Programme :
Magnus Lindberg : Feria
Esa-Pekka Salonen : Concerto pour violon
Jean Sibelius : Symphonie n°1.
Distribution :
Orchestre national d’Île-de-France
Case Scaglione, direction
Roberto González-Monjas, violon.
Concert réservé pour Sibelius 1, l'un de mes symphonies préférées, et pour laquelle je me déplace toujours volontiers. Le reste du programme m'était totalement inconnu.
Salle très vide, comme rarement ces derniers mois. Je n'avais de voisin ni devant, ni derrière, ni sur les côtés. Le bloc latéral était quasiment vide. Quel confort ! Programme trop ambitieux sûrement ? Tant mieux !
Lindberg : je ne connaissais pas ce compositeur. J'ai pris en plein face un monstre sonore, beaucoup trop sonore pour mes petites oreilles, et à l'intérieur duquel je n'ai rien discerné. L'impression d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, d'une masse bruiteuse qui s'impose sans nuance ni fil conducteur. Quelques beautés néanmoins dans la gestion des percussions notamment, bel orchestre.
Salonen : assez conforme aux autres concertos de Salonen, entendus en salle, à mi-chemin entre l'inécoutable concerto pour violoncelle et le récent concerto pour orgue. Alternances de passages consonants et dissonants, pas mal d'idées thématiques, des choses intéressantes, encore une fois aux percussions notamment. Au fond, j'étais bien content de découvrir ces deux œuvres, même si je n'y reviendrai probablement pas au disque ou en salle à l'avenir. Fin sur un étrange accord pianissimo, parfaitement gâchée par une sonnerie de portable. Chef et soliste se sont regardés, comme un peu déçus.
Pas de rappel dans mon souvenir, mais je ne peux pas le jurer (ma mémoire m'inquiète par moments).
Sibelius : le gros morceau de la soirée pour moi. Passionnante de bout en bout ! Magnifique introduction particulièrement lente à la clarinette, qui m'a fait craindre pour le tempo du reste. Finalement, tempo très vif de bout en bout, orchestre fouetté, absolument superbe et passionnant. Mention particulière à l'excellent timbalier, qui a réussi à être à la fois très présent sans écraser le reste des pupitres. Une lecture particulièrement rapide donc, pleine de vie, pleine d'entrain. Pas forcément furieusement originale, en comparaison de Mäkelä 2020 avec l'OPRF, ou de Rouvali au disque, qui ont imprimé des visions très personnelles de l’œuvre, avec notamment pour le dernier un travail incroyable sur les transitions qui sonnent comme autant de thèmes individuels. Mardi soir, une excellente version classique, sur tempo vibrant. Quelques passages peu lisibles, avec les thèmes un peu écrasés par le tutti : on les reconnaît et les entend bien quand on connaît la symphonie au préalable, moins de certitude pour le spectateur qui la découvrait en direct. Le dernier mouvement m'a tiré plusieurs larmes, les thèmes finaux sont vraiment bouleversants, la fin piquée m'a saisi. Un spectateur a applaudi sur les notes de fin, alors que le reste de la salle communiait et profitait de quelques secondes de recueillement après tant d'émotions. Chef et orchestre en fusion, regards très satisfaits, reconnaissants, longs saluts pendant lesquels Scaglione est allé se mêler aux rangs. Beau travail d'équipe, mené par un chef en nage, très impliqué.
Impressions complètement différentes du concert précédent de l'ONDIF avec le même chef (Ravel et Strauss, dans une PP complète, avec des interprétations trop conventionnelles à mon goût).