Programme :
Beethoven - Sonate n° 23 op. 57 « Appassionata », Sonate n° 32 op. 111
Rachmaninov - Etudes-Tableaux op. 39 n°s 2 et 6
Tchaïkovski - Méditation op. 72 n° 5
Liszt - Sonate en si mineur.
C'est devenu une coutume en quelques années : le récital de rentrée de Denis Matsuev au TCE. Théâtre de plus en plus rempli pour ce pianiste, d'année en année.
Beethoven : comme l'année dernière, le récital débute par du Beethoven. Ce n'est clairement son répertoire de prédilection, même s'il se répand dans les interviewes sur son amour des sonates de Beethoven. Je ne le trouve pas vraiment convainquant dans ce répertoire, car il n'apporte rien "de plus" que ce qui a déjà été dit par tant d'autres… L'Appassionata était moins ennuyeuse que l'autre, mais je n'ai vraiment pas accroché… Quel dommage !
Rachmaninov : deux courtes pièces, presque en forme de bis. Dès les premières notes, on le sent revenu dans son élément. Interprétation nerveuse, habitée, virile, charismatique… C'est vraiment puissant, vraiment beau, ça donne le frisson.
Tchaïkovski : il ne me reste absolument rien de ce morceau. Il a pourtant dû le jouer… Pas très bon signe !
Liszt : clairement le morceau qui m'a fait me déplacer. J'étais assez inquiet : sur un CD live (au Carnegie Hall je crois), il l'avait complètement ratée : sous tempo tout du long, la sonate n'était pas habitée, aucune interprétation… J'espérais vraiment qu'il allait réviser son interprétation. Passées les premières notes introductives, je n'ai pas été déçu ! Une interprétation exceptionnelle ce soir : le dialogue Méphisto / Faust parfaitement réussi, les thèmes parfaitement marqués, des frissons à plusieurs moments, une tension incroyable, une nervosité ininterrompue y compris dans les passages lents, le thème mené jusqu'à la dernière note en suspens avec une telle tension que le public n'osait pas applaudir. C'est probablement une des meilleures versions que j'ai entendue à ce jour.
3 rappels : 1. je crois Liadov, The musical snuff box ; 2. Sibelius, pièce pour piano op. 76 n°2 (comme l'année dernière, et comme souvent) ; 3. Grieg, Dans le hall du roi de la montagne.