout au plus pouvait-on trouver leur langage excessif - en fait de goulag et de samizdat, les compositeurs tonals comme Ballif ou Greif n'ont simplement pas accédé aux postes d'enseignement les plus prestigieux ni aux scènes les plus exposées, mais ils ont continué à enseigner, à être publiés et joués.)
(Ce que je trouvais erroné dans leur discours, c'était son autre versant, celui la «critique esthétique» - c'est moche, personne n'y comprend rien, c'est de la fumisterie, ça détourne le grand public de la musique classique, et il n'y a qu'une poignée d'intellos snobs parisiens pour faire croire qu'ils aiment ça - mais ce n'est pas de ça qu'il est question ici.)
En fait, je n'ai pas de «thèse», mais je me pose une question: les Duteurtre, Zygel & Co. se posaient à l'époque en champions du «pluralisme esthétique» contre une «hégémonie»; à présent qu'ils semblent pouvoir se retrouver en situation hégémonique au moins sur Radio France (c'est quand même ce qu'on pourrait déduire de la citation de Voinchet), est-ce qu'ils vont se battre, au nom du pluralisme qui leur tenait tant à cœur, pour que la création Radio France continue au contraire de promouvoir un éventail large de créations contemporaines d'esthétiques diverses (y compris des esthétiques qu'ils désapprouvent)? ou bien, à présent que la routourne a tourné en leur faveur, vont-ils trouver que tout va bien comme ça?
(Ce n'est pas une question rhétorique: je ne fais aucun procès d'intention à ces gens-là. Après tout, Duteurtre, à MFA, a toujours fait en sorte de promouvoir des musiciens de toutes obédiences - y compris des compositeurs dont il pense et dit pis que pendre.) |
| | | charles.ogier Mélomaniaque
Nombre de messages : 1980 Age : 65 Localisation : Suresnes Date d'inscription : 24/10/2012
| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 15:35 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- J'ai hésité à insérer votre conversation dans « vous et le contemporain » (plus intime) ou « enjeux de l'écriture contemporaine » (plus technique), je ne crois pas qu'il y ait de fil dédié, étrangement, au type de débat sur qui domine qui, qui la puissance publique favorise-t-elle, etc. C'est fait.
Oh ! ceci semble être intemporel selon Wiki.. sur L...y qui renvoie vers https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5222n/f223.item Au bas de la page 211 et la suite page 212 |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 17:26 | |
| Merci pour ce précieux éclairage Charles Je tiens à préciser concernant les émissions de France Musique qui vont être supprimées que celles-ci étaient particulièrement oecuméniques : Bruno Letort aura reçu aussi Philip Glass (un brillant entretien d'ailleurs) que Pier Luigi Billone, Arnaud Merlin aussi bien Chaya Czernowin, Helmut Lachenmann que Camille Pepin et Jules Matton. Même si le niveau des entretiens n'était bien sûr pas le même, tout ça ne posait pas de difficulté. Ce soir, c'est d'ailleurs la dernière du Portrait contemporain Curieusement le dernier invité n'est pas annoncé. Par contre, juste avant, on est bien informé que Lionel Esparza va recevoir Sylvain Fort... Y en a qui ont le sens des priorités |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 17:32 | |
| - Benedictus a écrit:
- En fait, je n'ai pas de «thèse», mais je me pose une question: les Duteurtre, Zygel & Co. se posaient à l'époque en champions du «pluralisme esthétique» contre une «hégémonie»; à présent qu'ils semblent pouvoir se retrouver en situation hégémonique au moins sur Radio France (c'est quand même ce qu'on pourrait déduire de la citation de Voinchet), est-ce qu'ils vont se battre, au nom du pluralisme qui leur tenait tant à cœur, pour que la création Radio France continue au contraire de promouvoir un éventail large de créations contemporaines d'esthétiques diverses (y compris des esthétiques qu'ils désapprouvent)? ou bien, à présent que la routourne a tourné en leur faveur, vont-ils trouver que tout va bien comme ça?
Je ne crois pas qu'on en soit à une hégémonie néo… il y a simplement des circuits assez hermétiques : dans les concerts de musique de chambre parisiens, on va surtout entendre Pépin, Connesson ou Ducros, c'est certain. En revanche pour les grandes commandes à la Philharmonie ou à l'Opéra de Paris, ce sont des compositeurs « plus sérieux » qui pratiquent des langages issus de l'atonalité (même si le mot est tellement large que comparer Pintscher à Saariaho, Francesconi, Mantovani ou Jarrell…). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 17:51 | |
| On devine bien là le goût de David pour les débats saignants et les concepts capillotractés ... Je ne vais pas insister. Si vous tenez vraiment à vous écharper ... Mais je le répète : cette confrontation néo VS modernes est grandement artificielle. Allez écouter NRJ une petite heure, vous allez comprendre ce que je veux dire. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique Mer 26 Juin 2019 - 18:03 | |
| Oui, mais là, il ne s'agit pas de concerts, mais de la création contemporaine sur Radio France: la citation relevée par docteur mabuse est un propos du directeur de France Musique dans La Lettre du Musicien, c'est vraiment une «parole institutionnelle», qui à ce titre pourrait avoir une valeur programmatique (ou pas, hein: ça peut aussi bien être un truc dit comme ça, un peu au hasard.) |
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| Sujet: Re: Musique contemporaine et politique | |
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