Programme :
Johannes Brahms : Concerto pour piano n°2
Richard Strauss : Le Chevalier à la rose (Suite)
Maurice Ravel : La Valse.
Distribution :
Orchestre national d’Île-de-France
Lio Kuokman, direction
Jonathan Fournel, piano.
Ayant un peu râlé après la programmation amputée du récital de Lucas Debargue (concerto d'Alkan), la PP m'a gentiment offert une invitation pour ce concert de l'ONDIF (invitation qu'ils ont tout de même oublié de laisser au guichet... et c'est une adorable dame de l'ONDIF qui m'a offert une nouvelle invitation... bref... ça n'était pas plein). Programme un peu conventionnel, mais pas désagréable ! J'ai pu me replacer à la perfection.
L'occasion aussi d'assister à la clef d'écoute qui précédait, et qui portait principalement sur le Chevalier à la rose, et un peu sur la Valse. Globalement très intéressant, avec un beau Power-Point, une conférencière très investie, très maniérée, et qui avait une tendance à parler au public comme à des débiles. Néanmoins, l'environnement historique et artistique qu'elle a posé autour de cet opéra, ainsi que les analyses assez poussées des extraits retenus dans la suite m'ont vraiment permis d'apprécier le concert. C'est difficile d'être à la PP à 18h30 ; mais quand c'est possible, ça vaut le coup !
Brahms : au disque, pas mon concerto préféré... Souvenirs de concerts (de mémoire, Adam Laloum au TCE, et probablement Nelson Freire) qui ne m'avaient pas convaincu, et qui m'ont fait renoncer à le réécouter ou le revoir en salle, le tenant, à tort, pour une pièce assez pauvre, masquant un manque d'idées et surtout un manque d'émotions par une virtuosité un peu trop virevoltante à mon goût. Dire que cette interprétation était une révélation serait peut-être un peu excessif : néanmoins, c'était vraiment passionnant de voir ce pianiste très habité tout en conservant un regard rieur et une gourmandise de jeu, donner une excellente version, avec un accompagnement attentif et soigné. Je me suis régalé à les écouter, et y ai retrouvé le jeu très fleuri et chantant d'un Fazil Say, par exemple.
Pianiste à suivre !
Rappel : un très conventionnel Ich ruf zu dir, Herr Jesus Christ, de Bach.
Strauss : très agréable, même si cela manquait au final d'émotion. Bien joué, travail bien léché, mais qui ne m'a pas empêché de décrocher définitivement. Je n'ai pas réussi à me concentrer suffisamment pour retrouver toutes les subtilités enseignées pendant la clef d'écoute. Néanmoins, j'y ai glané quelques détails ici ou là, notamment les symboliques orgasmes des différents amants, qui m'ont beaucoup amusé.
Ravel : à défaut d'être révolutionnaire, ce fut une version diablement efficace. Chef hyper-engagé, très présent, et finalement très percutant. Manquait peut-être un petit grain de folie pour en faire quelque chose d'exceptionnel. Parfaitement jouissif, je me suis surpris à frissonner aux passages les plus intenses, connaissant pourtant l’œuvre sur le bout des oreilles. J'adore dire qu'on l'a trop entendue, mais elle me fait toujours du bien quand elle passe !
Chef à revoir avec plaisir également !