Staatskapelle Dresden Thielemann Matsuev TCE 29 mai

Ce soir :
Ouverture d'Oberon
Liszt concerto No 2
Brahms 4ème symphonie.

Belcore

Concert frustrant à pas mal d'égards.

C'est la première fois que je ressens à ce point l'inadéquation de l'acoustique, saturée et inconfortable dans les fortissimi...
J'en arrive à souhaiter qu'à l'avenir ce type de concert ne soit plus donné qu'à la Philharmonie.

Ensuite cette impression a été renforcée, pendant la première partie du concert, par l'interprétation de Thielemann : il avait littéralement mangé du lion !!
Il y avait un déséquilibre flagrant entre les cuivres, tonitruants, et le reste de l'orchestre : on avait l'impression d'entendre une fanfare militaire !
Et ce sentiment n'était pas atténué par le jeu de Matsuev, massif et peu nuancé...
Je suis arrivé à l'entracte en me demandant si j'allais entendre une symphonie de Brahms ou la marche de Radetsky !
Et puis finalement on est rentré dans ce que j'espérais, une exécution puissante et inspirée, portée par un orchestre en état de grace.

Acclamations - méritées - de l'assistance et en bis une brillante ouverture d'Euryanthe.


Belcore

C'est à Thielemann de structurer correctement son échelle dynamique et de tenir son orchestre, ce n'est pas la première fois qu'il vient dans cette salle. Et il ne jouait pas les Gurre-Lieder, cette salle peut quand même encaisser à peu près tout le répertoire du XIXème. Par exemple Temirkanov n'a quasiment jamais de problèmes de balance dans cette salle.
A la décharge de l'orchestre, il revenait de tournée, en partie dans des salles très différentes (Philharmonie de Saint-Pétersbourg, Cathédrale de Königsberg).
Et puis quelle idée aussi d'inviter un pianiste qui n'est plus qu'en roue libre, encore une fois dans le 2ème de Liszt !

Interprétations puissantes mais trop martiales et tenues. Euryanthe nettement meilleure qu'Oberon (quand même, faire ça dans Oberon avec cet orchestre, ça craint un peu). J'ai l'impression que cet orchestre, au demeurant superbe, a des difficultés à se libérer avec ce chef, et flatte malheureusement ses travers (recherche du Gross Klang, brutalité des transitions).

m.gruber a écrit:

C'est à Thielemann de structurer correctement son échelle dynamique et de tenir son orchestre, ce n'est pas la première fois qu'il vient dans cette salle. Et il ne jouait pas les Gurre-Lieder, cette salle peut quand même encaisser à peu près tout le répertoire du XIXème. Par exemple Temirkanov n'a quasiment jamais de problèmes de balance dans cette salle.
A la décharge de l'orchestre, il revenait de tournée, en partie dans des salles très différentes (Philharmonie de Saint-Pétersbourg, Cathédrale de Königsberg).
Et puis quelle idée aussi d'inviter un pianiste qui n'est plus qu'en roue libre, encore une fois dans le 2ème de Liszt !

Interprétations puissantes mais trop martiales et tenues. Euryanthe nettement meilleure qu'Oberon (quand même, faire ça dans Oberon avec cet orchestre, ça craint un peu). J'ai l'impression que cet orchestre, au demeurant superbe, a des difficultés à se libérer avec ce chef, et flatte malheureusement ses travers (recherche du Gross Klang, brutalité des transitions).

Bien entendu, tout ça est de la responsabilité de Thielemann.

B.

Assez partagé à l'issue de ce concert.

L'ouverture ne m'a laissé aucun souvenir.

Le concerto : assez survolté ! Denis Matsuev très en forme, comme d'habitude, massif, viril, imposant, rugissant. Ça colle bien au concerto. Toutefois, l'orchestre et le pianiste sonnent tous deux tellement fort qu'on se perd dans la partition, ça manque de vision d'ensemble... De beaux passages néanmoins, quelques frissons.

Deux rappels de Denis Matsuev : Rachmaninov, prélude op. 23 n°5, et Sibelius, étude op. 76 n°2. Morceaux que j'aime beaucoup, et déjà beaucoup entendus par lui en rappel, donc rien d'original, mais qui fait toujours du bien.

La symphonie : on est très loin de la version de Paavo Järvi, même salle au mois d'avril 2018, et qui m'avait emballé... C'est vrai que ça sonne un peu fanfare, c'est vrai que les cuivres sont surpuissants... D'ailleurs, en sortant, deux dames faisaient exactement la même réflexion, et un monsieur se plaignait d'acouphènes. Il n'en reste pas moins que la version est survoltée, le chef en transe (et en nage) démontre un beau charisme, et l'orchestre est particulièrement en place, et a un beau plaisir à jouer (violoncelle acclamé notamment). Quelques passages un peu plus ternes, mais c'était globalement inspiré et inspirant. La fameuse passacaille est vraiment réussie, implacable, souveraine.

Je ne connaissais pas ce chef, mais ce concert m'a donné envie de le revoir !

Petite digression : il faisait très chaud mardi soir, et orageux... Mais, il n'y a pas la clim dans cette salle ? Mon voisin avait tellement chaud que ses cheveux gouttaient, et la moitié de la salle s'éventait avec le programme.

Rocktambule a écrit:

Petite digression : il faisait très chaud mardi soir, et orageux... Mais, il n'y a pas la clim dans cette salle ?

Au parterre seulement, je crois. Sinon c'est en effet assez peu supportable dans les étages.

Rocktambule a écrit:

Denis Matsuev très en forme, comme d'habitude, massif, viril, imposant, rugissant.

Est-ce qu'on a des nouvelles du piano ?
En général, on le retrouve éparpillé façon puzzle après le passage de Matsuev.

Kir75 a écrit:

Rocktambule a écrit:

Denis Matsuev très en forme, comme d'habitude, massif, viril, imposant, rugissant.

Est-ce qu'on a des nouvelles du piano ?
En général, on le retrouve éparpillé façon puzzle après le passage de Matsuev.

J'ai bien rigolé !
Ceci dit, étant pianiste moi-même, je me demande comment il arrive à déployer une telle puissance. Peut-être devrais-je faire des pompes...

Ah tiens, lorsque je l'ai vu dans cette même salle, avec la Radio Bavaroise, il m'avait paru massif, oui, mais pas spécialement puissant. Moins de son qu'Ax, Lugansky ou Thibaudet, en fait – qui ne sont pas non plus les plus gros cogneurs du circuit.

J’ai assisté à ce concert et j’étais un peu étonnée car le son de Matsuev n’etait pas aussi puissant que ce à quoi je m’attendais. Je l’ai trouvé assez rugissant, voire brutal mais pas particulièrement puissant.