Reynaldo Hahn : Mozart, ouverture ; Concerto pour piano et orchestre
Henri Duparc : Aux étoiles
Paul Dukas : Villanelle pour cor et orchestre
Emmanuel Chabrier : Lamento ; Habanera
Darius Milhaud : Scaramouche pour clarinette et orchestre
Leroy Anderson ; The Typewriter
Léo Delibes : Sylvia, fanfare des chasseresses
Shani Diluka, piano
Nicolas Ramez, cor
Florent Pujuila, clarinette
Orchestre de chambre de Paris
Hervé Niquet, dir.
Voilà un concert pour les amateurs de musique française rare... Ils ne sont pas si nombreux que ça puisque beaucoup de places sont restées inoccupées !
J'ai tout aimé, mais j'ai envie d'insister sur la musique de Reynaldo Hahn, car c'est le moins connu et joué de tous ces compositeurs.
L'ouverture de sa comédie musicale "Mozart" m'a semblé vraiment irrésistible avec un thème inoubliable (au bour d'une minute sur Youtube).
Le concerto pour piano est très beau aussi : une musique très plaisante, avec des thèmes magnifiques et pleine de surprises harmoniques.
Shani Diluka est une bonne pianiste. Mais elle était souvent couverte par l'orchestre
Ca donnait l'impression que le chef n'avait pas l'habitude d'accompagner un concerto et qu'il ne se souciait pas trop de sa soliste.
D'ailleurs, très vite à la fin du concerto, il a entraîné le premier violon, sans laisser le temps à Diluka de jouer un bis. Je l'aurais entendu jouer seule avec plaisir.
Nicolas Ramez, maintenant cor solo à l'orchestre de Strasbourg, a été exceptionnel dans la Villanelle de Dukas. Dommage qu'il n'ait pas joué aussi le Larghetto pour cor de Chabrier, un morceau admirable.
J'en parle car je pensais qu'il était au programme, mais j'avais confondu avec le Lamento.
Hélas, Hervé Niquet n'adopte pas le style approprié pour cette musique : trop sec, il joue tout cela à la hache, sans rubato, sans finesse excessive et il ne connaît que le forte et le mezzo forte.
Cette façon de jouer va bien à Haendel et Vivaldi, mais pas à la musique française du tournant du siècle.
Il a pas mal fait le pitre durant cette soirée, plus que d'habitude ; sans doute était-ce la joie de jouer cette musique. Parfois c'était très drôle, parfois moins !
Les musiciens le regardaient dans ces moments avec un air dubitatif, comme s'il se disaient : "qu'est-ce qu'il va encore nous sortir ?". Ca n'avait pas toujours l'air de les faire rire !
Mais malgré tout, même si le style n'y était pas, j'ai pris un grand plaisir à écouter ces oeuvres rares et raffinées.
Alors merci Niquet pour ce programme... et il faut aller prendre quelques conseils d'interprétation auprès de Michel Plasson !