Beethoven: les quatuors (présentation et discographie)

Tu t'es planté de fil en beauté !

Ici nous sommes chez les quatuors de Schubert

Mais que fait la ?

Bon, puisque ton message va être déplacé (et le mien avec) je me sens obligé de dire deux mots sur ces quatuors. Pour le moment je n'ai écouté que la grande fugue, l'Op. 130 et l'Op. 18 par les Guarneri. Je n'ai pas été très sensible à ces oeuvres... La grande fugue m'a parue plus accessible après l'écoute de sa transcription pour piano.

Mais je crois qu'Atom teste Xavier, non ?

atomlegend a écrit:

Très austère et éloquent à la fois, rugueux et déroutant même, peut être ce que j'ai tant aimé ici. Voilà les premiers mots qui me viennent .
Particulièrement exaltés et torturés ces quatuors, sont vraiment d'une profondeur extrème, un équilibre parfait des instruments. Je retiendrais vraiment l'op 132 et le l'op 130 et plus particulièrement les adagios d'une tristesse et mélancolie infinies, les cordes vous arrachent des larmes de nostalgie. Et franchement je trouve ces quatuors très proche de ceux de schubert au moins au niveaux de leur sensibilité.

Merci à tous pour cette découverte et de vos conseils avertis.

Content que ça te plaise Atom ! Pourtant c'est loin d'être facile d'accès. Je trouve que tu utilises les bons adjectifs pour qualifier ces quatuors: Rugueux, déroutants, exaltés, torturés... C'est tout a fait ça.
Je te conseille fortement l'Op 59 et notament le 1er. Avec son sublime mouvement lent...

Bart Simpson a écrit:

Mais je crois qu'Atom teste Xavier, non ?

Très juste
Plus sérieusement c'est vraiment une bourde de ma part encore une fois de plus.
Je suis vraiment étourdit des fois

*Niko a écrit:

Content que ça te plaise

Ton BT aura au moins servit à cela

atomlegend a écrit:

*Niko a écrit:

Content que ça te plaise

Ton BT aura au moins servit à cela

Et à dégouter définitivement Xavier de Beethoven !

Oui, en même temps, Xavier doit être, depuis que le monde est monde, la seule personne originaire de la planète Terre qui en entendant l'opus 132 a pensé à Boccherini...

Allez pas nous énerver Xavier . Il a déplacé ma bourde sans me fustiger .

C'est un scoop . Je vais donc lui mettre un 4/10 . C'était relativement long quand même

*Niko a écrit:

l'Op 59 et notament le 1er. Avec son sublime mouvement lent...

Oui, c'est d'une richesse incroyable. Un vrai choc pour moi. Comme il a du être dur aux autres compositeurs d'être innovateur tellement ces quatuors sont opulents et moderne pour l'époque. Comme ceux de Haydn et ceux de mozart vont me paraitre fade à présent .

Mais c'est qu'il est aussi romantique naturel cet Atom ?



On a dit non aux OGM !!!

atomlegend a écrit:

Je recherche l'op 132 . Niko m'a conseillé vegh .


L'intégrale m'est trop chère . Quelqu'un à autre chose à me conseiller ?

J'ai VEGH et Alban BERG, j'aime les deux

atomlegend a écrit:

Tout petit bémol dommage que les basses soient si peu présentes, je ne sais pas si ça tiens à l'oeuvre ou à l'interprétation.

Les Vegh se situent pas mal dans le medium, leurs sonorités douces gomment un peu les reliefs dans les graves et les aigus.
Pour avoir des graves avec du relief et des stridences dans les aigus, une belle barbarie sonore, il faut se tourner vers un ensemble doté de sonorités plus agressives et plus marquées, les LaSalle par exemple, trop méconnus, dont l'approche dans les derniers quatuors est remarquable.

Pour ceux qui ont écouté l'album, comment qualiferiez-vous le son du Melos Quartett dans leur double CD consacré aux derniers quatuors ?

sofro a écrit:

Lles LaSalle par exemple, trop méconnus, dont l'approche dans les derniers quatuors est remarquable.

Dommage pas assez chère pour moi
http://www.amazon.fr/Beethoven-String-Quartets-Jack-Kirstein/dp/B000001GZG/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=music&qid=1212703270&sr=1-1

atomlegend a écrit:

sofro a écrit:

Lles LaSalle par exemple, trop méconnus, dont l'approche dans les derniers quatuors est remarquable.

Dommage pas assez chère pour moi
http://www.amazon.fr/Beethoven-String-Quartets-Jack-Kirstein/dp/B000001GZG/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=music&qid=1212703270&sr=1-1

Pour moi aussi…

Morloch a écrit:

Mais les Capet sont aussi censés être les spécialistes ultimes des derniers quatuors de Beethoven j'aimerais bien entendre ça, ça doit avoir un petit côté apocalyptique

Cela peut avoir certains charmes ponctuellement, mais pour les quatuors de Beethoven, oeuvres à l'architecture puissante, on ne peut pas vraiment faire l'économie de la forme, de la rigueur, ni même de la justesse.
Les Capet et même les Busch et les Budapest passent mal pour moi. Je trouve leur esthétique démodée et leurs procédés déplacés, impuissants à restituer l'essence de ces oeuvres. Leur exaltation et leur engagement ne suffisent pas à compenser la faiblesse de la structure de leurs interprétations.

Sofro, tu ne parles pas de la mega historique version des Lener. Qu'en penses-tu ?

mariefran a écrit:

Sofro, tu ne parles pas de la mega historique version des Lener. Qu'en penses-tu ?

Je ne connais pas du tout cette version...

comment citer ? Mariefran a écrit:
Je ne crois pas au vrai - merci à mes études littéraires! - mais à la re-création. L'interprète n'est pas l'artisan du créateur, il est lui aussi un artiste et c'est ce qu'il a à me dire qui m'intéresse, surtout dans la musique de chambre ! Oui, re-création et récréation.

Particulièrement pour Mariefran
mais bonjour à tous
En butinant "musique ouverte" je m'aperçois qu'on n'y trouve pas le n°10 opus 74, les harpes par le Wienerkonzerthaus.
Serait-ce une absence dans ta discothèque ?
Le vinyle que j'avais acquit n'est pas en bien bel état (de quoi faire hurler les audiophiles) mais à tout hasard ...
En revanche, si c'était utile, je n'ai jamais "posté" de fichier.
On trouverait bien une solution.

Pour citer tu cliques sur citer en haut à droite du message que tu veux citer.

vieille cire a écrit:

En butinant "musique ouverte" je m'aperçois qu'on n'y trouve pas le n°10 opus 74, les harpes par le Wienerkonzerthaus.
Serait-ce une absence dans ta discothèque ?

Bonjour à toi aussi ! Par les Wiener, je n'ai que 2 CD des quatuors de Beethoven, l'opus 59 et les 10, 12 et 15. Si je ne l'ai pas posté, c'est un oubli ! Je vais y remédier ce jour Mais merci de ta proposition.
En revanche, dans ta collection de Westminster, veinard ! il doit y avoir plein de choses non rééditées qui devraient m'intéresser

Hidraot a écrit:

Pour citer tu cliques sur citer en haut à droite du message que tu veux citer.

Merci Hidraot,
J’ai compris !
Pour Mariefran
Avant qu’on puisse annoncer à tous : « On a mis en téléchargement public la toccata en ré mineur de Jean Sébastien Bach interprétée par l’auteur » (clin d’œil à un 78 tours de Monsieur Dumazert), on ne va pas agacer tout le monde avec nos : As-tu ? Non je n’ai pas !. Le mieux serait que tu m’envoies une liste sur mon mail perso. Je suis loin d’avoir tout ( les Westminster, les Dial ! ) mais … va savoir. Comment fait-on dans ce cas là ?

Par MP ?

Mariefran a écrit:

Bonjour à toi aussi ! Par les Wiener, je n'ai que 2 CD des quatuors de Beethoven, l'opus 59 et les 10, 12 et 15. Si je ne l'ai pas posté, c'est un oubli ! Je vais y remédier ce jour Mais merci de ta proposition.
En revanche, dans ta collection de Westminster, veinard ! il doit y avoir plein de choses non rééditées qui devraient m'intéresser

Pour rassurer Mariefran : tu l'avais bien posté( je l'ai), le lien a dû disparaître tout simplement.

Demain soir, l'émission "Disques en lice" sera consacrée au Quatuor opus 18, n°6 "la Malinconia".

Est-ce que quelqu'un connaitrait une bonne version de la Grande Fugue, par un orchestre ? J'ai déjà Furtwängler sur youtube (le son accuse trop son âge ), et j'écoute en ce moment même Klemperer sur musicme (sur CD où figure également...la petite musique de nuit )...

Quel sacrilège !

Je n'y peux rien, j'arrive mieux à m'immerger dans cette oeuvre quand elle est jouée par orchestre ! Pourtant les derniers quatuors ne me rebutent pas du tout, au contraire... En fait, ladite Fugue est sacrément plus accessible jouée par tout un orchestre, c'est peut-être ça ...

KID A a écrit:

Est-ce que quelqu'un connaitrait une bonne version de la Grande Fugue, par un orchestre ? J'ai déjà Furtwängler sur youtube (le son accuse trop son âge ), et j'écoute en ce moment même Klemperer sur musicme (sur CD où figure également...la petite musique de nuit )...

Franchement, tu ne trouveras pas mieux que Klemperer.
Scherchen/English Baroque Orchestra (1954 Westminster/Tahra), plus rapeux, vaut aussi largement le détour, mais c'est en mono, donc je ne sais pas si ça conviendra à tes oreilles.

KID A a écrit:

Je n'y peux rien, j'arrive mieux à m'immerger dans cette oeuvre quand elle est jouée par orchestre

Pour l'apprivoiser je trouve que la version piano est très efficace.

Un petit mot sur l'intégrale du quatuor Pascal (disponible sur European Archive*), enregistrée au début des années 50, contemporaine donc de celles des Budapest et des Végh.
Dotés d'une sonorité très agréable et chaleureuse (la prise de son mono et le repiquage des microsillons n'y sont sans doute pas pour rien), les Pascal font preuve d'une belle cohésion et nous offrent des lectures directes et plutôt rapides mais jamais roides, au contraire. Leur lyrisme et leur évidence de ton feront même succomber ceux qui ne cherchent pas forcément des trésors de subtilités et de demi-teintes, ou de modernité radicale.
Pour vous donner une idée plus précise, le Beethoven des Pascal est à rapprocher sans doute de celui, simple et serein, des Amadeus, ce qui n'est pas le moindre des compliments.


En parallèle, je réécoutais la seconde intégrale des Hongrois (années 60, EMI). Autant la première, en mono, peut faire illusion, autant le remake stéréo est juste très vilain, sans passion. A mon avis ils n'ont pris aucun plaisir à (devoir) réenregistrer une intégrale Beethoven, et l'auditeur n'en prend pas non plus à les écouter. Jamais entendu d'interprétations aussi mécaniques, qui sentent autant le studio...
Mieux vaut réécouter leur génial Bartok ou leur Schubert pour se faire une idée plus juste de cette formation.





*Par contre il ne faut pas être fainéant. Ça demande du temps pour télécharger et organiser tous les fichiers correctement.

Je viens de lire le topic et je reviens sur ce qui avait été dit sur le quatuor Guarneri (un de mes quatuors préférés en général, même si j'ai une préférence pour les Berg et les Italiano dans Beethoven.)

DavidLeMarrec a écrit:

Les Guarneri, c'est vraiment très bien, mais sans surprise non plus ; très sérieux. (A classer dans la veine Juilliard, disons.)

Je suis d'accord qu'on peut trouver les Guarneri parfaits plastiquement et techniquement mais en considérant que ce n'est pas l'interprétation la plus engagée qui soit, et David définit bien leur style là-dedans. (Du point de vue des timbres et de la sonorité c'est quand même différent des Juilliard).
Cela étant j'ai un DVD excellent des opus 59 n° 3 et op 95 où on retrouve leurs qualités habituelles mais avec beaucoup plus d'engagement et de spontanéité que dans l'intégrale Philips (dont j'aime déjà beaucoup l'opus 59). Ça vaut vraiment le détour.

Réécouté l'intégrale des Barylli. Ils excellent vraiment dans les derniers quatuors, mais ça ne vaut pas les Vlach qui sont plus homogènes et engagés… Mes quatuors préférés : 1, 7, 9, 11 et 13 à 16.

Pas d'avis sur l'intégrale du quatuor Emerson ?

J'aimerais bien découvrir les quatuors de Beethov. Lesquels sont les plus accessibles et les plus inspirés ?

Je conseillerais, pour une première approche, l'opus 59. A rapprocher des chefs-d'oeuvres contemporains dans d'autres domaines (Waldstein, Appassionata, concerto n°4, symphonie n°3, etc...).
Mais si tu es dèjà un beethovénien convaincu, tu peux te lancer directement dans les derniers (pourquoi se contenter du très beau quand on peut se payer le sublime ?). L'opus 131, par exemple.

Beirgla a écrit:

Je conseillerais, pour une première approche, l'opus 59. A rapprocher des chefs-d'oeuvres contemporains dans d'autres domaines (Waldstein, Appassionata, concerto n°4, symphonie n°3, etc...).
Mais si tu es dèjà un beethovénien convaincu, tu peux te lancer directement dans les derniers (pourquoi se contenter du très beau quand on peut se payer le sublime ?). L'opus 131, par exemple.

Je n'ai jamais été convaincu (pour le moment) par Beethoven. Je trouve celà toujours inspiré, mais ça ne me touche pas beaucoup.

Dans ce cas c'est plus compliqué... Essaie quand-même l'opus 131, par le quartetto italiano. Après ce n'est évidemment pas une musique qui se laisse dompter immédiatement (ça ne marche pas à l'effet ni à l'émotion directe), mais quand on y arrive, c'est un pied indescriptible !
edit : en plus c'est sur MusicMe.

D'acc' avec Beirgla. Je commencerais avec l'opus 59-3 ou l'opus 90. Ensuite, op. 74, 59-2 et 59-1. Et apres opus 131 (a propos, son dernier "mouvement" (l'allegro), je trouve que c'est de l'emotion directe, quand meme; surtout le finale).

Cololi a écrit:

J'aimerais bien découvrir les quatuors de Beethov. Lesquels sont les plus accessibles et les plus inspirés ?

Tu poses une question contradictoire. Les plus accessibles sont les six premiers. Essaie le Cinquième, par exemple, de superbes élans dans le premier mouvement.

Mais pour les plus inspirés, ce sont les derniers qu'il faut aller entendre, particulièrement les 13,14 et 15.

L'opus 59 (7, 8 et 9), ça me paraît au contraire parmi le plus difficile. En tout cas, pour moi, ça l'a été. Moins fulgurant que les derniers quatuors, et encore plus sévère même s'il y a des moments ouvertement jouissifs (le final du 8 en particulier...).

J'ai trouvé la clef en assistant à un concours partitions en mains : après avoir entendu huit fois ces quatuors, en suivant, par des interprètes superlatifs, impliqués et originaux, on a une meilleure idée d'où cela va.

Pour l'interprétation des derniers, effectivement les Italiano, mais le son est ancien, dans le même genre d'esthétique, Cololi appréciera peut-être plus les Emerson (qu'on trouve également sur MusicMe). Ou les Berg, plus lyriques.

Est-ce que quelqu'un a déjà écouté le quatuor Vermeer ?

Mariefran a écrit:

Est-ce que quelqu'un a déjà écouté le quatuor Vermeer ?

Oui, j'ai leur intégrale (Teldec), et je crois déjà en avoir dit un mot quelque part. En gros on peut dire que c'est une formation qui porte bien son nom, avec une sonorité superbe, un peu dans la veine des Italiano, mais encore plus fondue. Une vision esthétisante, assez "karajanesque", des quatuors de Beethoven.

Mariefran a écrit:

Est-ce que quelqu'un a déjà écouté le quatuor Vermeer ?

Oui.

Pour la faire courte : ce sont des teints un peu mats (pas vraiment d'accord pour le côté hédoniste du coup, ou alors c'est l'esthétique parchemin), et niveau interprétation, c'est vraiment sur la réserve, voire franchement poli. C'est une formation qui m'a toujours assez fortement surpris par sa tiédeur. C'est valable aussi pour Haydn, Tchaïkovsky et Bridge.

Je suis bien avancée, maintenant…

Ca se trouve sur MusicMe, si tu doutes que je puisse avoir raison.

Merci de vos conseils.
Si je veux attaquer ces quatuors, c'est que ça semble être très présent dans les concerts de quatuors (le programme de Bordeaux cette année par ex), et que j'ai envie plus tard d'aller écouter ce type de concert (quand justement je serais un peu plus familier du genre).

Cololi a écrit:

c'est que ça semble être très présent dans les concerts de quatuors

En même temps ce sont d'assez ahurissants chefs-d'œuvre (notamment les derniers) signés par l'un des plus grands noms de la musique occidentale, ça peut expliquer...

Cololi a écrit:

J'aimerais bien découvrir les quatuors de Beethov. Lesquels sont les plus accessibles et les plus inspirés ?

C'est vrai que ton ensemble de requêtes (accessibilité et inspiration simultanément
maximales) est presque surcontraint.

Mais, et surtout si ta sensibilité te porte vers une œuvre qui exalte l'aspect lyrique
de la forme quatuor, je conseillerais le premier des derniers, c'est-à-dire le douzième
(opus 127, en mi bémol majeur).

Beaucoup aiment le Quartetto Italiano dans ces œuvres. Pour ma part, je conseille
plutôt la première version du Quatuor Smetana (4-7 avril 1961, Supraphon
SU 0074-2 112). C'est vrai que la prise de son est assez ancienne, mais elle est
excellente, très naturelle, vivante. Dans les vieilles cires, l'enregistrement du Quatuor
Busch (1936, EMI CHS 5 65308 2) est encore supérieur mais la vétusté de la prise
de son peut faire pencher la balance de l'autre côté.