Programme : BAÏKA
Vivaldi, Les Quatre saisons
Sedlar, Spring in Japan
Rimski-Korsakov, Suite symphonique d’après Shéhérazade op. 35 (arrangement d’Aleksandar Sedlar)
Distribution :
Nemanja Radulović, violon
Double Sens
Plusieurs raisons m'ont poussé à réserver ce concert : j'adore Shéhérazade et je voulais voir ce que cela pouvait donner en formation de chambre ; et je voulais me rendre compte en vrai du "phénomène" Nemanja Radulović.
J'étais enthousiaste à l'idée de retourner au TCE pour la première fois depuis l'épidémie (tous mes concerts de la saison 2020 / 2021 dans cette salle ont été annulés). Toutefois, tous les défauts de cette salle me sont vite revenus : exiguïté du placement, chaleur, mentalité mercantile à souhait (le programme de salle serait devenu payant ? 5 € hier soir, mais peut-être, n'était-ce que pour ce concert... en tous cas, je l'espère ; ouvreuse qui réclame jusqu'à l'impolitesse ; abonnement payant à 8 €...).
Mon voisin de droite n'a cessé de gargouiller tout le long du concert, les bruits de tuyauterie couvrant bien souvent la musique. J'aurais dû me replacer... Vers la fin du concert, la digestion faisant son œuvre, il gargouillait moins, mais détendu après de tels efforts, il n'a pu s'empêcher de soupirer bruyamment toutes les 10 secondes. Un enfer !
Nemanja Radulović arrive habillé en rock star, pantalon skinny, veste croisée, chemise longue jusqu'aux genoux, crinière faussement décoiffée. Il est radieux, enchanté d'être là. Son ensemble affiche également de beaux sourires. Globalement assez jeunes et se voulant très enthousiastes, ils m'ont fait penser à l'orchestre des Dissonances.
Vivaldi : j'ai noté un bel effort pour apporter quelques nouveautés à un morceau usé et abîmé par son succès, des passages enchaînés directement, des notes de fin de trait tenues, des rythmes saccadés, des phrases mises en avant et d'autres chuchotées. Il y a beaucoup d'idées, mais il m'a été difficile de sortir du carcan mental de la musique d'attente des répondeurs téléphoniques...
Sedlar : morceau composé pour rendre hommage au peuple japonais suite au tsunami de 2011, c'est une pièce assez descriptive qui commence par une évocation de thèmes colorés sonnant typiquement japonais, coupée par une imitation assez saisissante de sirènes d'alerte, suivie d'une période stagnante déprimante, et qui se finit par une reprise d'enthousiasme, dans la joie retrouvée. C'est franchement réussi, j'ai beaucoup apprécié ce morceau !
Rimski-Korsakov : la transcription ne rend pas honneur à la pièce initiale. Ça retombe vite à plat, il n'y a, bien sûr, pas la profondeur de l'orchestre, et à part les thèmes au violon, toute la dramaturgie de la pièce est perdue. C'est dommage ! Les musiciens donnent leur meilleur, c'est bien interprété, quelques trouvailles notamment le thème repris en sifflant ; mais ce n'est pas vraiment une suite symphonique et l'exercice de transcrire ce morceau pour orchestre de chambre me semble plutôt raté. Il faut dire que je n'étais pas dedans pour toutes les raisons déjà évoquées, mais même l'écoute de leur disque ne m'avait pas accroché.
Rappels : très nombreux, pendant un peu plus d'une demi-heure. Le public s'est montré vraiment enthousiaste, plusieurs standing ovations. Ça a vite ressemblé à du n'importe quoi, mais les musiciens étaient très heureux de jouer et le public (sauf moi) en transe. Parmi ce joyeux bordel, j'ai noté Csardas de David Garrett, Cinema Paradiso d'Ennio Morricone, une musique traditionnelle déjà entendue sur le CD "Journey East" Pasona kolo...