Programme :
Antonín Dvořák
Concerto pour violoncelle, op.104
Johannes Brahms
Symphonie n°1
Distribution :
Orchestre de Paris
Christoph Eschenbach, direction
Sheku Kanneh-Mason, violoncelle
Programme très classique et sans surprise, pour un ancien directeur musical de l'OP, une semaine après le grand retour d'un autre ancien directeur musical. Salle très remplie, même sur le nuage de catégorie 1.
Visiblement, ma voisine de droite a fait une allergie à la musique. Elle qui discutait tranquillement avec son mari s'est mise à tousser de façon irrépressible dès que la musique a commencé, et s'est arrêtée à l'entracte. Heureusement qu'elle s'est répandue en excuses, car c'était quand même un comble !
Dvorak : débuté très lentement, j'ai été étreint par l'angoisse du symptôme Mahler 2 de la semaine passée… Mais non, fort heureusement, le tempo a décollé passé l'introduction. Très beau concerto, avec un foisonnement irrésistible de thèmes ! Il y a plus de matériau mélodique dans un seul mouvement que dans la carrière entière de certains compositeurs ! Dvorak est vraiment génial de ce point de vue. Violoncelliste qui m'était inconnu jusqu'à hier soir, vraiment virtuose, jouant avec une grande facilité, visage très expressif (voire trop), et une grande décontraction apparente sur scène (peut-être un peu trop aussi, essuyage de visage avec le coude, par exemple). Le concerto était jubilatoire, servi par un soliste en grande forme et un gros engagement de l'orchestre. Jamais l'un n'a cherché à prendre le dessus sur l'autre, équilibre parfait. Certains passages sont juste magnifiques, et je regrette que certains thèmes n'aient pas été exploités plus longuement.
Rappel non identifié sur le moment, mais retrouvé une fois rentré : Melody, inspiré d'un air folklorique. Ca sonne comme une mélodie nostalgique du Seigneur des Anneaux, mystique, magique.
Brahms : premier mouvement très réussi, avec une pâte sonore assez épaisse mais maîtrisée tout en restant dansant et équilibré. J'ai noté que le chef mettait particulièrement l'accent sur la rythmique, alors que l'effectif ne compte qu'un seul percussionniste. Réponses parfaites de l'orchestre, attaques franches, pas de couac, pas de raté. Orchestre qui sait prendre la couleur du chef, sans imposer la sienne. Les mouvements suivants m'ont paru plus déliquescents, avec moins d'engagement, ce qui est dommage. Je me suis vaguement ennuyé aux mouvements II. et III., et le final ne m'a pas emporté comme il aurait dû. Mais, c'était dans l'ensemble une très belle symphonie ! Pas certain que cette interprétation me reste longtemps en mémoire, bien que j'ai passé un délicieux moment.
Christoph Eschenbach m'a paru bien diminué : bien qu'au fond du parterre, j'ai cru voir qu'il avait une attelle au bras droit, mais c'est surtout qu'il marchait avec difficultés, de même pour monter et descendre de sa petite estrade. Pas d'hésitations à la baguette toutefois !