Philharmonie 20/21 (programmation)

Il y a à peine quelques jours:

Patzak a écrit:

Xavier a écrit:

mickt a écrit:

Xavier a écrit:

Je serais presque tenté, mais avec une fin de concert à 20h15-20h30, et vu qu'on ne sait pas encore si les conditions du couvre-feu de 21h vont être assouplies...

Ce qui a été dit, c'est que les spectacles devaient finir à 21:00 et que le billet tiendrait ensuite lieu d'attestation, le temps de rentrer chez soi. Ça restera à l'appréciation de ceux chargés d'appliquer ces mesures, ce qui crée toujours une zone grise, mais enfin ça devrait laisser un peu de marge.

Oui, ça a été dit par je sais plus qui je sais plus quand... d'ici à ce que ce soit vraiment appliqué et pas contredit dans l'heure... j'ai du mal à m'y fier totalement.

Le message de la Philharmonie:

"Au vu des dernières annonces gouvernementales et afin de respecter le couvre-feu, nous avons modifié l'horaire de ce concert qui commencera à 19h et se terminera autour de 20h20, votre billet faisant office de justificatif pour rejoindre votre domicile."

Voilà voilà...
Mieux vaut en rire...

Bonjour
Que devient Le chant de la terre par Harding ? Transmission vidéo ou annulé. Le site de PP n'est pas clair.
Idem pour le concert de début d'année avec Blomstedt ? Avez vous des infos ? Merci
Heureusement qu'il y a classik forum pour être au courant ...

Pour Harding je ne sais pas, pour Blomstedt c'est une annulation sèche (et de toute façon ça me stresse de le voir sillonner l'Europe en tous sens  ).

Laurent Bayle dans Télérama :

« Vous aurez 70 ans en juin 2021. Qu’en est-il de votre avenir ?

— Les prochaines échéances me laissent évidemment un ressenti étrange. La limite d’âge à mon poste étant fixée à 65 ans, le ministère de la Culture m’a déjà reconduit jusqu’au 31 mars 2021 par décret. Pour rester, il faudrait une loi ! Après avoir longuement réfléchi, je pense maintenant sincèrement que l’État doit se projeter dans l’avenir. Me prolonger, comme je l’ai un temps souhaité, serait néfaste à la Philharmonie. Je ne dois pas être égoïste. D’autant que si je caricature durement, j’avouerai que ce temps que j’incarne est fini. Dans une époque encore humaniste et nourrie de structuralisme, ce que j’ai essayé de porter avec d’autres a été rendu possible par la durée. N’oublions pas que depuis 1985 où elle a été envisagée, la Philharmonie a été le projet le plus décrié de France ! Il n’a pu exister que parce qu’il a été pensé longuement et obstinément maintenu dans la continuité. Voyez a contrario l’Opéra Bastille : à l’origine, il devait renouveler le genre lyrique et l’ouvrir à de nouveaux publics grâce à une salle modulable… qui n’existe toujours pas. Réaliser de grands projets nécessite du temps, or la vie politique, économique et sociale d’aujourd’hui est dans le temps court. À l’image des ministres de la Culture qui valsent sans fin. Il y en aura eu trois sous Emmanuel Macron, en cinq ans. Comment pourraient-ils défendre une politique culturelle ambitieuse sur le long terme ? »

Merci de l'info
Ce sera pour sûr une femme non ?

Je ne sais pas si la question du sexe va jouer. Les grandes manœuvres ont dû commencer en coulisses pour la succession et j'espère que Bachelot saura nous éviter le n'importe quoi, du genre un has-been de la politique ou un haut fonctionnaire qui enfile les directions d'établissements culturels.

L'interview dans Télérama porte peu sur la crise actuelle et est surtout l'occasion pour Bayle de revenir sur son parcours et sur la réussite de la PP, petit panégyrique à soi-même qu'on ne peut lui reprocher : c'est quand même lui qui a porté ce projet, pas seulement celui d'une nouvelle salle de concert mais d'un modèle d'établissement, d'éducation, de diffusion de la musique, depuis de longues années. Ce ne sera pas la même chose sans lui. Je serais quand même curieux de lire une véritable enquête sur les résultats des orchestres Demos, pas seulement des articles qui se contentent de relayer les communiqués de la PP. Trois ans de pratique peu théorique avant de s'en remettre aux conservatoires, est-ce suffisant pour développer un jeu de bonne qualité ? Cela se fait-il au détriment d'autres initiatives ? On attend avec impatience le prodige du contrebasson qui intégrera le CNSM et un grand orchestre.

Bayle se félicite également « des équipes remarquables, motivées : jamais un jour de grève, et si certains vont manifester, ils se dépêchent de rentrer pour assurer le spectacle du soir en faisant un discours d’introduction pour expliquer leur lutte. » Suivez mon regard...

C'est en tout cas assez impressionnant (même si sans doute calculé et pas tout à fait sincère ) de voir un dirigeant de cette envergure se théoriser comme dispensable (voire avantageusement remplaçable) ! Je n'ai pas souvent lu ça.

J'espère comme toi que ce ne sera pas le parachute d'un aparatchik sans poste (Ségolène Royal n'était pas en train de chercher un point de chute, justement ?).

DavidLeMarrec a écrit:

J'espère comme toi que ce ne sera pas le parachute d'un aparatchik sans poste (Ségolène Royal n'était pas en train de chercher un point de chute, justement ?).

ou bien

Pour les joutes verbales par médias interposés avec Jean Nouvel ça serait bien.


Ah et sinon le Chant de la terre de l'OP avec Harding, Goene et Staples sera retransmis le 23.

Confirmation de l'annulation d'Elektra avec Salonen en février ... quelle triste saison

Confirmation?
Sur le site de la Philharmonie, on peut toujours acheter des places...

C'était un programme à 3 étages Londres San Francisco et Paris dont 2 officiellement annulés

http://www.lincolncenter.org/great-performers/show/philharmonia-orchestra-b

https://www.sfsymphony.org/Buy-Tickets/2020-21/Salonen-R-Strauss-Elektra

On voit mal le troisième étage survivre ....

Les 2 dates d'Elektra sont devenues indisponibles à la réservation sur le site de la PP CQFD

mickt a écrit:

— ce début de saison vous déprime ? Projetez-vous dans les concerts de l'Orchestre de Paris avec Manfred Honeck et Igor Levit en mai 2022 ! https://www.rbartists.at/tourneen/orchestertourneen-2021-/-2022

Demandez le programme : Valse de Ravel, Concerto en fa de Gershwin, Concerto pour orchestre de Bartók.

https://desingel.be/en/programme/music/orchestre-de-paris-olv-manfred-honeck-igor-levit-piano?id=a0J0N00002xDri7UAC

Zarmosas sur Mahler 9 par Mäkelä/OP a écrit:

J'ai détesté la façon dont c'était filmé

Christian Merlin dans le Figaro n'a pas aimé non plus : « effets chichiteux comme cet éclairage bleuté ». Sur l'interprétation : « l’on n’attendra pas d’un chef de 24 ans qu’il creuse les tréfonds psychologiques et métaphysiques de cette œuvre monstre. Mais ce que réalise le jeune Finlandais, en termes de maîtrise de l’architecture, de dosage des équilibres, de fusion sonore (et quel son d’orchestre!), témoigne d’une maturité que l’on n’a décidément pas le souvenir d’avoir jamais rencontrée à ce degré chez un maestro à l’âge duquel nombre de musiciens n’ont même pas encore terminé leurs études. »

DavidLeMarrec a écrit:

Démos, où la communication et les levées de fonds continuent (mais là aussi, c'est à la fois une vitrine plus importante pour la tutelle et un investissement qui fait davantage de différence dans des vies, je l'admets).

Succès retentissant de la campagne de mécénat pour Démos dont l'objectif a été relevé de 330000 à 450000€. Encore quinze jours pour donner.

https://don-philharmonie.iraiser.eu


— On tente d'organiser le report des concerts de janvier (sont déjà annoncés trios de Beethoven par Barenboim, concerts de l'OP/Emelyanychev/Labèque).

Bonjour
Bonne année à tous et toutes
Des nouvelles du concert Bathiasvili/Barenboim/Staatskapelle Berlin du 19/1 qui me semble fort ménacé ?
Merci

Il a été (officiellement) dit ces derniers jours que les restaurateurs ne rouvriraient pas le 20, que les théâtres étaient repoussés sine die, le tout tandis que l'Allemagne reconfine…

On pourra s'estimer heureux si la Philharmonie rouvre début mars et si des orchestres étrangers reviennent avant la fin du printemps 2022, à mon humble avis.

Prochain concert diffusé en ligne de l'Orchestre de Paris : dans une semaine, retour d'Ariane Matiakh, qui avait dirigé Penthesilea, pour interpréter Aus Italien de Strauss et Pelléas et Mélisande de Fauré.

https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert/23215-orchestre-de-paris-ariane-matiakh

Zarmosas a écrit:

Des nouvelles du concert Bathiasvili/Barenboim/Staatskapelle Berlin du 19/1 qui me semble fort ménacé ?

Je pense qu'on essaie de reporter ce qu'on peut de la biennale Boulez à la fin juin. Le concert du pianiste Ralph van Raat est reporté, entre le 28 et le 30 juin. Mais avec un orchestre étranger ça pourrait être plus compliqué, même si Barenboim voudra répondre présent.

http://www.ralphvanraat.com

Signe de vie du côté du Chœur de l'OP : le concert choral du 24 janvier est reporté (et non annulé) au 20 mai. Certes ce n'est encore qu'en formation de chambre.

http://www.orchestredeparis.com/fr/concerts/3315/linvitation-au-voyage

Les prochaines diffusions sur https://live.philharmoniedeparis.fr : Matiakh / OP, Casadesus / Orchestre du Conservatoire de Paris (c'est bien pour les élèves), Rouvali / Philharmonique de Radio France, et plusieurs concerts de la biennale Boulez : Morlot / OP, Florent Boffard, Dimitri Vassilakis et Hideki Nagano, concert hommage à Christophe Desjardins. D'autres concerts de la biennale devraient eux être reportés.

Zarmosas a écrit:

Des nouvelles du concert Bathiasvili/Barenboim/Staatskapelle Berlin du 19/1 qui me semble fort ménacé ?

Décalé au 28 juin. Autres concerts de la biennale Boulez : concert de l'Ensemble Boulez (avec Barenboim) reporté au 29, Ralph van Raat au 29 aussi, et Michael Wendeberg et Nicolas Hodges au 30.

cf. https://billetterie.philharmoniedeparis.fr/list/events?lang=fr (tout en bas)

Cool je ne pouvais pas aller voir le programme sympathique de l'Ensemble Boulez, avec Dérive 2.

C'est bien que la Philharmonie essaie de décaler certains programmes pour le retour du public en salles (juin me paraît être une perspective raisonnable, je suis de plus en plus sceptique sur une reprise au printemps, Bachelot n'essaie même plus de montrer son volontarisme).

On voit qu'à Radio France, ils ne font même pas semblant d'essayer, leur priorité est d'abord la captation.

Tout dépend s'ils s'appuient sur l'expérience madrilène, mais tout indique que le gouvernement n'est pas enclin à prendre de risques pour ce secteur (qui lui est électoralement peu favorable ?).

Il y a semble-t-il un débat interne en ce moment.

Mais enfin, déjà, il n'y aurait pas d'artistes étrangers, on peut supposer, donc une tout autre programmation.

Et les épisodes précédents laissent supposer que tout espoir dans une reprise prochaine serait... prématuré.

Citation :

Concert Barenboim/Staatskapelle décalé au 28 juin. Autres concerts de la biennale Boulez : concert de l'Ensemble Boulez (avec Barenboim) reporté au 29, Ralph van Raat au 29 aussi, et Michael Wendeberg et Nicolas Hodges au 30.

Dernier concert de la biennale décalé : Intercontemporain (Anthème 2 + Répons), 30 juin. Et le deuxième concert de l'EIC de la biennale sera diffusé en ligne la semaine prochaine. Tous les concerts de la biennale ont donc été a priori sauvés.

Le Chant du cygne de Gerhaher et Huber est reporté au 25 juin.

Et le concert du 20/01 qui était en partie consacré à Boulez sera donné le jour prévu mais seulement diffusé.
(et ils ont remplacé le Visage nuptial par le Soleil des eaux...)

Idem pour la 6è de Sibelius par Rouvali.

La saison continue, donc, mais sans nous... (parce que les retransmissions mp3, pour ma part... )

Xavier a écrit:

Et le concert du 20/01 qui était en partie consacré à Boulez sera donné le jour prévu mais seulement diffusé.
(et ils ont remplacé le Visage nuptial par le Soleil des eaux...)

Idem pour la 6è de Sibelius par Rouvali.

La saison continue, donc, mais sans nous... (parce que les retransmissions mp3, pour ma part...   )

La bonne nouvelle reste qu'ainsi les artistes continuent de s'entraîner. Quand on voit l'état de l'Orchestre de Paris après deux mois de vacances, personne n'a envie de voir le résultat s'ils s'arrêtent de jouer ensemble pendant un an !

Mais oui, c'est bien dommage pour nous…

Xavier a écrit:

La saison continue, donc, mais sans nous... (parce que les retransmissions mp3, pour ma part...   )

Pour le son, le débit serait de 256kbps sur le site selon la Philharmonie. La qualité de la prise de son varie pas mal selon les concerts, mais quand elle est bonne je trouve ça tout à fait écoutable. Mais je suis loin d'être un grand audiophile.

Ca fait longtemps que je n'ai pas essayé, je te fais confiance.

Je trouve étonnant le décalage entre ce qu'on voit et ce qu'on entend sur beaucoup de plate-formes, souvent de l'image avec une résolution à 720 ou 1080 pixels, mais avec du son en 128 kbps...
256, c'est déjà correct.
Je me souviens quand même d'une retransmission sur Mezzo depuis la Philharmonie, où ça ne passait pas dans la 5è de Chosta... ça ressemblait plus à du 128.

J'en ai assez de ces captations sinistres en ce qui me concerne j'arrête
Merci pour l'info Barenboim ! comme quoi avec de la volonté il est possible de décaler et non seulement d'alibiter (du mot alibi) en filmant  
Mais où serons nous en juin ?

Encore en train de nous faire piquer les bras. (ou peut-être pas encore!...)

En parlant du concert Barenboim/Staatskapelle, le site n'indique désormais plus que "Œuvres de Ludwig van Beethoven et Pierre Boulez" comme programme (ce devait être : Concerto pour violon de Beethov', Prélude de Tristan et Mort d'Isolde, Notations (ceci n'est pas un cadavre exquis)). Notations et Tristan c'est du gros orchestre, on veut sans doute faire plus léger.

Boulez a en tout cas été bien dilué dans des tubes symphoniques pendant les deux biennales. On va dire que comme il a assez peu composé, ça en laisse pour les prochaines éditions.

https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/23211-daniel-barenboim-staatskapelle-berlin

Il faut aussi remplir !

Même avec les fans de Boulez, on ne va pas faire 4 concerts tout-Boulez en deux semaines.

Sans compter la variété des effectifs : difficile de jouer plusieurs Boulez dans la même soirée !

DavidLeMarrec a écrit:

Il faut aussi remplir !

Je sais bien mais on va finir par avoir des programmes "Œuvres que Boulez a bien dû entendre à un moment".

mickt a écrit:

Les prochaines diffusions sur https://live.philharmoniedeparis.fr : Morlot / OP

Xavier a écrit:

Et le concert du 20/01 qui était en partie consacré à Boulez sera donné le jour prévu mais seulement diffusé.
(et ils ont remplacé le Visage nuptial par le Soleil des eaux...)

C'est Mäkelä qui reprend ce concert et se met à Boulez. Offrandes oubliées de Messiaen à la place du Debussy orchestré. J'espère qu'on a trouvé une place pour Morlot à une autre date, un bon chef qui n'a pas dû beaucoup diriger dernièrement.

https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/21641-orchestre-de-paris-klaus-makela

mickt a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Il faut aussi remplir !

Je sais bien mais on va finir par avoir des programmes "Œuvres que Boulez a bien dû entendre à un moment".  

On avait déjà eu ça à Présences. (Il y avait même eu une année où les programmes étaient 1/3 contemporain 1/3 début XXe 1/3 Mozart…) Je suis psychologiquement prêt.

mickt a écrit:

C'est Mäkelä qui reprend ce concert et se met à Boulez. Offrandes oubliées de Messiaen à la place du Debussy orchestré. J'espère qu'on a trouvé une place pour Morlot à une autre date, un bon chef qui n'a pas dû beaucoup diriger dernièrement.

Pourquoi, il est déjà parti de Seattle ? Avec l'effet retard des parutions de disques, je ne suis plus sûr de qui est où…

DavidLeMarrec a écrit:

mickt a écrit:

J'espère qu'on a trouvé une place pour Morlot à une autre date, un bon chef qui n'a pas dû beaucoup diriger dernièrement.

Pourquoi, il est déjà parti de Seattle ?  Avec l'effet retard des parutions de disques, je ne suis plus sûr de qui est où…

Oui Dausgaard est entré en poste en 2019. Mais finalement je vois sur le site de Morlot qu'il a dirigé ces dernières semaines des concerts diffusés en ligne à Seattle, des concerts en Espagne, il n'est pas au chômage technique.

Ah mais oui bien sûr, j'ai écouté (et beaucoup aimé) leurs Nielsen en plus !

À partir de demain, diffusion sur Internet, puis le 24 janvier sur Arte, du film Quinte & Sens, tourné l'été dernier à la Philharmonie avec l'Orchestre de Paris. C'est une grosse affaire : « 50 ans après les expériences de Karajan et Clouzot, Quinte & Sens ré-invente la manière de filmer un orchestre symphonique. », « une grande fresque musicale impressionniste inspirée des quatre éléments, avec des extraits de "L’oiseau de feu" et du "Sacre du printemps" de Stravinsky et l’intégralité de "La mer" de Debussy. »Sur une idée du (grand) violoncelle solo Éric Picard.

Je suis curieux de voir si cela réussira à devenir la référence espérée sur la façon de filmer la musique classique ou si ça ne restera qu'un beau livre d'images. "50 ans après Karajan et Clouzot", mais de ce qu'on a pu en voir jusqu'à présent, le chef (en l'occurrence George Jackson) est complètement absent : musiciens répartis et éclairés en différentes configurations, plans construits sur des principes formels abstraits ou illustratifs (dans le lien ci-dessous un petit extrait : point de vue de l'Oiseau de feu qui tente d'échapper à la capture depuis un drone qui vole dans la PP).

https://www.arte.tv/fr/videos/098473-000-A/quinte-et-sens-une-symphonie-pour-les-elements/

C’est d’un prétentieux « 50 ans après Karajan et Clouzot »
Je ne pense pas que Jackson soit Karajan et entre temps il y eu un certain Bruno Monsaingon qui savait ce que filmer la musique voulait dire
Encore de la comm pour incultes

mickt a écrit:

« Quinte & Sens ré-invente »

Punaise, rien qu'entre le calembour du titre et la scie de langage du moment, déjà...

Rréfrénez votre enthousiasme ! Il y a un excellent resto à la Défense qui s'appelle Quinte & Sens.

Peu importe l'habillage de communication, je suis curieux de voir ce que ça donne.

(Évidemment, ça fait tout de suite un brin grandiloquent « après Beethoven et Stravinski, Hans Zimmer ré-invente la composition », « après Duvivier et Renoir, Max Pécas ré-invente le cinéma », « après Bouchardon et Bourdelle, Koons réinvente l'art sculptural », « après Pasteur et Maxwell, Gillette Rasage ré-invente la science »…)

DavidLeMarrec a écrit:

Peu importe l'habillage de communication, je suis curieux de voir ce que ça donne.

Pour ma part, même si la comm' avait été intelligente même s'il n'y avait pas de comm', je ne serais pas particulièrement curieux de voir ce que ça donne - j'ai vraiment beaucoup, beaucoup de mal avec la musique filmée.

mickt a écrit:

Rréfrénez votre enthousiasme ! Il y a un excellent resto à la Défense qui s'appelle Quinte & Sens.

C'est sûr qu'avec un nom pareil ça pourrait difficilement être à Villetaneuse.

J'ai stoppé au bout de 5 minutes.....

Pourquoi ? Ça donnait quoi ?

J’ai donc regardé ce film musical, réalisé par François-René Martin et Gordon : impression partagée. Le lieu de tournage : la PP, toit, sous-sols, recoins, et grande salle dont le parterre est mis à plat et couvert de sombre pour permettre à l’orchestre de s’étendre et d’adopter différentes configurations. Les protagonistes : les musiciens de l’OP jouant de leur instrument, exclusivement. Le but : faire un film qui serait comme suggéré par trois œuvres (les dix premières minutes (en gros) de l’Oiseau de feu et du Sacre, et les trois mouvements de la Mer) et viendrait les évoquer et les illustrer dans une sorte de fresque poétique et visuelle.

Concrètement : cinq tableaux, au sein desquels s’établit un dialogue visuel entre l’orchestre dans la grande salle et des musiciens filmés seuls ou par groupes à différents endroits de la PP, avec une composante narrative. Oiseau (drone) qui s’introduit dans la grande salle pour l’Oiseau de feu ; petite harmonie, menée par le basson, réunie autour de ce qui pourrait être un feu rituel au début du Sacre, avant de rejoindre le reste de l’orchestre ; pour la Mer, hautbois perché au sommet de la PP et musiciens à différents endroits du toit, qui paraissent y convoquer l’orchestre tout entier (tout le monde finit sur le toit).

Problème : ce qui devrait constituer la structure du film a du mal à prendre corps. Les éléments narratifs (qui feraient penser à des rituels en particulier) sont posés ici et là, mais il n’y a pas à proprement parler de récit(s). Dans les descriptions du film il est question d’une trajectoire « du lever au coucher du soleil » mais ce n’est pas établi de manière nette dans la réalisation. Les quatre éléments sont suggérés : éclairages bleus tourbillonnants pour l’eau, musiciens cheveux ébouriffés par le vent pour l’air, lumière rasante dont la source lointaine vient d’on ne sait quel tréfonds. Mais l’écueil : tout est filmé un peu pareil, ça devient un long traveling latéral avec net abus de drone.

Il y a des choses réussies : tel détail, dialogue entre la harpe et le basson au loin magnifiquement amené par un mouvement de caméra (5e minute). Visuellement ça reste beau, léché, avec une préférence pour les ambiances mystérieuses, les contre et demi-jours, le souci du geste fugace saisi au vol, de la lumière reflétée et diffractée par les instruments. Les images de l’orchestre disposé tantôt en rectangle, en cercle, en volutes, sont frappantes. Du point de vue de l’OP et de la PP c’est clairement une réussite : les musiciens, orchestre et individualités, sont mis en valeur (et ça a été pour eux un beau projet), la salle est filmée sous toutes les coutures, on n’a pas fini de voir des extraits du film.  

Mais est-ce que ça dit quelque chose, je n’en suis pas sûr, il manque un vrai point de vue ; est-ce que c’est susceptible d’intéresser un large public, je n’en sais rien, j’ai peur que ça ennuie.








Pour rectifier ce que j’avais écrit : les enregistrements sont ceux de l’OP avec Järvi (Stravinski) et Harding (Debussy). George Jackson était chargé de la "direction pour synchronisation".

Et il y a un bonus dans la vidéo via le site de la PP : un Appel interstellaire de Messiaen avec les deux cors solos de l’orchestre. C’est peut-être ce qu’il y a de plus sobre et de plus réussi : ambiance de base extraterrestre avec Barsony qui tourne autour de Cazalet, préparant sans doute quelque terrible sacrifice.

https://live.philharmoniedeparis.fr/documentary/1120933/

Et puis des images auxquelles nul ne peut rester insensible :

Spoiler:

À te lire, ça fait malgré tout plutôt envie, cette re-chorégraphication du concert.

mickt a écrit:

avec Barsony qui tourne autour de Cazalet, préparant sans doute quelque terrible sacrifice.

Les anciens du forum auront rectifié : quelque propice sacrifice.

DavidLeMarrec a écrit:

À te lire, ça fait malgré tout plutôt envie, cette re-chorégraphication du concert.

Oui il y a de l'idée, c'est vraiment pas mal, et c'est bien de s'être lancé dans un projet de ce genre, pour moi il aurait fallu que ce soit plus saillant avec des séquences plus différenciées. Mais surtout je ne sais pas ce qu'en tirera le spectateur lambda, capté par l'originalité des images ou indifféré par le côté décoratif et un peu étale de la chose.

Par contre, sans ironie aucune, le duo de cors est un vrai petit bijou, je commencerais peut-être même par là (44:35) avant de revenir au début.


edit : je suis mon propre conseil, je reregarde le début et je revois à la hausse mon jugement : les Stravinski sont vraiment chouettes, de belles idées de cadres, de mise en scène, c'est avec la Mer que ça s'essouffle et se répète un peu. Dans l'ensemble c'est pas mal du tout.

re-edit : évidemment je suis allé au bout, du coup j'ai revu tout le film, et finalement je trouve ça tout à fait bien. Ça marche un peu moins bien dans la Mer mais c'est un travail de grande qualité.

Je recommande aux curieux d'y jeter un œil.

Le beau programme de la biennale Boulez diffusé en ligne cette semaine :

• 19 janvier : Dimitri Vassilakis et Hideki Nagano : Sonate pour piano n° 2, Structures, Livre II — Florent Boffard : Notations, Sonate pour piano n° 3 avec création de fragments inédits, Une page d’éphéméride, Sonate pour piano n° 1

• 20 janvier : Mäkelä - Orchestre de Paris avec Pierre-Laurent Aimard, Christel Loetzsch et accentus : Initiale (pour sept cuivres), Boulez ; Les Offrandes oubliées, Messiaen ; Concerto pour la main gauche, Ravel ; Le Soleil des eaux, Boulez ; La Mer, Debussy

• 21 janvier : Léo Warynski, EIC, les Métaboles : Cummings ist der Dichter, Boulez ; Stabat Mater, Palestrina ; Requiem, Francesco Filidei (création française) ; Le Rite de la nuit noire. Voyage d'Artaud au Mexique, François Meimoun (création)

• 23 janvier : Louise Desjardins, Laurent Camatte, Adrien La Marca, Carole Dauphin-Roth pour des œuvres de Boulez, Céline Steiner, Patrick Marcland et Philippe Manoury



J'ai regardé le concert de l'OP. Beau programme, je n'ai pas forcément d'avis très construit sur les interprétations. Une Mer animée, large et fougueuse, peut-être moins portée vers la construction et la tenue d'ensemble que ce qu'on a entendu de Mäkelä jusqu'à présent. Christel Loetzsch à nouveau impressionnante, après Penthesilea, dans l'œuvre de Boulez, chœur malheureusement assez inaudible.

Ce concert nous vaut une réjouissante critique sur Olyrix : « Klaus Mäkelä dirige […] avec autant de précision que d'élans. Les élans sont d'abord ceux de la longueur, de toute la longueur de sa fine baguette, tendue de toute la longueur de ses bras, élancés comme son corps long, rendant d'autant plus violent et saisissant l'immense et terrible coup tonnant soudain, ouvrant vers des séquences paisibles. » Sur Mäkelä et les pages de sa partition : « il les tourne par douzaines, connaissant la musique sur le bout de sa longue baguette ».

Sinon, petite news sur l'OP : concert à Aix-en-Provence le 13 juillet, avec Mäkelä et Janine Jansen (Iberia, Concerto n°1 de Bruch, Symphonie n°9 de Dvořák).

mickt a écrit:

Ce concert nous vaut une réjouissante critique sur Olyrix : « Klaus Mäkelä dirige […] avec autant de précision que d'élans. Les élans sont d'abord ceux de la longueur, de toute la longueur de sa fine baguette, tendue de toute la longueur de ses bras, élancés comme son corps long, rendant d'autant plus violent et saisissant l'immense et terrible coup tonnant soudain, ouvrant vers des séquences paisibles. » Sur Mäkelä et les pages de sa partition : « il les tourne par douzaines, connaissant la musique sur le bout de sa longue baguette ».

Merci! Extraordinaire!
Je viens de piquer un fou-rire inextinguible de 3 minutes ininterrompues. Puis il m'en a fallu presque autant pour reprendre ma respiration et couper mon hoquet. (Ça ne m'était pas arrivé à ce point-là depuis un bon moment.)

Je ne fréquente pas ce site: vous pensez que l'auteur l'a fait exprès, ou pas?

J'ai ri à voix haute aussi, ça m'arrive rarement pour une critique musicale. Est-ce fait exprès : je dirais plutôt non, l'article me semble marqué par une grande ingénuité et une belle verve stylistique.

Du reste je ne suis pas sûr que Mäkelä ait une baguette particulièrement longue, je trouve plutôt qu'elle est dans la moyenne. Après je ne suis pas allé vérifier la taille de la baguette de tous les chefs hein. Et puis évidemment ce qui compte, c'est l'art de la manier et le plaisir des musiciens. Prenez Gergiev par exemple...