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| RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 | |
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Rocktambule Mélomaniaque
Nombre de messages : 833 Date d'inscription : 28/03/2018
| Sujet: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 Mer 29 Sep 2021 - 13:00 | |
| Programme : PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKI Concerto pour violon et orchestre
DIMITRI CHOSTAKOVITCH Symphonie n°9
FLORENT SCHMITT Le Palais hanté
LEONIDAS KAVAKOS, violon ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE CRISTIAN MĂCELARU, direction
Excellent concert, sans prétentions ! Je suis ressorti de Radio France enthousiasmé, ravi d'avoir vu et entendu des musiciens avec un tel appétit de musique !
Tchaïkovski : concerto découvert la saison passée à la PP, très vivant, animé, aussi très virtuose. Le violoniste était dedans, très engagé, joyeux, le chef à l'avenant, dirigeant avec gourmandise et envie. L'orchestre suit. C'était dansant, rayonnant et jubilatoire. Pas certain que ça me laissera un grand souvenir à long terme, mais au moins passer un excellent moment ! Rappel : Partita n°3 de Bach.
Chostakovitch : première fois que j'entendais cette symphonie en concert. Comme l'indique le programme, elle détonne par rapport aux huit autres symphonies du compositeur. Plutôt positive et joyeuse, elle n'appelle pas à l'introspection et se passe de l'habituel premier mouvement long et souvent statique de coutume. Elle passe aussi très rapidement, au point qu'elle m'a donné l'impression de ne durer que quelques minutes.
Schmitt : une œuvre que je ne connaissais pas du tout. Typique du poème symphonique de la fin du XIXème siècle, et du mouvement fantastique, elle m'a un peu fait penser, par certains aspects, à la Danse macabre de Saint-Saëns ou à l'Apprenti sorcier de Dukas. Agréable moment, même si le morceau ne me marquera pas. Rappel de l'orchestre : un mouvement central de la 2ème symphonie de Saint-Saëns, ce qui me fera dire aux copains que ce chef ne peut pas s'empêcher de diriger du Saint-Saëns, même lorsqu'il n'y en a pas au programme. Il a des TOC que j'apprécie beaucoup !
Ce concert sera encore l'occasion de dire du bien de ce chef : gourmand, avide de diriger, systématiquement joyeux, ce qui se ressent à la fois dans son jeu et dans sa programmation, il fait beaucoup de bien à cet orchestre ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 Mer 29 Sep 2021 - 15:43 | |
| Pas de révélation pour le Palais Hanté me concernant : tous les instruments jouent ensemble, largement en homorythmie, ça limite l'intérêt d'avoir un orchestre… très peu de solos, de ruptures de textures ou de coloris, et tout est fondé sur le même motif qui ouvre la Tragédie de Salomé… du coup ça m'a plutôt donné envie de réécouter Salomé. Très rare cas d'un concert où je retiens essentiellement… le bis (quelle pépite de poésie souriante !) et le concerto ! Il faut dire que Kavakos le joue avec une aisance, une sobriété, une décantation exceptionnelles. Je parlais de ma difficulté à trouver chaussure à mon pied dans le fil discographique : c'est exactement ça que je cherche. Je me disais que mes souvenirs éblouis de Pleyel étaient peut-être enjolivés, mais non, vraiment pas. |
| | | Fritelli Mélomane averti
Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 29/04/2021
| Sujet: Re: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 Jeu 30 Sep 2021 - 11:19 | |
| Excellent concert en effet, mais pas sans prétentions !. J'ai l'impression qu'avec ce chef, on ne s'ennuie jamais ; tout ce qu'il dirige est vivant : pas de passage à vide (pour le moment !). J'adore cette symphonie de Chostakovitch. Je sais que les admirateurs de ce compositeur ne l'aiment pas beaucoup : trop légère. Mais j'aime beaucoup cette légèreté, teintée de beaucoup d'ironie. Pour une fois, il a mis de côté le drame et l'angoisse. Je trouve irrésistible dans le premier mouvement les deux notes du trombone suivi du piccolo qui répond au thème des cordes. Et nous avons eu un sublime solo de basson.par Marie Boichard, nouvelle à l'orchestre. Vivement d'autres solos de basson ! Pour le Palais hanté, je n'ai pas été frappé par "l'homorythmie" de cette oeuvre ! Tous les passages lents et calmes sont magnifiques, avec plein de solos d'instruments qui se chevauchent et se répondent. Mais Schmitt, comme dans toutes ses oeuvres d'orchestre ne peut pas se retenir de soudainement déchaîner tout l'orchestre de manière assourdissante, et c'est peut-être dans ces passages que tu as constaté de l'homorythmie. En plus, j'avais eu la mauvaise idée de me mettre au premier rang sur le côté de l'orchestre, pas loin des cuivres, et ça ne pardonne pas ! C'est avec ce genre d'oeuvre que l'on regrette la Philharmonie. Le problème de Florent Schmitt, je crois, c'est qu'il a écrit deux chefs d'oeuvre dans sa trentaine, le Psaume et la Tragédie de Salomé, et que peut-être il n'a jamais plus écrit d'oeuvres de ce niveau ensuite, même s'il en a écrit de très belles. Le Quintette, oui, mais il n'est pas facile. Un mot sur le bis : un délice de raffinement aussi bien dans son instrumentation que dans son interprétation. Et je n'aurais jamais pensé à Saint-Säens ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 Jeu 30 Sep 2021 - 12:01 | |
| - Fritelli a écrit:
- Et nous avons eu un sublime solo de basson.par Marie Boichard, nouvelle à l'orchestre. Vivement d'autres solos de basson !
J'avoue que je n'ai pas trop aimé le son (ça sonnait comme du sax, pas trop mon genre côté couleur). Mais c'était musicalement très bien. - Citation :
- Pour le Palais hanté, je n'ai pas été frappé par "l'homorythmie" de cette oeuvre !
Tout le monde joue en même temps, il y a peu de contrastes, pas mal d'écriture en accords / de doublures (ou de contrechants homorythmiques), j'ai trouvé. Ça m'a surpris, pas vraiment le genre de Schmitt d'habitude, mais ça explique pourquoi ça ne m'avait pas marqué au disque. |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 Jeu 7 Oct 2021 - 12:29 | |
| Tchaikovski compose son Concerto pour violon en 1878 à Clarens, sur les bords du Lac Léman, suite à l'échec de son mariage avec Antonia Milukova. Partition d'abord destinée au violoniste Lepopold Auer, ce dernier refusa de la jouer, l'estimant inexécutable. Finalement créé à Vienne le 8 décembre par le violoniste Adolf Brodsky sous la direction de Hans Richter, le soliste popularisa la partition (qui est encore au sommet du répertoire aujourd'hui) et en devint ainsi le nouveau dédicataire ! La virtuosité prend rapidement ses droits dans ce concerto après une ébauche du thème par les cordes de l'orchestre dans l'Allegro moderato avant que le soliste ne l'énonce franchement. Dans le jeu de Leonidas Kavakos, on entend beaucoup de cantabile, un phrasé toujours impeccable, peu pollué par le vibrato. Un son propre avec une ligne mélodique assurée et précise. Ce dernier se joue de toutes les embûches techniques, que ce soient les triples croches, les intervalles et les rythmes pointés. On ose à peine respirer pendant la cadence, et Cristian Măcelaru ne s'y trompe pas, totalement captivé par son soliste pendant ce moment de grâce. L'Orchestre quant à lui n'est pas en reste dans la douceur et les nuances si bien trouvées pour la Canzonetta. Le chef prend grand soin des contre-chants et la petite harmonie se déploie avec allégresse. Le Finale joyeux et brillant emporte tout dans son style tzigane et ses rythmes bondissants que le chef et le soliste maîtrisent à merveille. Mais quel contraste avec le bis de Leonidas Kavakos, qui n'est autre que la Loure de la Partita pour violon seul de Jean-Sébastien Bach. Un moment de calme et de recueillement avant de reprendre ses esprits lors de l'entracte.
Toujours la Russie, mais celle soviétique du 20ème siècle avec Dmitri Chostakovitch. Sa Symphonie n°9 est sa troisième et dernière symphonie de guerre après les 7ème et 8ème. Composée en 1945, elle célèbre la victoire des Alliés. Mais là où Staline attendait de la grandiloquence et une immense partition composée à sa gloire, Chostakovitch a opté pour une joie pure, simple, enfantine, pleine de plaisanterie et d'humour et peut-être même un peu grotesque et parodique. Rappelant qu'il s'agissait avant tout de cirque lors des répétitions de la première. Et comme on pouvait s'y attendre, Staline n'a que peu goûté à ce ton. Tant et si bien que le compositeur ne reviendra à la symphonie qu'en 1953, après la mort du Père des peuples. Divisée en cinq mouvements, les trois derniers s'enchaînant sans pose, elle rappelle le style de Haydn, autre compositeur ne manquant pas d'humour. Petit effectif classique à l'orchestre, hormis le pupitre de percussions très fourni. L'Allegro commence de la façon la plus traditionnelle de la forme sonate avec un premier thème enjoué et enlevé. Le chef ici obtient un son aérien et dynamique aux cordes, des sourires jalonnant déjà les visages des musiciens. Beaucoup d'énergie et d'engagement, surtout lorsque l'on s'éloigne un peu du carcan classique de la forme sonate et que les cuivres (trompette) et la petite harmonie (picolo) ne viennent jouer les troubles fête. Dans le Moderato, le petite harmonie devient stridente et le climat s'assombrit. Au contraire, dans le Presto, ce même pupitre est lumineux et virevoltant, dans la plus pure tradition française. Tradition française, une fois plus avec le merveilleux basson de facture française de la première solo de l'orchestre dans ce fameux Largo. Marie Boichard brille par sa musicalité, et la couleur très sombre du chant qu'elle imprime à ce long solo. Le Finale enfin, qui retrouve un tempo rapide permet ici à chaque pupitre de briller au gré des prises de parole dans le premier thème et ses inversions suavement distillées. Dans un déluge de percussions, la conclusion impressionne, cependant, on déplorera une lecture un peu trop sérieuse de cette partition qui aurait mérité un peu plus de parodie et de grotesque, notamment dans les dernières pages qui ne sont rien d'autre que du cirque grâce à une fanfare fournie ! Fanfare un peu timide sur ce coup mais ô combien jolie.
Enfin, le trop rare Palais Hanté de Florent Schmitt est l'excellente surprise de ce programme. Le compositeur, lauréat du prix de Rome, composa cette partition à la Villa Médicis lors de son séjour. Mais il ne manqua pas également de circuler dans toute l'Italie durant ses quatre années dans ce pays. Le poème symphonique s'inspirant d'un texte d'Edgar Allan Poe. Le National ici retrouve tout son éclat et son brillant avec une direction claire, nette et précise pour un grand moment de plaisir rempli de gigantesque tutti, dans ce si beau répertoire français. Et ne pouvant pas s'arrêter là, un bis était une nouvelle fois proposé par l'Orchestra National de France. Et pour faire bonne mesure et équilibrer le programme, de nouveau un compositeur français avec un extrait de la Symphonie n°2 de Camille Saint-Saëns ! Décidément, Cristian Măcelaru ne se refait pas ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 Jeu 7 Oct 2021 - 12:43 | |
| - andika a écrit:
- Et pour faire bonne mesure et équilibrer le programme, de nouveau un compositeur français avec un extrait de la Symphonie n°2 de Camille Saint-Saëns !
Identifiée, à tout seigneur tout honneur, par notre compère Rocktambule ! |
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| Sujet: Re: RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 | |
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| | | | RF - Tchaïkovski - Chostakovitch - Schmitt - 23/09/2021 | |
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