Programme :
HENK BADINGS : La nuit en mer
LILI BOULANGER : Les Sirènes
FRANK MARTIN : Come unto these yellow sands
ROBERT SCHUMANN : Der König von Thulé
WILLIAM MATHIAS : Dirge
CLAUDE DEBUSSY : La fille aux cheveux de lin
LILI BOULANGER : Pendant la tempête
JOHANNES BRAHMS : Neue Liebesliederwalzer : Verzicht
SERGEÏ RACHMANINOV : Prélude op. 23 n°5
JEAN SIBELIUS : Drömmarna
FRANCIS POULENC : Presto en si bémol majeur
JOHANNES BRAHMS : Neue Liebesliederwalzer : Finstere Schatten der Nacht
JEAN SIBELIUS : Kotikaipaus
PHILIPPE HERSANT : Allégories : Départs
BENJAMIN BRITTEN : Friday Afternoons : Old Abram brown
Distribution :
AGNÈS DESARTHE : autrice du texte
CÉLINE MILLIAT-BAUMGARTNER : récitante
YOAN HEREAU : piano
CHŒUR DE RADIO FRANCE
MATHIEU ROMANO : direction
Studio 104.
Délicieux spectacle, dont je me suis délecté comme on mange un paquet de bonbons ! Réservé un peu par hasard, grâce à une newsletter et un tarif préférentiel, je ne connaissais aucune œuvre du programme, à part, bien sûr le prélude de Rachmaninov.
N'ayant pas pris le temps de lire le programme avant, ni de me renseigner, j'ai découvert qu'il s'agissait en fait d'un spectacle autour du conte "La petite sirène" d'Andersen. Nous avons eu, à la fois, une petite biographie d'Andersen, puis le conte, le tout raconté par une charmante comédienne, tout sourire et à l'humour tendre, entrecoupé de courtes pièces musicales.
Ambiance aquatique dès l'entrée dans le studio 104, où c'était ma première soirée : mise en ambiance sonore avec bruits de vagues, mise en ambiance lumineuse avec des dégradés de bleu sur scène et des lumières changeantes en salle.
J'ai beaucoup apprécié l'interaction entre passages récités et passages musicaux. Les œuvres choisies dans le thème de l'eau, de la transparence, de la tempête... illustraient parfaitement le propos. Même le prélude de Rachmaninov, illustrant l'arrivée de la petite sirène chez le marchand d'âmes, a été joué avec une infinie douceur, alors qu'on a plus l'habitude de l'entendre Alla marcia, comme indiqué sur la partition. Presto de Poulenc, morceau très surprenant, sans respiration. Le pianiste manquait probablement de charisme, sorte de puceau de conservatoire à lunettes, mais son style se prêtait parfaitement à son rôle dans cette soirée.
Magnifiques morceaux chantés par le chœur : difficile d'en retenir un en particulier, tant ils étaient vraiment tous très beaux ! Mention spéciale au Schumann, aux ambiances diaphanes des Boulanger, au Britten final frissonnant... L'occasion aussi de découvrir des compositeurs dont je n'avais jamais entendu parler (Badings, Mathias ou Martin) ou dont je n'avais jamais rien entendu jusqu'ici (Hersant : "Départ, départ, départ !"), et des œuvres méconnues des plus célèbres (Sibelius, Brahms ou Schumann). Chef aux sourires mielleux et aux gestes ronds. Chœur classieux, très investi.
Seul regret : ça n'a duré qu'une heure et quart. J'aurais volontiers prolongé cette ambiance ouatée, hors du temps quelques minutes de plus.
https://www.francemusique.fr/emissions/le-concert-de-20h/concert-avec-le-choeur-de-radio-france-dirige-par-mathieu-romano