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ouannier a écrit:

Dans le genre toute bombes, il y a Martinon aussi, faut aimer...

Oui, c'est ce que je disais plus haut il va vite dans Sirènes, mais ça n'est pas aussi excessif; dans d'autres oeuvres il ne me semble pas forcément rapide.

La sécheresse de l'orchestre? Hein ? Là je ne vois pas du tout, au contraire je le trouve très chaud et impliqué dans la musique. Je trouve Nuages bien plus envoutant par Paray qu'Abbado. A mon gout, c'est ce dernier que j'ai trouvé froid et sans vie (enfin, il y a carrement pire, c'est sur).

Pour les cordes qui étouffent, je ne vois pas non plus. Tu veux parler du parti pris de la prise de son? (que je trouve très interessante, bien plus homogène que celle d'Abbado où te prends les cuivres en pleine poire au détriment du reste de l'orchestre). Sinon c'est sur que n'est pas irréprochable, c'est quand même un vieil enregistrement, sans le montage numérique pour idéaliser le tout. Mais je préfère quelques couac à un truc idéal techniquement, mais qui sonne toujours plat au final.

Non c'est pas une question de couac, c'est carrément un bug sur tout l'enregistrement pour moi.
Tous les thèmes quand ils sont joués aux bois sont noyés sous les figures d'accompagnement des violons qu'on devrait normalement entendre comme mouvement derrière seulement. (ce qui se passe dans toutes les versions que je connaissais jusqu'ici)
Là je parle principalement pour Fêtes et Sirènes, c'est vraiment flagrant. (et gênant pour moi)

Pour la sécheresse, il ne s'agit pas de fadeur ou de manque de musicalité, pas du tout, ce n'est pas ce que je voulais dire.
C'est la sécheresse de la sonorité d'ensemble; on n'entend pas un orchestre, on entend une somme de plein d'instruments, ça peut avoir son bon côté, mais là je trouve que ça donne un résultat sec, qui manque de plénitude; en fait c'est cohérent par rapport à la direction de Paray.
C'est une version que je trouve assez atypique pour Debussy, car très rapide, presqu'agressive et anti-hédoniste; or moi, dans Debussy, j'ai besoin d'un minimum d'hédonisme, de beau son... et ce n'est pas du tout ce que j'entend dans cette version.
Je réécouterai la Mer par Paray pour voir si ça me fait le même effet.

C'est curieux, chez moi ça ne sonne pas comme ça, et c'est justement un des points qui me faisait préferer cette version, à savoir que l'orchestre sonne d'une manière très homogène, sans que l'on ait un pupitre devant tout le monde (dans Abbado c'est l'inverse, les cuivres masquent tout le monde, c'est très laid à mon gout, et assez hors de propos).

Ajout :

Citation :

C'est une version que je trouve assez atypique pour Debussy, car très rapide, presqu'agressive et anti-hédoniste; or moi, dans Debussy, j'ai besoin d'un minimum d'hédonisme, de beau son...

C'est quand même curieux, moi je retrouve ce "beau son" dans cette version. Il arrive justement à avoir ce son "plein" et chaud sans pour autant tomber dans le piège de tout ralentir et de brouiller la musique, façon "impressioniste" (par exemple chez Ansermet si mes souvenirs sont bons).

P.S: j'écoute Tilson Thomas là. le Prelude m'a un poil deçu, mais Nuages semble très bien parti

La plus mauvaise version de la 13ème que j'ai pu entendre. Nicola Ghiuselev ne me semble pas à la hauteur. L'angoisse et la noirceur du 1er mouvement me paraissent édulcorées, insignifiantes

A oublier très vite. Retour à Haitink ou Kondrashin par exemple

J'ai toujours adoré ces 3 concerti où le piano est souvent utilisé comme un instrument de percussions

Le 1er concerto me semble parfait: nerveux et d'une saine agressivité même dans les passages lents.
Le 2ème me semble plus contrasté ( est-ce la partition ou l'interprétation? ). L'adagio est surprenant avec ses contrastes et ses notes dans l'aigu ( à la limite, ça fait mal aux oreilles ). Absence totale des cordes dans certains passages.
Le 3ème me plait moins, d'une facture il me semble un peu plus classique, avec des ryhtmes dansants, et sans doute plus serein.

Solti semble maîtriser son sujet, disposant d'un excellent orchestre. Prise de son parfaite ( le meilleur de Decca )
Dans les souvenirs que j'en ai ( 33T ), ces versions sont d'aussi bonnes factures que la version Pollini/Abbado ( 1 & 2 concerti ) et préférables à celles de Anda/Fricsay

Anda/Fricsay est ma version préférée, toujours juste dans les tempi, toujours juste dans l'expression.
La version Kocsis/Fischer me plaît également beaucoup.

Sinon, effectivement le mouvement lent du 2è concerto est magnifique, une de ces fameuses "musiques nocturnes" chères à Bartok.
Celui du 3è concerto est sensiblement du même genre.

La version Anda/ Fricsay est en effet unanimement reconnue comme l'une des meilleures. Mais j'ai ça en 33T et la dynamique est mauvaise, ce qui m'empêche sans doute d'en apprécier toute la richesse

Tu peux toujours essayer de te mettre aux CDs un de ces quatre!

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Excellent repiquage d'ailleurs.

La première chose qui m'a frappé, bien avant la musique (que je connaissais dejà pour la plupart), c'est la qualité sonore ! Et les détails sur la pochette ne sont venu qu'apporter confirmation: enregistré à l'Arsenal de Metz et à l'eglise de BonSecours, deux lieux communs au niveau des acoustiques phénomènales, et sur Nagra 24bits (c'est tellement rare qu'il faut le souligner !).

Ensuite la musique.. Poulenc c'est quand même génial. Ce n'est peut etre pas de la grande musique, mais au moins c'est "frais", plein d'idées qui font que le discours ne se repète jamais, on découvre toujours quelque chose au fur et à mesure des autres. Ceci dit, je n'aime pas tout, par exemple la Sonate pour Cor, trompette et trombone ne me plait pas, surement ce côté loufoque "pas serieux", un peu trop cirque.

Mais sinon je ne vois vraiment pas ce qu'on reproche à Poulenc, c'est vraiment très joli, imaginatif, et même si ce n'est pas toujours "sérieux", ça sonne toujours bien. Surtout quand c'est très bien joué

Je confirme puisque je suis de cette région que l'Arsenal de Metz est vraiment une salle superbe à tout point de vue: un ancien dépôt d'armes tout bêtement reconverti en espace musical. Par contre je n'ai jamais pu testé l'acoustique de l'église de BonSecours

Citation :

Par contre je n'ai jamais pu testé l'acoustique de l'église de BonSecours

Moi j'y suis resté 2 mois pendant un stage
C'est une église très curieuse, toute la voute et le haut des pillers est en bois, les pierres s'arretent en haut des murs. Ca donne une acoustique chaude, "boisée", et surtout un temps de reverb assez court, chose peu commune pour une église. Le son prend donc une belle couleur, assez flateuse, très douce à l'oreille. Pour de la musique de chambre, c'est vraiment parfait !

Bezout a écrit:

La première chose qui m'a frappé, bien avant la musique (que je connaissais dejà pour la plupart), c'est la qualité sonore ! Et les détails sur la pochette ne sont venu qu'apporter confirmation: enregistré à l'Arsenal de Metz et à l'eglise de BonSecours, deux lieux communs au niveau des acoustiques phénomènales, et sur Nagra 24bits (c'est tellement rare qu'il faut le souligner !).

Ensuite la musique.. Poulenc c'est quand même génial. Ce n'est peut etre pas de la grande musique, mais au moins c'est "frais", plein d'idées qui font que le discours ne se repète jamais, on découvre toujours quelque chose au fur et à mesure des autres. Ceci dit, je n'aime pas tout, par exemple la Sonate pour Cor, trompette et trombone ne me plait pas, surement ce côté loufoque "pas serieux", un peu trop cirque.

Mais sinon je ne vois vraiment pas ce qu'on reproche à Poulenc, c'est vraiment très joli, imaginatif, et même si ce n'est pas toujours "sérieux", ça sonne toujours bien. Surtout quand c'est très bien joué

Ton apologie de Poulenc fait plaisir; mais je voulais quand même juste rajouter que, quand même, par moments, c'est bien de la grande musique. (je pense par exemple au Stabat Mater ou aux Dialogues des Carmélites)
Par contre, quand tu dis "le discours ne se répète jamais", là par contre je suis bien obligé de reconnaître que Poulenc a parfois tendance à se répéter d'oeuvre en oeuvre, et à reprendre certains thèmes et certains chemins harmoniques précis. (parentés entre le 2è mouvement de la sonate pour clarinette et un mouvement lent du Gloria par exemple, ou entre un mouvement du concerto pour piano et un passage des Dialogues, mais il y a plein d'autres exemples)

Autrement, je voulais vous parler de ce CD:


En particulier pour The Wound-Dresser que je viens de découvrir et qui est à mon sens une des plus belles oeuvres d'Adams, à la hauteur des plus beaux passages de The Death of Klinghoffer.
Le ton général et l'utilisation de la voix font pas mal penser à Britten, en tout cas on est loin du Adams post-répétitif.
Malheureusement je n'ai pas le texte et je ne sais pas de quoi ça parle, mais la musique est d'une grande poésie.
L'orchestration (privilégiant les cordes) est magnifique de transparence, et les harmonies toujours raffinées; une musique peu bavarde mais pourtant assez directe d'expression. Voilà un mouvement lent de 20 minutes bien mené.

Fearful Symmetries est clairement une musique qui ne se prend pas au sérieux, là c'est du Adams post-répétitif, inventif, rythmique, celui qui a marqué Connesson par exemple.
On peut être agacé par les synthés ou trouver ça un peu longuet, mais c'est plus rigolo et moins ennuyeux que bien des trucs répétitifs...

Le baryton (pour The Wound-Dresser) et l'orchestre sont irréprochables sous la baguette du compositeur.

Oeuvres: 8/10
Interprétation: 10/10
Technique: 9/10

Je n'avais pas écouté Tannhaüser depuis longtemps, et le DVD de Mehta.

J'ai l'impression de redécouvrir l'oeuvre, qui recèle des merveilles que j'avais jusqu'alors insoupçonnées.
L'orchestration est encore une fois splendide, et je me demande vraiment d'où vient cette légende d'un Wagner bourrin et à l'orchestration bourrine, car on a encore ici la preuve du contraire; chaque effet est dosé avec soin, il y a beaucoup de passages intimistes.
Formellement l'oeuvre a une cohérence qui a souvent été remise en cause avec les modifications apportées pour la version de Paris, et pourtant la partie Vénus de l'opéra y gagne vraiment et donne un certain équilibre à l'ensemble.

Solti fait une nouvelle fois des merveilles avec son philharmonique de Vienne, si ce n'est la perfection on s'en approche; c'est tout simplement somptueux.

Kollo est encore très bien à cette époque, et Dernesch, Braun, Sotin et Ludwig sont admirables.

La prise de son me paraît tout à fait excellente.

Oeuvre: 9/10
Interprétation: 9,5/10
Technique: 9/10

Je suis assez déçu par cette version dite "de référence".

La direction de Furtwängler est bonne sans être transcendante, ses tempi ne me plaisent pas toujours, (les adieux de Wotan sont un peu rapides notamment) et le philharmonique de Vienne sera bien meilleur avec Solti quelques années plus tard.
Ici il manque par moments de punch, mais surtout de précision et d'homogénéité. (pour un studio on attend plus de perfection instrumentale)
Côté chanteurs, Mödl et Rysanek sont intéressantes mais parfois limites niveau justesse, Frantz solide sans être bouleversant, le Siegmund de Suthaus étant peut-être le point fort de cette distribution.
Le son est pas mal pour l'époque (1954), quoiqu'un peu détérioré par moments. (acte 3)

Oeuvre: 10/10
Interprétation: 6/10
Technique: 6,5/10

Je crois que je me suis tropmé de topic hier alors je répare illico presto cette petite erreur.

Ai fini l'intégrale des concertos de piano de Mozart par Perahia et l'ECO. Dès les concertos de jeunesse, Amadeus possédait déjà une belle maîtrise, le concerto jeune homme laisse augurer de belles suites. Je trouve que la rupture se fait à partir du concerto 14, nous rentrons dans des oeuvres plus majestueuses où la composition pour l'orchestre se rapproche plus des oeuvres symphoniques.

Mes préférés restent les 21,23, 24 et 27.

Classica a écrit:

Ai fini l'intégrale des concertos de piano de Mozart par Perahia et l'ECO. Dès les concertos de jeunesse, Amadeus possédait déjà une belle maîtrise, le concerto jeune homme laisse augurer de belles suites. Je trouve que la rupture se fait à partir du concerto 14, nous rentrons dans des oeuvres plus majestueuses où la composition pour l'orchestre se rapproche plus des oeuvres symphoniques.

C'est pas vraiment une critique de disque, ça.

Le Ring live de Sawallisch:



Faut reconnaître que ça a une autre gueule que ce qu'on a entendu au Châtelet dernièrement...

Robert Hale (Wotan) n'a pas une voix exceptionnellement belle, mais quelle intensité, quelle humanité!
Kollo (Siegfried) commence à être fatigué dans ces années-là, mais il reste de beaux moments, ça reste plus que correct.
Behrens (Brünnhilde) est magnifique quasiment de bout en bout, et joue un personnage convaincant et intéressant, fragile et émouvant, malgré quelques imperfections vocales.
On a aussi une belle Fricka (Marjana Lipovsek) et d'excellents Alberich (Wlaschiha) et Fafner (Kurt Moll).
J'ai quelques réserves sur Varady (Sieglinde) mais rien de grave, et elle a le mérite d'être très engagée.
La direction de Sawallisch est magnifique, précise et fluide sans omettre d'être chaleureuse.
Il ne reste plus qu'à espérer une réédition DVD de la captation vidéo.

Oeuvre: 10/10
Interprétation: 8,5/10
Technique: 8,5/10

Un disque sympathique du père Scarlatti mais ce genre d'oeuvre n'est pas ma tasse de thè. Orchestre toujours efficace, même si Biondi se met parfois un peu trop en avant. Solistes vocaux pas mal mais rien de vraiment exceptionnel.

6/10



Un peu de flûte à bec du prêtre roux, quelques fameux concertos! La jeune flûtiste est bien, un peu agressive parfois mais le velouté de l'accompagnement apporte de la grâce à ses intonations...

Xavier a écrit:

Le Ring live de Sawallisch:

Tu te l'envoies souvent comme ça la Tétralogie ?? Et en entier ?

Bon, au risque de te décevoir j'ai pas écouté la Tétralogie en entier cette nuit, c'est juste que depuis le temps que j'écoute (par bouts) cette version, j'en ai fait une petite critique.

Voilà ce que j'ai (ré)écouté cet après-midi en attendant Tristan:



Dans l'ensemble c'est excellent.
Morris est un de mes Wotan préférés, la voix est belle et noble, même si je le préfère encore avec Levine. (DVD)
Goldberg est un bon Siegmund, et Studer est magnifique en Sieglinde, lyrique et émouvante. (j'adore cette chanteuse!)
Meier fait évidemment des merveilles en Fricka, idem pour Salminen, toujours excellent en Hunding.
Concernant Eva Marton, au début on peut se dire "ah encore une grosse voix à la Nilsson", et ce n'est pas a priori ma tasse de thé.
Sauf qu'elle sait contrôler sa puissance et offrir une Brünnhilde contrastée, et même fragile par moments. Sa diction est précise et le rôle est parfaitement tenu de bout en bout. Finalement une grande Brünnhilde.

L'orchestre est excellent, la direction d'Haitink tout à fait satisfaisante, mais je ressens une sorte de froideur à l'écoute de cette version, c'est un peu "carré" en quelque sorte; je ne dis pas que ce n'est pas musical, mais il y a un côté un peu figé dans la direction, un son un peu froid de l'orchestre, qui fait que ce n'est pas LA version pour moi.

Oeuvre: 10/10
Interprétation: 8/10
Technique: 9/10

Xavier a écrit:

Je suis assez déçu par cette version dite "de référence".

La direction de Furtwängler est bonne sans être transcendante, ses tempi ne me plaisent pas toujours, (les adieux de Wotan sont un peu rapides notamment) et le philharmonique de Vienne sera bien meilleur avec Solti quelques années plus tard.
Ici il manque par moments de punch, mais surtout de précision et d'homogénéité. (pour un studio on attend plus de perfection instrumentale)
Côté chanteurs, Mödl et Rysanek sont intéressantes mais parfois limites niveau justesse, Frantz solide sans être bouleversant, le Siegmund de Suthaus étant peut-être le point fort de cette distribution.
Le son est pas mal pour l'époque (1954), quoiqu'un peu détérioré par moments. (acte 3)

Oeuvre: 10/10
Interprétation: 6/10
Technique: 6,5/10

Vienne n'a jamais aussi bien sonné, chanté, un sommet orchestral bien sup à Solti, pour moi, Furt nous raconte qq chose, il a une vraie vision, un discours, une originalité (une chevauchée comme aucune autre), un son fouillé, un orchestre d'une rare énergie dans la lenteur, et bien évidemment les arches, les ponts l'architecture de Furt : incroyable... Solti pour moi n'a rien à dire si ce n'est faire du spectaculaire...

Mödl: une torche ardente, une dimension héroïque et érotique comme personne... Voix feule, rauque d'une sensualité incroyable, certes, la technique n'est pas son fort, elle "nage" un peu (en ref à Lehmann qui nageait dans le chevalier et dont Strauss a dit : "Mme Lehmann nage dans le chevalier, et alors, même la Venus de Milo n'a pas de bras"), mais nage avec génie, avec grandeur et avec un sens inné de l'interprétation et de la couleur du son.
Suthaus: sombre et sobre Siegfried, un peu trop sage certainement...
Klose: monumentale, bien que plus toute jeune, certes passée
Rysanek d'une jeunesse insolente : aigus sublimes (certes, pas toujours juste, elle monte, elle monte et ne s'arrête plus : engagement sans faille, remarque, sa voix prend de l'ampleur dans les notes les plus hautes, mais elle n'a pas de graves)..., interprétation des plus belles...
Frantz: profondeur du sentiment, mais la voix n'est pas de celle que je préfère, un peu terne...
Oeuvre: 10/10
Direction: 9/10
Interprétation: 8/10
Technique: 7/10

Xavier a écrit:

Voilà ce que j'ai (ré)écouté cet après-midi en attendant Tristan:



Dans l'ensemble c'est excellent.
Morris est un de mes Wotan préférés, la voix est belle et noble, même si je le préfère encore avec Levine. (DVD)
Goldberg est un bon Siegmund, et Studer est magnifique en Sieglinde, lyrique et émouvante. (j'adore cette chanteuse!)
Meier fait évidemment des merveilles en Fricka, idem pour Salminen, toujours excellent en Hunding.
Concernant Eva Marton, au début on peut se dire "ah encore une grosse voix à la Nilsson", et ce n'est pas a priori ma tasse de thé.
Sauf qu'elle sait contrôler sa puissance et offrir une Brünnhilde contrastée, et même fragile par moments. Sa diction est précise et le rôle est parfaitement tenu de bout en bout. Finalement une grande Brünnhilde.

L'orchestre est excellent, la direction d'Haitink tout à fait satisfaisante, mais je ressens une sorte de froideur à l'écoute de cette version, c'est un peu "carré" en quelque sorte; je ne dis pas que ce n'est pas musical, mais il y a un côté un peu figé dans la direction, un son un peu froid de l'orchestre, qui fait que ce n'est pas LA version pour moi.

Oeuvre: 10/10
Interprétation: 8/10
Technique: 9/10

La direction d'Haitink est à mon sens bien sup à celle de Levine : Un drame se passe ici, la platitude de Levine trouve ici une réponse bien plus engagée, plus dense et dramatique.
La grande musicalité de ce chef peut paraître un peu droite rigide mais le sentiment, l'émotion sont au rendez-vous.
C'est lui qui fait tout le prix de cet enregistrement.
Morris : Superbe Wotan, tendu, dramatique, mais la voix manque d'ampleur, on sent le pouvoir du micro... un des plus grands des années 80-90...
Studer: gros problème : La voix est belle mais aucune dimension théâtrale, d'une froideur, anti-sensualité bien regrettable dans ce rôle !! D'une platitude sans égale, elle ne ressent rien, à ce demander si elle comprend ce qu'elle raconte...
Goldberg: RAS, je ne ressent rien, me laisse de marbre... Bon chant tout de même.
Marton: effectivement chant à la Nilsson par sa projection, son endurance, son ampleur. Pour moi il lui manque justement le jeu sur les couleurs, sur le son. Une dimension un peu facile dans l'émotion: elle ne sait pas jouer sur l'entre deux sur la subtilité, c'est une interprétation manichéenne. Ses artifices sonnent faux : on n'y croit pas 10 secondes. Cela produit un certain effet, c'est assez efficace mais en rien poétique, enchanteur et mystérieux. Ce chant est très terre à terre.
Meier: un peu claire mais très beau chant, pour le coup mystérieuse à souhait.
Salminen est pas mal sans plus...
Oeuvre: 10/10
Direction: 8/10
Interprétation: 5/10
Technique: 9/10

J'arrive pas à comprendre ce que tu dis pour la version Furtwängler, je trouve l'orchestre vraiment moyen, limite techniquement et la direction plan-plan.

Rysanek je supporte vraiment pas, j'ai l'impression qu'elle ne sait pas chanter; c'est laid, c'est faux...
Là j'ai écouté la version Böhm, ça me fait pareil; elle gémit, elle crie toutes les 30 secondes... mais ça ne remplace pas un chant de qualité je trouve.

Et Studer je ne la trouve pas du tout froide, moi elle me touche beaucoup!

Je ne connais que l'Or du Rhin par Haitink - mais j'avoue m'ennuyer ferme rapport à la version Solti. Ca tient autant à mon sens d'une déperdition des grandes voix capables de chanter Wagner que d'un problème plus technique ( prise de son assez plate chez Haitink ) alors que la version Solti me semble être un modèle dans le genre

leo a écrit:

Je ne connais que l'Or du Rhin par Haitink - mais j'avoue m'ennuyer ferme rapport à la version Solti. Ca tient autant à mon sens d'une déperdition des grandes voix capables de chanter Wagner que d'un problème plus technique ( prise de son assez plate chez Haitink ) alors que la version Solti me semble être un modèle dans le genre

Pour les voix je trouve que c'est un cliché... dans l'Or du Rhin d'Haitink il y a quand même Morris et Zednik.

Jolie interprétation du concerto n°20 en ré mineur qui est mon concerto prefere pour piano (avec le n°3 de Beethoven) . Mais le LSO n'est pas le meilleur orchestre possible, trop lourd et vents peu charmants. Serkin pas assez violent et dramatique à mon goût.

Quelle meilleure interprétation que Serkin/Lso?

Faut-il piocher dans les 3 autres interprétation du même pianiste ou d'autres pianistes ont fait mieux? Barenboim/ECO? Perahia/ECO? Zacharias/AMF?

Merci de m'éclairer!!!

leo a écrit:

Je ne connais que l'Or du Rhin par Haitink - mais j'avoue m'ennuyer ferme rapport à la version Solti. Ca tient autant à mon sens d'une déperdition des grandes voix capables de chanter Wagner que d'un problème plus technique ( prise de son assez plate chez Haitink ) alors que la version Solti me semble être un modèle dans le genre

Si l'on parle de prise de son effectivement Solti est une merveille, le ring le mieux enregistré de l'histoire du disque, c'est une certitude.
Dans l'or du Rhin, Haitink manque peut-être de détails, de finesse dans l'interprétation, mais il sait créer une atmosphère d'une noirceur sans faille, mais il y manque une grandeur certaine.
Solti lui c'est tout l'inverse: il a la grandeur, il joue sur l'impression d'écrasement, de dépassement, sur le son, mais que nous raconte-t-il?
Pour les voix:
Haitink:
Les filles du Rhin: un peu mièvres à mon goût

Zednik (Loge): à côté de la plaque, absolument pas concerné par l'histoire... Autant il était grand avec Boulez, autant ici on cherche le personnage...
T Adam: La voix est usée, c'est franchement laid...
M Lipovsek (Fricka): superbe, grandeur du propos, voix en pleine forme...
M Johansson (Freia): c'est pas mal mais on a entendu tellement mieux...
Rappé (Erda): on s'ennuie, c'est plat à souhait

Certes, le Wotan de Moris a une certaine ampleur, un sens du mot, mais bien en deçà des grands Wotans passés...

Bilan : bcp moins bien que sa Walküre...

Solti :
C'est autre chose, peut être le mieux chanté de tous les or du Rhin entendu...
Les filles : le point faible: // Haitink: rien de transcendant dans l'interprétation... les voix sont fort belles.
Loge: comprend il ce qu'il dit? Le chant reste beau mais un peu fané...
Le reste est pur bonheur...
Flagstad (Fricka): un sommet, la voix reste extraordinaire, le rôle lui va comme un gant...
London (Wotan): une interprétation grandiose: dureté, noirceur, la diction laisse peut être à désirer...
Bilan: L'une des plus belle réussite de son Ring, et l'une des plus belle au disque avec Krauss, Böhm, Karajan et Knapp

Xavier a écrit:

Rysanek je supporte vraiment pas, j'ai l'impression qu'elle ne sait pas chanter; c'est laid, c'est faux...
Là j'ai écouté la version Böhm, ça me fait pareil; elle gémit, elle crie toutes les 30 secondes... mais ça ne remplace pas un chant de qualité je trouve.

Rysanek c'est l'amour fou, la tension dans l'extase... elle y est encore plus allumée avec Böhm, c'est une vision, une très grande interprétation, un sommet pour moi, la voix est éblouissante de beauté dans l'aigu: plus elle monte et plus la lumière se fait! Certes pas toujours juste étant donné qu'elle est parfois une note au dessus, mais kl chant, kl interprétation!!!! Comparable à Callas: pour l'une la voix n'est pas des plus belle, pour l'autre elle n'est pas toujours juste, mais dans les 2 cas nous avons une vision, une dimension extraordinaire des rôles...
Chez Böhm c'est elle qui conduit tout le premier acte, c'est elle qui allume King, qui le pousse au-delà de lui-même dans le duo (un sommet).
Selon ma grand-mère: elle créa un choc sans égal à Bayreuth alors.

Certainement la plus grande (moderne) dans ce rôle avec Crespin.

Studer, c'est du plan plan routinier sans grandeur aucune sans vision, sans interprétation, une jolie voix sans moyens de se dépasser, de vivre sa propre vie en explosant le rôle... rien ne me fait vibrer dans cette chanteuse ici.

Pour le 20 ème de Mozart par Zaccharias il faut savoir qu'il gâche sa version en insérant une cadence de son crû : il l'a faite enregistrer comme à l'époque du 78 tr, ce qui surprend qu'en on ne s'y attend pas. Cela arrive comme un cheveu dans la soupe. (voir sa sonate alla turca avec percussions, ainsi que le concerto N°26 avec sa cadence au glockenspiel).
Zaccharias ne serait pas un peu farceur?

Que c'est beau...
Le son pour 51 est incroyable!: les bandes ne sont pas celles de radio mais celles réalisées sur la scène. Enregistrement DECCA des grandes années... Une mono bien supérieure à nombre de stéréos plus récentes.

La distribution:
Ils sont tous à leur sommet!
La direction de Kna en premier lieu: soutient admirable des chanteurs, expressivité, chaque scène à sa propre personnalité, dramatisme intense (transition sc 2 et 3 du premier acte!! : plage 4 et 5 du CD2: )
Beauté du phrasé soutenu
Lyrisme aux vents et bois tantôt suaves tantôt grinçants
Contrastes subtils mais sachant allier une lenteur parfois pesante à des explosions d'énergies: le plus beau 2e acte jamais gravé... Battue ample et mystérieuse: un discourt magique!

Varnay: son plus bel enregistrement!: technique éblouissante, moyens colossaux, vaillance incroyable: aussi fraîche à la fin qu'au début! beauté du médium, graves profonds comme aucunes autres par la suite (surtout Nilsson)! Aisance absolue, incroyable... Palette incroyablement subtile, le son et travaillé à l'extrême, que de couleurs Madame Varnay! Le verbe n'en pâtit absolument pas, tout est parfaitement en place.
La fin du prologue: torche en fusion face à un Aldenhoff un peu froid, encore routinier (peut être pas encore assez chauffé, réchauffé par sa Brunnhilde)! (plage 7 CD1). Mais aussi l'attente du premier acte!: un moment d'attente, d'angoisse comme nul autre.
Son Welches Unholds List (14 CD 3)!
Emotion à fleur de peau, port altier de princesse: sensualité très digne un peu à la Traubel ou à la Jones (mais cette dernière n'a jamais eu les moyens de sa devancière...)
Que c'est beau, que c'est grand!

Aldenhoff: Un grand Siegfried au côté de Windgassen et Melchior!
Le prologue est certes assez routinier, mais ce vrai Heldentenor nous apportera pleine satisfaction par la suite: attaque directe des aigus (l'ut du III! presque aussi beau que celui de Melchior), puissance ombrée nuancée par un phrasé digne du théâtre. Légèreté, timbre clair mais parfaitement personnalisé. Mort des plus émouvante!

Mödl en Gutrune!
Le premier acte ne lui convient pas: corsetée, impossible de casser le moule, mais par la suite (le dernier acte!): un monument, feline, âpre, moderne comme nulle autre, merveilleuse voir un brin névrosée!

Höngen en Waltraute: autre monument, elle aussi expressivité franche, émotion, intelligence du propos, intelligence du texte! : Höre mit Sinn, was ich dir sage! (CD2 plage 6): rien que cette phrase est un monument d'émotion!
Un vibrato pouvant gêner certains... mais comment rester de marbre face à un chant fait de tels murmurs, d'une telle tension, d'éclats furieux!
L'une des 2 ou 3 plus grande interprétation du rôle!

Le reste est du même niveau:
Uhde: sinistre, magnifique.
Weber: noir comme nul autre, timbre un brin fatigué.

Les 3 Nornes: Siewert, Malaniuk et Mödl! : un peu plates au début, se réveillent progressivement...
Les 3 filles: Hanna Ludwig, E Schwarzkopf!, Hertha Töpper...

L'une de mes version préférée!

Je viens vous faire l'éloge de cette version, parmi mes préférées.

Le seul bémol étant Vickers, qui a tendance à m'agacer par ses maniérismes et son côté nasillard.
Mais Janowitz est magnifique et immatérielle en Sieglinde, j'en ai encore la chair de poule.
Crespin est aussi formidable en Brünnhilde qu'en Sieglinde avec Solti; ici il n'est pas question d'hurler mais de chanter et surtout de dire le texte. (il faut dire que c'est plus aisé en studio)
Bien plus subtil et nuancé à mon sens que les Nilsson et Varnay...
Stewart (Wotan) et Veasey (Fricka) me plaisent bien, et Talvela fait évidemment un très beau Hunding.
Mais la star de cet enregistrement est sans conteste Karajan, qui dirige tout son monde et son orchestre magnifique de main de maître, dans une optique là aussi moins tonitruante qu'un Solti, mais non moins impressionnante finalement.

Oeuvre: 10/10
Interprétation: 8,5/10
Technique: 8,5/10 (son magnifique mais un côté assez artificiel et karajanesque...)

Xavier a écrit:

Mais la star de cet enregistrement est sans conteste Karajan, qui dirige tout son monde et son orchestre magnifique de main de maître, dans une optique là aussi moins tonitruante qu'un Solti, mais non moins impressionnante finalement

Même commentaire pour l'Or du Rhin.
Karajan donne à la musique de Wagner un caractère universel à la fois humain, lyrique et (donc) presque latin, et cela va paraître comme une position isolée, provocatrice et iconoclaste, mais je préfère nettement la direction de Karajan (et même Boulez c'est dire!) en dépit de son caractère parfois un peu trop luxueux, aux directions opaques, mystiques et caverneuses de... et je préfère Vickers, Crespin, Veasey, Janowitz et DFD à ces grosses voix taillées dans le marbre de l'éternité du mythe wagnérien, pour ce qu'ils expriment de sensibilité, de fragilité et d'humanité pure!

Offert par une bonne âme à Noël!

Voilà un Pollini sans les défauts de jeunesse (toucher percussif, monocorde et approche un peu scolaire des textes, le tout pénalisé par la vilaine prise de son de la DG des années 70) pour un chef d'oeuvre absolu, les Davidsbündlertänze, qui contient beaucoup de Schumann. Vision passionnée, profondément habitée, grandiose, privilégiant la grande forme et la clarté des lignes aux ambiguités schumanniennes (c'aurait été mal connaître Pollini et son style habituel), sans alanguissement dans les tableaux lents qui avancent avec un naturel et une simplicité confondants. Pollini qui a choisi le parti de l'empoignade furieuse sans complexe, aborde Schumann avec un aplomb (et en même temps avec une grande rigueur et une grande honnêteté musicale) qui n'appartient qu'à lui, là où d'autres se perdent (Gieseking génial quand même) dans cette oeuvre complexe où la justesse de ton est si difficile à trouver. Du très grand piano, souverain, et de grande classe, à l'heure où la critique encourage souvent le cabotinage vulgaire et dépoitraillé des BHL du piano, et où le marketing des maisons de disques met en avant les animaux domestiques(és) des artistes.
Enregistrement de haute tenue, de haute volée, hors du temps, du Pollini-Florestan, à mettre au côté des Davidsbündlertänze du Cortot-Eusebius, dans un style radicalement différent et une complémentarité spécifiquement schumanienne!