TCE - 2 juin - Staatskapelle Dresde, Thielemann - Bruckner 9

J'ouvre un fil sur ce concert de prestige qui n'a pas du tout attiré les foules...

Patzak a écrit:

Et puis hier soir, mon 3e concert de suite au TCE (tous remarquables) où l'ouvreuse du 2e balcon dit: "tout est libre sauf le 1er rang centre". SK Dresde fantastique pour Bruckner 9, qui fait trembler le théatre, tout en restant transparent, pour retomber dans un pianissimo frémissant l'instant d'apres. Oeuvre que je connais peu, grandiloquente, tarabiscotée, bizarre, qui peut facilement devenir ridicule ama si elle n'est pas tres bien jouée.... Grande maitrise de Thielemann, Salle à moitié vide, là encore....

Très déçu pour ma part, je n'ai pas du tout été ému par cette 9e de Bruckner, d'une perfection et d'une netteté absolue, presque irréelle (ces musiciens sont des extraterrestres) mais beaucoup trop allégée par un Thielemann décidément surprenant (j'attendais au contraire une version lourde, à l'ancienne). C'était tellement fluide et allant (61 minutes) que je n'ai pas accroché, me contentant d'admirer la fusion totale entre l'orchestre et son chef.
L'acoustique du TCE rendait particulièrement abruptes les nombreuses césures de la partition.
Saluts très spectaculaires de Thielemann, qui salue ses musiciens au pas de charge et qui bondit sur le podium comme si c'était un trampoline, provoquant un "Boum" dévastateur qui a fait trembler toute la salle

Moi, c'était ma 1ere Bruckner 9 en salle (et ma 4e symphonie de Bruckner en tout, ca fait pas tres longtemps que j'écoute ce compositeur). Concert trescourt, en effet! J'avais espéré un bis, mais non. Le motif au début du mouvement 3 a été pompé par Mahler pour sa 10e symphonie, ou je me trompe?

Patzak a écrit:

Moi, c'était ma 1ere Bruckner 9 en salle (et ma 4e symphonie de Bruckner en tout, ca fait pas tres longtemps que j'écoute ce compositeur). Concert trescourt, en effet! J'avais espéré un bis, mais non. Le motif au début du mouvement 3 a été pompé par Mahler pour sa 10e symphonie, ou je me trompe?

C'est surtout une réminiscence très évidente du Ring !

Juste Bruckner 9, rare en effet (mais ça reste suffisamment nourrissant pour ne pas paraître chiche, non ?).

Sur le principe je trouve ça bien de n'avoir qu'une longue symphonie. La 8e est peut-être plus adaptée si on veut en avoir pour son argent.

tomseche89 a écrit:

Saluts très spectaculaires de Thielemann qui bondit sur le podium comme si c'était un trampoline, provoquant un "Boum" dévastateur qui a fait trembler toute la salle

Tant que ça ne donne pas des idées à Andris Nelsons...

Très beau concert, orchestre transcendant, effectivement. Interprétation assez classique, très tenue, avec les climax bien amenés, un scherzo plutôt rapide, j'ai beaucoup aimé. Effectivement, c'était bien trop court, j'ai toujours vu des 9e de Bruckner avec quelque chose d'autre avant.

Salle peu remplie, mais la semaine était folle (Leipzig et Nelsons lundi et mardi, ce concert jeudi et Schiff avec l'OAE le vendredi en ce qui me concerne, plus l'ONF, Hulda...)

Stolzing a écrit:

Très beau concert, orchestre transcendant, effectivement. Interprétation assez classique, très tenue, avec les climax bien amenés, un scherzo plutôt rapide, j'ai beaucoup aimé. Effectivement, c'était bien trop court, j'ai toujours vu des 9e de Bruckner avec quelque chose d'autre avant.

Salle peu remplie, mais la semaine était folle (Leipzig et Nelsons lundi et mardi, ce concert jeudi et Schiff avec l'OAE le vendredi en ce qui me concerne, plus l'ONF, Hulda...)

Semaine folle, mais semaine vide. Il n'y avait que le Requiem de Verdi qui ait fait salle comble. Personne à Parsifal, ni Leipzig, ni Hulda…

Et le TCE s'annonce aussi à moitié vide samedi pour les Wiener

Sur Dresde, voici trois critiques qui se rejoignent :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=15105

http://www.diapasonmag.fr/critiques/au-theatre-des-champs-elysees-le-bruckner-lumineux-de-christian-thielemann-27440.html

https://www.resmusica.com/2022/06/03/christian-thielemann-et-la-staatskapelle-de-dresde-bruckner-en-majeste/

Pour ma part, j'ai préféré la direction tellurique et très contrastée de Gatti il y a 3 semaines avec Munich !

Le karma rejoint enfin les grosses maisons paresseuses. Sah, quel plaisir que la schadenfreude.

(Bon, évidemment, ça leur arrive quand elles jouent Dvořák 6 plutôt que lorsque c'est Beethoven 9… )

tomseche89 a écrit:

J
C'était tellement fluide et allant (61 minutes) que je n'ai pas accroché, me contentant d'admirer la fusion totale entre l'orchestre et son chef.
L'acoustique du TCE rendait particulièrement abruptes les nombreuses césures de la partition.

C'était pourtant comme cela que la musique de Bruckner était jouée à son époque, voire même avec encore plus de fluidité et de flexibilité. Le statisme, la lourdeur des crescendos et la solennité qu'on impose dans de nombreuses directions de ses symphonies étaient en fait totalement étrangers à l'univers musical et sonore du compositeur. Je crois qu'on connait trop mal la musique de Bruckner...La faute en partie aux interprétations de Celibidache ou de Karajan que trop de critiques ont pris pour références alors qu'elles ne respectent jamais les éditions manuscrites...

La critique de Diapason citée est très juste (il faut écouter Abendroth et Kabasta !) : http://www.diapasonmag.fr/critiques/au-theatre-des-champs-elysees-le-bruckner-lumineux-de-christian-thielemann-27440.html

A ma grande surprise Thielamann s'est plutôt bien affranchi des clichés du Bruckner post-1945, une belle surprise donc !

Charlym a écrit:

C'était pourtant comme cela que la musique de Bruckner était jouée à son époque, voire même avec encore plus de fluidité et de flexibilité. Le statisme, la lourdeur des crescendos et la solennité qu'on impose dans de nombreuses directions de ses symphonies étaient en fait totalement étrangers à l'univers musical et sonore du compositeur. Je crois qu'on connait trop mal la musique de Bruckner...La faute en partie aux interprétations de Celibidache ou de Karajan que trop de critiques ont pris pour références alors qu'elles ne respectent jamais les éditions manuscrites...

Je ne saurais mieux dire.
(Et plus les césures sont abruptes, mieux c'est.)