Programme
Maurice Ravel : Alborada del gracioso ; Boléro ; Rapsodie espagnole
Richard Strauss : Don Quichotte
Distribution
Orchestre national d’Île-de-France
Case Scaglione, direction
Andrei Ioniță, violoncelle
Réservé pour entendre une nouvelle fois Don Quichotte de Strauss que j'aime beaucoup, j'ai été très déçu par ce concert. Salle ultra-complète, sauf peut-être quelques trous dans l'arrière-scène. Énormément de tousseurs, parfois impossible d'entendre la musique. Difficile de se détendre dans ces conditions, il faudra peut-être privilégier les concerts moins fréquentés... Public de collégiens, d'étudiants de conservatoire (têtes déjà vues quand je m'aventure aux petits concerts du CRR de la rue de Madrid...), des enfants, du public attiré par le programme facile et les places pas chères, sortie en famille.
Ravel : à part le Boléro, qui déclenche toujours de belles émotions, tout cela m'a paru bien plat ! Aucun souvenir déjà de la Rapsodie espagnole, à part d'avoir regardé l'heure plusieurs fois. Alborada pas entendue, embrumée de tousseurs, d'un voisin dont le souffle nasal sifflait... De toutes façons, l'interprétation n'apportait rien. C'était sûrement très bien joué, mais rien d'original, rien de grisant... De la belle ouvrage, dont je suis blasé. Je n'aurais pas dû réserver ça. Orchestre en dessous des orchestres qu'on a l'habitude d'entendre ici (quel crâneur ce Parisien !) : gloubi-boulga de cordes, son pas étagé, moche moche moche... C'est finalement le Boléro que tout le monde attendait qui aura sauvé ma soirée : étrangement, ça toussait moins (attention soutenue = moins envie de tousser), crescendo plutôt réussi, mais on a déjà entendu mieux.
Strauss : mêmes symptômes que Ravel. Bien joué, rien à redire... à part qu'il manquait à peu près tout : grain de folie, vision interprétative, joie de jouer... A croire que l'ONDIF se Pasdeloup-ise, se Colonne-ise... C'était anecdotique, sans intérêt à côté de ce qu'on a déjà pu entendre (ONF/Krivine/Fernandez ou OPRF/Shani/Moreau... de mémoire). Alto moche, basson trop fort, soliste attachant mais ça n'a pas suffi. Passage symbolisant la folie, la confusion, avec un embrouillamini de tonalités consonantes pris extrêmement lentement, avec un semblant de tentative de le "rationaliser", c'est peut-être le seul parti pris que j'ai noté hier, et il me paraît à contre-courant des attendus.
Rappel : Sarabande de la 2ème suite de Bach. J'avais déjà le manteau sur le dos.