Quizz "Paroles et Musique" (9)

Rubato a écrit:

Allemand?

Non.

Citation :

Chanson de trouvère/troubadour?

Probablement pas, car :

Je ne sais pas tirer d'accords de la guitare.

Italien?

Ça dépend.

Je suis pas sûr.

Assurément.

Rubato a écrit:

Italien?

DavidLeMarrec a écrit:

Ça dépend.
Je suis pas sûr.
Assurément.

Cette incertitude m'intrigue...
On parle ➀ de la langue du texte ou ➁ de la nationalité du compositeur, là?

Si c'est ➀: est-ce parce qu'il s'agit d'une variété dialectale de l'italien? d'une langue antérieure à l'italien moderne (du style: un texte de Pétrarque, de Dante...)? ou bien au contraire d'un truc tout à fait moderne avec des collages de linguistiques (du style Massimo Cacciari pour Nono)?

Si c'est ➁: est-ce parce qu'il s'agit d'un compositeur originaire de territoires frontaliers longtemps discutés (Trieste, Tyrol du Sud...)? né italien mais ayant émigré et acquis une autre nationalité (comme Menotti), ou encore né en diaspora de parents italiens? d'un compositeur bel et bien italien mais dont le langage et le style seraient très éloignés de l'esthétique dominante dans l'Italie de son temps (comme Busoni)?

Benedictus a écrit:

Cette incertitude m'intrigue...

Je blaguais sur mes erreurs passées.

Tes hypothèses sont passionnantes, mais il s'agit d'une œuvre en italien (et fugacement une autre langue), d'un compositeur italien né en Italie non disputée (et qui y a passé l'essentiel de sa vie).

DavidLeMarrec a écrit:

Rubato a écrit:

Lied/mélodie?

Débattable.
Mais si je dis oui, ça va vous induire en erreur.
Donc : non.

DavidLeMarrec a écrit:

Rubato a écrit:

Dons plutôt genre cantate, ou partie chantée dans une œuvre orchestrale...

Pas du tout. (Ou en tout cas pas pertinent pour cet extrait.)

Là aussi, c'est assez intriguant...

Œuvre du XXᵉ siècle (genre moderne-expérimental très hybride)? ou au contraire antérieure aux normes formelles de la fin du XVIIIᵉ et du XIXᵉ?

Ni l'un ni l'autre.

Je reprends :
→ L'œuvre n'est pas une mélodie, mais le premier extrait peut s'y apparenter. D'où ma réponse nuancée.
→ La langue majoritaire est l'italien, mais il y a un épisode avec une autre langue (pour une raison simplissime), que je n'ai pas encore citée dans les extraits.

J'ai essayé de répondre précisément, c'est tout (et puis ça vous fait un peu gamberger). Mais le dispositif n'est pas spécialement exotique, à une exception près dans chaque grande partie.

Alors donc, italien XIXᵉ? Participant d'un genre tout à fait codifié?

La langue alternative, c'est du latin?

Benedictus a écrit:

Alors donc, italien XIXᵉ? Participant d'un genre tout à fait codifié?

Italien XIXe. Appartenant à un genre assez librement interprété en l'occurrence, mais très identifiable, oui.

Citation :

La langue alternative, c'est du latin?

Oui.

Ce n'est pas de l'opéra?...la question n'a pas été posée.

C'est bien de l'opéra.

DavidLeMarrec a écrit:

→ L'œuvre n'est pas une mélodie, mais le premier extrait peut s'y apparenter. D'où ma réponse nuancée.
→ La langue majoritaire est l'italien, mais il y a un épisode avec une autre langue (pour une raison simplissime), que je n'ai pas encore citée dans les extraits.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Alors donc, italien XIXᵉ? Participant d'un genre tout à fait codifié?

Italien XIXe. Appartenant à un genre assez librement interprété en l'occurrence, mais très identifiable, oui.

Citation :

La langue alternative, c'est du latin?

Oui.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est bien de l'opéra.

Un opéra italien du XIXᵉ qui interprète librement le genre, voire en lorgnant du côté de la mélodie, et avec des passages en latin justifiés par le livret...
Une histoire médiévale avec un chanteur / jongleur et des scènes qui se passent dans une église?
Ce n'est pas du Verdi, quand même?

Benedictus a écrit:

Ce n'est pas du Verdi, quand même?

du Donizetti!

Ni Verdi, ni Donizetti.

Benedictus a écrit:

Un opéra italien du XIXᵉ qui interprète librement le genre, voire en lorgnant du côté de la mélodie, et avec des passages en latin justifiés par le livret...

Dit comme ça, ça paraît compliqué.

Un opéra italien du XIXe qui ne se contraint pas aux formes fixes (mais indiscutablement un opéra, il y a juste quelques originalités de dispositif), qui contient au moins un passage de l'ordre de la mélodie, et avec un passage en latin.

Mes extraits de texte auraient dû vous aider.

Citation :

Une histoire médiévale avec un chanteur / jongleur et des scènes qui se passent dans une église?

Pas médiévale. Mais le latin apparaît bel et bien dans une église (en bonne logique).

Indice : il y a quelques répliques parlées dans l'opéra.

Mais c'est quelque chose de très connu?

Pour vous, je n'ai pas pris un des milliards d'opus belcantistes comme Segolena dei Poli ou Bernadetta di Bigorre.

Seconde moitié du XIXᵉ? Post-verdien?

Du Puccini?

...Mascagni?

......i?

Post-Verdi.

En -i.

Puccini.

Maintenant c'est facile.

Gérard ! Gérard ! Gérard !*


* prénom changé

C'est dans Tosca qu'il se passe des trucs dans une église et avec du latin, il me semble. Je crois aussi me souvenir qu'il y a des répliques parlées.

En revanche, le truc qui ressemblerait à du lied ou de la mélodie, je ne vois pas (chanson napolitaine, à la rigueur, pour les airs de Mario.) Ni d'ailleurs les «originalités de dispositif» qui «interprètent librement le genre.»

Suor Angelica, peut-être?

Moi je pense à Gianni Schicchi...?

C'est bien Tosca !

Vous ne pouvez pas dire que je vous ai posé une énigme ultra-retorse et originale.

Benedictus a écrit:

C'est dans Tosca qu'il se passe des trucs dans une église et avec du latin, il me semble. Je crois aussi me souvenir qu'il y a des répliques parlées.

→ Il y a en effet le Te Deum dans San Andrea à l'acte I, en latin.

Citation :

Ni d'ailleurs les «originalités de dispositif» qui «interprètent librement le genre.»

J'ai seulement dit que c'était un opéra de forme non contrainte (on n'a pas d'alternance récitatif-air, et on inclut d'autres genres).

Pour les originalités de dispositif :
¶ acte I, le Te Deum qui se chante (et se parle !) en même temps que les personnages font avancer l'intrigue, avant que Scarpia ne se mette à chanter avec l'assemblée ;
¶ acte II, la cantate de victoire qui se joue à l'étage inférieur (un véritable truc bien contrapuntique) pendant l'interrogatoire de Cavaradossi.

Pour le reste :

Je te donne
tant de soupirs,
comme les feuilles
que pousse le vent.
Tu me méprises,
et moi je me brise.
Lumière d'or,
je meurs pour toi…
→ Seul truc vraiment difficile, c'était la chanson du pâtre au début de l'acte III. On est sur la terrasse du Fort Saint-Ange, et on entend les bruits de la campagne environnante. Du coup c'est tiré d'un opéra, mais l'extrait en question est une chanson détachée, d'où ma gêne pour répondre – mais j'ai clairement dit que si l'extrait était discutable, l'ensemble de l'œuvre était, sans doute possible, un opéra.


Je ne sais pas tirer d'accords de la guitare.
→ Acte II : Scarpia explique qu'il préfère violer que séduire.


Que sourde, que s'élève l'humain cantique,
Qu'il parcoure l'espace, qu'il parcoure les cieux,
Traverse les empirées de soleils inconnus,
Annoncés par les Évangiles,
Qu'il parvienne auprès de toi ô roi des rois,
Que ce chant vole vers toi.
→ Le texte (volontairement grandiloquent) de la cantate de victoire de l'acte II.

Vous êtes trop bon.
→ Acte I : Tosca, vaguement dégoûtée, lorsque Scarpia lui tend l'eau bénite.

C'est votre tour.
→ Acte III : le geôlier annonce à Cavaradossi qu'on vient le chercher pour l'exécution.

Qu'il entre. Il arrive à point !
→ Acte II : Scarpia accueille son sbire.

Nid de vipères !
→ Juste après, Scarpia insulte son sbire (« ceffo di basilisco ! »).

Jésus !
→ Cri du sbire racontant son échec.

Mario ! Mario ! Mario !
→ Acte I : Appels hors scène de Tosca avant son entrée en scène. (Début des pistes sur les disques, en plus.)

Et Gérard , il sort d'où?

C'est à cause de lui que j'ai pensé à Gianni Schicchi...

Bon, alors, un peu dans le même esprit que celui d'hier:

Titi est vachte jouasse.
Pacha de son palpitant, caïd de tous ses plans,
Sans pétoche, sans cafard,
Il prend son fade à bribe, peinard;
Titi se bile pas pour le dardant,
Titi est vachte jouasse.

Clair, Tytys vit sa meilleure vie !

Rubato a écrit:

Et Gérard , il sort d'où?

C'est à cause de lui que j'ai pensé à Gianni Schicchi...

Pourtant, il n'y a pas eu tromperie sur la marchandise :

DavidLeMarrec a écrit:

Gérard !  Gérard !  Gérard !*  


* prénom changé

DavidLeMarrec a écrit:

Clair, Tytys vit sa meilleure vie !

Je me doutais que tu allais le trouver tout de suite!

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Clair, Tytys vit sa meilleure vie !

Je me doutais que tu allais le trouver tout de suite!

Forcément, vous parlez le même langage tous les deux...une langue inconnue de tous les autres!

Meuh non, il suffit de consulter Bob! (Et de bien connaître son LULLY.)

Titi est vachte jouasse = Atys est trop heureux
Caïd de son palpitant, pacha de tous ses plans = Souverain de son cœur, maistre de tous ses vœux
Sans pétoche, sans cafard = Sans crainte, sans melancolie
Il prend son fade peinard à bribe = Il joüit en repos des beaux jours de sa vie
Titi se bile pas pour le dardant = Atys ne connoist point les tourmens amoureux

Benedictus a écrit:

Meuh non, il suffit de consulter Bob! (Et de bien connaître son LULLY.)

Pour être tout à fait honnête, j'ai uniquement trouvé grâce au second : rien qu'en voyant la structure de la strophe, il y avait un début de musique qui dansait dans ma tête. J'ai relu attentivement, et ça s'est directement emboîté (le nombre de syllabes est presque bon si on chant avec l'accent titi !).

Bien ri en tout cas !

(Les noms de personnage n'ont pas été touchés.)

LA FEMME (s'approchant de la fenêtre)
Elle était donc si belle ? (elle regarde à la fenêtre)
Comment s'appelle cet endroit ?

L'ÉTRANGER
La Sainte-Trinité.

LA FEMME
Ah, quelle vue !

L'ÉTRANGER (sans lever la tête, feuilletant le guide)
Oui, oui, l'Arno…

LA FEMME
Vous êtes déjà venu ici ?

L'ÉTRANGER (comme précédemment)
Il y a déjà vingt ans,
pour ma lune de miel.

LA FEMME
Il y a vingt ans… ? Et c'est mon premier passage !
(davantage pour elle-même)
Tout ce que vous savez déjà… tout ce que vous avez vu… et moi, si peu de monde…

LE FRÈRE LAI (souriant de façon résignée, comme pour la réconforter)
Et moi bien moins encore ! ———

LA FEMME (jette un regard surpris au frère lai, tandis que l'étranger s'avance vers la fenêtre. Les yeux des jeunes gens se rencontrent. D'un geste inopiné, la femme veut ouvrir son manteau au niveau du cou.)
On étouffe ici…
(Son geste précipité décroche le collier de perles qu'elle porte autour du cou et quelques perles isolées en tombent.)

DavidLeMarrec a écrit:

(Les noms de personnage n'ont pas été touchés.)

Mais la Sainte-Trinité et l'Arno, ce sont les toponymes d'origine?
Ou bien en fait, c'est Saint-Pantaléon et la Meuse?

D'origine. Je n'ai touché à rien pour ne pas accabler davantage Rubato.

DavidLeMarrec a écrit:

D'origine. Je n'ai touché à rien pour ne pas accabler davantage Rubato.

Benedictus a écrit:

Mais la Sainte-Trinité et l'Arno, ce sont les toponymes d'origine?
Ou bien en fait, c'est Saint-Pantaléon et la Meuse?

DavidLeMarrec a écrit:

D'origine

Dommage, ça nous aurait facilité le travail.
Je veux dire: il doit y avoir moins d'opéras qui se passent à Commercy que d'opéras qui se passent à Florence.

Quoique.

Ça ne m'étonnerait pas que dans le catalogue de l'autre sagouin on puisse trouver une Magdalena di Commercy.

Un opéra italien?

Zemlinsky: Une Tragédie Florentine

Non?

Xavier a écrit:

Zemlinsky: Une Tragédie Florentine

Non?

Je ne pense pas qu'il y ait un "frère lai" dans Une Tragédie Florentine.

XX^e?

Je verrais plutôt une histoire du style Francesca da Rimini et Paolo Malatesta.